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    Les runes, forme primitive d’alphabet, étaient gravées dans le bois,
    la pierre ou les métaux.
     
    Les Vikings pensaient que l’alphabet runique contenait des pouvoirs magiques. 

    Les origines des runes demeurent un mystère.
     
    Cependant, nous savons que d’autres peuples germaniques les
    utilisaient, bien avant l’ère viking. 

    Les runes se composent de droites qui sont plus faciles à graver que les courbes. On n'utilisait pas les runes pour écrire de longs documents. 
     
     
     

    Malgré tout, la plus longue inscription connue comporte 700 symboles. 

    Les historiens actuels donnent à l’alphabet runique le nom de futhark. 
      
    Utilisation des runes 
    Rune provient de l’ancien scandinave « rûnar » qui signifie « écriture secrète ».  Les runes ont été utilisées par les peuples germaniques du nord de l’Europe (Grande-Bretagne, Scandinavie, Suède, Islande) entre le IIIe s. et le XVIIe s. 
      
    Ces lignes simples étaient faciles à graver. Même sans papier, ni plume, il était possible de tailler une phrase runique dans le bois. 
      
     
    Runes datés du XIIe siècle. By Mararie. 
      
    La plupart des quelques 4000 inscriptions qui nous sont parvenues sont cependant marquées dans la pierre, l’os ou le métal. 

    Il s’agit souvent de pierres tombales, portant le nom du défunt. D’autres inscriptions runiques servaient de bornes ou indiquaient le nom du propriétaire d’un coffre ou d’une arme. 
      
    A Rok, dans une province suédoise, on a découvert une pierre dressée par un père à la mémoire de son fils défunt. Elle comporte plus de 700 symboles ce qui en fait la plus longue inscription connue. 
      
     
    Inscriptions de plus de 700 symboles. By Mararie. 
      
    Les runes servaient également à tenir les comptes dans le commerce. 
      
    Avec l’avènement du christianisme, de nombreux artefacts ont été détruits. Il ne nous sera peut-être donc jamais possible de connaître la véritable origine des runes. 
      
    L’origine des runes 
    Officiellement, les runes ne sont apparues qu’en l’an 1. Cependant, il est certain que cette écriture est beaucoup plus ancienne.  

    En effet, l’écriture dite d'Hallristinger, l’ancêtre du futhark, date de la fin de la préhistoire.  
      
     
    Runes sur un vase viking. By Mararie. 
      
    Plusieurs théories ont été émises sur l’origine de cette écriture mais, à ce jour, elle reste un mystère. 
    Elle pourrait être constituée d’un mélange d’alphabets.
     
      
    Les pouvoirs magiques des runes 
    Les Vikings prêtaient aux runes des pouvoirs magiques. On jetait des sorts en les gravant et on les portait sur des amulettes pour se protéger. 
      
    Ils expliquaient l’origine des runes par les mythes. D’après la légende, ce fut Odin lui-même qui apprit le premier l’écriture, au terme d’une épouvantable épreuve. 

    Cette épreuve peut-être d’ailleurs assimilée à la crucifixion du Christ. 
      
      
     
    Les vikings prêtaient aux runes des pouvoirs magiques. By Access.denied 
      
    Pour découvrir le secret des runes, Odin se pendit à Yggdrasil, le grand arbre qui reliait les trois mondes de l’univers viking, et se perça le flanc de son épieu. 

    Ce mythe n’est indiqué que dans une seule source, un poème intitulé Hávámal « Les Paroles du Très Haut », mentionné par l’Edda Poétique : 
      
    Je me souviens d’avoir passé/Neuf nuits entières/Pendu à l’arbre battu par les vents/
    Percé par l’épieu/Livré à Odin/Livré à moi-même/
    Sur cet arbre/Dont personne/Ne connaît les racines/
    Sans recevoir de pain/Ni boire à la corne/Je scrutais les profondeurs/
    Je saisis les runes/En hurlant je les saisis/Puis je retombais.
     
      
    Ce texte assez énigmatique semblerait indiquer que les runes provenaient du royaume de Hel, Reine de la Mort dans le Niflheim. 
      
     
    Runes sur une pierre datée de la période viking. By Mararie. 
      
    Par les runes, Odin obtint le don de sagesse occulte.  
      
    Le chiffre 9 avait des vertus particulières. Odin se suspendit 9 nuits pour apprendre 9 sortilèges. Ce chiffre apparaît dans tous les mythes nordiques sans que nous sachions pourquoi.
    Une grande fête de 9 jours se tenait tous les 9 ans à Uppsala en Suède, au cours desquels on sacrifiait 9 individus de chaque race d’êtres vivants, y compris un être humain.
     
      
     
    Inscription runique découverte en Suède. By Access.denied 
      
    Bien que nous ayons peu de témoignages, les runes jouaient un rôle important dans les divinations et les sacrifices rituels, pour lesquels elles devaient être rougies de sang. 
      
    Des runes ont été retrouvées sur des amulettes. Certaines portent des messages pour accroître leur pouvoir magique. 

    Un cercle de pierre de Björketorp en Suède présente une inscription qui parle de « runes de pouvoir » et invoque une malédiction sur quiconque détruirait les mégalithes. 
      
     
    Runes (U 135). By Mararie. 
      
    Dans les mythes islandais, les runes favorisent l’accouchement, apportent santé ou maladie, donnent la victoire aux guerriers, provoquent des tempêtes ou les calment. 
      
    Il y a une concordance entre la sorcellerie telle qu’elle était pratiquée au Moyen Age et certaines légendes germaniques. 

    On pouvait par exemple jeter un sort maléfique ou bénéfique en gravant des runes sur un os, un morceau de bois ou de métal. 
      
     
    Gros plan sur des runes. By Mararie. 
      
    A Arhus, au Danemark, on a découvert une pierre runique ornée  d’un masque cornu à l’aspect plutôt démoniaque. 

    L’inscription indique qu’elle a été érigée par un forgeron en l’honneur d’un certain Troels, qui lui a donné « l’or et le salut ». 
      
    Le futhark 
    C’est le nom attribué à l’alphabet runique d’après les sons attribués à ses six premiers caractères :f,u,th,a,r,k.
    Il existait plusieurs versions différentes de cet alphabet. L'alphabet original des runes nordiques comporte 24 lettres qui représentent les 24 constellations visibles des anciens Scandinaves.
    Celle des Scandinaves est la plus courte avec 16 caractères.
     
      
     
    Futhark scandinave à 16 caractères 
      
    Comme pour les hiéroglyphes égyptiens, chaque signe représentait un son et symbolisait  en même temps un objet ou une notion abstraite. 
      
    Par exemple, la première rune de l’alphabet correspondait à la lettre « f » mais aussi au mot « bétail » ou « richesse ». 
      
     
      
    Le nombre limité de runes posait des problèmes car certains sons n’étaient pas représentés ou étaient dédoublés. Par exemple, il n’existait pas de rune propre à « d », « g » ou « p ».
    On utilisait « t », »k » ou »b ».
    Certains inscriptions sont donc difficiles à traduire à cause de ces ambiguïtés.
     
      
     
    L'origine des runes reste mystérieuse. By Mararie. 
      
    Tiwaz (lettre t ) pouvait signifier la flèche,
    la fidélité ou se référer au dieu de la Guerre Ziu.  
    Kaunan (lettre k) pouvait signifier  la torche ou le bateau. 
     
      
    Il y a donc une marge d’erreur dans les traductions qui ont été effectué
     
    SOURCES
     
    http://passionsetpartage.clicforum.fr/t602-Le-secret-des-runes.htm
     
     
     
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    LES RUNES ANCIENNES

    par    

     

    http://www.comptoir-islande.com/les-runes-anciennes/

     

    Les runes datent de quand ?
    Les historiens estiment qu’elles apparaissent à partir de 150 ans après Jésus-Christ.
    Elles ont perduré pendant plusieurs siècles, mais l’expansion du Christianisme a imposé, petit à petit, l’alphabet latin.
    Les runes ont cessé d’être utilisées en Europe occidentale dès 700 après JC, et à partir de 1100 après JC en Europe du nord. Après le Moyen-âge, elles ont principalement été employées à des fins ornementales.
    Les runes, forme primitive d’alphabet, étaient gravées dans le bois, la pierre ou les métaux. Les Vikings pensaient que l’alphabet runique recélait des pouvoirs magiques. 

    Les origines des runes demeurent un mystère.
    Cependant, nous savons que d’autres peuples germaniques les utilisaient, bien avant l’ère viking. 

    Les runes se composent de droites qui sont plus faciles à graver que les courbes. On n'utilisait pas les runes pour écrire de longs documents. 

    Malgré tout, la plus longue inscription connue comporte 700 symboles. 

    Les historiens actuels donnent à l’alphabet runique le nom de futhark. 
      
    Utilisation des runes 
    Rune provient de l’ancien scandinave « rûnar » qui signifie « écriture secrète ».  Les runes ont été utilisées par les peuples germaniques du nord de l’Europe (Grande-Bretagne, Scandinavie, Suède, Islande) entre le IIIe s. et le XVIIe s. 
      
    Ces lignes simples étaient faciles à graver. Même sans papier, ni plume, il était possible de tailler une phrase runique dans le bois. 

     

    Que signifie le mot « rune » ? 

     

    « Run » en Lithuanien veut dire « parler ». « Runo » en finlandais évoque l’idée de « poème ».

     

    En anglais, « rune » puise ses racines dans le mot « run » germanique qui signifie « secret ».

     

    Il est désormais utilisé pour décrire l’alphabet utilisé au nord de l’Europe par opposition à l’alphabet latin. On ne devrait d’ailleurs pas le qualifier d’alphabet, puisque ce mot suppose la présence des deux premières lettres de l’alphabet latin ou leurs déclinaisons, alpha et beta. Mais ce serait pinailler !

     

    La « Vaksala Runestone » en Suède, gravée avec des runes du 12e siècle, de l’alphabet « Younger Futhark ».La « Vaksala Runestone » en Suède, gravée avec des runes du 12e siècle, de l’alphabet « Younger Futhark ».

    A QUOI SERVAIENT LES RUNES ?

    Les livres n’existaient pas, le papyrus était encore resté en Egypte, les runes étaient pas conséquent utilisées avec les matières que l’on trouvait en Europe du nord : sculptées dans la pierre, gravées dans le cuir, apposées sur les objets, tracées sur les monuments… L’objet le plus ancien qui soit marqué avec des runes date de 150 ans après JC. Il s’agit d’un peigne trouvé à Vimose au Danemark.

     

    Les symboles qu’on y trouve appartiennent au « Elder Futhark », le premier alphabet runique qui a été utilisé entre 150 et 800 après JC. Pourquoi Futhark ? Parce qu’il s’agit des 6 premières lettres de cet alphabet : F U TH A R K.

     

    blog-islande-lesrunes-02

    LES DIFFÉRENTES VERSIONS

    Entre 800 et 1100 après JC, c’est le « Younger Futhark » qui a été utilisé, avec de nombreuses déclinaisons selon les régions.

     

    En Islande, c’est principalement la version norvégienne qui a été utilisée. L’alphabet est devenu « Medieval runes » après 1100, et jusqu’à la fin du Moyen-âge, vers 1500.

     

    Entre 1500 et 1800 après JC, ce furent les « Dalecarlian runes ».

     

    Des versions plus récentes ont été mêlées avec des caractères latins. A noter que les islandais utilisaient une version simplifiée de l’alphabet « Younger Futhark », limitée à 16 runes

     

    blog-islande-lesrunes-01

    LE SAVIEZ-VOUS ?

    Les runes se lisent généralement de la gauche vers la droite, mais pas toujours. Les plus anciennes allaient indifféremment dans un sens ou dans l’autre.

     

    On les imagine racontant des poèmes, des sagas de Vikings, des exploits de guerriers.

     

     

    Mais la réalité est plus crue.

     

    Certes il existe des histoires racontées en runes, mais la plupart des inscriptions étaient plus basiques : des signatures sous la forme de graffitis et d’insultes (pas besoin d’exemple, il en existe dans toutes les toilettes publiques contemporaines), des messages d’amour(« Ragnar et Lagherta pour la vie »), des messages de type « Loki was here », des incantations magiques

     

    blog-islande-lesrunes-05

     

    Une pierre gravée avec des runes, trouvée à Orphir, sur une île au nord de l’Ecosse

    LE SAVIEZ-VOUS, VERSION CONTEMPORAINE ?

    Le symbole des Waffen-SS nazis était une version du « S » de l’alphabet runique doublée, qui signifie « Soleil », mais qui a été modifiée par Heinrich Himmler pour devenir « Victoire ». Ce symbole a été imaginé par le SS Walter Heck en 1933 pour le compte du designer Ferdinand Hoffstatter.

     

     

    Son travail sur le « S », revisité pour ressembler à un double-éclair inquiétant (et désormais de sinistre mémoire) a rapporté 2,5 marks de l’époque à son auteur. Dans un registre plus léger, l’auteur anglais J.R.R. Tolkien a utilisé d’abord de vraies runes dans son univers fantastico-médiéval du Seigneur des Anneaux, mais a fini par inventer de toutes pièces son propre alphabet, le Cirth.

     

    Le seigneur des anneaux, de Peter Jackson, selon J.R.R. TolkienLe seigneur des anneaux, de Peter Jackson, selon J.R.R. Tolkien

     

     

    © photo principale : Scott Mitchell ; © photos texte : Astalos Guyla, Alx, Norman Gunthrie, CBaddict, AOL Time Warner
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  • VIKINGS ET DRAKKARS
     L'art norvégien du bois
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    Viking 19 r
    Epoque viking, Trésor d'Oseberg, Musée des bateaux vikings.

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    Pour accéder au site, cliquer sur le lien suivant:

    Vikings et drakkars

    http://jalladeauj.fr/claveyrolasdrakkars/index.html

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    Dans les forêts norvégiennes, sur de grands blocs de pierre, les hommes du néolithique ont gravé des représentations de bateaux, de traineaux, de chariots, témoignages d'une maîtrise ancienne dans le travail du bois. Les formes de leurs bateaux semblent souvent anticiper sur celles des drakkars de l'époque viking.
    Begby 1 09 red
    Gravure préhistorique: Begby, près de Fredrikstad, Norvège.

    Près d'Oslo, le musée des bateaux vikings présente les chefs d'oeuvre d'une civilisation raffinée, sans commune mesure avec ce qu'ont pu connaître les populations victimes des raids et pillages au cours des invasions.

    Viking 14 r
    Epoque viking, Trésor d'Oseberg, Musée des bateaux vikings.


    Les trésors de la tombe d'Oseberg, entre autres, sont d'un intérêt capital, tant sur le plan historique qu'artistique. La visite de ce musée, dont la richesse et la qualité des oeuvres est sans équivalent ailleurs, est aussi une étape indispensable pour comprendre l'art des églises en bois debout, les 
    stavkirker de l'époque romane.Viking 13 r
    Epoque viking, Trésor d'Oseberg, Musée des bateaux vikings.

     

    SOURCES

    - Blog - http://jalladeauj.fr/claveyrolasroman/styled-4/index.html

     

     

     

     




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    Pendant environ soixante-dix ans, les Vikings assaillent les côtes de la Manche et les rives de la Seine.

     

    Malgré leur faible nombre, ces envahisseurs bousculent la défense franque et réussissent à s’installer dans la région qui deviendra la Normandie, la seule implantation durable des Scandinaves dans le royaume de France.

     

    En 911, leur chef Rollon devient comte de Rouen.

     

    Quels sont les secrets de ce succès ?

      

    - Après une première tentative avortée en l’an 820, une flotte viking s’engage dans l’estuaire de la Seine le 12 mai 841. Comment se déroule ce premier raid en Normandie ?


    - Les moines de Fontenelle ont succinctement relaté l’événement dans leurs annales. Le 12 mai, les Vikings entrent dans l’estuaire de la Seine ; le 14 ils sont à Rouen qu’ils mettent à sac pendant deux jours.

     

    La ville est finalement incendiée. Les moines de l’abbaye Saint-Ouen ont juste le temps de s’enfuir avec les reliques de leurs saints.

     

    Les envahisseurs ne s’enfoncent pas plus loin dans le royaume et préfèrent redescendre le fleuve.

     

    Au passage, l’abbaye de Jumièges est pillée tandis que sa voisine, Fontenelle, obtient d’être épargnée contre le paiement de six livres d’or par la communauté monastique.

     

    Puis une délégation de moines de Saint-Denis rencontre les envahisseurs et négocie le rachat de 68 captifs. A la fin du mois, les Vikings ont regagné la mer.

     

      

     

      

    Reconstitution d'un bateau viking au Puy du Fou (Ludo29880 sur Flickr)

     

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    - Quelles motivations guidaient les Vikings à s’aventurer si loin de leur pays ?
     

    - Les raisons sont multiples. Régis Boyer, spécialiste des civilisations nordiques, met en avant l’appât du gain. Les Vikings razzient l’or, l’argent et les esclaves qu’ils comptent rapporter en Scandinavie.

     

    C’est pourquoi ils attaquent de préférence les monastères et les places marchandes. Les assaillants trouvent un contexte favorable à leurs opérations : les villes – ne parlons pas des abbayes – sont mal défendues et le roi Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne, doit faire face à de multiples dangers.

     

    Les Bretons poussent à l’ouest, l’Aquitaine menace de faire sécession tandis que l’aristocratie revendique de nouveaux pouvoirs.

     

    - Les Vikings qui assaillent la Normandie viennent principalement du Danemark. La situation politique de ce pays favorise aussi les expéditions vers l’Occident…

      

    - A cette époque, au IXe siècle, le Danemark a un roi mais, pour autant, ce n’est pas un véritable royaume. Les clans de l’élite guerrière s’affrontent pour accéder au trône ou pour dominer leurs voisins.

     

    Cette compétition oblige de nombreux aristocrates scandinaves à monter des expéditions en Occident pour démontrer leur bravoure, pour prouver leur capacité de commandement et pour s’enrichir.

     

    Autant d’atouts indispensables pour ensuite conquérir le pouvoir au Danemark.

      

    - Quelles tactiques emploient les Vikings pour réussir leurs opérations de pillage ? On a souvent parlé de l’effet de surprise.
     

      

    - Oui, cela peut être une explication, surtout dans les premiers temps, lorsque les Vikings pratiquent des raids brefs pendant la belle saison et repartent en Scandinavie une fois leurs bateaux chargés de butin.

     

    Cependant, quand ils remontent les fleuves, se mettent à assiéger plusieurs jours les villes et à hiverner sur des îles de la Seine – nous savons qu’ils montèrent des camps au niveau de Jeufosse et d’Oissel -, l’effet de surprise disparaît. Par contre, reste la peur.

     

    Les envahisseurs osent s’en prendre aux choses les plus sacrées (église et clercs), provoquant l’effroi des autochtones. A tel point qu’au bout d’une dizaine d’années, ils n’ont plus besoin de piller.

     

    Les monastères, les villes et même le roi consentent à leur verser des tributs pour leur départ, les danegelds.

      

     Abbaye de Jumièges

     

      

    Les Vikings incendièrent à plusieurs reprises l'abbaye de Jumièges. Les murs de l'église saint-Pierre conserveraient sur ses murs des traces de combustion rappelant cette époque troublée (source : Ho Vista Nina Volare sur Flickr).

      

     

     

     

    - Parmi les mesures défensives, le roi Charles le Chauve édifie le pont fortifié de Pîtres, à hauteur de la ville actuelle de Pont-de-l’Arche. En quoi consiste cet ouvrage ? Est-il efficace ?


    - Installé au-dessus de la Seine, le pont de Pîtres a pour rôle de bloquer toute remontée de flotte ennemie en amont de Rouen. Aux extrémités du pont, un châtelet défend chaque entrée. D’après l’archéologue Jacques Le Maho, les travaux commencent en 862 mais sont retardées par de nouvelles expéditions vikings.

     

    Le pont est terminé vers 873. Il semble produire des effets puisque dans la décennie suivante, les Scandinaves ne remontent plus la vallée de la Seine. L’Angleterre devient leur nouvelle cible.

     

    Mais à partir de 884, les sources n’évoquent plus le pont de Pîtres et l’année suivante, une immense flotte viking menée par le chef Sigfrid – environ 700 navires – remonte la Seine et entreprend le siège de Paris, preuve que l’ouvrage fortifié n’a pas constitué un obstacle suffisant.

     

    - Comment expliquer finalement l’échec de la défense franque ? Les Vikings ne sont pas mieux armés que leurs adversaires ; ils ne sont pas plus nombreux !


    - Les Carolingiens paient notamment leurs absence de flotte.

     

    Les Vikings naviguent impunément sur les mers et les fleuves.

     

    L’armée carolingienne, longue à mobiliser, échoue face à des adversaires plus mobiles qu’elle.

     

    En cas de danger, les Vikings se replient dans leur bateaux. Ils n’étaient pas poursuivis.

     

     

    L’impuissance du roi Charles le Chauve apparaît au grand jour quand il est contraint de payer des Vikings pour chasser d’autres Vikings qui campent sur l’île d’Oscellus. Wéland et sa bande reçoit ainsi 5 000 livres des Francs. Aussitôt payé, ils entreprennent en 861 le blocus de l’île d’ Oscellus.

     

    Au début de l’hiver, les Vikings assiégés se rendent ; Wéland leur accorde la vie sauve et l’hivernage dans la basse-Seine en contrepartie de 6000 livres.

     

    Le mercenaire scandinave a fait fortune.

     

    - Après une période d’accalmie, les invasions scandinaves reprennent dans la région à partir de 885. Comment le roi carolingien Charles le Simple résout ce problème récurrent ?


    - Il traite avec le chef viking Rollon. Nous ne savons rien de certain sur ce personnage ; l’historiographie place son arrivée en Normandie en l’an 876. A force de multiplier les raids, sa bande de Vikings n’arrive probablement plus à soutirer beaucoup d’argent d’une région épuisée par les pillages et les tributs. Rollon commence donc à exploiter directement le pays, à le coloniser et à le contrôler.

     

    Incapable de s’en débarrasser, Charles le Simple décide de s’en faire un allié. Il lui abandonne tout le pays entre l’Epte et la Manche, dont Rouen.

     

    En échange, Rollon doit accepter de se convertir au christianisme et de protéger le royaume contre de nouveaux envahisseurs.

     

     

    C’est le traité de Saint-Clair-sur-Epte, conclu en 911.

     

    Cet accord s’avère un bon coup politique, car Charles le Simple aura la paix jusqu’à la fin de son règne, du moins du côté normand.

     

    - Ce traité marque la naissance de la Normandie…


    - Oui, car le territoire cédé à Rollon et peuplé par ses compatriotes nordiques, prendra le nom de Normandie, « le pays des Normands », c’est-à-dire des hommes du Nord.

     

     

    - Quel est l’état de la Normandie quand Rollon accepte le traité de Saint-Clair-sur-Epte ?


    - Les premiers historiens normands, notamment Dudon de Saint-Quentin, ont répandu l’image d’une région désertée suite aux raids vikings.

     

    Aujourd’hui l’historiographie se montre plus mesurée.

     

    Oui, la future Normandie fut durement éprouvée, oui les élites et les communautés monastiques ont fui mais aucune ville n’a disparu, l’archéologie rurale n’a pas mis en évidence une rupture brutale dans l’occupation du sol pendant cette période troublée.

     

    - L’archéologie a retrouvé peu de témoignages matérielles d’une présence viking en Normandie. Des dragages dans la Seine ont juste permis de retrouver quelques armes.

     

    Où sont les traces de l’empreinte nordique ?

     

    - L’héritage le plus notable se situe dans la toponymie. Regardez combien de noms de lieux qui, en Cotentin, dans la Plaine de Caen, en Roumois ou en pays de Caux, trahissent une origine scandinave. Ce sont notamment tous ces toponymes qui se terminent par -tot, par -fleur, ou

     

    par -beuf : HonfleurHarfleurBarfleurQuillebeufElbeufYvetot… Il y a en a des centaines parmi les hameaux, les villages et les villes de Normandie.

      

     

    Honfleur. Son nom, composé des mots norrois horn et floth, signifierait « l'embouchure du tournant ».

      

    Le port d'Honfleur

     

      

    - Ce sont les preuves d’une colonisation viking ?


    - Oui avec cette réserve qu’un toponyme viking ne signifie pas obligatoirement un peuplement viking.

     

    Il peut simplement désigner un village peuplé d’autochtones, mais rebaptisé parce que le chef est scandinave.

    A la suite de Lucien Musset, les historiens considèrent que les envahisseurs étaient peu nombreux, peut-être quelques dizaines de milliers.

      

    - Les Vikings ont aussi laissé leur empreinte dans la langue…

    - C’est à relativiser. Environ deux cents mots vikings sont passés dans le patois normand et une infime minorité se retrouve aujourd’hui dans le français.

     

    Ce vocabulaire tourne généralement autour de la mer et sert à décrire les littoraux, les éléments d’un bateau, ou l’activité de pêche… Saviez-vous que bâbord, tribord, quille, hublot sortent de la bouche des Scandinaves ?

     

    - En fin de compte, l’héritage viking s’avère modeste. C’est assez paradoxal car les Scandinaves sont tout de même à l’origine du duché de Normandie.

    - Oui, c’est un paradoxe. Mais il s’explique facilement. Les Vikings qui se sont installés en Normandie ont fait le choix de l’intégration.

     

    Ils se sont convertis au christianisme, ont épousé les autochtones, ont abandonné leur langue et ont repris le cadre administratif et judiciaire carolingien. Un siècle après leur installation, leur originalité s’était diluée.

      

      

    A lire

    • Pierre Bauduin, « Des raids scandinaves à l’établissement de la principauté de Rouen » in Elisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, La Normandie avant les Normands de la conquête romaine à l’arrivée des VikingsCaen Ouest-France, 2002
    • « Les Vikings en France », Dossiers d’Archéologie, n°277, octobre 2002
    • Jean Renaud, Les Vikings en France, Ouest-France, 2000
    • Vincent Carpentier, « Les Vikings en Normandie», Dossiers d’Archéologie, n°344, mars 2011

      

    SOURCES :

      

    HISTOIRE de la NORMANDIE - article écrit Par Laurent Ridel

     

    BELLES PHOTOGRAPHIES

    du BLOG DVELEC

    http://www.dvelec.com/rollon-le-traite-de-saint-clair-sur-epte-part-2.html  

      

    http://www.histoire-normandie.fr/les-invasions-vikings

    photos ajoutées google

     

      

     

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  • L’âge des Vikings 

     

    carte du Vinland, document (peut-être un faux) censé dater du xveet être fondé sur un original du xiiie siècle. Il donne les contours duVinland, en plus des trois continents connus jusqu'alors. La carte rapporte les découvertes de voyages menés au xie siècle. Quoique l'authenticité du document soit controversée, avec les travaux d'al-Idrissi en Sicile normande, les contributions nordiques à la connaissance géographique dépassent largement celles de l'Occident chrétien, qui s'en tiennent à perpétuer le schéma en T d'Isidore de Séville 

     

    est le nom de la période définie selon l'historiographie traditionnelle entre 793 et 1066 de notre ère en Scandinavie et Angleterre, suivant l'Âge du fer Germanique (l'âge de Vendel en Suède), mais selon l'archéologie elle commence à l'âge du fer romain (en). Pendant cette période, les Vikings, guerriers et marchands scandinaves, ont pillé et exploré une grande partie de l'Europe, sud-ouest de l'Asie, le nord de l'Afrique et ont atteint le nord-est de l'Amérique du Nord. Hormis l'exploration de l'Europe par ses océans et rivières grâce à leurs connaissances avancées de navigations et l'extension de leurs routes de commerce à travers de vastes parties du continent, ils se sont aussi engagés dans des guerres, ont pillé et mis en esclavage de nombreuses communautés chrétiennes de l'Europe médiévale pendant des siècles, contribuant ainsi au développement du système féodalen Europe, qui inclut les châteaux et barons (servant de défenses contre les raids vikings). 

    Société viking

    Les Vikings ayant envahi l'Europe occidentale venaient principalement du Danemark, de Norvège et de Suède.

    Ils ont ensuite colonisé de nombreuses contrées tel la Normandie, les îles Féroé, l'Islande, le Groenland et peut-être brièvement une partie de l'Amérique du Nord.

     
    Carte présentant les aires de colonisation scandinave au VIIIe (rouge brique), neuvième (rouge) et dixième (orange). NB : La coloration jaune (XIe siècle) du sud de l'Angleterre et de l'Italie résulte d'une confusion Vikings / Normands de Normandie. Les zones vertes sont les zones ayant été soumises à de fréquents raids vikings.Modèle:Imagefact

    Les contrées scandinaves étaient alors largement divisées. Au Danemark, des royaumes de taille moyenne, capables de négocier avec l'empire franc, se sont succédé dès le viiie siècle, mais ce n'est qu'à partir du règne d'Harald Ier du Danemark dit « à la dent bleu » qu'on peut parler d'une véritable unification du Danemark.

    La Norvège fut divisée en dizaines de petits royaumes pendant la majorité de l'époque viking, malgré une éphémère unification du sud et des côtes du pays parHarald Ier de Norvège, dit « belle chevelure », une véritable unification n'intervenant qu'à partir du xie siècle. En Suède, l'unification ne commença qu'à partir du xiie siècle, à une époque où le christianisme s'était déjà largement développé dans la région.

    La société viking était fondée sur l'agriculture et le commerce avec d'autres peuples et insistaient beaucoup sur le concept d'honneur aussi bien dans le combat que dans leur système de justice criminelle. Leur langue, le vieux norrois, est l'ancêtre deslangues scandinaves actuelles.

    Causes de l'expansion des Vikings

    Parmi les causes ayant provoqué le phénomène viking, le philologue Rudolf Simeksuggère un argument religieux :

    « Une des causes de l’émergence de l’âge viking peut avoir été la progression du christianisme ». Voici ce qu'il écrit1 :

    « Ce n’est pas un hasard si le début de l’activité viking s’est produit sous le règne de Charlemagne.

    La menace militaire franque, soumission des Frisons et des Saxons, à la frontière du Danemark, aurait provoqué un changement soudain de l’attitude des Scandinaves [...] La montée du christianisme constituait une menace en soi. Bien que les monastères aient été intéressants à piller et mal gardés, si l'on considère cette hypothèse il apparaît clair que le premier raid « officiel » viking se soit porté sur l’île deLindisfarne, et qu’il ait visé un monastère (bien que l'attrait d'un butin mal protégé soit à envisager), protagoniste sans défense de la nouvelle foi, qui constituait une menace politique et idéologique pour la Scandinavie. »

    Une autre raison peut être l'adoucissement du climat ayant entraîné une augmentation de la population, enjoignant à trouver de nouveaux espaces.

    Un autre facteur serait la destruction de la flotte frisonne par Charlemagne vers 785, qui interrompit le flux de nombreux commerces de biens avec l'Europe centrale vers la Scandinavie et força les Vikings à aller les chercher eux-mêmes. Un facteur important à tout cela, particulièrement pendant les périodes de colonisation et de conquêtes qui ont suivi les premiers raids, est aussi les conflits internes en Scandinavie, qui entraînèrent la centralisation des pouvoirs entre quelques mains. Butins, nourriture et territoires ou encore la religion : on peut considérer que tous ces facteurs ont contribué à la naissance de l'Âge des Vikings.

    Panorama historique

    La première référence traditionnelle historique à un raid viking date de 787 lorsque, d'après la chronique anglo-saxonne, ils tuèrent un officier anglais qui, les prenant pour des marchands, voulait leur faire payer des taxes commerciales. Néanmoins, on s'accorde plutôt pour dater le début des raids vikings dans les îles Britanniques le 8 juin 793, quand cette même chronique rapporte le pillage du grand monastère de Lindisfarne.

    Cet effet de source dans l'historiographie masque l'archéologie viking qui met en évidence que si l'on entend par phénomène viking des raids par la mer de peuples germaniques de Scandinavie, il commence à la fin du iie siècle à l'âge du fer romain (en), correspondant selon la terminologie archéologique à la période VIII de Montelius.

     

    De plus, des sources écrites mentionnent des attaques vikings avant 793 : Grégoire de Toursnote dans son Decem Libri Historiarum5 l'attaque menée entre 512 et 520 par le roi danois Chlochilaïc en Austrasie6.

    Les années 794 et 795 furent marquées, d'après les annales d'Ulster, par d'importants raids vikings sur les côtes septentrionales de l'Irlande, et notamment sur l'île d'Iona.

    La fin des raids vikings en Angleterre est traditionnellement datée par la tentative ratée d'invasion du pays par Harald III de Norvège, qui fut battu par le roi saxon Harold Godwinson à la bataille de Stamford Bridge en 1066, puis par un descendant viking, Guillaume le Conquérant. En Irlande, elle prit fin avec la prise de la ville viking de Dublin par Strongbow et ses troupes hiberno-normandes en 1171. En Écosse enfin, ce fut la défaite du roi Håkon IV de Norvège par les troupes royales d'Alexandre III d'Écosse à la bataille de Largs.

    Une reconstitution moderne d'un navire viking, photographie de 1969

    Le royaume des Francs de Charlemagne fut particulièrement touché par ces attaques, les Vikings remontant la Seine sur leurs navires (dont le nom de l'époque est langskip soit "long navire", et non drakkar). Ces raids se succédèrent jusqu'à ce que le roiCharles le Simple décide, en 911, de nommer le chef viking Rollon, d'origine danoise ou norvégienne, duc héréditaire de ce qui deviendra la Normandie, étymologiquement le « pays (-ie) des hommes (-man-) du Nord (Nor-...-d-) ». En échange, il obtint de lui un serment de fidélité, sa conversion au christianisme et la promesse de défendre le Nord du royaume contre les incursions des autres groupes vikings.

     

    Quelques générations plus tard, les descendants vikings, complètement intégrés au peuple roman local, ayant adapté leur langue et leur culture, se lancèrent sous l'égide du duc d'alors, Guillaume II de Normandie, à la conquête de l'Angleterre, où ils formèrent une aristocratie francophone qui influença grandement l'évolution culturelle et linguistique de ce pays insulaire.

    À l'Est, des Vikings d'origine danoise et surtout suédoise écumèrent le réseau fluvial de l'actuelle Russie, commerçant et pillant avec les peuples slaves locaux. Nommés Varègues ou Rus, ces Scandinaves fondèrent de nombreuses villes le long de la Volga, et y formèrent peu à peu des principautés indépendantes, comme le prince Riourik à Novgorod, qui formèrent le berceau de la future principauté de Kiev et, rétrospectivement, de la nation russe. Ces États rus persistèrent jusqu'à l'invasion mongole de 1240.

    Certains de ces Vikings continuèrent jusqu'à la mer Noire et Constantinople et mirent en place d'importants liens commerciaux avec l'empire byzantin à travers le fleuve Volga.

    Dans les pays scandinaves, la fin de l'ère viking est généralement datée par l'établissement d'une véritable autorité royale et l'établissement du christianisme.

     

     

    SOURCES - WIKIPEDIA

     

     

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    Russie viking, vers une autre Normandie?

    Le musée de Caen propose depuis déjà plusieurs mois un parallèle intéressant entre la naissance de la Normandie et la principauté de Novgorod en Russie, où les Vikings furent présents dès le VIIIe siècle. Pour la première fois, plus de 500 pièces allant de l’objet cultuel à la vie quotidienne, sont rassemblés.

     
    Pendentif à décor de masque en argent, Xe siècle

    Nous l’avons déjà vu avec le jeu de Lewis, les relations entre Scandinavie et Europe étaient très fréquentes : les premiers raids vikings sont documentés dès le VIIIe siècle, Danois & Norvégiens sur le continent et les îles britanniques et Suédois dans le nord de la Russie. S’il s’agissait d’abord d’attaques et de pillages, les Northmen – hommes du nord – cherchèrent rapidement à s’installer sur ses territoires. Si en France, ceux-ci devinrent des normands, en Russie ces vikings prirent le nom de Varègues et s’insérèrent très tôt au sein de la population locale, notamment grâce à l’établissement de comptoirs commerciaux.

     
    Pendentif en argent, Xe siècle

    Dès le IXe siècle, ils s’impliquèrent dans la gouvernance de la région de Novgorod, qui devint au fil des siècles l’un des pôles les plus importants de cette Russie.

    Cette république marchande indépendante s’agrandit au fur et à mesure : une expansion territoriale qui dura jusqu’au XVe siècle grâce notamment aux nombreux comptoirs commerciaux fondés par les varègues. Les scandinaves participèrent ainsi à la stabilisation de la puissance publique et son épanouissement, enrichirent la culture de cette nouvelle entité baptisée du nom de « Rous ». Leur assimilation au monde slave s’opéra dans le contexte de la création d’un nouvel État.

     
    Masque de déguisement d'enfant en cuir, vers 1200-1250

    De multiples vestiges de cette civilisation russe du nord ont survécus, remarquablement bien conservés, faits notamment de matériaux organiques : cuir, tissus et bois. Ils sont les témoins de la vie quotidienne d’alors : déguisement d’enfant, jeux d’enfants, chaussures, instruments de musique, skis… Le bois était alors le matériau principal, abondant autour de la région de Novgorod : la première cathédrale , Sainte-Sophie et ses treize dômes, était intégralement construite en bois.

     
    Cheval à roulettes, jouet d'enfant en bois, milieu XIIe siècle

    Si les objets cultuels sont également présents, ils attestent d’un côté de la prégnance du paganisme scandinave par rapport au paganisme slave, puis de l’adoption du christianisme dès le Xe siècle  : un des objets les plus répandus est la croix pectorale de tradition pratiquement inconnue ailleurs en Europe. Les amulettes, même en période chrétienne, étaient également très répandues, ainsi que les souvenirs de pèlerinages.

     
    Croix pectorale en alliage cuivreux, XIIe siècle

    Le plus étonnant de ces vestiges est le « papier à lettre » utilisé entre le XIe et le XVe s. pour des échanges d’informations, des correspondances d’affaire, des plaintes et récriminations, ou même des lettres d’amour, mais aussi des prières ou l’apprentissage de l’écriture : il est fait d’écorces de bouleau sur lesquelles on grave le texte au stylet.

     
    Stylet en os, XIIe siècle
     
     
    Lettre sur écorce de bouleau, 1125-1150

    Il ne reste que quelques jours pour découvrir ces vikings, peuple de conquérants et d’explorateurs, ancêtres du peuple russe et dont ne cesse de découvrir le rôle majeur :

     

    « on sait que les hommes du Nord, les Northmen des anciennes chroniques, ont donné leur nom à la Normandie ; on sait moins que celui de « Russe » vient lui aussi de la manière dont on désignait ces aventuriers des rives de la Baltique :

     

    les Rous des chroniques slaves ».

    Russie viking : vers une autre Normandie? Musée de Normandie, Caen, jusqu’au 31 octobre 2011.

    Source : Musée de Normandie

     

     

     

     

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    L'auteur de ce fabuleux article :

    Gilles Mauger

     

     

    1ère partie


    1 - Les mots d'origine scandinave

    Savez-vous qu’un très grand nombre de mots du vocabulaire normand sont d’origine scandinave ?

    En effet, les Vikings, en peuplant la Neustrie (nom porté par la Normandie avant les Vikings) et en fondant le duché de Normandie en 911, ont apporté avec eux, en plus de leurs navires, leur langue et son vocabulaire. Une partie de ce vocabulaire est ensuite restée dans notre langue normande et est parvenue jusqu’à nous en traversant les siècles.

    Ainsi une kanne à lait, mot que tout le monde connaît à la campagne vient de « kanna », qui en vieux scandinave signifie « récipient ».
    De même le mot bru (la belle fille) vient de « brydh » qui veut dire « la fiancée ».

    Cette imprégnation du parler normand par le vocabulaire et la grammaire scandinave (viking) s’est faite dans de nombreux domaines.
     
     
     Afficher l'image d'origine
     
     
     
    Par exemple :

    La description du paysage : ainsi, le mot « bec » (le Bec- Hellouin) tire son origine du mot
    « bekkur » qui en Viking signifie « ruisseau », ou bien le mot « mare » qui vient du scandinave ancien « marr » signifiant « étendue d’eau ». Et Dieu sait si les mares sont nombreuses en Normandie.

    Les noms de plusieurs centaines de nos villes et de nos villages sont issus du scandinave ancien.
     
    Par exemple, Routot (le domaine de Rolf) ; Elbeuf (la chaumière des puits) ; Ecaquelon (le bois des voleurs) ;
     
    Catelon (le bois du bétail ou du chaudron). De même, un certain nombre de noms de famille ont réussi à traverser les siècles et à parvenir jusqu’à nous.
     
    Souvenez vous du plus grand coureur cycliste français et normand, Jacques Anquetil. Son nom est un patronyme d’origine scandinave « Askettil » qui signifie le « chaudron des dieux », nom qui était très à la mode à l’époque des Vikings.

    La vie paysanne. Ainsi, mettre une vache au tierre, tierrer, détierrer provient du mot « tjödr » en vieux scandinave qui signifie « corde à chevaux ».
     
     
    Guerrière de fille de Viking
     

    La mer et la pêche.
    Savez-vous que crabe, homard viennent du Viking « krabi », « hummar »… ?

    La marine et la construction navale.
     
    Rien d’étonnant à ce que les Vikings, grands navigateurs qui sont allés en Islande, au Groënland et jusqu’en Amérique, aient fortement influencé notre vocabulaire. Par exemple, les mots bateau, étrave, quille, mât, hauban… sont issus du scandinave ancien.

    Le droit et la justice. Ainsi, le mot meurtre non seulement est d’origine Viking, mais correspond à un degré dans la hiérarchie des crimes du droit scandinave.

    La botanique aussi mais à un degré moindre.
     
    Par exemple, les dogues, mauvaises herbes bien connues des Normands.
     
    Et bien le mot vient de « doga » qui signifie « mauvaises herbes » en norrois (langue scandinave ancienne).
     
     
    Viking sunstone


    Tout ce vocabulaire d’origine scandinave qui a envahi pratiquement tous les domaines de l’activité humaine du Moyen Âge montre bien que les Vikings, qui étaient de grands guerriers et des conquérants étaient aussi et peut-être avant tout des marins, des pêcheurs, des paysans et des commerçants apportant avec eux technologies et vocabulaire correspondant.

    Mais ce n’est pas tout.
     
    Saviez-vous que notre langue normande a d’autres originalités, qui méritent notre attention et que la langue normande a joué un grand rôle dans :
     

     
     
    La formation de la langue française :
    Nord, Sud, Est, Ouest sont des mots d’origine normande, issus du scandinave.

     
     
    La formation de la langue anglaise
     
    Des centaines de mots du vocabulaire anglais sont d’origine normande, apportés par les Normands de Guillaume le Conquérant lors de la conquête de l’Angleterre en 1066.
     
    Qui penserait que le mot anglais « pocket » (qui veut dire poche)
    est issu du normand « pouquette » ? Et tant d’autres.
     
     




    2 - La description du paysage par les Vikings

    Au cours de leur progression et de leur installation en Normandie, les Vikings vont avoir besoin de s’orienter, se repérer et donc de donner des noms au paysage et aux repères qu’ils utilisent pour se diriger.
     
    La pénétration des Vikings en Normandie va donc s’accompagner d’une pénétration de termes norrois (langue des Vikings) décrivant le paysage dans le parler local.
     
    Tout d’abord, il leur est nécessaire de s’orienter par rapport à des repères fixes et aux étoiles.
     
    Et donc « Nordi, Sudri, Estri, Vestri », mots vikings désignant les 4 grandes directions vont devenir normands sous la forme Nord, Sud, Est, Ouest.
     
    Les Vikings arrivant par la mer, il leur est indispensable pour leur orientation et leur sécurité de donner des noms aux îles, courants, rochers… qu’ils vont rencontrer.
     
    C’est donc en premier lieu le paysage maritime qui est décrit. Ainsi le terme normand havre ou hable qui désigne un port, un refuge vient de « Häfn » ou « Höfn » qui en norrois signifie « port ». Par exemple, le Havre de Grâce, le Havre de Goury, le Hable de Dieppe.
     

    Un raz en normand est un courant rapide. Il dérive de « Ras » en norrois qui veut dire « courant, chenal ». Exemple le Raz Blanchard.

    Sound, un détroit , vient de « Sund » (même sens). Exemple le Sound de Chausey.
    Le nez : un cap, un promontoire vient de « Nes » : « un cap ».
     
     
     
    Exemple le nez de Jobourg.

    Les grunnes qui sont des hauts fonds par chez nous, a pour origine « Grunnr » en norrois : « fonds marins, hauts fonds ».
     
     

    Les mielles : dunes de sable.
     
    Le mot est issu de « Melr » : « dune ».
    Crique vient de « Kriki » (même sens).
    Cliff : falaise en vieux normand, vient de « Kliff » (même sens).
    Quet, un rocher en mer vient de « Sker ».
    Ecore, une berge escarpée vient de « Skorr » : « crevasse ».
    Homme, Hommet, Houlme, Hou désignent en normand un îlot. Ces mots dérivent de « Holmr » : « un îlot » en norrois.
    Houl, un creux dans les rochers vient de « Hol » : « creux ».
    Estran en normand : partie de la grève ou de la plage comprise entre marée haute et marée basse vient de « Strand » : « grève, plage ».
    Dranguet, rocher pointu isolé en mer vient de « Drangr ».
    Ber, un rocher vient de « Berg » : « rocher ». Etc…

    Passons maintenant à la description du reste du paysage.
    Une hague qui est une prairie ouverte en normand a pour origine norroise « Hagi » : « enclos, pâturage » ou « Haka » : « promontoire ».
    Nos nombreuses mares dérivent du norrois « Marr » qui d’abord désigne « la mer » puis ensuite « une étendue d’eau ».
    Dalle, une vallée en vieux normand vient de « Dallr », « une vallée » en norrois.
    Dick : levée de terre, talus, fossé vient de « Deki » (même sens). Ce mot est peut-être à l’origine du mot français digue.
    Banque est aussi une levée de terre , dont l’origine est « Bank » (même sens).
    Une londe est un bois, une forêt. Le mot vient de « Lundur » : « petit bois ».
    Un bec en normand est un ruisseau. Ce mot dérive de « Bekkr » : « un ruisseau » en norrois.
    Flet ou fliet, un ruisselet vient de « Fljot » : « ruisselet ».
    Hogue, une hauteur, un tertre vient de « Haugr » qui a le même sens.
    Une houlette : un trou de lapin vient de « Hol » : « creux ».
    Un thuit est un essart, une portion de forêt récemment défrichée. Le mot vient de « Thveit » (même sens).
    La gare : la berge d’une rivière vient du norrois « Värr ».
    Eiki le chêne, boki le bouleau, Eski le frêne, lind le tilleul… Etc…

    Nous allons arrêter là notre énumération qui n’est pas complète mais qui devient fastidieuse pour le lecteur pour aborder deux points intéressants.

     
     
     
    Le premier de ces points est le suivant.
     
     
    Un certain nombre de mots norrois décrivant le paysage et qui ont pénétré très tôt le vocabulaire normand ont peu à peu disparu dans le normand plus récent, plus moderne. Ainsi, par exemple, nous n’utilisons plus les mots dalle, londe, thuit, cliff… Nous n’utilisons plus bec, le ruisseau mais le mot fliet, ruisselet, s’est maintenu.
     
    Dick a disparu, mais banque s’est conservé (surtout dans le Cotentin). Cette disparition est mystérieuse et ces mots ne subsistent plus que dans les noms de nos villes et villages.

    La deuxième remarque, et qui est très importante, est qu’un certain nombre de mots normands d’origine Viking sont passés en Français.
     
    Comme si le normand avait servi de passerelle, de cheval de Troie pour introduire ces mots dans la langue française. Nous reviendrons à plusieurs reprises sur cette originalité de notre « prêchi » et nous verrons l’importance du parler normand et des Normands dans la formation de la langue française.
     
    Ces mots ne sont pas des moindres, par exemple : le Nord, le Sud, l’Est, l’Ouest, un havre, une crique, l’estran, un raz, un sound, un nez, une hague (mot que l’on retrouve dans Hector Malot, auteur normand de la fin du XIXème siècle). Ils font partie du vocabulaire de base d’une langue et ils étaient très utiles avant le G.P.S.!



    3 - Les noms des villes et des villages 1/2

    Saviez-vous qu’entre 400 et 500 villages et villes de Normandie portent un nom d’origine Viking ? Ce chiffre est quand même relativement important car lors de la colonisation de la Normandie par les Vikings, nombre de villages actuels n’existaient pas encore. Ainsi, le Vièvre n’était qu’une immense forêt et Saint-Grégoire, Saint-Georges, Saint-Pierre, Saint-Martin, Saint-Firmin, Saint-Benoît… n’existaient pas.

    Il y a deux sortes de noms de villages (toponymes) d’origine nordique : les noms entièrement Viking, par exemple, Écaquelon et les noms se terminant en « ville » et dont la première partie est un nom Viking, en général un nom d’homme, par exemple Appeville. Dans la première série de toponymes, nous allons faire la connaissance de quelques clés qui permettent de les reconnaître et de les comprendre.

    Tout d’abord, les noms qui se terminent en « tot ».
     
    « Tot » vient de « Toft » qui en norrois désigne un domaine agricole, une ferme, bâti ou non bâti. Par exemple : Colletot est le domaine de « Koli » : nom d’homme Viking. Ecquetot est le domaine du frêne : « Eski ». Épretot est le domaine du tremble : « Espi ». Aptot est le domaine des pommes : « Epli, Apli ». Brestot : « Breidr », grand et tot, domaine.

    Les toponymes en « bec ». « Bec » nous l’avons vu vient de « Bekkur » qui veut dire ruisseau en norrois. Le Bec Hellouin : le ruisseau du chevalier Herluin. Foulbec : le ruisseau nauséabond. Caudebec : le ruisseau froid. Orbec : le ruisseau aux graviers. Houlbec : le ruisseau creux.

    Les noms en « londe », « lon ». « Londe », « lon » viennent de « Lundur » : bois, forêt. La forêt de la Londe est donc une répétition. Boclon est le bois de bouleau : « Boki », le bouleau. Ecquelon, le bois de chêne : « Eiki », le chêne. Catelon, le bois de « Kati » (nom d’homme Viking). Écaquelon : le bois des voleurs ou bien le bois à l’extrémité d’un champ.

    « Mare » vient de « Marr » : petite étendue d’eau. Exemple Londemare : mare de la forêt. Roumare : la mare de « Rolf » (Rollon 1er Duc de Normandie). Limare : « Hlid » : pente.

    « Fleur » semble venir du norrois « Floï » qui désigne une large baie, un estuaire et se retrouve dans Honfleur, Harfleur, Ficquefleur, Barfleur.

    Aux toponymes très nombreux, il faut en ajouter d’autres moins fréquents : les noms en « vic » qui désignent une anse, une baie : Sanvic, Barvic, Pilvic, Le Cap Lévi (Kapel Vic).

    « Grune » : un haut fond donne par exemple Langrune.

    « Houle » : creux, se retrouve dans Houlbec, Cattehoule.

    « Homme », « hou » : un îlot : Grand et Petit Couronne, Quettehou.

    Les Hogues, La Hougue viennent de « Haugr » : hauteur, tertre. Hautot : la ferme d’en haut.

    « Dale » dérive de « Dalr » : une vallée : Dieppedalle, Brecquedalle.

    La Haule est issue de « Hallr » : une pente, une déclivité.

    Les différents Havres déjà vus viennent de « Häfn ».

    « Clif » est une falaise (« Klif » en norrois) : Risleclif, Carqueclif.

    Dieppe : profond (« Djupr ») : Dieppe, Dieppedalle.

    Grestain, Ouestain viennent de « Steinn » : la pierre.

    Les toponymes en « Torp » ou « Tourp » sont issus de « Torp » en norrois qui signifie un hameau, un village et vont donner Le Torp, Le Tourps, Saussetour, Clitourps…

    Les noms en « bu », « bye » viennent de « Byr » : un village et donnent Tournebut, Bourguebus…

    Le norrois « Bôth » qui désigne une cabane, une chaumière va se décliner en « beuf » : Daubeuf (« Dalr » : vallée) ; Lindebeuf (« Lind » : tilleul) ; Marbeuf (mare et beuf) ; Quillebeuf (« Kill » : crique étroite) ; Elbeuf (« Vella » : source, puits et beuf).

    Les toponymes en « cote » dérivent du norrois « Kot » qui désigne une hutte, une cabane : Caudecotte (« Cald » : froid).

    « Skali » qui, en norrois, signifie abri provisoire va donner Écalles, Brequecal (« Brekka » :pente).

    Les noms en « hus » : Etainhus, Sahurs, Lihurs viennent de « Hus » qui veut dire maison.

    Les toponymes en « gard » sont issus de « Gardr » qui signifie enclos, jardin : Auppegard, Eppegard (« Apli, Epli » : pomme), Lingard (« Lind » : tilleul), Bigard (« By » : abeille).

    Les noms en « thuit » désignent un essart : Thuit Anger, Thuit Signol, Thuit Hébert, Thuit Simer, Regnetuit, Bliquetuit, Aptuit, Blacquetuit… .

    Maintenant, interro écrite. Ceux qui arrivent à traduire les 4 noms qui suivent ont droit à un coup de calva : Lintot, Criquebeuf, Routot, Épregard.
     



    4 - Les noms des villes et des villages 2/2

    Voyons maintenant les toponymes qui se terminent en “ville”. Ils sont très nombreux dans les zones de forte implantation Viking.
     
    Cependant, ils ne sont pas tous d’origine norroise. Un certain nombre d’entre eux sont antérieurs à la colonisation Viking et les autres sont contemporains ou postérieurs à cette colonisation.
     

    La terminaison “ville” vient de “Villa”: terme gallo-romain qui désigne un domaine rural bâti, une ferme, voire un village.

    Dans les cas qui nous intéressent la première partie du toponyme est un mot d’origine scandinave et en général un nom d’homme Viking (anthroponyme).
     
    En voici quelques exemples:

    “Asketill”, anthroponyme Viking signifiant “le chaudron des dieux”, va donner: Ancteville, Anctoville, Ancr etteville, Anquetierville. Il est à noter que “Asketill” va aussi donner le nom de famille normand Anquetil.

    “Asulfr”: “le loup des dieux”, va donner: Auzouville, Ozeville. Il est à noter également qu’il va donner l’anthroponyme normand Auzou.

    “Bjorn”, “Biarni”: l’ours, l’ourson, vont donner Bourneville, Bareville, Banneville, Basseneville.

    “Thorstein”: le marteau du dieu Thor va donner Toutainville et aussi le nom de famille Toutain.

    Acqueville vient de l’anthroponyme “Aghi”.

    Bolleville vient de “Bolli”.

    Bondeville vient de “Bondi”. “Bondi” n’est pas un anthroponyme mais désigne un homme libre, un paysan libre.

    Colleville vient de “Koli”, anthroponyme viking.

    Corneville vient de l’anthroponyme “Korni”.

    Ecquemauville vient de l’anthroponyme anglo-scandinave “Scamel”.

    Étreville vient de “Styrr” qui signifie querelleur.

    Mondeville, Émondeville, Émanville viennent de l’anthroponyme Viking “Amundi”.

    Quetteville, Quettreville, Cretteville viennent de l’anthroponyme “Kettil”.

    “Rolf” ou “Rou”, 1er duc de Normandie que nous avons vu former les toponymes entièrement Viking (norrois) Routot et Roumare va donner aussi Rouville.

    “Api” va donner Appeville.

    Sotteville vient de “Soti” le Brun ou le Noir.

    Tourville vient de “Torfi”.

    Touville vient de “Toli”.

    Il y a aussi quelques toponymes se terminant en “ville” qui ne commencent pas par un nom d’homme ainsi:

    Querqueville vient de “Kirkja”, une église.

    Criqueville vient de “Kriki”, déjà vu dans la description du paysage: une crique.

    Briqueville vient de “Brekka”, déjà vu également: une pente.

    Vatteville viendrait de “Vatn” ou “Vatr”: eau ou lac.

    L’origine de ces noms terminés en “ville” est discutée.
     

    Certains auteurs pensent que la colonisation Viking en Normandie s’étant étendue sur plus d’un siècle, les derniers arrivés s’installant dans une Normandie qui parlait déjà plus ou moins le Roman (Français ancien), auraient désigné leurs nouveaux domaines d’un nom mixte utilisant une partie scandinave et une partie romane.

    D’autres auteurs font très intelligemment remarquer qu’un grand nombre de ces toponymes en “ville” sont situés à des endroits stratégiques: croisements de routes, hauteurs, points d’observation et de surveillance, formant un véritable maillage du territoire et qu’ils auraient pu être confiés DÈS LE DÉBUT DE LA COLONISATION à des chefs et des personnages de confiance afin d’assurer la sécurité et la défense du Duché.
     
    Ces points stratégiques auraient pu être débaptisés et rebaptisés avec un anthroponyme Viking en première partie tout en conservant la terminaison “Villa” ancienne.
     
     
    2ème partie
    5 - Les mots de la vie paysanne

    Nos Vikings s’installent donc et fondent la Normandie.
     
    À cette époque la classe sociale la plus nombreuse, celle qui crée le plus de richesse est la paysannerie.
    Le vocabulaire de nos conquérants a-t-il imprégné le vocabulaire du travail de la terre?

    Nous avons déjà vu une partie des termes décrivant le paysage tels que beuf, crique, bec, Toft, Thuit, Hom, on peut en ajouter d’autres tels que “haie” qui viendrait de “Haya” en Viking et qui aurait le sens de lisière d’une forêt.

    Il y a à Montfort une rue de la Haute Gate. “Gate” en vieux normand signifie chemin et vient de “Gata” en norrois qui a le même sens.


    1- Termes décrivant les bâtiments :

    en plus de “Thorp”, beuf, hus, que l’on retrouve dans la construction des noms de villages on peut ajouter:
    Le “cotin” qui en normand est une petite maison. Il vient de “Kot” en norrois qui signifie petite baraque, cabane.
    Un “buret”: une porcherie en normand, vient de “Bur”, un appentis en norrois. Pensez-y quand vous arrivez à Pont-Audemer par la zone d’activité des Burets.
    Un “hangard” vient de “Heimsgard” qui signifie plutôt domicile.
    Un “gardin” le jardin normand vient de “Gardr”: jardin.
    “Haugard” en vieux normand désigne une cour où se trouve la meule de paille, vient de “Haust”: récolte et de “Gardr”: jardin, enclos.
    “Bel” une cour de ferme vient de “Boëli”: une ferme.


    2- Les animaux.

    Un “bécard” ou un “Becquerel” est un jeune bélier, a pour origine le mot norrois “Bekri”: un bélier.
    Le “falle rouge”: le rouge-gorge vient de “Fallr”: gorge, jabot et qui donne aussi la “falle” en normand: le jabot.
    La “videco”: la bécasse est issu de “Vidr”: bois et “Kokkr”: le coq.
    “Harouse”, un mauvais cheval a pour origine “Hross”: cheval.
    “Maove”: la mouette vient de “Mavar”: mouette.
    “Flo”: un troupeau de moutons vient de “Flokkr”: bande, troupe.


    3- Les plantes.

    Le “haveron”: l’avoine sauvage est issu de “Hafri”: avoine.
    La “hague”: le fruit de l’aubépine vient de “Hagthorn”: l’aubépine.
    Le “vamoque”: coquelicot vient de “Valmogi”: le coquelicot.
    Le “han”: souchet à longues racines est issu de “Hampr”: le chanvre.
    Les “dogues”: mauvaises herbes (la patience) vient de “Doga”: mauvaise herbe.
    La “gernotte”, petite ombellifère peut-être originaire de Norvège vient de “Jardnott”.
    Les “gades”: les groseilles dérivent de “Gaddr”: épine.
    Le “melgreux”: l’oyat vient de “Melr”: dune et de “Graes”: herbe.
    La “torve”: la tourbe vient de “Torf” en norrois: même sens.


    4- La terre et le travail de la terre.

    “L’acre”: ancienne mesure de surface vient de “Akr”: champ ou mesure agraire.
    “Vendinc” en vieux normand: l’endroit au bout du champ où l’on fait tourner la charrue vient du norrois “Venda” qui veut dire tourner. Vendinc donne le verbe “faire vendinc”.
    “Houelland”: bout du champ où les sillons sont perpendiculaires aux autres sillons et “faire houelland” viennent de “Hoveland”.
    Une “merche” est une marque de propriété.
    Une “coque”: un tas de foin à sécher vient de “Kökkr”: tas.
    Une “delle”: parcelle de terre labourée vient de “Deill”. Un “dellage” est formé de plusieurs delles, plusieurs pièces de terre.


    5- Les outils et instruments.

    La “canne à lait” vient de “Kanna”: récipient.
    “Tierrer”, “detierrer”, “mettre au tierre” sont issus de “Tjödr”: une corde pour les chevaux.
    Une “herquette”: un rateau vient de “Herkja”: trainer de ci-de là.
    La “melle”: l’anneau mis dans le nez du taureau a pour origine “Mella”: un noeud coulant. “Emmeler” mettre un anneau à un taureau.
    “Bie”: une cruche vient de “Bidr”: petit récipient en bois.
    “Bingue” ou “bingot”: panier rond, a pour origine “Bingr”: récipient.
    “Hêtier”: grande poële plate vient de “Heitr”: brûlant.
    “Tro”: le pétrin en normand vient de “Trog”: pétrin.


    6- Mots divers.

    “Réquer”: ramasser les derniers fruits vient de “Rekja”: allonger.
    “Rimée”: la gelée blanche a pour origine “Hrim”: même sens. “rimer”: geler blanc.
    “Flique”: morceau de pain ou de viande vient de “Flikki”: tranche de lard.
    “Etoc”: tronc d’arbre est issu de “Stokkr”: tronc, bûche.
    “Vâtre”: de l’eau boueuse vient de “Vatr”: eau et va donner le verbe “se vâtrer”: se salir.
    “Débiter”: couper du bois en vieux normand vient de “Biti”: morceau.
    “Dalle”: une rigole ou un évier vient de “Döla”: tranchée.
    “Écaler un oeuf, un poisson” vient de “Skalja”: tuile, écaille.
    “Raquilllon”: trognon de pomme ou reste de foin que l’on laisse manger aux bêtes vient de “Rask”: rebut. “Raquillonner”, faucher ce qui reste dans les herbages.
    Une “houlette”, un trou de lapin vient de “Hol”: creux.
    “Enfestonner”: attacher la tête des vaches de façon à ce qu’elles ne puissent manger les pommes a pour origine “Festr”: corde.
    “Monter à har”: monter à cru (sans selle) vient de norrois “Har” qui signifie poil.
    Une “bedière”, un “bédot”: mauvais lit vient de “Bedr”: litière.
    “Furolle”: feu follet est issu de “Fyr”: le feu.

    On peut remarquer dans ce vocabulaire normand d’origine scandinave que si les mots se référant aux animaux sont peu nombreux, les termes concernant la terre, son travail et les outils nécessaires sont bien représentés. Cette abondance pourrait signifier deux choses.

    La première est que nos guerriers sont aussi des paysans qui une fois descendus de leurs navires sont redevenus des paysans (du moins une partie d’entre eux).

    La seconde est que l’importance et la diversité du vocabulaire “agricole”d’origine scandinave signe une pénétration profonde et importante de la société par les Vikings et ne correspond pas à une conquête par une aristocratie guerrière peu nombreuse comme certains aimeraient le faire croire.



    6 - Les mots de la mer et de la pêche

    Nous avons déjà vu un certain nombre de termes du vocabulaire normand décrivant le paysage maritime et qui sont d’origine norroise. Voyons maintenant ceux qui se rapportent à la mer ou à la pêche.


    1- Tout d’abord la mer et le rivage.

    Le “flot”: la marée montante est issue de “Flod” en norrois: marée montante.
    L’ “ebbe”: la marée descendante peut avoir par contre plusieurs origines: soit du vieux Danois, soit du Francique, soit du Néerlandais: même sens, marée descendante.
    La “houle” vient du norrois “Hola”: creux.
    La “flotte” vient de “Floti”: flottant en norrois.
    Une “vague”, le mot est issu de “Vagr”: vague.
    L’“estran”: partie de la plage située entre marée haute et marée basse vient de “Ströndr” en norrois: côte, grève.
    La “tangue”, ce qu’on pourrait appeler les sables mouvants est issu du norrois “Tangui”: langue de sable.
    Les “houlles”: creux dans les rochers où nous avons tous péché étant petits est également issu de “Hola”: creux.
    Le “varech” ou “vrek” vient de “Vagrek”: ce qui est rejeté par la mer.
    Le “tangon”: les algues brunes vient de “Thang”: algue.
    La “valingue” est une autre sorte d’algue, son nom est issu de “Vringla”: enrouler en norrois.
    “Gaive” qui est en vieux normand un objet trouvé viendrait du norrois “Veifa”: ce qui flotte ou une épave.


    2- Les poissons et les coquillages.

    Le “galeron” en vieux normand est un morse. Cela vient de “Hvalross” qui a le même sens en Viking.
    Le “marsouin” a pour origine “Marr Swin” littéralement le cochon de mer en norrois. La présence de morses ou de marsouins sur nos côtes au Moyen Âge est le signe de la grande diversité de poissons et de mammifères marins vivants à cette époque sur nos côtes.
    Le “ha”, la roussette, vient de “Har”: requin.
    “Koli” en norrois va donner “colin” en normand.
    La “flie” (la patelle) le mot vient de “Flida”: même sens.
    Le “Célin” (le pilchard) vient du norrois “Sild”: hareng.
    La “flondre” vient de “Flundra”: même poisson.
    L’“orfi” (l’aiguille de mer) vient de “Hornfiskr”: même sens.
    le “lieu” vient de “Lyr” en norrois.
    La “lingue” (encore un poisson) de “Lyngfiskr”.
    Le “crabe” vient de “Krabi”.
    Le “homard” est issu de “Hummar”.
    Le “ran”, le “bulot” a pour origine “Ran”: bélier en norrois.
    Le “vras” (la vieille) vient de “Vraicfiskr”.
    La “rogue” (les oeufs de morue) vient de “Hrogn”: même sens.
    Le “houvet”: le tourteau vient de “Hofr”: sabot en norrois.
    Le “houvelin”: l’araignée de mer, le mot a la même origine.
    Le “havetauque”: une petite pieuvre serait aussi d’origine norroise.
    Ajoutons la “maove”, la mouette qui vient de “Mavar” en VIking.


    3- La pêche.

    “Beiter”, “beite”: appâter, appât vient de “Beita”: appât.
    Le “lanet”: petit filet de pêche, vient de “Leggia”: poser et “Net”: filet.
    Le “draunet”, bien connu, a pour origine “Draga”: tirer, trainer et “Net”: filet.
    Le “havenet”: le filet à crevette de notre enfance vient de “Hafr”: poche et “Net”: filet.
    Le “saunet”, grand filet de pêche en haute mer est issu de “Sjardr”, la mer et “Net”: filet.
    “Fisigard” en vieux normand c’est une pêcherie, il a pour origine “Fiski”: poisson et “Gardr”: enclos, jardin, clôture.
    Une “gord”: piège à poisson formé de deux filets formant un angle aigu viendrait également de “Gardr”: clôture, palis, jardin.
    Un “walmanni” en vieux normand c’est un baleinier, du norrois “Hvalman”: même sens. Il est à noter à ce sujet qu’au Moyen Âge on pêchait la baleine qui abondait en baie de Seine et sur nos côtes normandes. D’où vient en vieux normand le mot “walsetta”: un établissement baleinier (une base, un port) qui vient de “Hvalsetr” qui a le même sens.
    On peut aussi noter que “walmanni” a donné le nom de famille “Vaumant” ou “Levaumant”.


    4- Les marais salants.

    Au Moyen Âge, les côtes normandes étaient riches en marais salants, en particulier l’estuaire de la Seine et l’embouchure de la Dives.
    Les “dams”: ce sont les aires d’évaporation de l’eau de mer. Le terme vient de “Dammr” en norrois qui signifie retenue d’eau.
    Les “dicks” (digues) qui bordaient les dams. Le mot vient de “Diki” levée de terre. Se rappeler aussi le Haguedic k dans le Cotentin.
    Les “fliets”: les ruisseaux de drainage (ou d’écoulement) des dams, mot issu de “Fljot”: ruisseau.
    Enfin les tas de sel étaient rassemblés sur les “hogues”, les buttes, les hauteurs. De “Haugr” en norrois qui a le même sens.


    5- Quelques verbes pour s’amuser.

    “Écorrer”: compter les poissons frais ou séchés, retour de pêche vient de “Skora”: faire une marque.
    Les sportifs y verront peut-être un rapport avec le mot score?
    “Écaler” un oeuf ou un poisson: enlever la coquille ou les écailles vient de “Skalja”: tuile, écaille.
    “Draguer” avec ses dérivés “drague”, “dragage”, “dragueur” vient de “Draga” qui a le même sens.
    “Sombrer” de “Sumba”: même sens. “Cingler”: faire voile, “sigler” en vieux normand, vient de “Sigle”: voile.
    “Arrimer” vient de “Ryma”: même sens. “Hâler” de “Hala”: même sens.

    Il est facile de constater que le vocabulaire de nos Vikings a fortement imprégné le vocabulaire normand, ce qui n’est pas pour nous surprendre, les Vikings ayant été les plus grands navigateurs de leur temps.
     
    Ce qui est plus surprenant, c’est que la quasi totalité de ce vocabulaire est passé en Français: “vague”, “houle”, “flotte”, “crabe”, “homard”, etc... Cela serait-il la preuve de la grande supériorité des Normands en matière maritime dans le royaume de France que cela soit au Moyen Âge, à la Renaissance jusqu’à l’âge moderne ?



    7 - La construction navale

    Nos amis les Vikings étaient les meilleurs navigateurs de leur temps. Ils ont construit des navires qui étaient de petites merveilles en matière de construction navale et qui les ont emmenés jusqu’en Amérique. Ces types de navires vont perdurer pendant des siècles. Souvenons-nous que les navires utilsés par Guillaume le Conquérant, lors de la conquête de l’Angleterre et décrits par la tapisserie de Bayeux, ressemblent furieusement aux “drakkars vikings”.

    Nos Vikings, implantés en Normandie, vont donc laisser une trace importante, voir prépondérante, dans le vocabulaire normand de la construction navale.


    1- Voyons d’abord les différent s types de navires.

    Le “Snekkar” (vrai nom du Drakkar) va donner l’“esnèque” en vieux normand.
    “Batr” va donner “batel” en vieux normand puis “bateau” en normand moderne et en Français.
    L’“eskei” en vieux normand, vient du norrois, “Skeid” qui désigne le grand navire de guerre des Vikings.
    Le”Knorr” ou “Knarr”. C’est le remarquable navire de charge, de transport des Vikings. Il va donner le “kanar” en vieux normand.

    Le “Skuta” en Viking, un petit bateau léger et rapide qui sert de liaison entre les navires et aussi d’éclaireur, va donner l’“escoute” en vieux normand. Ce mot est à l’origine du mot “scout” en Anglais et en Français.
    “Flundra”, le poisson que nous avons déjà vu et qui donne en normand la “flondre” va aussi être à l’origine du nom d’un petit bateau de pêche de nos côtes: le “flondrier”. “Skalda”, une barque en norrois, se transforme en “écaode” ou “écaude” en normand, barque à fond plat utilisée dans les marais.
    Un “esquif”, petite embarcation légère, a pour origine le norrois “Skif”.


    2- La coque des navires.

    La “quille” vient de “Kjöll” même sens.
    L’“étrave” dérive de “Stafn”, étrave.
    La “bordaille”, le “bordé”, le “bordage”, “border” viennent de “Bord” qui veut dire planche en norrois.
    Le “galbord”, première planche ajustée contre la quille et le “vibord”, la dernière planche du bordage viennent de “Galbord” et de “Vigibord”.
    “Babord” (gauche) et “tribord” (droite) ont pour origine “Babordi” et “Tribordi”.
    Les “tolets”, dérivent de “Thollr”.
    “Hel”, la barre du gouvernail vient de “Helm”, même sens.
    Les “dalots” ou “dales”, trous pour évacuer l’eau viennent de “Doela”, même sens.
    Le “mât” vient de “Mast”.
    La “carlingue” dérive de “Kerling”, même sens.
    Le “tillac, en norrois “Tilja”.
    Les “varangues” viennent de “Vrang”.
    Les “hublots” de “Hufa”.
    ”Brant”, une proue effilée, vient de “Brant”, éperon.
    L’“étambrai” de “Timbr”.
    “Bétas” en vieux normand désigne une vergue. Il a pour origine “Bétas” en norrois qui a aussi le sens de vergue.

    L’“estière” en vieux normand, c’est le gouvernail. Le mot vient de “Styri”, gouvernail en norrois.
    Le “Styrman” en Viking, celui qui gouverne le navire donne “esturman” en normand. Mot attesté dans les lais de Marie de France (par exemple).
    “Run” en vieux normand c’est la cale du bateau.
     
    Le mot a pour origine “Runn”. Même sens.
    La “hune”, le “hunier” dérivent de “Hunn”, même sens.
    Le “beaupré” (mât de beaupré) vient de “Bogsproti”.


    3- Le gréement.

    Le “gréement”, “gréer”, “dégréer”, les “agrès”, ont pour origine “Greidi” (“Greida” pour le verbe).
    La “sigle”, la voile en vieux normand, vient de “Sigla”, voile et va donner le verbe “cingler”, faire voile.

    L’“écoute”, la “bouline”, les “haubans”, “haubanner”, les “élingues”, “élinguer”, la “drisse”, l’“étai”, la “fest”, l’“estrenc”, l’“étalingue”, “étalinguer”. Tous ces cordages et les verbes correspondants, sont d’origine scandinave.
    Les navires vikings, ainsi que les bataux normands construits jusqu’à nos jours, sont “bordés à clin”. C’est-à-dire que les planches du bordage (de la coque) se recouvrent l’une, l’autre. L’autre type de bordage étant le bordage à “franc bord”. Par exemple les navires bretons sont bordés à franc bord. La filiation entre le type de construction normande et viking devient évidente.
    Et donc, “clin”, “clinquer”, ou “cliquer” (border à clin un navire) viennent de “Klink” en norrois.
    L’ “équipage”, “équiper”, l’“équipement”, l’“équipe” dérivent tous du même mot norrois “Skipa”, qui veut dire équipage. “Skipari”, l’homme d’équipage va donner l’“esquipre” en vieux normand. C’est aussi l’origine du mot “skipper” en Anglais, mot qui est récemment passé en Français (il aurait mieux fait de passer par le normand, nous aurion gagné du temps).
    Le “guindeau” ou “guindas” et le verbe “guinder” proviennent du mot “Vindas”, même sens.
    La “flotte” vient de “Floti”. “Flotman” (l’homme de la flotte) va donner le nom de famille normand “Flamant” ou “Leflamant” (“Flament” ou “Leflament”).
    La “bitte” d’amarage vient de “Biti”, même sens.
    Un “ris”, “ariser”, “prendre un ris” proviennent du norrois “Rif”, même sens.
    Une “raque”, une bouée en normand vient de “Raki”.


    4- Les verbes.

    “Raquer”, “touer”, “guinder”, “brayer”, “écarver”, “hanequer”, “déhanequer”, “ferler”, “déferler”, “hammer” (ramer à l’envers) viennent tous du Scandinave.

    Je ne citerai pas, ici, tous les mots, d’origine Scandinave, dans le vocabulaire de la construction navale, car cela deviendrait fastidieux pour le lecteur (surtout s’il ne s’intéresse que modéremment aux choses de la mer).
    En conclusion, ainsi que nous l’avons déjà vu dans le chapitre précédent, consacré à la mer et à la pêche ” (Cf numéro 7), on peut remarquer que tous ces termes techniques de construction navale, sont passés en Français.
     
    Ceci semble être la preuve de l’avance technologique des Vikings en matière de construction navale.
     
    Avance qui va durer pendant des siècles, faire partie intégrante de la culture normande, et être responsable de l’importance de la Normandie et des Normands dans la formation de la langue française dans le domaine maritime, entre autres.

    Cette avance et cette supériorité des Normands en matière maritime et de la construction navale se retrouvera lors des grands défits transatlantiques de la conquête de l’Amérique, du Canada, des Antilles et du Brésil, de l’exploration des côtes de l’Afrique et au-delà jusqu’à Sumatra.
     
     
     
     
     http://magene.pagesperso-orange.fr/secrets.html
     

    L'auteur de ce fabuleux article :

    Gilles Mauger est membre de l'Association Montfort Culture et Patrimoine

    (27290 Montfort-sur-Risle).

    Il a rédigé un certain nombre d'articles fort documentés sur le vocabulaire et les noms normands.

    Il nous autorise à les publier ici, ce dont nous le remercions vivement.

    Il nous précise que son travail de recherche est celui d'un amateur et non d'un spécialiste.

     

    Association Montfort Culture et Patrimoine

    – Mairie, 3 rue Saint Pierre - 27290 Montfort sur Risle -
    amcp@montfort-sur-risle.com

     

     http://magene.pagesperso-orange.fr/index.html

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    LE DRAKKAR

     

    Le drakkar était le bateau des Vikings, servant à la fois de navire marchand et de navire de guerre : il était alors un peu différent. Extrêmement importants, dans la vie des Vikings, il était à la fois le symbole et l’instrument de leurs victoires dans les batailles et de leurs réussites.

     

     

     

     

    Un grand drakkar mesurait jusqu’à 30 mètres de long et sa vitesse pouvait aller jusqu’à 32 km/h. il possédait 32 rames. Ses voiles carrées étaient souvent teintes en rouge pour signaler la présence du bateau.

    L’avant (la proue) était ornée de figures sculptées représentant souvent la tête d’un dragon (les Vikings croyaient au pouvoir de protection des dragons contre les mauvais esprits de la mer).

    Un gouvernail était fixé à l’arrière, à tribord (à droite).

     

    Les Vikings fabriquaient les drakkars avec du bois de chêne et mettaient entre les planches des touffes de laine trempées dans du goudron, pour rendre la coque étanche.

     

    Pour naviguer, les Vikings se laissaient guider par le soleil, la lune et les étoiles, qui paraissaient plus haut dans le ciel quand ils faisaient route vers le sud, plus bas quand ils faisaient route vers le nord.

     

     

    Les fleuves étaient d’excellents moyens d’entrer dans les terres des pays.

    S’il n’y avait pas de fleuve, les Vikings abaissaient parfois le mât, rentraient les rames, suspendaient le gouvernail, et transportaient le navire sur la terre ferme jusqu’au prochain cours d’eau. Pour cela ils faisaient rouler le navire sur des troncs d’arbres.

     

    A la mort des guerriers vikings, on les plaçait souvent dans un drakkar que l’on enterrait ou que l’on poussait à la mer après y avoir mis le feu.

     

     

     

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    885, les Danois à Paris :

    des Carolingiens aux Capétiens

     

    bâteau tapisserie bayeux
    Détail de la tapisserie de Bayeux (XIe siècle).

    Entre 885 et 886 les Danois assiégèrent Paris.

     

    Nous avons connaissance des péripéties grâce à un texte, extrait du livre Le siège de Paris par les Normands, écrit par un contemporain, Abbon qui fut moine à l’abbaye de Saint Germain des Près.

     

     

    Il s’agit d’une rédaction à posteriori, basé sur la mémoire de l’auteur mais corroboré par d’autres ainsi que par l’archéologie.

     

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    Le siège a fait des ravages dans les faubourgs, les assiégeants n’ayant pu prendre la cité fortifiée défendue vaillamment par les Parisiens.

     

    L’empereur Charles le Gros montra sa faiblesse lors de ce siège, tant et si bien que cela fut annonciateur du début de la fin des Carolingiens, et l’occasion pour une autre dynastie, celle des Capétiens de préparer son avènement.

     

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    La ville est sauvée par la présence et les troupes d’Eudes, Comte de Paris,

    grand oncle d’Hugues Capet, soutenus par l’évêque Gozlin.

     

     

     

    Ces deux personnages sont emblématiques de la montée en puissance de l’aristocratie territoriale qui renversera les Carolingiens et imposa les Capétiens.

     

    Si Aix la Chapelle au cœur géographique de l’Empire, était la capitale, Paris était toujours une cité prospère et un point stratégique sur la Seine.

     

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    Or les Normands, en l’occurrence des Danois, remontaient les fleuves en bateau pour piller les riches campagnes et abbayes de l’Empire.

     

    Celui-ci commençait à se déliter suite aux divisions territoriales consécutives à chaque succession.

     

     

     

    Et aussi suite à la faiblesse des descendants de Charlemagne.

    Les Danois entendaient remonter la Seine en amont de Paris afin d’aller commettre leurs rapines au-delà, et pensaient que par lâcheté, les Parisiens leur céderaient le passage.

     

    La détermination de l’évêque Gozlin et le courage de ses ouailles qui leur opposèrent une résistance acharnée à l’abri de l’antique rempart de l’ile de la Cité, les amenèrent à dévaster les faubourgs nord autour de l’abbaye de Saint-Denis.

     

     

    L’Empereur fut sollicité pour venir les combattre : il préféra négocier avec eux et leur accorder le libre passage.

     

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    Nous comprenons de ce fait, l’opportunité laissée à Eudes, et sa montée en puissance.

     

    Issu d’une nouvelle famille de l’aristocratie guerrière, il s’illustra aux côtés des Parisiens.

     

     

    I. Des marins redoutables

    Le texte qui nous est parvenu de cette époque lointaine est malgré tout suffisamment précis pour qu’une une étude scrupuleuse lui accorde du crédit.

     

     

     

     

    Il évoque « sept cent navires » à « deux lieues en aval » qui se présentèrent sur la Seine au niveau de Paris.

     

    On a retrouvé, lors de la construction des fondations du pont d’Iéna, des navires datant de cette époque pouvant transporter huit hommes.

     

    Or les bateaux retrouvés en Scandinavie mesurent environ vingt mètres de long sur cinq mètres de large et sont munis d’avirons des deux côtés.

     

     

     

    Ils étaient équipés de canots, canots mentionnés également dans le récit :

     

    « une multitude innombrable de plus petits ».

     

    Si on évalue la place que devait tenir une escadre de navires de telles dimensions, l’estimation de « deux lieues » soit huit kilomètres, n’est pas visiblement exagérée, plusieurs navires pouvant avancer de front.

    Les hommes du nord, littéralement « nor mans », étaient divisés en plusieurs peuples, très proches les uns des autres mais qui, selon leurs origines, sont allés commettre des raids à des endroits différents.

     

    Les Danois ont beaucoup parcouru la Mer du Nord et la Manche.

     

    C’est après l’adoption de la voile au VIIIe siècle qu’ils entreprirent des expéditions plus lointaines jusqu’à Terre Neuve, et en contournant l’Europe

    par le sud, jusqu’en Sicile.

     

    Auparavant ils faisaient du cabotage et remontaient le cours des fleuves, de là leurs incursions et leur installation en Russie.

     

    Ils emportaient des chevaux légers pour leurs pillages là où il les commettaient mais ne s’éloignaient jamais des navires qui étaient leurs bases de repli.

    Dans le cas présent de Paris, ce fut une expédition assez facile, pour eux que de longer les côtes et de remonter le cours de la Seine.

     

    II. Des païens qui ne respectaient rien

     

    Les Danois n’avaient pas été encore été convertis au Christianisme, un abîme les séparait des Francs qui avaient vraiment l’impression d’avoir affaire au Diable.

     

    Abbon évoque la « race danoise, amie de Pluton » (le Dieu des ténèbres).

     

    Les Danois étaient considérés comme cruels par nature. Ils furent décrits souvent par des ecclésiastiques qui ont amplifiés leurs crimes, pourtant leurs raids firent moins de victimes que les guerres civiles internes à cette époque.

     

    Ils avaient avec eux leur roi, Siegfried, mais celui-ci n’étant pas couronné, encore moins sacré -et pour cause !- comme un roi chrétien.

     

    Sa royauté ne signifiait rien aux yeux des Parisiens, en tous cas aucune légitimité.

     

    Et ne parlons pas de leurs croyances et de leurs rites dont les contemporains de l’époque n’étaient pas en mesure d’appréhender la moindre signification spirituelle.

     

    Lors du siège, leur comportement montra une incompréhension totale de l’ordre Chrétien, ils tuaient sans considération pour l‘âge ou le sexe de leurs victimes, libéraient des serfs, et asservissaient des hommes libres…

     

    Un choc culturel pour les Parisiens ! Ils commencèrent par un raid meurtrier sur les habitants des faubourgs nord, près de la tombe du « bienheureux Denis ».

     

    L’île de la Cité était protégée, même si une des tours très ancienne donna des inquiétudes quant à sa résistance.

     

    Les Parisiens étaient les témoins horrifiés et impuissants de ce qui se passait à l’extérieur des remparts, tentant parfois de venir à la rescousse des victimes.

     

    III. La fin annoncée des Carolingiens

     

    siège Paris Vikings
    Siège de Paris par les Vikings (gravure anonyme du XIXe siècle).

      

    ● L’évêque et le comte, Dieu et le glaive

    Siegfried le roi des Danois alla voir l’évêque pour négocier car il représentait néanmoins l’autorité suprême, même s’il y avait partage d’autorité entre l’évêque et le comte. Il était fils de comte, il avait été aussi diplomate et homme de guerre, ayant combattu les Normands et fait prisonnier par eux en 858.

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    C’était un homme d’expérience qui appartenait à cette caste aristocratique qui se partageait autant les bénéfices ecclésiastiques que civils.

     

    Mais Eudes, le Comte fit son apparition sur les sommets de Montmartre accompagné de ses guerriers aux casques étincelants sous le soleil, montrant aux Danois que qu’il fallait compter avec lui aussi. Il était le fils de Robert le Fort, mort au combat contre les vikings en 866.

     

    Cette présence aux côtés des Parisiens lui vaudra de devenir roi, ce que le narrateur n’oublie pas de mentionner dans son récit :

    « le futur roi… il allait devenir le rempart du royaume ».

     

    Au moment de ces évènements, les Carolingiens régnaient sur la Francie occidentale. On sait que ce siège a constitué un des évènements majeurs de ces temps.

    La situation de Paris inquiétait tout le pays, l’archevêque de Reims avait écrit à l’empereur Charles le Gros pour lui rappeler que la chute de Paris entraînerait celle du royaume tout entier.

     

    ● Le crépuscule de l’empire

    Avec celui qui était encore Empereur au moment des faits, Charles le Gros, était né l’espoir de la reconstitution de l’Empire, morcelée après le partage de Verdun en 843. Ce petit fils de Charlemagne avait réuni sous son sceptre la Germanie et la Francie occidentale.

     

    Mais les partages antérieurs avaient porté atteinte à l’unité de cet ensemble, déjà ses troupes n’avaient plus d’unité linguistique.

     

    On sait que le Traité de Verdun signa la séparation linguistique de l’Empire puisqu’il fallut en faire deux versions, l’une étant la version ancestrale du Français et l’autre de l’Allemand.

     

    L’Empereur jouissait pourtant encore d’un très grand prestige…

    Las, il laissa pourtant les Danois, aller piller plus en amont, dans le pays de Sens, ce qui n’était jamais que leur visée première, obtenir le passage contre l’assurance de ne pas ravager Paris. Mieux, Charles leur distribua « sept cent livres d’argent » et les Parisiens durent supporter leur présence jusqu’au printemps.

     

    En fait, les Danois eurent gain de cause. L’Empereur, déjà malade, et devant affronter beaucoup de problèmes liés à l’immensité de l’empire, ne tarda pas à mourir.

     

    Suite à ces évènements, si l’idée d’empire perdura chez les Germains, les Francs de l’ouest se détachèrent et élurent roi, Eudes.

     

    Eudes et son frère Robert qui lui succéda sont considérés comme un intermède dynastique, celui des Robertiens, entre les Carolingiens et les Capétiens dont la dynastie ne commença qu’avec Hugues Capet

    – petit fils de Robert, un siècle plus tard en 987.

     

    ● Paris au coeur des enjeux

    Au moment du siège, le souvenir de Lutèce est encore vivace même si elle est devenue Paris sous Clovis au Ve siècle, prenant le nom de ses habitants, les Parisii.

     

    L’enceinte qui la protégeait datait du IIIe siècle.

     

    La Cité était fortifiée au temps des gallo-romains, la ville s’étendait au sud et au sud ouest où avait été fondée l’abbaye de Saint-Germain-des-Près.

     

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    Saint-Germain-l’Auxerrois, dite « Saint-Germain-le-Rond » est au nord.

     

    Le Nord était habité mais à découvert ce qui fit son malheur.

     

     

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    Il y avait aussi un vignoble, dont nous avons l’ultime vestige à Montmartre, une des multiples curiosité de la butte.

    A cette époque Paris était déjà reconnue comme une ville magnifique, qui bénéficiait d’un statut de premier plan par ses richesses et leur symbole.

     

    Les abbayes déjà nommées étaient détentrices de nombreux trésors, raison de la convoitise des pillards venus du Nord…

     

    Il est amusant de voir les aléas du statut de capitale pour Paris, la ville ayant du s’effacer pour Aix la Chapelle quand le territoire de l’Empire s’était « déplacé » plus à l’est alors qu’elle avait été de première importance sous l’Antiquité, des empereurs romains dont Julien l’Apostat et Valentinien y ayant séjourné.

     

     

     

    Au moment du siège des Danois, Paris n’était pas assuré de redevenir la capitale d’un royaume, celle-ci ne le redevenant que du fait de la sécession de la Francie occidentale dont elle était le coeur.

    * * *

    La siège de Paris et son dénouement augurent de la donne politique du Xe siècle.

     

    Les attaques des Normands ont ravagé l’Europe du VIIIe au Xe siècle.

     

    Les Pippinides avaient mis un peu plus d’un siècle à supplanter les Mérovingiens pour imposer la dynastie carolingienne.

     

    Ils s’étaient hissés au pouvoir par le biais des conquêtes territoriales et en contenant l’expansion arabo-musulmane.

     

    Ils se montrèrent, moins d’un siècle après le couronnement de Charlemagne, impuissants devant le péril normand.

     

    Ceux qui parvinrent à protéger le royaume les supplantèrent, mais ils mirent un siècle pour y parvenir définitivement.

     

    Ce haut fait d’armes des Parisiens sous la protection spirituelle de Dieu incarné par l’évêque mais grâce aux qualités guerrières du comte Eudes, en constituèrent les prémisses.

     

     

    Bibliographie :

     

    ABBON, Le siège de Paris par les Normands, poème du IXe siècle, Paris, Société d’édition les Belles Lettres, Paris, 1942.


    BÜHRER-THIERRY, Geneviève, L’Europe carolingienne,

    Sedes, Paris, Campus Histoire, 1999.
    ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS, « les Vikings » et « Paris ».

    Gravures dessinées par L. Dumont. 1881 

     

     

    http://www.parismoyenage.fr/chrono2.html

     

     

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     Couv Normandie dans l'oeil d'un viking

     

    LA NORMANDIE DANS L'ŒIL D'UN VIKING

    - Voyage photographique aux racines scandinaves de la Normandie

    - Éditions OREP

     

    Barfleur, Cap Lévi, Carteret, Caudebec, Dieppe, Le Havre, Houlgate, Honfleur, Saint-Vaast-la-Hougue, Trouville, etc. Bâbord, estran, étrave, flot, homard, raz, varech, etc. Tous ces noms de lieux et ce vocabulaire maritime ont été laissés par les Vikings en Normandie, il y a plus de 1100 ans.

    Normand, photographe et fin connaisseur de l'Islande, Arnaud Guérin, vous propose un voyage photographique au fil d'un Abécédaire pour découvrir cet extraordinaire héritage scandinave que nous côtoyons tous les jours sans le connaître.

      

    Un voyage étonnant aux racines d'une Normandie où les mots et les noms révèlent la nature des lieux, bien loin des cartes postales et des images d'Épinal.

      

     Sources et BLOG

    http://www.arnaudguerin.com/livres/178-la-normandie-dans-l-il-d-un-viking-voyage-photographique-aux-racines-scandinaves-de-la-normandie-editions-orep.html

     

     

     

     

     

     

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