• Robe costume/Viking celtique robe/Viking et le manteau avec les vêtements de fourrure/médiéval/Game of Thrones inspirent costume viking costume/femme:

    Les femmes vikings

     

    Les Vikings n'étaient pas seulement des aventuriers, mais aussi des fermiers, des commerçants et des colons - et ils entraînaient leur famille avec eux quand ils se déplacaient hors de la Scandinavie.

     

    Judith Jesch examine le rôle joué par les femmes dans le monde viking.

    Les femmes pouvaient-elles être des vikings ?

    À proprement parler, elle ne pouvaient pas. Le mot en vieux norrois vikingar est exclusivement appliqué aux hommes, d'habitude pour ceux qui ont navigué à partir de la Scandinavie dans des groupes engagés dans les activités de raids et le commerce en Grande-Bretagne, en Europe et dans l'Est.

     

    Afficher l'image d'origine

    Mais quelques vikings sont restés dans ces régions et des colonies scandinaves ont été aussi établies

    en Atlantique Nord (Iles Féroe, Islande, Groenland).

     

     

    Afficher l'image d'origine

    Les femmes pouvaient et ont vraiment joué un rôle dans ce processus d'implantation. L'Islande, par exemple, était inhabitée et une population permanente pouvait seulement être établie que dans le cas où les femmes faisaient aussi ce voyage-là. Dans des régions avec une population indigène établie, les colons vikings ont pu épouser des femmes locales, alors que quelques vikings itinérants ont pu prendre des compagnes en route, mais il y a des preuves que des femmes scandinaves ont atteint la plupart des parties du monde viking, de la Russie à l'est à Terre-Neuve à l'ouest.

    La plupart des voyages au départ de la Scandinavie impliquait des traversées maritimes dans de petits bateaux, ouverts, sans protection contre les éléments. Les familles se dirigeant vers les colonies du Nord Atlantique devaient aussi prendre tout le bétail dont ils avaient besoin pour établir une nouvelle ferme et le voyage a pu ne pas avoir été agréable. Les colons vikings s'installaient en tant qu'agriculteurs dans leur nouveau pays, ou s'établissaient comme des commerçants et devenaient des citadins. Tant l'agriculture que le commerce étaient affaires de famille et les femmes étaient souvent laissées seules responsables quand leurs maris étaient au loin ou mourraient. Il y a aussi des preuves que les femmes pouvaient gagner leur vie dans le commerce à l'Âge Viking. La balance des marchands et les poids trouvés dans des tombes de femmes en Scandinavie suggèrent un lien étroit entre les femmes et le commerce; d'ailleurs le compte rendu d'une mission chrétienne au IXème siècle, à Birka, un centre de commerce suédois, rapporte la conversion d'une riche veuve, Frideburg, avec sa fille Catla, qui voyageaient jusqu'au port frison de Dorestad.

    Les femmes des vikings en Angleterre

    La "grande armée danoise" qui a sillonné et conquis la plupart de l'Angleterre entre 860 et 870 avait probablement des sympathisants, bien que ceux-ci n'étaient pas nécessairement des femmes scandinaves. La chronique anglo-saxone note qu'une armée viking opérant dans les années 892-895 étaient accompagnée par des femmes et des enfants, qui devaient être mis en lieu sûr tandis que l'armée combattait et ferraillait. Mais cette armée arrivait en Angleterre après des raids sur le continent et au moins certaines de ces femmes pouvaient être venues de là. Les premiers colons vikings qui transformaient leurs épées en socs n'avaient  probablement pas de femmes scandinaves.

    Cependant, les noms de lieu et la langue suggèrent qu'il y ait eu une immigration scandinave considérable dans ces secteurs de l'Angleterre contrôlés par les envahisseurs vikings, plus tard connus comme le "Danelaw". Bien que la nature et la mesure de l'immigration scandinave soient contestés par des universitaires, l'explication la plus convaincante de cette manifestation est qu'il y avait une migration pacifique de familles scandinaves jusqu'aux régions du nord et de l'est de l'Angleterre pendant le Xème siècle. Les découvertes récentes d'un grand nombre de bijoux de femme, de style scandinave et de qualité inférieure, particulièrement dans le Lincolnshire, ont servi à montrer là la présence de femmes scandinaves au Xème siècle. Ces découvertes sont en corrélation bien avec l'expansion de noms de lieu d'origine scandinave dans la même région : prises ensemble, ces témoignages suggèrent véritablement une présence scandinave significative.

    Il y a eu un nouvel afflux significatif de Scandinaves en Angleterre pendant le règne de Knut, au XIème siècle. Ces nouveaux immigrants de classe sociale plus élevée ont laissé leurs marques à Londres et dans le sud, des secteurs non précédemment soumis à l'implantation scandinave. La pierre runique de St Paul, à Londres, avec son inscription fragmentée nous indiquant uniquement le nom de ses commanditaires, Ginna (une femme) et T-ki (un homme), montre deux Scandinaves affirmant leur affiliation culturelle au coeur du royaume anglais.

    image: http://s4.e-monsite.com/2011/09/19/11/resize_250_250//pierre-runique-de-St-Paul.jpg

    Cliquez sur cette image pour l'agrandir 

    Pierre runique de St Paul, Londres

    L'immigration scandinave

    L'immigration scandinave avait un impact plus grand sur les secteurs à plus faible densité des Îles britanniques, particulièrement les Îles du Nord et les Hébrides. Dans ces régions rurales et maritimes, le modèle d'implantation ressemblaient moins à celui de l'Angleterre et plutôt à celui des colonies scandinaves de l'Atlantique Nord, avec la différence qu'il y avait des populations indigènes (comme les Pictes) avec lesquels ils devaient lutter. Si ceux-ci ont été chassés ou s'ils ont atteint un certain compromis avec les nouveaux venus, le témoignage des noms de lieux est compatible avec une prise de contrôle scandinave presque totale des Orcades et du Shetland.

    Des tombes païennes fournissent des preuves archéologiques abondantes de la première colonie scandinave en Ecosse et de la présence de femmes colons. Deux tombes des Orcades nous montrent deux femmes très différentes : la mère de jumeaux nouveau-nés, jeune, vaillante et riche à Westness, et une femme âgée de statut élevé, enterrée à Scar, dans un bateau, avec un homme plus jeune et un enfant, une matrone ou peut-être même une prêtresse de Freya.

     

    Tandis que les Îles du Nord sont complètement scandinaves par la langue et la culture, les régions colonisées par les vikings à l'intérieur et autour de la mer d'Irlande avaient une population plus diversifiée. La tombe d'une riche femme de l'Île de Man, populairement connue comme "la Dame Païenne de Peel", a dévoilé une femme avec des propriétés presqu'entièrement scandinaves, mais environ 30 monuments runiques chrétiens de l'île révèlent un tableau beaucoup plus mitigé. Ce sont des croix essentiellement celtiques avec une certaine décoration de style scandinave, y compris des scènes mythologiques. Les inscriptions sont composées de runes et de vieux norrois, mais les noms de personnes (à la fois nordiques et celtiques) et la grammaire confuse de la langue suggèrent une communauté très métissée. Au moins un quart de ces monuments commémorent des femmes, la plupart en tant qu'épouse, quoiqu'une pierre d'après Kirk Michael semble être à la mémoire d'une mère adoptive et l'inscription note que: "il est meilleur de quitter un bon fils adoptif qu'un mauvais fils."

    image: http://s4.e-monsite.com/2011/09/20/02/resize_250_250//Plaque-en-os-de-baleine-du-bateau-tombe--Scar.jpg

    Cliquez sur cette image pour l'agrandir Plaque en os de baleine découvert dans le bateau funéraire de Scar (Ecosse)

    La vie quotidienne

    Le poème mythologique Rígsþula, écrit à l'époque médiéval de l'Islande, raconte l'origine divine des trois classes sociales principales. Mais il nous donne aussi un instantané de la vie quotidienne à l'âge viking.

     

    La femme de la classe des esclaves portaient: "des vêtements démodés" et servait du pain qui est "lourd, épais, tassé avec du son ... au milieu d'un tranchoir", avec "le bouillon dans une écuelle". La femme de la classe moyenne portait un chapeau et un tablier, avait un fichu autour de son cou et "des broches à ses épaules", et elle était à l'ouvrage avec son fuseau, "prête à tisser".

     

    La femme aristocratique s'occupait juste d'elle-même : elle portait un tablier de lin confortable, une jupe ample avec un corsage bleu, une grande coiffure et des bijoux appropriés et avait la peau très blanche.

    Elle servait le porc et la volaille dans des plats en argent, sur un tissu de lin blanc, arrosés de vin.

    Les fouilles archéologique montrent que les femmes étaient souvent enterrées dans leur plus belle tenue, comprenant une paire de broches ovales en bronze doré, qui soutenaient une robe-chasuble de laine usagée avec une sous-robe de lin. Beaucoup de fusaïoles ont été trouvés, comme la plupart du temps les femmes étaient engagées dans le filage et d'autres productions textiles. Une fusaïole de l'Âge Viking, à l'Anse aux Meadows (Terre-Neuve), prouve que les femmes ont aussi atteint le Nouveau Monde.

    La maison viking standard était rectangulaire et avait juste une pièce, dans laquelle tout avait lieu autour d'un foyer central. Ce type de maison a été trouvé de la Suède à l'est jusqu'à Terre-Neuve à l'ouest, tant dans les colonies rurales que dans des villes comme York et Dublin. Comme dans la plupart des sociétés traditionnelles, les femmes passaient beaucoup de leur temps à l'intérieur de telles maisons, cuisine, fabrication des vêtements, soins des enfants et des personnes âgées, mais elles auraient aussi eu la responsabilité de la laiterie.

    Femmes d'influence

    La vie de la plupart des femmes étaient limitées au foyer et à la maison, mais elles avaient une grande influence dans cette sphère. Les clés avec lesquelles plusieurs d'entre elles ont été enterrées symbolisent leur responsabilité sur le lieu et leur maîtrise sur la distribution de nourriture et et l'habillement de la famille.

    Quelques femmes ont laissé leur marque par leur statut exceptionnel ou leur réussite. Un des enterrements les plus riches de l'âge viking, en Scandinavie, est celui de la "reine" d'Oseberg, enterrée dans un très grand luxe avec un bateau richement décoré et un grand nombre d'objets funéraires de grande qualité, en 834. Plus tard dans ce siècle, Aud "l'esprit profond" vécut une véritable odyssée viking. Fille d'un chef norvégien dans les Hébrides, elle épousa un viking basé à Dublin et, quand son mari et son fils sont morts, elle prit en charge la fortune familiale, affrétant un bateau pour l'emmener avec ses petites-filles à Orkney, aux Iles Féroe et en Islande. C'est en Islande qu'elle s'installa, distribuant la terre à ses suivants. Elle est connue comme l'un des quatre colons les plus importants et comme la première chrétienne notable.

    Le Christianisation de la Scandinavie au XIème siècle a donné aux femmes de nouveaux rôles, qui sont reflétés par les pierres runiques de cette période. Sur la pierre de Dynna en Norvège, Gunnvor commémore sa fille Astrid avec des images de la Nativité, tandis que la pierre de Stäket en Suède commémore Ingirun, qui est allé en pèlerinage à Jérusalem.

    image: http://s4.e-monsite.com/2011/09/20/02/resize_250_250//n68_dynna-runsten3.jpg

    Cliquez sur cette image pour l'agrandir Pierre runique de Dynna -N68 dans la base Rundata-, à Gran (Norvège), représentant la scène de la Nativité.

    La Reine Emma résume les rapports culturels de l'âge viking. Son père était le duc Richard de Normandie, descendant du fondateur viking Rollon, tandis que l'on dit que sa mère était danoise. Emma a été mariée à deux rois d'Angleterre, l'anglais Æthelred et le danois Cnut et fut la mère de deux autres. Avec Cnut, elle fut une grande protectrice de l'Église et après sa mort, elle commanda le panégyrique Emmae, une apologie en latin des rois danois en Angleterre au XIème siècle, assurée ainsi que son portrait était inclus dans le manuscrit.

    Au sujet de l'auteur

    Le docteur Judith Jesch est directrice de thèse aux Études vikings à l'Université de Nottingham. Elle est l'auteur de nombreuses études sur l'âge Viking et la littérature en vieux norrois, comprenant Women in the Viking Age (1991)et  Ships and Men in the Late Viking Age (2001).

     

    Site: BBC - Source: http://www.bbc.co.uk/history/ancient/vikings/women_01.shtml (traduction française: Kernelyd)

    Voir également sur Idavoll l'article suivant :

    Le visage d'une femme viking reconstitué


    Read more at http://idavoll.e-monsite.com/pages/les-vikings/le-role-des-femmes-vikings.html#G3GEW4lDYgfZWECx.99

     

    http://idavoll.e-monsite.com/pages/les-vikings/le-role-des-femmes-vikings.html

     

    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

     

    L'AMERIQUE ETAIT-ELLE CONNUE SOUS L'ANTIQUITE ?

     

    LES ROMANS > ANTILIA

     

     

     

     

     
     

    L’Amérique était-elle connue dans l’Antiquité ?


    Cet article a été publié dans la revue TOP SECRET N° 13 de mai 2004
    Site: www.topsecret.fr

    Bien qu’il ait été prouvé que les Vikings l’avait atteinte vers le Dixième siècle, on enseigne encore aux enfants des écoles que l’Amérique fut découverte par Christophe Colomb le 12 octobre 1492.

      

    Cependant, à la lumière des progrès de la science, de nouveaux éléments bouleversent ces données et amènent à se poser la question suivante :

     

     

     

     

    l’Amérique était-elle connue depuis l’Antiquité ?

     



    Des traces de nicotine et de cocaïne dans des momies égyptiennes


    Nous sommes en 1992, au Musée égyptien de Munich. Svetla Balabanova, toxicologue et médecin légiste, examine la momie de Henoubtaoui, une prêtresse de la XXIème dynastie (1085-950 avant J.C.).

      

    Avec stupéfaction, elle constate que l’examen révèle des traces de nicotine et de cocaïne.

     

    Or, ces deux substances ne seront connues dans l’Ancien monde qu’après l’expédition de Christophe Colomb, soit plus de 2500 ans plus tard ! Leur présence dans une momie égyptienne est donc totalement impossible.

     

    Afin d’en avoir le cœur net, elle refait une série d’analyses qui, contre toute attente, confirment la première : il s’agit bien de nicotine et de cocaïne. Persuadée qu’il s’agit d’une erreur de manipulation, Svetla Balabanova envoie des échantillons à d’autres laboratoires.

     

    Les nouvelles analyses corroborent les siennes. Cette fois, le doute n’est plus permis : la momie de Henoubtaoui recèle les traces de deux substances qui n’apparaîtront en Égypte que vingt cinq siècles plus tard, au moins !


    Afin de faire part de sa surprenante découverte, Svetla Balabanova publie un article, qui relance aussitôt la polémique. La réaction ne se fait pas attendre. Elle reçoit quantité de lettres de menaces, voire d’injures. On l’accuse d’avoir falsifié les tests. Pour les archéologues et les historiens, les voyages vers l’Amérique avant Christophe Colomb constituent une impossibilité totale.



    De nouveaux examens confirment la présence de la nicotine et de la cocaïne


    Svetla Balabanova envisage alors une autre possibilité. Peut-être la momie a-t-elle subi une contamination extérieure. Prudente, la toxicologue effectue un nouveau type d’examen. Elle a travaillé pour la police en tant que médecin légiste. Une méthode infaillible permet de déterminer si un défunt a réellement absorbé de la drogue. Il suffit pour cela d’analyser la gangue des cheveux.

     

    Celle-ci conserve les traces des molécules correspondantes pendant des mois, ou indéfiniment en cas de décès. Ce procédé, qui a déjà permis de confondre des criminels, est reconnu par les tribunaux. Une fois encore, l’incroyable résultat s’impose : la gangue des cheveux d’Henoubtaoui contient nicotine et cocaïne. L’hypothèse d’une contamination extérieure ne tient donc pas.



    Une première piste : les fausses momies


    Rosalie David, conservatrice du Musée d’égyptologie de Manchester, est bouleversée par l’article de Svetla Balabanova. Comme ses collègues archéologues, elle ne croit pas un instant à la possibilité d’un trafic commercial transatlantique sous l’Antiquité.

     

    Pour elle, il n’existe que deux explications : soit un élément inconnu altère les résultats, soit il s’agit de fausses momies.

     

     

     

    Cette hypothèse est parfaitement plausible : au XVIème siècle, la poudre de momie était très demandée en Europe. Selon certains médecins, le bitume qu’elle contenait était censé guérir nombre de maladies.

    Le terme « momie » vient d’ailleurs du persan « mumia », qui signifie pétrole. Des marchands égyptiens peu scrupuleux fabriquaient de fausses momies à partir des corps de condamnés à mort, auxquels, après dessiccation dans le sable du désert, on faisait subir une momification grossière.

     

    Le phénomène connut un nouvel essor au XIXème siècle, avec l’intérêt suscité par l'Égypte après l’expédition de Bonaparte en 1798. Des fausses momies arrivèrent en Europe par bateaux entiers. Certaines étaient même vendues par morceaux.


    Cependant, après un voyage à Munich, Rosalie David ne sait plus que penser. En raison de la polémique, on ne lui a pas laissé approcher les momies du musée. En revanche, elle obtient le compte rendu des recherches et en conclut que, compte tenu de la qualité de la conservation et de la qualité des bandelettes, la momie de Henoubtaoui est probablement authentique. Intriguée, elle effectue alors des analyses sur ses propres momies.

     

    La conclusion est identique : deux d’entre elles présentent des traces de nicotine. Cette confirmation prouve donc, de manière indéniable, que l’on connaissait le tabac sous l’Antiquité. Toutefois, elle ne démontre pas qu’il existait à l’époque un trafic commercial entre la Méditerranée et les Amériques.



    Cette découverte extraordinaire a eu un précédent


    En 1976, la momie de Ramsès II est ramenée à Paris par Mme Christiane Desroches Noblecourt, égyptologue de grande réputation. Cette momie est reçue avec les honneurs d’un chef d’état. Mais elle est en France pour subir une restauration, en raison de son mauvais état.

     

    On effectue alors des prélèvements. Le docteur Michelle Lescot, du muséum d’histoire naturelle de Paris, effectue elle-même des recherches... et constate la présence de cristaux caractéristiques du tabac.

     

    Or, Ramsès II est mort en 1213 avant J.C. Cette présence est donc a priori impossible.

     

    L’affaire provoque une vive émotion dans les milieux archéologiques et historique. On crie au scandale, à la supercherie. Elle n’aura pas de suite : l’hypothèse d’une liaison entre l’Amérique et la Méditerranée sous l’Antiquité est, du point de vue des historiens, une aberration. Il s’agit obligatoirement d’une erreur, et le « scandale » est étouffé.

     


    Cependant, dans son ouvrage RAMSES II, la Véritable Histoire, paru en 1996 chez Pygmalion, Christiane Desroches Noblecourt écrit :

     

    « Au moment de sa momification, son torse avait été rempli de nombreux produits désinfectants : les embaumeurs avaient utilisé un fin « hachis » de feuille de Nicotiana L., trouvé contre les parois internes du thorax, à côté de dépôts de nicotine, certainement contemporains de la momification, mais qui posent problème, car ce végétal était encore inconnu en Égypte, semble-t-il. » (RAMSES II, la Véritable Histoire, page 50).



    Le tabac égyptien, pour quelle utilisation ?


    Svetla Balabanova poursuit ses recherches, et fait une constatation surprenante : la quantité de nicotine décelée dans la gangue des cheveux prouve une consommation énorme, qui, normalement, aurait dû provoquer la mort du consommateur. À moins que ce consommateur ne soit déjà mort. Elle émet alors une autre hypothèse : le tabac entrait dans le processus de momification.

    Celui-ci fut toujours gardé secret par les prêtres, et l’on ignore encore aujourd’hui les détails de cette opération, et surtout quelles substances étaient utilisées. Mais cette découverte parlent en faveur d’un emploi du tabac en Égypte bien avant J.C.



    D’où provenait le tabac des Égyptiens ?


    On sait que les Égyptiens consommaient des drogues comme la mandragore, le chanvre, l’opium, ainsi que le hachisch, essentiellement pour leurs vertus médicinales. Il a très bien pu exister, dans l’Antiquité, une plante, proche parente du tabac, qui provoquait les mêmes effets et qui a disparu, en raison d’une trop grande consommation.

     

    Toutefois, un élément infirme cette hypothèse : les Égyptiens représentaient volontiers, sur les fresques des tombeaux et des temples, les images des plantes qu’ils consommaient, blé, lotus, papyrus, vigne, etc. Or, nulle part n’apparaît l’image d’un plant de tabac ou d’une plante cousine.


    Il est donc probable que ce tabac venait d’ailleurs. Mais d’où ? Ce végétal est originaire d’Amérique du Sud. Mais on en trouve aussi des variétés en Océanie et en Polynésie. Était-ce ce tabac qui parvenait en Égypte, après avoir suivi les routes commerciales de l’Extrême-Orient, de l’Inde, de la Perse et de la Mésopotamie ?

     

    Cela supposerait qu’il existait déjà, à l’époque, des liens commerciaux avec ces contrées lointaines. Cette hypothèse est corroborée par le fait que l’on a retrouvé des fils de soie dans une momie égyptienne de Louqsor. Or cette soie ne pouvait provenir que de Chine.


    Et la cocaïne ?


    Si l’énigme du tabac peut trouver un début de réponse avec l’hypothèse d’une plante disparue ou d’une importation par l’Orient, ces deux explications ne peuvent s’appliquer à la cocaïne. Il existe en Afrique des plantes proches de la coca, mais aucune d’elles ne contient de drogue.

    Pour les botanistes, la présence d’une plante voisine de la coca américaine en Afrique, sous l’Antiquité, est une hérésie.



    Alors, existait-il, à l’époque, des relations entre la Méditerranée et les Amériques ?


    Certains historiens s’opposent farouchement à cette hypothèse. John Bayes, conservateur du Musée d’Oxford, considère que le sujet ne mérite même pas d’être étudié.

     

    Pour lui, les voyages vers l’Amérique sous l’Antiquité étaient impossibles. Nasri Iskander, conservateur du musée du Caire, partage ce point de vue, et pense que la présence de drogue est obligatoirement due à une contamination extérieure. Or, on a vu que cette hypothèse ne tient pas.


    En revanche, d’autres savants estiment que l’hypothèse ne peut être rejetée. C’est bien sûr le cas de Svetla Balabanova, de Rosalie David, mais aussi de l’anthropologue Alice Kehoe, de l’université de Marquette, au Mexique.

     

    Pour elle, l’existence de relations transatlantiques sous l’Antiquité apporteraient la réponse à quantité d’énigmes, et souhaite que des recherches sérieuses soient menées dans ce sens. Elle accuse d’ailleurs nombre d’archéologues d’adopter une attitude fuyante devant le sujet. Elle va même plus loin, en affirmant qu’il existait aussi un trafic commercial à travers le Pacifique.

     

    La preuve en est apportée par la patate douce, originaire d’Amérique, retrouvée en Chine.

    Même chose pour les cacahuètes.


    Martin Bernal, historien à l’université de Cornwell, considère, lui aussi, que l’hypothèse de traversées transatlantiques bien avant Colomb est tout à fait vraisemblable. Pour lui, le progrès n’est pas forcément linéaire, comme l’affirment nombre d’historiens.



    L’idée de ces voyages n’est pas nouvelle


    En 1910, certains savants émirent l’hypothèse qu’il pouvait exister un rapport entre les pyramides égyptiennes et mexicaines. On considéra alors sans sourciller que la civilisation égyptienne était la mère de toutes les autres, et qu’elle avait influencé et même provoqué l’émergence des civilisations amérindiennes. Cette hypothèse, reflet de l’esprit colonialiste de l’époque, est aujourd’hui considérée comme aberrante, à juste titre.

     

    Les pyramides égyptiennes et mexicaines ont été construites à près de deux mille ans de distance, et il est quasiment impossible que les premières aient été à l’origine des secondes. Cette forme architecturale est très répandue dans le monde, puisqu’on en trouve jusqu’en Chine. Les tumulus bretons, dont les dolmens ne sont que les squelettes, étaient aussi des sortes de pyramides, et leurs fonctions étaient très proches.

     

    On ne peut cependant en conclure que les pyramides françaises ou chinoises aient eu une relation quelconque avec les pyramides égyptiennes.


    En vérité, il existe très peu de similitudes entre civilisations méditerranéennes et amérindiennes, et il est probable qu’elles aient connu des développements séparés.

     

    Cependant, cela n’exclut pas qu’il ait pu s’établir des contacts sporadiques, qui expliqueraient les coïncidences troublantes entre les deux mondes. Pris séparément, ces éléments n’ont rien de spectaculaire. Mais, lorsqu’on les rassemble, ils constituent un faisceau de convergences qui parlent en faveur de ces voyages.

    Les autres éléments
    Des jarres romaines au Brésil...


    On a découvert, sur les côtes du Brésil, des jarres provenant d’une galère romaine. Pour John Baynes, d’Oxford, ces jarres ne constituent pas une preuve et il a probablement raison : si les Romains avaient découvert la route de l’Amérique et entretenu des relations commerciales avec les autochtones, on aurait retrouvé des traces plus tangibles de leur passage.

     

    Il est donc vraisemblable que le vaisseau romain dont proviennent ces jarres se soit égaré, et que les courants et les alizés l’aient porté de l’autre côté de l’Atlantique.

     

    En 1500, la même mésaventure permettra à Fernando Cabral de découvrir le Brésil. Cependant, un doute subsiste, car, toujours au Brésil, on a retrouvé une inscription qui pourrait avoir été rédigée dans une ancienne langue méditerranéenne.

     

    De même, à Pompéi, une fresque murale représente un fruit inconnu ressemblant étrangement à un ananas, originaire des Caraïbes.
    Des statues géantes aux traits négroïdes au Mexique...

     


    Les sites amérindiens, notamment les tombeaux, ont révélé de bien surprenantes coïncidences. Ainsi, à La Venta et San Lorenzo, les deux principales cités olmèques, datés respectivement des IXème siècle et XIIème siècle avant J.C., se trouvent des têtes géantes dont les traits sont nettement négroïdes. Alors, les Africains connaissaient-ils l’Amérique à cette époque ?

     

     

     

     

     

     
     
     

    Ces têtes géants, découvertes à San Lorenzo, dans le sud du Mexique, présentent nettement des traits négroïdes. Elles sont taillées dans un bloc de basalte provenant sans doute des monts de Tuxtla, à 80 km de là.

     

    Des statuettes funéraires dans les tombeaux...


    D’un côté comme de l’autre de l’Atlantique, on avait coutume de placer des figurines dans les sarcophages. Les shaouabtis égyptiens étaient censés effectuer les corvées à la place du mort.

     

     

     

    En revanche, on ne connaît pas la fonction des figurines amérindiennes. Autre coïncidence : les Phéniciens, tout comme les Amérindiens, glissaient des pièces de monnaie ou des billes de jade, afin que le défunt puisse payer son passage vers le royaume des morts.

     
     
     

    Ces shaouabtis étaient placés dans les tombeaux égyptiens. Ils étaient censés exécuter les tâches domestiques à la place du défunt.

     

    Ces statuettes de jade ou de serpentine furent découvertes à La Venta, dans le sud du Mexique. On ignore leur fonction. Peut-être ont-elles un rapport avec les shaouabtis égyptiens.

     
     

     

     

    Sur ce vase, découvert à Campeche, en pays Maya, figurent des personnages avec trois couleurs de peau différentes :brune, noire et blanche
    Comment les Amérindiens ont-ils pu imaginer des hommes à la couleur de peau différente de la leur sans en avoir jamais vus ?
    L’hypothèse avancée par les Historiens conservateurs est qu’il s'agissait là des représentations symboliques des classes sociales. Mais cette hypothèse n’est aucunement confirmée par l’étude du vase, dont les personnages semblent occuper des rangs identiques.

     

    Les crânes allongés des Phéniciens...

    Certains éléments désignent plus nettement les Phéniciens. Ainsi, ce peuple avait coutume, pour des motifs vraisemblablement religieux, d’enserrer la tête des nouveau-nés afin de provoquer un allongement du crâne. Cette pratique a été aussi observée chez les Mayas. Le prénom Isah-Bel, ou Ishe-Bel, d’origine phénicienne, a son reflet en pays maya : Ixshe-Bel. Dans les deux langues, Isah, Ishe ou Ixshe veut dire femme.

     

    De même, les mots Bel ou Bal signifient « maître », « seigneur ».


    Les masques mortuaires


    En Phénicie comme en Amérique, le visage des défunts était recouvert d’un masque mortuaire en feuille d’or

     
     
     

    Masque mortuaire phénicien

     

    Masque mortuaire péruvien

     

    Les Africains en Amérique...

    Sans rapport avec les Phéniciens puisque plus tardive, il ne faut pas oublier non plus la légende de Musa. Au Mali, ce sultan du Septième siècle aurait envoyé une centaine de navires pour explorer les « îles situées au-delà de la grande mer de l’ouest ». Il n’existe aucune trace écrite de cette légende, transmise seulement par tradition orale, comme toutes les légendes africaines. Cela ne signifie pas qu’elle n’ait aucun fondement historique.

     

    Un seul navire serait revenu, confirmant l’existence de terres lointaines. Curieusement, les Espagnols semblent avoir rencontré des hommes à peau noire en débarquant au Venezuela. Mais les Historiens qui la connaissent considèrent cette légende comme une œuvre de pure imagination. Et pour cause : il est difficile d’admettre, lorsque l’on s’est livré au trafic d’esclaves sur un peuple, de reconnaître que ce même peuple ait pu se montrer plus entreprenant et plus audacieux que vous. Elle fait pourtant partie des grands récits africains.
    Quetzalcoatl
    Enfin, outre ces coïncidences étonnantes, dont certaines ne s’expliquent pas forcément par des contacts entre les civilisations, il reste le mystère soulevé par le dieu Quetzalcoatl. Le « Serpent à plumes », le « Dieu de l’Aurore et du ciel » existe, sous différents noms, dans toutes les mythologies amérindiennes : Kukulkan au Venezuela, Bohica en Colombie, Viracocha au Pérou, chez les Incas. Il est toujours décrit comme « un dieu barbu à peau blanche venu de l’est ». Comment des hommes à la peau cuivrée et dont la barbe est pratiquement inexistante ont-ils pu imaginer un dieu présentant ces caractéristiques, qui ressemblent étrangement à celles des navigateurs méditerranéens de l’Antiquité ?

    Les arguments des Conservateurs

    Ainsi nomme-t-on les historiens farouchement opposés à l’idée que des contacts aient pu être établis entre les deux mondes. Ils affirment par exemple que les Anciens ne possédaient pas de bateaux capables de traverser l’Atlantique. Cet argument ne tient pas. Dans les années soixante-dix, le navigateur Norvégien Thor Heyerdhal a traversé l’Atlantique en cinquante-sept jours avec un bateau construit en papyrus. Toutefois, cet exploit ne prouve pas que les Égyptiens ont effectué ce voyage. La traversée de l’Atlantique d’est en ouest n’est pas très difficile. Les vents et les courants équatoriaux portent immanquablement les navires vers l’ouest. En revanche, le voyage inverse est plus délicat. Si le Gulf Stream ramène les navires vers l’est, ils doivent cette fois lutter contre les alizés. Il est donc indispensable de disposer de navires capables de remonter le vent, et donc équipés de voiles orientables. On peut aussi imaginer qu’ils ne se déplaçaient qu’à la rame, ce qui était le cas pour nombre de navires antiques, pour lesquels la voile ne constituait qu’un appoint.
    Il est peu probable que des navires égyptiens aient tenté la traversée de l’Atlantique. Les Égyptiens, habitués au Nil et au cabotage, n’étaient guère préparés à la navigation hauturière. En revanche, un autre peuple était capable de réaliser l’exploit : les Phéniciens. Le journaliste allemand Gerhard Herm s’est spécialisé dans l’étude de ce peuple, formé, vers le XIIIème siècle avant J.C., à partir des Cananéens et de cette frange de population que l’on appelle les Peuples de la Mer. Ces navigateurs errants sont mal connus. On pense qu’il étaient originaires de la Mer Égée, mais certains historiens estiment qu’ils provenaient du Nord, ce qui est confirmé par un texte de l’époque de Ramsès III. Il pourrait donc s’agir des ancêtres des Vikings. Une chose est sûre : ces gens savaient naviguer et ne craignaient pas d’affronter la haute mer. Aux alentours du XIIIème siècle avant J.C., une fraction de ces Peuples de la Mer se fond aux Cananéens pour former les Phéniciens. Ils ne possédaient pas de territoires étendus, et leurs cités, constamment menacées par leurs voisins, étaient installées sur des îles ou des endroits fortifiés, comme Byblos, Béryte, Sidon ou Tyr. Contraints par nécessité de se tourner vers la mer, ils devinrent les meilleurs navigateurs de l’Antiquité. En quelques siècles, ils vont dominer les mers, établir des comptoirs un peu partout, jusque sur les côtes atlantiques d’Afrique et d’Europe. Gadeth, qui deviendra plus tard Cadix, est fondée au XIIème siècle avant J.C.

      


    Forts des apports des Égyptiens, avec lesquels ils commerçaient depuis des siècles, les Phéniciens ont su maîtriser nombre de technologies. C’était pour eux une condition de survie. Leurs navires étaient bien supérieurs à ceux des Égyptiens. Ils utilisaient le principe de la quille, vraisemblablement apportée par les navigateurs du Nord. Dans les mers nordiques, la présence de vaisseaux à quille est attestée depuis les débuts de l’âge de bronze. Elle assurait aux navires une plus grande stabilité sur l’eau et une maniabilité supérieure. Les Phéniciens construisaient trois sortes de vaisseaux : des galères de combat, des navires marchands courts et larges, étudiés pour transporter une quantité maximum de marchandises, et équipés d’une voile carrée, et enfin des myoparons, navire à mi-chemin entre la galère et le bateau de commerce, dépourvu de voile la plupart du temps. Tous ces navires dépassaient rarement les vingt mètres de long, en raison de la quille, fabriquée à partir des cèdres libanais.
    La réussite des Phéniciens repose sur le fait qu’ils ont compris très tôt qu’il était plus intelligent de nouer des relations commerciales basées sur la confiance que de se livrer à la piraterie. Les Grecs, qui tout à la fois les détestaient et les admiraient, les accusaient souvent d’enlever des jeunes hommes ou des jeunes femmes qu’ils revendaient comme esclaves. Sans doute cette accusation contient-elle une part de vérité, mais il ne s’agissait pas là d’une pratique courante, qui leur aurait fermé nombre de débouchés commerciaux. Les Phéniciens n’auraient pu s’enrichir autant avec le seul trafic d’esclaves.
    Leur fortune repose sur le choix des marchandises qu’ils négociaient : les produits de luxe. Leurs artisans étaient spécialisés dans la fabrication de ces articles. Ainsi, ils ont repris, et très nettement améliorée, la technique égyptienne de fabrication du verre. Les Égyptiens, depuis le IVème millénaire avant J.C., fabriquaient un verre opaque, dont le secret était jalousement gardé. Les Phéniciens, par un moyen ou un autre, s’emparèrent de cette technique et la développèrent. Ils furent les premiers à fabriquer du verre véritablement transparent. Ils inventèrent également le soufflage et inondèrent la Méditerranée d’une quantité énorme de petites fioles. On les appelait également le peuple de la Pourpre, une teinture onéreuse tirée du murex, un coquillage des côtes libanaises.
    Les Phéniciens s’assuraient ainsi la clientèle de tous les grands personnages du monde de l’époque. Leurs clients étaient solvables, et les marchandises ne tenaient pas une grande place. On pouvait donc en transporter une quantité importante, qui prenait de la valeur plus la distance parcourue était grande.

    Les Phéniciens ont-ils découvert l’Amérique ?

    Plusieurs historiens ont déjà émis cette hypothèse. Il n’existe à ce jour aucune preuve qu’ils aient traversé l’Atlantique et établi des relations commerciales avec les indigènes, mais on ne peut pas non plus affirmer le contraire. L’argument reposant sur les bateaux ne tient pas. Les Polynésiens ont conquis le Pacifique, qui est trois fois plus grand que l’Atlantique, avec des pirogues à balancier. Les îles qu’ils ont découvertes ne sont que des têtes d’épingles sur la carte océanique. Aujourd’hui encore, cette conquête reste un mystère. Il est indéniable que les Phéniciens possédaient des navires supérieurs aux pirogues polynésiennes.

     

    Pourquoi, avec des vaisseaux plus performants, n’auraient-ils pas été capables de traverser l’Atlantique ?

     


    Les Conservateurs estiment que des échanges entre les deux mondes auraient laissé des traces. Cela n’est pas prouvé, et plaide d’ailleurs en faveur des Phéniciens. Avec leurs partenaires commerciaux, ils se contentaient de pratiquer le négoce, sans établir de relations plus profondes. Il est donc logique que l’on n’ait pas retrouvé de traces importantes, comme des comptoirs. Ils ramenaient, entre autres, tabac et cocaïne, et introduisaient en échange des objets méditerranéens. La rareté des traces s’explique aussi d’une autre manière : l’étude des civilisations amérindiennes est récente, puisqu’elle a débuté avec le XXème siècle. Nombre de sites restent encore à découvrir. De plus, le climat, les guerres qui ont opposé les populations amérindiennes, puis, à partir du Seizième siècle, l’invasion européenne, ont fortement endommagé les monuments.

    L’énigme de la roue

    On a longtemps cru que les Amérindiens ne connaissaient pas le principe de la roue. Or, on a retrouvé, dans des tombeaux mayas, des animaux avec des roulettes au bout des pattes. Comment un peuple ignorant la roue a-t-il pu imaginer des jouets présentant de telles caractéristiques ? Lorsque l’on sait que les Phéniciens troquaient des objets similaires, on est tenté de faire le rapprochement. Homère disait d’eux : « Les Phéniciens étaient célèbres comme navigateurs et comme exploiteurs confirmés, et ils emportaient sur leurs vaisseaux d’innombrables jouets. »

     
     
     
     

    Jouet phénicien

     

    Jouet maya

     

    Jouet maya

     
     

    Mais, si les Mayas connaissaient la roue, pourquoi ne l’ont-ils pas développée ? Probablement parce qu’ils n’en ont pas vu l’intérêt. Si ce concept est familier aux hommes du XXème siècle, il l’est beaucoup moins pour les Anciens. Les Sumériens utilisaient déjà la roue 3500 ans avant J.C.

     

    Elle équipait des chariots qui n’étaient utilisables que dans les rues des cités mésopotamiennes. C’étaient des roues pleines et grossières, taillées dans des troncs d’arbre et percée d’un trou au centre. On pense que ce principe était inspiré par le tour de potier.

     

    Cependant, jamais les Sumériens n’ont imaginé employer ces chariots hors des villes, car il aurait fallu pour cela inventer aussi les voies de communication terrestres. Hors, à l’époque, on se déplaçait plus souvent par voie fluviale que par terre.

     

    On n’avait pas besoin de la roue : l’animal de bât, âne ou bœuf, était là pour transporter les marchandises. Il faudra attendre 2000 ans et le XVème siècle avant J.C. pour qu’on ait l’idée de développer le concept de la roue. Alors apparaîtront les roues à rayons et les chars.

     


    Au Mexique, la roue n’apparaît que dans des jouets. Il est donc probable qu’elle n’a pas été inventée par les autochtones. Dans le cas contraire, son usage se serait certainement appliqué à autre chose que des jouets.

     

    Elle a sans doute été reproduite à l’imitation d’objets importés par les Phéniciens, et copiés par les Amérindiens. Ils n’ont pas eu l’idée de la développer parce qu’ils n’en éprouvaient pas la nécessité. En effet, le sud du Mexique est partagé entre la jungle, où l’on se déplace en pirogue, et la montagne, où l’on voyage à pied.

     


    Une autre raison explique ce phénomène. Notre époque, essentiellement depuis le XIXème siècle et le développement industriel, a vu l’apparition d’une nouvelle sorte de personnages : les chercheurs. Systématiquement, notre civilisation remet ses acquis en cause pour en tirer de nouvelles inventions.

     

    Ce phénomène est favorisé par l’explosion du commerce et de l’industrialisation. Les époques précédentes ne connaissaient pas ce phénomène. Il y eut des génies comme Imhotep, mais ces hommes remarquables restaient des exceptions.

     


    Une seule période connut un phénomène similaire. À partir du IIIème siècle avant J.C., les inventeurs, ou « mécaniciens », comme les a désignés Bertrand Gille, se multiplièrent en Grèce, en Égypte ou à Rome. Ils se nommaient Archimède, Ctésibios, Phylon de Byzance, Vitruve ou Héron d’Alexandrie, mais ce premier essor scientifique fut étouffé par les grandes invasions et l’avènement du christianisme, qui combattit farouchement tout ce qui s’opposait à ses dogmes.

     

    Les chercheurs refirent une apparition timide avec la Renaissance, époque au cours de laquelle on redécouvrit les richesses de l’antiquité. Mais il leur fallut combattre pied à pied, et à leurs risques et périls, les doctrines de l’Église. Galilée et Copernic en firent la triste expérience. S’ils finirent par triompher, la recherche ne commença à se développer de façon systématique qu’à partir du Dix-neuvième siècle.

     


    Auparavant, il n’était pas dans les principes des peuples d’exploiter et de développer leurs connaissances. Les Amérindiens n’avaient donc aucune raison d’exploiter la roue, qu’ils considéraient probablement comme un caprice ornemental des Phéniciens.
    Comme on le voit, les arguments des Conservateurs résistent difficilement à l’analyse.

     

    Pourtant, malgré cette faiblesse, ces historiens frileux refusent systématiquement aux Anciens la possibilité de disposer de connaissances dont ils n’ont pas retrouvé la trace. Ils n’envisagent pas que nos ancêtres aient pu utiliser un savoir dont nous avons aujourd’hui perdu le secret.

     

    Or, il est loin d’être prouvé que le progrès est linéaire. En vérité, nous ignorons encore beaucoup de choses sur l’Antiquité. Les connaissances dont disposaient les Anciens ont été effacées par le temps, les invasions et l’acharnement des civilisations ultérieures, notamment la civilisation chrétienne, qui s’est évertuée à anéantir tout ce qui ne correspondait pas à sa vision du monde.

     

    C’est d’ailleurs peut-être cet élément qui chagrinent les Conservateurs. L’avènement du christianisme a provoqué un recul technologique indéniable, et notre civilisation, fondée sur ce christianisme, refuse de l’admettre.

    Les Diffusionnistes

    Ce sont les partisans des contacts entre Méditerranée et Amérique dans l’Antiquité. À l’inverse des Conservateurs, ces Diffusionnistes prétendent que, non seulement l’Amérique fut découverte bien avant J.C., mais que le voyage fut accompli par plusieurs peuples de l’Antiquité ; les Phéniciens bien sûr, mais aussi les Égyptiens, les Grecs, les Romains, les Celtes, les Hébreux.

     

    Bref, tout le monde y est allé. Ils affirment également que, sans ces expéditions, les civilisations amérindiennes ne se seraient pas développées. On comprend, dans ce cas, les difficultés que ces chercheurs rencontrent auprès des Mexicains pour effectuer leur études. Leur manque de rigueur scientifique les amène à interpréter les faits de manière à les faire correspondre avec leurs hypothèses et non à effectuer des recherches objectives.

     

    Il est donc délicat de tenir compte de ces hypothèses, dont beaucoup sont plus que hasardeuses, car elles ne reposent sur aucun fait tangible. En vérité, les Amérindiens n’avaient pas besoin des Méditerranéens, et les deux familles de civilisations se sont sans doute développées parallèlement, sans que l’on puisse constater d’influence réciproque notable.

    Aucun dialogue n’est possible entre Conservateurs et Diffusionnistes

    Les premiers considèrent les seconds comme des hurluberlus et refusent toute discussion sur le sujet. Les seconds ont tendance à interpréter partialement les éléments.


    À l’heure actuelle, la question reste posée. Aucune preuve n’a été apportée en faveur des voyages transatlantiques dans l’Antiquité. Les coïncidences étonnantes ne sont peut-être... que des coïncidences. Cependant, rien ne permet non plus d’affirmer de manière péremptoire, comme le font les Conservateurs, que ces voyages étaient impossibles et n’ont pas eu lieu.


    Cette idée fabuleuse m’a donné envie d’imaginer comment a pu se dérouler un premier voyage vers l’Amérique. Ainsi est né mon roman : Antilia. Cependant, la rédaction de cet ouvrage et les recherches qu’il a nécessitées m’ont amené à émettre une hypothèse qui pourrait servir de base de réflexion à des historiens ouverts d’esprit.

    L’hypothèse

    Contrairement à ce que l’on pense généralement, les peuples de l’Antiquité n’étaient pas statiques et repliés sur eux-mêmes. L’Histoire évoque la plupart du temps les conflits et les batailles, les antagonismes, les émigrations et les conquêtes.

     

    Cependant, les Anciens ne passaient pas leur temps à se faire la guerre. Ils concluaient aussi des échanges commerciaux et, tout comme nous, recherchaient pour leur plaisir et leur confort les objets rares, les denrées inconnues, les métaux précieux, les étoffes les plus fines, les plantes aux vertus médicinales.

     

    Malgré les dangers, les voyageurs étaient nombreux, motivés par l’appât du gain, ou par l’insatiable curiosité qui caractérise l’espèce humaine. Cette curiosité n’est pas apparue avec les explorateurs modernes, elle était déjà l’apanage de nos lointains ancêtres, et prétendre le contraire serait stupide.

     


    On estime que les Anciens étaient enclins à croire au merveilleux et imaginaient de redoutables dangers derrière tout ce qu’ils ne connaissaient pas. De fait, les marins rapportaient de leurs voyages nombre de récits effrayants, dont le souvenir s’est perpétué jusqu’à nous.

     

    Cependant, croyaient-ils eux-mêmes à ce qu’ils racontaient ?

     

    N’embellissaient-ils pas leurs propres expériences afin de se donner de l’importance et éblouir ceux qui ne voyageaient pas ?

     

    Cette tendance à la fabulation, nous la connaissons encore aujourd’hui. « A beau mentir qui vient de loin », dit le proverbe. Ainsi naquirent les légendes des sirènes, érinnyes, harpies, méduses et autres monstres du bestiaire mythologique. Dans la réalité, ces créatures épouvantables n’empêchaient pas les navigateurs de s’aventurer de plus en plus loin, poussés par la curiosité.

     

    Pourquoi envisager qu’ils aient pu se fixer des limites ?

     

    Tant que de nouveaux pays s’ouvraient devant eux, ils se devaient de continuer. Nombre d’entre eux y perdirent sans doute la vie, mais d’autres les remplaçaient, enrichis de l’expérience de leurs prédécesseurs.

     

    Ce n’est pas parce que l’on a connaissance d’un seul voyage autour de l’Afrique - celui réalisé sous le règne du pharaon Néchao, au VIème siècle avant J.C. - qu’il n’y en a pas eu d’autres, dont on a perdu le souvenir.

     

    Il y a 3500 ans, la reine Hatchepsout elle-même n’a-t-elle pas organisé une expédition vers le mystérieux pays de Pount, que l’on situe aujourd’hui sur les côtes somaliennes ? Certains pensent même qu’elle y prit part personnellement.

     


    Il est probable que la Méditerranée connaissait déjà d’innombrables échanges commerciaux depuis la plus lointaine Antiquité. Lorsqu’apparurent des bateaux capables de s’aventurer en haute mer, l’homme se lança tout naturellement dans de nouvelles explorations.

     

    Les navigateurs voyagèrent alors jusqu’aux confins occidentaux de la Méditerranée, dépassèrent le détroit de Gibraltar, visitèrent les côtes atlantiques d’Afrique et d’Europe.

     


    On possède peu de renseignements sur ces navigateurs. Mais il est certain qu’ils ont existé. Les plus audacieux se nommaient les Crétois, les Grecs et les Phéniciens. Ces derniers gardaient leurs routes maritimes secrètes.

     

    À de nombreuses reprises, les Romains ont tenté de les suivre pour percer ces secrets. Lorsqu’ils étaient en nombre supérieur, les Phéniciens anéantissaient leurs poursuivants. Dans le cas contraire, ils préféraient se saborder.

     

    Dans ces conditions, il est difficile de savoir quelle était l’étendue exacte de leurs connaissances. Dans la plupart des cas, les historiens en sont réduits à des suppositions âprement controversées. Rien n’interdit donc de penser que, entre le XVème et le XIIème siècle avant J.C. eut lieu un premier voyage vers l’Amérique.

    Comment eut lieu cette découverte ?

    Il peut s’agir d’un accident, tout comme pour Fernando Cabral en 1500. Les courants ont porté des marins sur les côtes des Caraïbes ou de l’Amérique du sud. Mais on peut aussi envisager que des navigateurs ont entrepris le voyage en toute connaissance de cause. Partant du principe que le monde était sphérique, ils étaient persuadés de rencontrer des îles sur leur route.

     

    Leurs motivations furent identiques à celles des Polynésiens qui conquirent le Pacifique - ou de Christophe Colomb, trois millénaires plus tard.

     


    Des premiers contacts furent ainsi noués. Cependant, les dangers et la durée de ces voyages expliquent qu’il demeurèrent rares, et uniquement réservés à des marins chevronnés et audacieux, ce qui était le cas des Phéniciens. Mais les produits fabuleux qu’ils rapportèrent de ces voyages eurent tôt fait de conquérir la faveur des Méditerranéens.

     

    C’est peut-être dans le but d’établir une base de départ pour ces voyages vers ce que l’on appelait alors les Îles Lointaines que les Phéniciens fondèrent Gadeth (Cadix) au XIIème siècle. Pendant des siècles, ils traversèrent ainsi l’Atlantique, rapportant, entre autres, du tabac et de la cocaïne, des produits de luxe dont les Égyptiens étaient friands.

     

    Seuls ces produits pouvaient être vendus suffisamment chers pour justifier une traversée aussi périlleuse.

     

    C’est pourquoi les Phéniciens ne perdirent pas de temps à s’encombrer de denrées périssables comme la pomme de terre, originaire des Andes, la tomate ou le maïs. La rentabilité eût été nulle.

     


    Si la plupart des voyages furent motivés par des raisons commerciales, il arriva cependant que certains navigateurs s’installassent sur place. L’un d’eux, certainement très tôt, donna naissance à la légende de Quetzalcoatl, le dieu barbu à la peau blanche venu de l’est. Ce trafic dura pendant plus de dix siècles.

     

    Les routes de l’Amérique, tenues secrètes par les Phéniciens, ne furent jamais connues des autres peuples. Mais ces contacts expliquent que l’on ait retrouvé des traces de nicotine et de cocaïne dans des momies égyptiennes.

     

    Ils expliquent aussi certains mystères, comme les têtes aux traits négroïdes de San Lorenzo et de la Venta, dont l’édification remonte au XIIème siècle avant J.C.

    La fin de l’aventure

    En 146 avant J.C., les Romains détruisent Carthage.

     

    Avec elle disparaît le peuple phénicien. Le secret des routes de l’Amérique se perd dans le tumulte de l’Histoire.

     

    Les Romains ne connaîtront jamais ce secret. Deux siècles plus tard commence l’ère chrétienne.

     

    Très vite, les Chrétiens imposent leur vision erronée du monde : La Terre est plate, bordée par des océans se terminant sur un gouffre sans fond et gardé par des monstres terrifiants.

     

    Toutes les idées contraires sont impitoyablement combattues. Les hypothèses de l’Antiquité disparaissent, et le monde connaît un recul technologique de plusieurs siècles.

     

    Par voie de conséquence, la terreur engendrée par l’idée d’un monde cerné par les eaux infernales décourage les peuples de s’aventurer sur les mers. Les navigateurs reviennent au cabotage. Cette angoisse ne touche pourtant pas les Musulmans, ce qui explique peut-être la légende du sultan Musa et de son expédition vers les îles de la Grande Mer de l’Ouest.

     

    Il faut attendre le Xème siècle pour que les Vikings, peu influencés par l’esprit chrétien, tentent le voyage. Erik le Rouge parvient, en 984, sur les côtes du Vinland, difficile à localiser, mais probablement situé au Canada ou dans le nord-est des Etats-Unis. Son fils Leïf poursuivra sa tâche. Mais les Vikings, pour des raisons inexpliquées, ne resteront pas très longtemps sur le continent nord américain. Sans doute se heurtèrent-ils violemment aux autochtones.

    Les Croisades et la Renaissance

    À partir du XIème siècle, une guerre impitoyable oppose les Croisés chrétiens aux Musulmans pour la possession des Lieux Saints. Cependant, au-delà des batailles, ces expéditions furent aussi l’occasion de redécouvrir la richesse du monde antique. Peu à peu, un savoir inconnu, venu du fond des âges, remonte vers l’Europe, provoquant une extraordinaire révolution culturelle et technologique : la Renaissance.

     

    Avec elle, on commence à remettre en cause les affirmations de la religion chrétienne. Galilée sera persécuté pour avoir affirmé que la Terre tournait sur elle-même, hypothèse pourtant émise trois mille ans plus tôt. Mais les idées nouvelles font leur chemin, et, de nouveau, les navigateurs ne redoutent plus la perspective d’un océan se terminant par un gouffre.

     

    Les Vénitiens, puis les Génois, construisent des flottes puissantes, destinées surtout à combattre la piraterie qui sévit à l’état endémique en Méditerranée. Puis, lorsque les Arabes ferment la Route de la Soie, les Européens recherchent de nouvelles voies de communication pour se rendre aux Indes.

     


    Les Portugais choisissent l’est et tentent de contourner le continent africain. Mais une autre route semble possible : celle de l’ouest.

     

    C’est la voie qu’empruntera Christophe Colomb. Et là surgit un autre mystère : Les secrets des Phéniciens ont-ils été conservés par des initiés pendant tous ces siècles ? On peut se poser la question. Lorsque Toscanelli, en 1468, établit sa carte du monde, il situe Cipango (le Japon) et Cathay (la Chine) d’un côté, et le vieux monde de l’autre.

     

    Près des côtes européennes apparaissent des points symbolisant les Açores et les Canaries. Et puis, très nettement détachées, et au beau milieu du grand océan séparant les continents, il place deux îles minuscules qu’il baptise Antilia, du nom que les Grecs donnaient aux îles lointaines de l’ouest. Comment, alors que l’Amérique ne sera découverte que vingt-quatre ans plus tard, ce cartographe peut-il faire apparaître ces deux îles, alors que rien, à l’époque, ne laisse supposer que des terres existent à cet endroit ?

     
     

    Carte de Toscanelli, établie en 1468. On remarque, au centre de « l’Océan Occidental », et très nettement démarquées des archipels des Açores et des Canaries, les deux petites îles baptisées « Antilia ».

     

    On est bien obligé d’admettre que Toscanelli disposait d’informations dont nous ignorons la provenance. Car il ne peut s’agir d’une intuition. Il est vraisemblable que ces informations provenaient de données conservées par les héritiers des Phéniciens et qui, par une voie inconnue, sont parvenues entre ses mains.

      

    La taille des deux îles n’a rien d’étonnant en soi.

     

    Les Anciens ne faisaient aucune différence entre île et continent. Toute terre était considérée comme une île, et sans doute Toscanelli a-t-il voulu représenter les continents découverts par les Anciens, et dont il ignorait les dimensions.

     


    Peut-être aussi fait-il référence à Platon, qui situe son Atlantide « au-delà des Colonnes d’Hercule ». Christophe Colomb connaissait cette carte.

      

    De même, il avait évalué le temps qu’il lui faudrait pour traverser l’Atlantique, estimé la distance à parcourir, et même s’il a commis une erreur d’appréciation, il possédait des informations.

     

    Là encore on est en droit de s’interroger sur leur origine.

    L’exploit réalisé par Christophe Colomb et ses marins n’est absolument pas remis en cause par le fait que l’Amérique était peut-être connue depuis bien longtemps. Il fallait un courage certain pour se lancer dans une aventure aussi risquée.

    Toutefois, cet exploit n’exclut absolument pas qu’il ait pu être accompli par des navigateurs beaucoup plus anciens.

     

    Mais il y a encore plus surprenant !

    Les cartes impossibles

    Si la carte de Toscanelli pose un problème, elle n’est rien comparée aux cartes marines dites « impossibles », telles celles de Piri « Reis », d’Oronteus Finaeus ou de l’Italien Zeno. Toutes ces cartes présentent des détails inconnus à l’époque à laquelle elles ont été établies.

      

    La plus célèbre est celle de l’Amiral turc Piri Ibn Haji Memmed, constituée en 1513 à partir d’une vingtaine de documents plus anciens, dont certains, d’après Piri Reis, dateraient d’Alexandre le Grand.

     

    Elle contient des éléments non encore découverts à cette date, comme l’île de Marajo, à l’embouchure de l’Amazone (découverte en 1543), ou encore les Malouines (1592). Celle de Zeno, établie en 1380, montre le Groenland débarrassé d’une partie de ses glaces, celle d’Oronteus Finaeus, tracée en 1531, décrit l’Antarctique, là encore débarrassé de ses glaces.

     

    Ce découpage étonnant sera confirmé avec stupéfaction par Paul-Emile Victor entre 1949 et 1951. L’authenticité de ces cartes ne peut être remise en cause, et le Suédois Nordenskjöld, un cartographe du XIXème siècle, estime qu’elles ont été recopiées à partir de sources très anciennes, retrouvées vers la fin du XIIème siècle.

     

    Quel peuple les a établies ? Le mystère reste entier, mais elles prouvent de manière indéniable que les connaissances maritimes des Anciens étaient beaucoup plus avancées que ne le pensent les Conservateurs.

    CONCLUSION

    Il n’existe actuellement aucun élément permettant d’admettre ou de nier l’existence de voyages transatlantiques bien avant J.C. On a longtemps cru que les Îles Lointaines n’étaient autres que les Canaries, ou les Açores.

      

    En vérité, il est possible que Platon se soit servi d’éléments collectés par Solon auprès des prêtres de Saïs, en Egypte. Et son Atlantide imaginaire, « plus grande que l’Asie et la Libye réunies », était peut-être bien l’Amérique.


    Mais l’hypothèse va plus loin. Ces voyages transatlantiques ne constituent probablement qu’une facette d’un phénomène beaucoup plus vaste : celui d’un trafic commercial à l’échelle mondiale.

     

    La découverte de soie à Louqsor en est une preuve indiscutable. Elle pose aussi, à travers l’étude des cartes stupéfiantes de Piri Reis, de Finaeus et des autres une question inattendue :

     

    a-t-il existé, dans un passé lointain, un grand peuple de marins qui avait établi des cartes précises du monde ?


    Il serait donc souhaitable que des scientifiques d’esprit ouvert se penchent sur le sujet avec toute la rigueur et la sérénité qui conviennent.

    Bernard SIMONAY

    Sources :
    Audiovisuelles :
    « SCIENCE TROIS : LA NICOTINE DES PHARAONS », émission diffusée par France 3

    Ouvrages :


    « LES PNEUMATIQUES D’HERON D’ALEXANDRIE »
    Traduction et notes par Gilbert ARGOUD et Jean-Yves GUILLAUMIN
    Publications de l’Université de St Etienne (1997)

    « LES CARTES DES ANCIENS ROIS DES MERS »
    Charles H. Hapgood - Editions du ROCHER (1981)

    « La découverte de l’Amérique aux temps bibliques »
    Heinke SUDHOFF - Editions du Rocher (1994)

    LES GRANDES ENIGMES

    (LA MEMOIRE DE L’HUMANITE)
    Larousse

    RAMSES II, La véritable histoire
    Christiane DESROCHES NOBLECOURT
    Pygmalion

     

     

     

     

    http://www.bernardsimonay.fr/l-amerique-etait-elle-connue-sous-l-antiquite--.html

     

     

     

     

     

    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks Pin It

    votre commentaire

  • Les Vikings naviguaient sur les mers, au moyen de cristaux appelés «pierre de soleil" lors

    des journées nuageuses.

     



    Ils étaient craint comme étant les marins les plus grands, les plus courageux de leur époque Maintenant, le mystère sur la façon dont les guerriers vikings et les commerçants trouvaient leur chemin en haute mer des siècles avant que les premiers compas aient atteint l'Europe a pu être résolu.

     



     

    Les scientifiques, d'aujourd'hui ont déclaré que les Normands utilisaient des cristaux spéciaux appelés « pierres de soleil » afin de révéler l'emplacement du soleil même quand il était caché par le brouillard et les nuages.

      

    Les cristaux, qui sont communs dans les pays scandinaves, détectent la façon dont la lumière du soleil est dispersée quand il frappe l'atmosphère terrestre.



    Et une nouvelle étude a montré qu'en tenant l'une d'elle en direction du ciel, les Vikings étaient immédiatement en mesure de trouver le soleil, même lors d'une journée nuageuse ou brumeuse.


    L'idée des « pierres de soleil » comme une aide à la navigation a été soulevée dans les années 1960. Mais de nombreux historiens sont sceptiques - préférant croire que les Vikings utilisaient des cadrans solaires portatifs et les étoiles.

     

     

      


    Les Vikings sans aucun doute ont souvent du naviguer dans des conditions totalement voilées, peut-être pendant des jours et dans les eaux libres loin de la terre », a déclaré l'auteur principal, Dr Gabor Horvath, de l'Université Eötvös à Budapest, qui a dirigé la nouvelle étude internationale.

     



    «Comme le cadran solaire Viking ne peut être utilisé que lorsque le soleil brille, la question se pose de savoir comment les Vikings auraient navigué lorsque le soleil était obstrué par les nuages ou le brouillard, une situation qui peut durer plusieurs jours le long des parties principales des voies maritimes de l'Atlantique Nord utilisées par les marins Vikings.

     



    La nouvelle étude suggère que les anciens marins Scandinaves utilisaient également les cristaux.

    Des études antérieures ont montré que certains cristaux trouvés en Scandinavie se conduisent comme des « pierres de soleil » dans un ciel clair.

    La nouvelle étude, publiée dans la revue Philosophical Transactions de la Royal Society B, a testé des cristaux de « pierre de soleil » dans l'Arctique, en Finlande, en Hongrie et en Tunisie où le soleil était caché.

    Les chercheurs ont découvert que les cristaux révélaient l'emplacement du soleil dans un ciel totalement couvert et lorsque le sol était couvert de neige et de glace.

    «A notre grande surprise, les modèles de la direction de polarisation sous un ciel totalement couvert étaient très similaires à celles du ciel clair ", constatent les auteurs.

    Des recherches antérieures ont montré que certains insectes, notamment les abeilles, utilisent la polarisation pour la navigation quand le soleil est obscurci par des nuages.

    Il y a des références aux « pierres de soleil » dans une saga viking connue sous le nom de la légende de Sigurd.


    Elle raconte la chose suivante: «Le temps était très nuageux, il neigeait. Saint-Olaf, le roi envoya quelqu'un pour regarder autour, mais il n'y avait pas de point précis dans le ciel. Puis il demanda à Sigurd, de lui dire, où le soleil était.


    «Après que Sigurd se soit exécuté, il saisit une « pierre de soleil », regarda le ciel et vit d'où venait la lumière, à partir de laquelle il devina la position du soleil invisible. Il s'est avéré, que Sigurd avait raison"



    Comment fonctionne la « pierre de soleil »

    Les « pierres solaires » détectent la «polarisation» de la lumière du soleil - la manière dont les rayons de lumière sont ainsi dispersés dans des plans différents quand ils atteignent l'atmosphère.

    Les pierres agissent comme des filtres, similaires aux filtres utilisés dans les lunettes de soleil polarisées.


    La lumière ne peut briller à travers le cristal que si elle est polarisée dans une direction particulière. Tous les autres types de lumière sont bloqués.



    La quantité de lumière polarisée dans une direction particulière dépend de la position du soleil dans le ciel à ce moment-là Les navigateurs expérimentés étaient rapidement en mesure de calculer l'emplacement du soleil en faisant pivoter la pierre.

     

     

     

    SOURCES

    http://fr.sott.net/article/2419-Les-Vikings-et-les-pierres-de-soleil

     

      

      

    La mythique «pierre de soleil» des Vikings aurait été trouvée

     

    La légendaire «pierre de soleil» qui aurait notamment aidé les navigateurs vikings à se rendre jusqu'à Terre-Neuve aurait été retrouvée.

    Dans une étude publiée plus tôt cette semaine, des archéologues français et britanniques décrivent un bloc de calcite islandais retrouvé au fond de la Manche dans une épave datant du 16e siècle.

    Ce bloc blanchâtre permettait apparemment aux navigateurs médiévaux de déterminer la position du soleil même s'il était caché par les nuages ou par le brouillard, ou s'il se trouvait sous l'horizon.

    Cette pierre est capable de biréfringence, la propriété qu'ont certains corps transparents de diviser en deux le rayon lumineux qui les pénètre. Cela permet ensuite de déterminer avec une grande précision l'origine de la lumière.

     

    Un chercheur français, Albert Le Floch, a expliqué que les Vikings n'auraient pas eu besoin de comprendre ce phénomène physique pour réaliser à quel point la pierre était facile à utiliser.

    Les Vikings étaient de grands navigateurs et ils utilisant le soleil, les étoiles, les montagnes et même la migration des baleines pour parcourir les océans. Certains s'émerveillent toutefois de leur capacité à parcourir de vastes distances entre le Groenland, l'Islande et Terre-Neuve.

    M. Le Floch souligne qu'une légende islandaise - la saga de Saint-Olaf - semble faire référence aux cristaux de calcite quand on raconte qu'Olaf a utilisé une «pierre de soleil» pour mesurer la position du soleil lors d'une journée enneigée. Les références médiévales à une telle pierre se font toutefois rares.

    Plusieurs experts demeurent sceptiques et soulignent qu'aucune «pierre de soleil» n'a jamais été retrouvée dans un navire ou dans une tombe viking. M. Le Floch rétorque que ces cristaux se détériorent très rapidement quand ils sont exposés à l'acide, au sel ou à la chaleur.

    Il souligne que la pierre sur laquelle porte son étude, le cristal d'Alderney, était entièrement transparente avant d'être rendue opaque par l'eau de mer.

     

     

    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

     

     

     

     

    Le Sanctuaire Arverne de Corent d'un point de vue Archéoastronomique

     
     
     
     
    Introduction

     

    Le site archéologique du Puy de Corent se situe à une quinzaine de kilomètres au sud-est de la ville actuelle de Clermont-Ferrand en Auvergne. Aujourd’hui inhabité, il recèle de nombreux vestiges datés du Néolithique (troisième millénaire avant J.-C.) à la fin de l’époque romaine (quatrième siècle après J.-C.).

    Au premier siècle avant notre ère, il est le siège d'une grande ville gauloise : un oppidum vaste de plusieurs dizaines d'hectares, dont l'importance est signalée par la présence de milliers de monnaies et de tessons d'amphores à vin importées d'Italie.

    Les fouilles menées depuis 2001 se concentrent sur le centre de l'agglomération, occupé par un vaste sanctuaire environné de quartiers d'habitat. L'ampleur des vestiges et la richesse des objets retrouvés identifient le site de Corent à la capitale politique et économique du peuple arverne avant la conquête romaine.

     
     
    LIEN EXPLICATIF SENSATIONNEL :
     
     
    Le site archéologique du Puy de Corent se situe à une quinzaine de kilomètres au sud-est de la ville actuelle de Clermont-Ferrand en Auvergne. Au premier siècle avant notre ère, il fut le siège d'une grande ville gauloise : un oppidum vaste de plusieurs dizaines d'hectares, dont l'importance est signalée par la présence de milliers de pièces de monnaie et de tessons d'amphores à vin importées d'Italie.
     

    L'ampleur des vestiges et la richesse des objets retrouvés identifient le site de Corent à la capitale politique et économique du peuple arverne avant la conquête romaine.

     

    David Romeuf, membre du L.U.E.R.N et de l'A.R.A.F.A, propose une interprétation archéoastronomique de ce site arverne. Comme il l'explique lui-même: "mon intérêt pour l'Astronomie et la période Gauloise Arverne m'a naturellement conduit à m'interroger sur un éventuel lien entre le Sanctuaire latènien de Corent et le Ciel. Je livre ici quelques remarques qui me paraissent assez troublantes pour être relatées mais pour l'instant sans aucune certitude scientifico-archéologique issue de mobiliers ou textes antiques. Je l'exprime bien fermement : ma démarche est uniquement archéoastroNomique"

     

     

    Le sanctuaire de Corent

    I

     

    l explore principalement deux pistes:

     

    • D'une part, il y a aurait une corrélation ou une relation possible entre les données topo-astronomiques (axe fondateur + axe principal de la porte) et les préférences sacrificielles, spécifiques au site, révélées par les fouilles.
    • D'autre part, l'orientation principale pourrait être mise en rapport avec la célébration (ou le repérage) des fêtes celtiques (Puy de Saint-Romain, Soleil, Sirius).

     

    Le plan des fouilles révèle plusieurs directions remarquables dans la construction et l'orientation du Sanctuaire.

    Plan des fouilles sur lequel David Romeuf a reporté les lignes de directions significatives.
     

     

     

    Le Sanctuaire Arverne de Corent semble être axé avec le Soleil et le Puy de Saint-Romain pour les dates mentionnées des quatre principales fêtes celtiques (dont il n'y a pas de certitude concernant leur célébration en Gaule). L’étoile la plus brillante du ciel –Sirius- se rajoute aux festivités.

    L'axe fondateur du sanctuaire semble dirigé vers le lever apparent de Capella, et celui de sa porte vers le lever de la constellation du Bélier. Capella et le Bélier se levait simultanément de manière héliaque début août et début mai. (Ce point est discuté à la fin de l’article). Ainsi une corrélation pourrait être envisagée entre les orientations topo-astronomiques et les préférences sacrificielles pratiquées dans ce sanctuaire (moutons et chèvres).

     

     

    D’autres orientations secondaires avec des étoiles de première grandeur et un objet remarquable sont aussi discutées (Capella, Véga, Deneb, Hamal et l'amas M45 dans les Pléiades). Après un développement fouillé et rigoureux de son argumentation, il en arrive à la conclusion suivante:

     

    "Soit l'orientation du Sanctuaire est une simple coïncidence totalement involontaire de la part des gaulois, car ils n'avaient même pas remarqué ces synchronismes (...) Soit l'orientation est volontaire de la part des gaulois pour marquer le début des fêtes Celtes (...). Si l'orientation est volontaire, différente des classiques équinoxes et solstices, alors le site d'implantation fut délibéré, choisi, connu et repéré auparavant par des initiés."

     

    Annonce de Samain 2011 par le coucher du Soleil au-dessus de la porte du Sanctuaire (ici passée de +2 jours) le 30/10/2011 vers 17h15 du soir (couvert pour l'alignement axial du 28/10/2011).
    Attention : le petit portail n'est pas dans l'axe, nous nous intéressons à la porte reconstituée de tronc rouge.
    Crédit : David ROMEUF pour Nuits Arvernes.

     


     


     

    « Le mouvement des astres, l'immensité de l'univers, la grandeur de la terre, la nature des choses, la force et le pouvoir des dieux immortels, tels sont en outre les sujets de leurs discussions : ils les transmettent à la jeunesse. »

     

    Jules César, les Druides dans la Guerre des Gaules, Livre VI.

     

    « Cependant les Gaulois ont une certaine érudition et des maîtres de sagesse, les Druides. Ces maîtres font profession de connaître la grandeur et la forme de la terre et du monde, les révolutions du ciel et des astres, et la volonté des dieux. »

     

    Pomponius Mela, Géographie, Livre III

     

     

     

     

     

     

     

    D’autres orientations secondaires avec des étoiles de première grandeur et un objet remarquable sont aussi discutées (Capella, Véga, Deneb, Hamal et l'amas M45 dans les Pléiades). Après un développement fouillé et rigoureux de son argumentation, il en arrive à la conclusion suivante:

     

    "Soit l'orientation du Sanctuaire est une simple coïncidence totalement involontaire de la part des gaulois, car ils n'avaient même pas remarqué ces synchronismes (...) Soit l'orientation est volontaire de la part des gaulois pour marquer le début des fêtes Celtes (...). Si l'orientation est volontaire, différente des classiques équinoxes et solstices, alors le site d'implantation fut délibéré, choisi, connu et repéré auparavant par des initiés."

     


    Vue plongeante sur le Sanctuaire depuis la côte belvédère de l'oppidum, en direction de l'azimut +68°.

     

     

    Vue plongeante sur l'oppidum de Corent et le Sanctuaire Arverne depuis la pointe du sommet du Puy de Saint-Romain, en direction de l'azimut + 248°.
    Derrière l'oppidum on perçoit le col formé par le village de Saint-Sandoux. Le Puy de Saint-Sandoux est sur la gauche (sud), le Puy de Peyronère sur la droite (nord).

     

    Reférez-vous à l'article de David Romeuf, pour des explications plus complètes quant à sa théorie: Le Sanctuaire Arverne de Corent et l'Astronomie ?

     

    "Une véritable métropole arverne »

     

    Le plateau du Puy-de-Corent se situe à une quinzaine de kilomètres au sud-est de la ville actuelle de Clermont-Ferrand, au cœur du Puy-de-Dôme. À la fin de l’époque gauloise, le plateau du Puy-de-Corent est le siège d’une agglomération vaste de plusieurs dizaines d’hectares. Cette ville de type « oppidum », peuplée de plusieurs milliers d’habitants, a été occupée pendant près d'un siècle, entre les années 130 et 50 av. J.-C. Les milliers d’objets archéologiques découverts à la surface des labours, armes, bijoux, outils, monnaies et tessons d’amphores, ont très tôt retenu l’attention.

     

     

    Capitale gauloise

    Les fouilles menées sur le site depuis 2001 se concentrent sur le centre de cette agglomération, occupé par un grand sanctuaire de terre et de bois. Ce bâtiment abritait des cérémonies religieuses et politiques, marquées par de grands banquets dont témoignent de nombreux vestiges : restes animaux, amphores de vin importé d'Italie et pièces de monnaie frappées sur place. Les abords du sanctuaire sont occupés par de grandes places, bordées de quartiers d’habitation et d'autres édifices publics, dédiés au commerce et à l’artisanat. L’ampleur des bâtiments et la richesse des objets retrouvés sur le site ont permis de l'identifier à la capitale du puissant peuple des Arvernes avant la conquête romaine.

     

     

    Un gisement millénaire

    Aujourd’hui réservé à l'agriculture, le plateau de Corent a été habité pendant plus de 4000 ans, de la Préhistoire à la fin de l'Antiquité : en témoignent des vestiges de bâtiments datés du Néolithique (troisième millénaire avant J.-C.), de l'âge du Bronze (second et début du premier millénaire av. J.-C.), de l'âge du Fer (entre 800 et 50 av. J.-C.), et ceux d'un sanctuaire romain fréquenté jusqu'au quatrième siècle de notre ère. À chaque époque correspondent des objets de prestige, haches polies, armes en bronze, bijoux en or et milliers de monnaies qui témoignent de l'importance stratégique et économique de ce plateau qui domine l'Allier.

     

     

    Des fouilles de longue haleine

    Les recherches entreprises à Corent poursuivent un objectif ambitieux : dégager progressivement un centre-ville gaulois, afin d'en comprendre le plan, l'organisation et le mode de vie de ses habitants. L'état de conservation exceptionnel des vestiges, « fossilisés » par la mise en culture du plateau, facilite cette exploration, qui s'étend chaque année sur des centaines de mètres carrés. Elle permet d'entrevoir un schéma d'urbanisme divisé en différents quartiers (religieux, artisanal, résidentiel, etc.), très proche de celui connu pour les villes grecques ou romaines. Cette réalité pourrait s'appliquer aux habitats plus anciens, qui ont déjà été reconnus sur plusieurs hectares.

     

     

    Les banquets de Luern


    Deux bâtiments rectangulaires ont été découverts au centre du sanctuaire. Délimités par des fossés servant de support à des cloisons en bois, ces bâtiments étaient ornés de crânes et de mâchoires de moutons attachées à la manière de guirlandes.

     

    Leurs abords étaient jonchés de milliers d'ossements et de tessons d'amphores importées d'Italie, associés à des ustensiles culinaires en métal (chaudrons, couteaux, fourchettes, passoires, seaux, louche, cuiller). Ces reliefs alimentaires correspondent à des tonnes de viande et à des centaines d'hectolitres de vin, consommés dans le cadre de banquets mentionnés dans les textes anciens à propos du roi arverne Luern :

     

    « Luern, pour gagner la faveur de la multitude, se faisait transporter sur un char à travers les campagnes, et jetait de l’or et de l’argent aux myriades de Celtes qui le suivaient. Il faisait enclore un espace de douze stades carrés, sur lequel il faisait remplir des cuves avec des bois­sons d’un grand prix, et préparer de telles quantités de victuailles que, plusieurs jours durant, il était permis à ceux qui voulaient entrer dans l’enceinte de goûter aux mets qu'on avait préparés et qui étaient à disposition sans interruption. » Source : Poseidonios d'Apamée (Athénée, Deipnosophistes IV 37, 1-19)

     

    Ce type de manifestation festive à caractère électoral avait encours cours à l'époque de Vercingétorix : l'écrivain latin Florus le décrit en train d'haranguer les foules lors de "fêtes tenues dans les sanctuaires". Ces festivités présidées par l'aristocratie arverne ont rythmé pendant plus d'un siècle la vie du sanctuaire de Corent.

    Le centre du sanctuaire était occupé par des amas d'amphores de forme circulaire ou carrée : des panses et des cols, disposés en rayon autour de petites cavités revêtues de bois, probablement destinées aux libations en l'honneur des divinités souterraines ou des défunts (certaines d'entre elles ont livré des restes humains). Elles rappellent ces « cuves remplies de vin » évoquées dans les festins de Luern

     

    Liens Sur Corent:

     

     

    SOURCES

    http://decouvertes-archeologiques.blogspot.com/2011/11/le-sanctuaire-arverne-de-corent-dun.html

     

     

     

     

    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique