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    La carte de Skálholt (1570)

     

     

    The Skálholt-map made by the icelandic teacher Sigurd Stefansson in the year 1570. Description Greenlands from Bjørn Jonsen of Skarsaa in Iceland from the year 1669, latin by Theodor Thorlac. Note: Helleland ('Stone Land'=Baffin island) Markland ('forest land'=Labrador) Skrælinge Land ('land of the savages'=Labrador) Promontorium Vinlandiæ

    (the of Vinland=Newfoundland)

     The Viking World Tour

    - 793 England

    * 795 Wales

    * 799 France

    * 807 Ireland

    * 826 Russia

    * 844 Spain

    * 845 Morocco

    * 860 * Iceland

    * 921 Greece

    * 957 Italy

    * 1000 America

     

    Colonisation viking des Amériques

     

    La colonisation viking des Amériques ou colonisation des Scandinaves n'a, a priori, concerné que le Groenland et une implantation à Terre-Neuve, dénommée Vinland.

     

      

    HISTOIRE

     

    Les Vikings sont sans doute la première civilisation de l'« ancien monde » à joindre l'Amérique. Vers l'an 1000, Leif Erikson navigue depuis le Groenland jusqu'à un point restant encore à découvrir en Amérique du Nord (peut-être sur le site actuel de Bay St-Lawrence, au nord de Cape Breton) qu'il appelle Vinland, ce qui fait de lui le découvreur nord-européen de l'Amérique.

      

    Un peu plus tard, Thorfinn Karlsefni installe un village à Terre-Neuve, l'Anse aux Meadows (aujourd'hui inscrit comme site du patrimoine mondial par l'Unesco) qu'il appelle Straumfjörðr. En 1014 naquit Snorri, fils de Thorfinn Karlsefni et Gudrid Thorbjarnardottir, premier Européen né au Vinland. Des relations orageuses avec les autochtones ne sont vraisemblablement pas étrangères à l'évacuation du village, quelques années plus tard.

     

     

    ANCIENT VIKING RUNE STONE LUNAR CALENDAR 1000 AD Norway

     

    Calendrier VIKING

     

    Les Vikings ont nommé les terres américaines de noms nordiques :

     

     

     

    Les sources disponibles sont les sagas.

      

    Il s’agit de textes en prose rédigés par des clercs, fins lettrés, en Islande entre les XIe siècle et XIVe siècle. Souvent, ces textes mêlent réalité et imaginaire, traditions orales plus ou moins établies et effets de styles romanesques.

      

    Deux sagas du XIIIe siècle racontent les périples de Leif Erikson et de son père ainsi que de l'autre explorateur du Vinland, Þorfinnr Karlsefni : la saga d'Erik le Rouge et la saga des Groenlandais.

     

    Avant le début du XIXe siècle, l’idée d’une colonisation viking de l’Amérique du Nord fut considérée par les historiens comme relevant du folklore, jusqu’à l’élaboration en 1837 d’une première hypothèse sérieuse par l’historien de la littérature et archéologue danois Carl Christian Rafn dans son ouvrage Antiquitates Americanæ où il concluait, après une étude en profondeur des sagas, ainsi que des lieux potentiels de colonisation de la côte nord-américaine, que le Vinland était un endroit réel en Amérique du Nord qui avait été colonisé par des Norvégiens.

     

     

     

     

    La découverte en 1960 du site de l'Anse aux Meadows par l’explorateur norvégien Dr. Helge Ingstad et sa femme archéologue Anne Stine Ingstad est venu renforcer cette théorie et la crédibilité des sagas.

     

    La pierre runique de Kensington découverte au sud des Grands Lacs dans le Minnesota, aux États-Unis, fait toujours l'objet d'études controversées. En effet, le texte gravé révèle la présence d'une expédition d'une vingtaine de Vikings accompagnés d'une dizaine de Goths et le tout daté du milieu de 1362.

    La plupart des historiens considèrent cette inscription, découverte en 1898, comme fausse ou douteuse.

     

    La question est toujours débattue.

     

     

     

     

     

     

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    Naissance de l'écriture

     



    Les origines de l'écriture - le début de l'Histoire


    On a l'habitude de dire que la Préhistoire se termine avec la naissance de l'écriture. C'est effectivement avec ce changement culturel que l'homme va rentrer dans l'histoire et commencer à laisser des traces écrites. Les premiers écrits servaient surtout de livres de comptabilité ou d'inventaires. Mais l'homme va rapidement utiliser ce nouveau moyen de communication pour raconter des histoires... et surtout son histoire !



    L'art rupestre, une premièreOrigine Ecriture forme d'écriture ?


    Il y a 40 000 ans, l'homme préhistorique commence à graver, peindre. Sans parler d'écriture on peut déjà remarquer que nos ancêtres ont cherché à communiquer, à transmettre un message, à témoigner (?)...

    Les grottes des Combarelles, de Font de Gaume ou de Lascaux laissent une impression très forte lorsqu'on les visite, comme si l'homme préhistorique avait voulu nous dire quelque chose, nous transmettre sa pensée. Il est pour l'instant difficile de comprendre le message. Si les tentatives d'explication des gravures pariétales sont nombreuses, aucune ne fait vraiment l'unanimité...

     

    Pourquoi l'écriture ?  



    Une écriture devenue indispensable


    comme moyen de communication


    L'écriture est devenue un véritable "besoin" avec le développement d'un système de société hiérarchisée, l'existence d'un pouvoir centralisé, l'émergence des religions.


    Les temples, centres de pouvoir religieux mais aussi administratif, vont devoir s'organiser, comptabiliser et mesuser. Les échanges commerciaux entre villes et contrées se multipliant, il faudra formaliser les actes de ventes.


    Les "calculis" (voir ci-contre), ancêtres de nos factures, vont assez vite être remplacés par des tablettes d'argile dont le format va permettre d'indiquer le propriétaire d'un bien, et d'inventorier la totalité des marchandises.

    L'écriture est née il y a 6000 ans dans deux contrées voisines, la Mésopotamie et l'Egypte, de manière presque simultanée mais différenciée. Si les hiéroglyphes égyptiens et les pictogrammes sumériens sont tous les deux formés de petites images, celles-ci sont totalement propres à leur région.

    Calculis et son enveloppe bulle

     

      

    Les calculis
     

    Pour faciliter les échanges commerciaux, les marchands utilisaient de petits objets en terre cuite qui représentaient la marchandise accompagnée.
     

     

    Valeurs des calculi : le petit cône valait 1, la petite boule 10, le grand cône 60 et le grand cône percé 600.
     

     

    Pour "sceller" la transaction, ces figurines étaient enfouies dans une masse d'argile arrondie.

      

    Les premiers écrits viennent de Mésopotamie

    - 6000 BP La première écriture
    analytique


    C'est dans les restes des temples des cités d'Uruk et de Lagash (le Pays de Sumer, l'actuel Irak) qu'on retrouve les premières traces d'écriture. Elles sont datées de 3300 ans avant JC. Les sumériens utilisaient des roseaux taillés en pointe (les calames) pour tracer les signes sur des tablettes d'argile.


    Cette écriture était composée de pictogrammes ou signes représentant un seul mot ou concept. On a évalué que cette écriture était constituée de plus de 1500 représentations. Les sumériens utilisaient l'écriture pour la rédaction de livres de comptabilité et dénombraient ainsi les possessions du temple comme les sacs de grains, les têtes de bétail...


    Pour certains "mots" les sumériens inventaient des idéogrammes en mélangeant deux pictogrammes...



    - 5 700 BP Le cunéiforme


    Les formes stylisées vont disparaître, elles vont être remplacées par l'écriture cunéiforme. Les sumériens vont prendre l'habitude de travailler différemment leurs calames : ils vont les tailler en biseau. En les enfonçant dans l'argile, l'empreinte avait une forme de "clou" d'où on a tiré le nom cunéiforme.
    On a évalué que cette écriture étaient composée de seulement 600 signes.


    Ces signes (non figuratifs) vont évoluer vers la représentation d'un son : le phonétisme. Ainsi, en associant une suite de sons, on va pouvoir écrire un mot : l'image du "chat" suivie de l'image du "pot" peuvent exprimer le mot "chapeau".... C'est l'ancêtre du rébus !


    Pour aider à la lecture les sumériens utilisaient également des déterminatifs qui permettaient d'indiquer le genre ou le contexte des mots employés.

     

    Période Uruk - pictogrammes Uruk III 3100 avant JC Ecriture cunéiforme - Fara - 2500 avant JC
    Pictogrammes
    Tablette de pierre 3300 av J-C
    British Museum (Londres) © Kroko
    Caractères pictographiques
    Tablette en argile - Uruk III
    env. 3100-2850 av. J-C
    Cunéiformes
    Tablette retrouvée à Fara 2500 av J-C
    British Museum (Londres) © Kroko

     

     

    L'écriture commence en Egypte avec les hiéroglyphes



    - 5000 BP les premiers hiéroglyphes


    On a commencé à retrouver des documents où figurent des hiéroglyphes qui ont été datés de 3000 ans avant J-C. On suppose que l'écriture hiéroglyphique est plus ancienne que cette datation. Les premiers écrits comportent déjà des retransmissions de langue parlée mais ils abordent aussi de nombreux aspects de la civilisation égyptienne : pharmacologie, actes admistratifs, éducation...

     

    Cette écriture n'a pas pu se développer aussi complètement en quelques années...

    l'origine n'est donc pas encore retrouvée mais certainement plus ancienne.

     


    On a déterminé 3 sortes de signes dans les textes anciens :


    - les pictogrammes, seuls ou en combinaison pour représenter une chose ou une idée,
    - les phonogrammes, qui expriment un son,


    - les déterminatifs qui aident le lecteur pour la compréhension du texte, en classifiant les 2 sortes de signes précédentes.



    Le sens de lecture de l'écriture hiéroglyphique, un cas particulier...


    De manière générale les hiéroglyphes se lisent de droite à gauche sur un papyrus...
    Sur les murs d'un temple le sens de lecture est indiqué par les figures intégrées dans les hiéroglyphes.

    Par exemple, si les figures sont tournées vers la gauche, alors le texte se lit de gauche à droite...


    Tout cela paraît relativement simple, sauf que...

     

    parfois sur un temple le sens de lecture peut être "inversé" par la présence d'une statue divine à proximité du texte. Dans ce cas, même si les figures regardent vers la divinité le sens de lecture peut être inversé...



    L'écriture cursive


    Parallèlement aux hiéroglyphes un autre type d'écriture apparaît en Egypte : l'écriture cursive (ou hiératique). Plus simple et moins travaillée, cette écriture permet de rédiger plus rapidement des textes.

    Elle comporte toutefois, comme les hiérogyphes, des idéogrammes, des phonogrammes et des déterminatifs.


    En 650 avant J-C une autre écriture cursive se développe, encore plus simplifiée :

    l'écriture démotique. Cette nouvelle forme d'écriture n'est plus réservée aux scribes et sa "simplicité" va lui permettre de s'étendre à d'autres couches de la population...

     

    Hiéroglyphes - papyrus - Abusir - 2360 avant JC Ecriture cursive Egypte Ecriture démotique - Egypte
    Hiéroglyphes - Abusir
    Comptes du temple sur papyrus
    2360 avant J-C
    Ecriture cursive (ou hiératique)
    extrait du Livre des Morts
    Paris BNF
    Ecriture démotique - Acte de location
    Thèbes - 534 avant J.-C.
    (Musée du Louvre).

      

    Première écritures en Crète (et en Grèce)

    - 4000 ans BP premières écriture crétoise


    C'est à cette époque que se développe l'écriture en Crète et probablement en Grèce continentale. C'est particulièrement dans l'ancienne cité de Knossos que des inscriptions sur des tablettes d'argile ou gravées dans la pierre ont été retrouvées en 1900. On dénombre 3 sortes d'écriture :


    - le linéaire B, le plus ancien (- 2000 ans avant J-C) est composé de 200 signes syllabaires (formés de syllabes).

     

    On suppose qu'il traduit une forme ancienne du grec. L'écriture a été déchiffrée en 1952.
    - le linéaire A, ( - 1750 à - 1450 ans avant J-C) formé de signes stylisés dont la signification n'a pas pu encore être retrouvée.


    - le disque de Phaïstos (- 700 ans avant J-C) qui présente sur ses 2 faces 45 signes figuratifs. C'est un unicum, c'est-à-dire que cette écriture a seulement été retrouvée sur ce disque. Elle reste incompréhensible et sa véracité a souvent été mise en doute.

     

     

    Linéaire B - Crête Le disque de Phaistos Linéaire A - Crête
    Linéaire B - Crète
    Tablette d'argile de Mycènes

    Disque de Phaïtos - Crète
    Unicum - non déchiffré à ce jour
    Linéaire A - Crète
    Toujours non déchiffré à ce jour.

     

     

    La Chine : premiers écrits

    - 4000 BP les traces d'écriture en Chine.


    La seule écriture qui est presque restée identique depuis 6 000 ans. Les premiers pictogrammes étaient tracés à l'encre de Chine avec une plume sur de la soie. Les méthodes ont changé mais les signes légèrement modifiés sont encore utilisés actuellement. Ils se sont stylisés au fur et à mesure que leur utilisation se répandait, mais plus dans un soucis de rapidité d'écriture.


    On a dénombré plus de 4 500 graphies sur des documents datant de - 1 100 avant J-C... Les idéogrammes peuvent se décliner de quatre manières différentes :


    - les images simples : elles sont la représentation stylisée de l'objet
    - les symboles, qui représentent plutôt une idée, un concept
    - les agrégats logiques : plusieurs caractères agglomérés qui forment un nouveau mot
    - les complexes phoniques : deux éléments graphiques associent le sens et la prononciation d'un mot.

    Particularité de l'écriture chinoise : les combinaisons de caractères sont assez étonnantes.

    Par exemple si on ajoute au caractère "oreille" le caractère "dragon" on obtient un caractère composé qui signifie "sourd"...


    Tout aussi étonnant, un même son prononcé peut, suivant la calligraphie, signifier des choses totalement différentes...

     

     

    Idéogrammes chinois Ancien chinois - ecriture Ecriture chinoise
    Idéogrammes chinois
    sur carapace de tortue
    XII siècle av. J.-C
    Idéogrammes chinois
    Dynastie des Shang
    (1765 – 1122 av. J-C)
    Recueil de frottis
    d’inscriptions sur bronze
    VIe siècle av. J.-C.

      


    Invention de l'alphabet

     



    Ecriture Cunéiforme Alphabétique (Ougarit)Un premier alphabet il y a 3400 ans ?


    Continuant à se répandre dans le monde, l'écriture va utiliser de nouvelles règles : c'est l'invention de l'alphabet.


    "L'alphabet se compose d'un ensemble conventionnel de signes écrits dont chacun correspond à un seul son parlé ;

    tous ces signes, dont le nombre est limité, sont susceptibles d'être disposés selon des combinaisons interchangeables de façon à former des diverses syllabes et les différents mots.

    L'écriture semble avoir été inventée vers 3400 BP à Ougarit...

     

    un port de commerce alors très actif, où on a découvert en 1928 une série de tablettes écrites à l'aide de 30 signes seulement, d'aspect cunéiformes, utilisés pour noter des sons et non plus des idées..."


    Claude-Louis Gallien (Homo, Histoire plurielle d'un genre singulier, puf)
    Image (Ecriture cunéiforme alphabétique - Ougarit - Musée du Louvre)


    Lexique :


    BP : Before Present - avant l'époque actuelle
    Cunéiforme : en forme de clou

    C.R.

     http://www.hominides.com/html/dossiers/ecriture-origine-

    naissance-premieres-ecritures.php

     

     

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    HISTOIRE DE L'ORTHOGRAPHE

     

    A - L'ALPHABET

     

    I - L'origine de l'alphabet

     

    1) L'écriture

     

    L'Histoire commence avec l'écriture ; auparavant, c'est la Préhistoire.

     

    Il existe encore des civilisations purement orales, mais toutes les langues modernes, évoluées, ont besoin d'être écrites, ce qui est le seul moyen pour que la culture non seulement se perpétue, mais se renouvelle et se développe.

     

    Les premières manifestations d'une forme d'écriture datent de plusieurs dizaines de milliers d'années avant notre ère, et les spécialistes parlent d'une pré-écriture en cette période préhistorique. N'imaginons pas pourtant des signes ressemblant aux nôtres. On trouve des incisions régulièrement espacées sur des os ou des pierres ; des motifs abstraits sur des coquilles d'oeufs d'autruche il y a 60 000 ans en Afrique du Sud ; des blocs d'ocre gravés dans le même pays, datés de -70 000 à -100 000 ans, etc. En fait, ces premières inscriptions correspondent à une sorte de code, et expriment des messages convenus (donc des phrases, quelle que soit la forme d'expression articulée correspondante) : J'ai tué un bison, ou C'est moi le plus fort, etc. On trouve aussi bien des cordes à noeuds (chez les Incas) ou des dessins figuratifs, comme chez les Esquimaux d'Alaska, ou les Iroquois. C'est un certain niveau d'abstraction déjà, mais on ne peut pas utiliser ce système pour faire des phrases à volonté. On parle alors d'écritures synthétiques.

     

    Le 2ème procédé, qui en découle, est dit analytique, ou idéographique. Des pictogrammes sont des dessins, qui prennent à l'usage et en se stylisant une valeur abstraite, et deviennent des idéogrammes. Leur association permet de constituer des phrases. On trouve des pictogrammes en Mésopotamie vers 3400 av JC, et des hiéroglyphes en Egypte vers 3200 av JC. Les hiéroglyphes présentent une nouveauté (comprise par Champollion) qui est l'association de pictogrammes et de signes phonétiques.

     

    L'écriture phonétique (ou phonologique) témoigne d'une prise de conscience plus poussée de la nature de la langue parlée ; elle suppose un décorticage fin du langage oral, jusqu'à reconnaître et isoler les phonèmes fondamentaux (en petit nombre), ce qui suppose un niveau d'abstraction supplémentaire. Le phonogramme n'a plus aucun contenu sémantique.

     

    2) L'alphabet

     

    Les premiers alphabets phonétiques de l'Antiquité notent des syllabes, ce qui est beaucoup moins souple que la notation des phonèmes. Ex : les systèmes syllabiques cypriotes (Chypre) et crétois. Ils ont été utilisés du XXème siècle avant JC au VIIIème, toujours avant JC.

     

    L'écriture assyro-babylonienne en caractères cunéiformes contenait un syllabaire de 500 signes (cunéiforme = en forme de coin, cuneus ; l'écriture des Assyriens, des Mèdes, des Perses était formée de signes en forme de fer de lance ou de clou diversement combinés ; le tracé simple, géométrique, était facile à graver).

     

    Puis viennent les alphabets consonantiques. Le 1er exemple en est l'alphabet phénicien, vers 1100 av JC, un alphabet de 22 consonnes sans doute élaboré dans la cité phénicienne de Byblos (inscriptions sur le tombeau d'un roi). Les mots étaient formés pour la plupart de 3 sons consonantiques, le timbre des voyelles étant imposé par le rôle du mot dans la phrase. Les Phéniciens ont diffusé leur alphabet dans tout le bassin méditerranéen : au VIIIème siècle (av JC) à Chypre et à Carthage, puis en Afrique du Nord, en Espagne... (colonisations puniques) ; il influencera l'alphabet arabe. On connaît des alphabets " cousins " à l'époque (IXème), comme l'écriture paléo-hébraïque, qui marque des consonnes faibles (matres lectionis), indiquant approximativement la voyelle qu'il faut lire entre 2 consonnes. Élaboré à partir du phénicien au IXème siècle, l'alphabet araméen (Syrie) aura une grande descendance, concernant les alphabets hébreu, arabe, et même en Asie : les écritures mongoles et mandchoue bien plus tard.

     

     

     

     

    L'alphabet grec est le premier à noter aussi les voyelles.

    Il est attesté au VIIIème siècle, mais a dû être élaboré peu avant l'an 900 av JC. Les grecs se sont servis des mêmes signes que les phéniciens pour noter les consonnes qu'ils possédaient en commun, et ont adapté à leur usage les autres signes qui ne leur correspondaient pas, pour noter les voyelles. Ex : une consonne dite aleph (nom aussi de la 1ère lettre de l'alphabet hébreu), exprimée du fond de la gorge, pour transcrire alpha (a, A)

     

    L'alphabet grec a servi de modèle à tous les autres alphabets qui existent encore actuellement, comme les alphabets latin et cyrillique.

     

    Le mot alphabet est formé à partir des 2 premières lettres grecques : alpha, bêta > alphabetum en latin.

     

     

      

    II - L'alphabet latin

     

    1) Origine

     

    Ce sont les Étrusques, entrés en contact avec les Hellènes, qui tirent vers 700 av JC un alphabet qui servira à toutes les écritures de l'Italie, et sera répandu par les Romains dans le monde méditerranéen.

     

    • L'alphabet latin conserve le début du nom des lettres grecques : alpha > a ; bêta > b... (avec é [e] avant ou après la consonne : bé / el (lambda)
    • Abandon des signes exprimant des consonnes aspirées n'existant pas en latin, transformation de certains signes
    • Création d'une nouvelle lettre : G pour le phonème [g] ; sinon, c'était la lettre C, qui venait de gamma (les Étrusques n'étaient pas sensibles à l'opposition sourde / sonore, mais à la voyelle qui suivait > ce / ka / qu => 3 consonnes qui pour nous se répètent)
    • Reprise des lettres grecques Y et Z au Ier siècle avant JC pour des mots d'origine grecque. Le Z d'abord, jugé doux par certains, mais barbare par d'autres, parce qu'il s'accompagne d'un rictus et " imite les dents d'un mort " !... Le Y (upsilon) était prononcé u [y] en grec, mais i en latin, d'où son nom de i grec. Il passera en français avec la même valeu

      

     

    => 23 lettres

     

    2) En français

     

    Au XVIème siècle, Robert Estienne compte 22 lettres, soit l'alphabet latin, sans le K (donc, en fait, 23). N'existent pas : J, V, W, pas plus que les accents, le tréma, la cédille, + peu de signes de ponctuation.

     

    En 1542, le grammairien Meigret propose d'allonger le i pour distinguer i et j correspondant à 2 sons différents. On écrivait alors iurer pour jurer.

     

    En 1548, Ervé Fayard a l'idée de distinguer u et v (ce dernier écrit comme une petite majuscule). On écrivait alors uiande pour viande ; Louis = (C)lovis.

     

    Ce n'est qu'en 1762 (4ème édition de son dictionnaire) que l'Académie a séparé i de j et u de v ; jusque là, les lettres étaient utilisées sans distinction, et seule la place dans le mot indiquait la prononciation. Les imprimeurs pourtant faisaient souvent la distinction au XVIème siècle, mais l'usage manuscrit restait archaïque au XVIIème.

     

    Le W a eu un sort contradictoire. Il était utilisé au Moyen Âge, après la réforme carolingienne, comme le Y. On l'utilisait dans les manuscrits picards, wallons, lorrains, + anglo-normands en Grande Bretagne. Il a été créé par redoublement du V, pour noter la semi-consonne germanique [w]. Pourtant, il est entré difficilement dans l'usage général, et les premières éditions du dictionnaire de l'Académie ne citent aucun mot en W, quoique dans l'usage on trouvât imprimé un double v, souvent graphié Uv au XVIIème. Les mots en W n'ont été isolés dans le dictionnaire qu'en 1878, la lettre étant encore définie comme étrangère. Le Robert, en 1964, est le premier à déclarer que le W est la 23ème lettre française.

     

    Les copistes du Moyen Âge ont eu l'idée d'utiliser les signes imprécis pour noter des sons nouveaux, en faisant des combinaisons de lettres ; par exemple, dans le Midi, lh et nh pour transcrire le l et le n dits mouillés (palatalisés) ; sont restés ch (= tch [t.] d'abord) et gn.

     

    La cédille du ç a été prise à l'espagnol (cedilla = petit c) en 1529, par un imprimeur. Auparavant, on écrivait parfois cz ou ce : faczon / il receoit.

     

    L'apostrophe a été empruntée au grec en 1532.

     

    En Ancien Français, x = us / z = ts.

     

     

    B - L'ORTHOGRAPHE

     

    I - Le Moyen Âge

     

    Le but des scribes au Moyen Âge n'est pas de faire des effets, mais de transcrire ce qui était dit, de restituer une prononciation ; aux XIIème - XIIIème siècles encore, l'écriture est une sorte d'aide-mémoire, plus ou moins instable, à usage individuel ou restreint, dans une civilisation essentiellement orale. C'est à l'époque une orthographe pure, mais pauvre. [dixit Nina Catach, Langue Française n° 20] Une orthographe que l'on peut considérer comme phonologique, mais avec des insuffisances et des contradictions.

     

    La langue a évolué depuis le latin (le latin classique était phonétique), et l'alphabet latin ne suffisait plus. Quelques exemples ; les mots cités ci-après viennent des Serments de Strasbourg :

     

    • plusieurs lettres pour un même son : c / k / qu = [k], comme aujourd'hui : commun, cosa / Karlo / quant [kwãt] (devant a, o, u)
    • une lettre, plusieurs sons : c + e, i (= ts, puis s au XIIIème) / c + a, o, u : cosa / cist [tsist]
    • . même résultat à propos des sons nouveaux qui sont apparus, une même lettre transcrit une voyelle ou une consonne ou semi-consonne, selon sa position : u = u / v / w, i = i / j / [j]
    • le u peut même noter plusieurs voyelles [o / u / y]
    • à l'inverse, plusieurs voyelles pour le même son : Karlo / Karle, fradra / fradre

     

    On prononce différemment selon les régions, et chaque scribe transcrit le même texte selon sa prononciation, ex : lieu / liu

     

    • les graphies ne sont pas partout les mêmes pour les sons complexes ; ex : pour le n " mouillé ", gn (comme aujourd'hui), ou ign (montaneam > montaigne [prononcé montagne], oignon, poigne, moignon), voire ing en fin de mot (ling = ligne), mais nh dans le midi ; en Auvergne, gh transcrivait dj (comme ch transcrivait tch), mais en Picardie, gh correspondait à gu devant e : Gherard (= Guérard, et non Gérard).
    • pour le l " mouillé " qui est devenu yod [j], on trouve, encore aujourd'hui, ill / il / ll / illi ; mais on avait lh dans le midi
    • Les scribes utilisent des abréviations, comme & (@?) ; + nous l'avons dit, x = us, z = ts ; des traits au-dessus ou en-dessous des lettres qui sont des codes pour abréger ; ils collent des mots : sisaluaraieo = si saluarai eo (Serments de Strasbourg)...

     

    L'évolution du latin au français, par simplification, aboutit à des homonymes :

     

    • viridis > vers / versus > vers / vermis > vers
    • à ces homonymes s'ajoutent des homographes (non homophones) dus à l'insuffisance de l'alphabet : uile = uile / vile (huile / ville)

     

    Le français s'est éloigné de plus en plus des autres langues romanes, qui sont restées plus proches du latin. Par exemple, les mots qui ont donné cinq, saint, sain, sein, seing, ceint, ne sont pas devenus homophones dans les autres langues romanes, mais le sont devenus en français ; homophones, et totalement homonymes tant qu'on écrit phonétiquement.

     

     

    II - Le moyen français

     

    Le français du XIIIème siècle s'est déjà profondément modifié, sur tous les plans : phonétique (avec un raccourcissement de tous les mots), morphologique (simplifications des désinences), syntaxique (ex : l'ordre des mots), lexical (enrichissement du vocabulaire). Mais l'orthographe se fige alors que la prononciation continue d'évoluer. Du XIIIème au XVIème siècle, nombre de tentatives auront lieu pour modifier l'orthographe des mots, particulièrement à la Renaissance. Les grammairiens ou les poètes y joueront un rôle important, mais aussi les imprimeurs.

     

    L'amélioration de l'alphabet au XVIème, nous l'avons signalé dans la partie précédente.

     

    L'utilisation de lettres destinées à améliorer la lisibilité :

     

    • h : huile (< oleum), distingué de ville (ils étaient homographes) ; idem : huis (ostium), huit (octo), huistre (ostreum), pour signaler que le u initial était voyelle.
    • y : à la finale, parce qu'il est plus lisible (idem, l'adverbe y), littera legibilior
    • on écrit l'article ung pour le distinguer du nombre 7 (VII, uii)
    • mout > moult (étymologie multum) abrégé mlt, parce que le l est plus visible

     

    => on utilise les consonnes latines les plus faciles à repérer.

     

    Le recours systématique à l'étymologie, qui donne une identité aux mots, et / ou permet de les distinguer de leurs homophones :

     

    • vin / vingt (viginti) cor / corps (corpus) temps (tempus) / tant (tantum)
    • + confusions évitées dans l'écriture manuscrite : lou > loup / l'on donter > dompter / douter
    • debvoir (debere) faict (factum) homme (homo)
    • des lettres non étymologiques, mais permettant de distinguer les homonymes : on avait 3 mots pois, Robert Estienne a proposé d'écrire des pois / un poids / de la poix
    • Des erreurs se sont produites, car l'étymologie n'était pas une science bien précise :

     

    six < sex, mais dix < decem poids < pensum (et non pondum)

     

    legs vient de laisser, non de léguer ; sceau vient de sigillum, sans c (admis ensuite par l'Académie)

     

    • L'étymologie permet aussi de rapprocher les mots de leur famille : grant > grand +grande, grandeur
    • Ces corrections unificatrices sont à rapprocher des modifications lexicales, avec utilisation de préfixes et suffixes identiques tirés du latin, ce qui tend à donner une unité à la langue.

     

    Ces modifications sont essentiellement consonantiques : par addition de consonnes ; mais ce sont des lettres muettes ; leur utilité est visuelle, elle est logogrammique, l'orthographe prend un aspect idéographique, donc non phonétique.

     

    Le recours aux accents, dans le même but logogrammique : le verbe avoir a été écrit il ha, avant qu'on mette un accent grave sur la préposition. Tous les accents graves sur des lettres autres que e ont ce même but (à, où, là)

     

    Les consonnes doubles :

     

    • les consonnes nasales doubles nn et mm sont des graphies historiques ; elles correspondent à une prononciation : voyelle nasalisée + consonne nasale (une année [ãne], un homme [õm], une femme [fãm], la grammaire [gRãmeR], cf Les Femmes savantes). La voyelle, nasalisée au XIème, s'est ensuite dénasalisée, aux XVIème - XVIIème, le plus tardivement pour le on [õ]. On a donc d'abord écrit an pour [ã] + 2ème consonne n. On n'a pas de consonnes nasales doubles après u et i (une cuisine) car ces voyelles se sont dénasalisées très tôt.
    • Les autres consonnes doubles ont en général servi à marquer la prononciation, comme celle du è ouvert, donc l'usage de consonnes additives pour marquer des voyelles nouvelles (E / O) ; mais ce procédé entrera en concurrence avec l'accent grave.

     

    Toutes ces modifications sont dues à des spécialistes de la langue, comme Meigret ou Robert Estienne, à des écrivains comme Ronsard (plus tard, Corneille), mais aussi à des utilisateurs particuliers de la langue écrite, les praticiens des écritures judiciaires ; et beaucoup aux imprimeurs, le plus important étant sans doute Geoffroy Tory au XVIème siècle (1480-1533), correcteur et premier imprimeur royal, principal réformateur de l'orthographe française à son époque. Ce sont les imprimeurs qui ont fait naître la notion d'orthographe en France, entre 1520 et 1530. Ils avaient un grand besoin de règles unificatrices, de même que les rédacteurs judiciaires (pour que les lois ou les jugements soient compris partout).

     

    • Pour être précis, il y a eu deux tendances successives et plus ou moins contradictoires. La première est liée aux impératifs de l'écriture manuelle. On a étoffé les mots pour les rendre plus lisibles et reconnaissables, en particulier les monosyllabes, qui étaient devenus nombreux suite à l'évolution phonétique. On trouve là l'action des scribes de l'administration royale. Leur orthographe était la plus adaptée avant l'invention de l'imprimerie.
    • Les imprimeurs, eux, avaient un grand besoin de clarté. Par rapport à ce que l'on peut appeler des " gribouillis " en écriture gothique ou bâtarde (gothique / caroline), les imprimeurs ont voulu des mots bien séparés, et ont préféré un système de voyelles accentuées plutôt qu'une addition de consonnes ; mais cette orthographe plus facile à lire a mis plus de deux siècles à s'imposer, suite aux lourdeurs et résistances dans un pays très centralisé politiquement, et où la langue était soumise à l'influence des lettrés et des pédants.

     

    Exemple d'orthographe "moyenne" à la Renaissance :

     

     

    Si iamais rochers et bois
    Ma force dans soy sentirent
    Si sous ma vois, sous mes dois
    S'arrachans ils me suiuirent,
    Suiués rochers, et auecq'vostre Orphee
    Admirés moy d'vn grand Roy le Trophee...
    (E. Jodelle, 1558)

     

     

    III - L'époque classique (XVIIème-XVIIIème)

     

    Le mouvement de simplification lancé par les imprimeurs au XVIème siècle (appuyés par des auteurs comme Ronsard) échoue en grande partie ; l'une des raisons principales est que les gens trop en avance ont été soupçonnés de protestantisme, et ont dû s'expatrier (ex : en Hollande) ; ne sont donc restés que ceux qui étaient au service de la monarchie, et qui ont perpétué la tradition.

     

    Le principe au XVIIème siècle est qu'on ne doit pas changer les habitudes établies. A la fin du siècle, l'académicien Mézeray écrit encore, dans un projet pour le Dictionnaire de l'Académie de 1694 :

     

     

      

    La Compagnie declare qu'elle desire suiure l'ancienne orthographe qui distingue les gents de lettres davec les ignorants et les simples femmes, et qu'il faut la maintenir par tout, hormis dans les mots ou un long et constant usage en aura introduit une contraire.

     

    Cependant, la " nouvelle orthographe " (simplifiée, celle des imprimeurs) continuait à vivre, en province, et dans certains milieux, comme le montre le dictionnaire de Richelet en 1680, qui simplifie des consonnes doubles, supprime des lettres qui avaient été rajoutées (y compris des lettres grecques), compensant ce manque par l'emploi de l'accent aigu, et partiellement de l'accent grave, etc. ; il écrit batême, ateindre, mistère... Corneille aussi, en 1663, se prononce en faveur de l'accent grave, du s au lieu du z comme signe du pluriel, utilise le j et le v (adoptés par l'Académie). La concurrence des imprimeurs hollandais fait un peu évoluer les imprimeurs français.

     

    Au XVIIIème siècle, de grands changements ont lieu à partir de 1740, quand les philosophes entrent à l'Académie. Plus du quart du vocabulaire est transformé et modernisé, par suppression de lettres inutiles (h : autheur > auteur, authorité > autorité), des consonnes muettes (adjouster > ajouter, adveu > aveu, debvoir > devoir), malgré quelques oublis (sculpteur, baptême), remplacement du es interne marquant la prononciation par ê (estre > être) ; en 1762 (seulement !), mise en place de l'accent grave. Voltaire fait adopter l'orthographe ai au lieu de oi (françois, anglois), fait corriger les formes verbales j'estois, je feroi, je finirois, etc.

     

    IV - L'époque moderne

     

    Par la suite, l'oeuvre des philosophes ne se poursuivra pas sous Napoléon ; à la Restauration, l'Académie ne cherchera qu'à survivre ; les éditions du Dictionnaire qui suivront marqueront même des retours en arrière. C'est en 1835 que l'Académie adopte définitivement la position de Voltaire sur le remplacement de oi par ai, et quelques autres modifications (des enfans > des enfants, des parens > des parents ; le Journal des Savans). L'Académie Française fait autorité ensuite au XIXème siècle, mais la fin du siècle voit naître le Littré et les grands dictionnaires Larousse.

     

    Au XXème siècle, les propositions de l'arrêté de 1901 ne seront jamais appliquées (rôle de la guerre sans doute, entre autres). En 1935, d'autres directives, très timides, sont quasiment sans effet. Des arrêtés de 1977 ont été proprement escamotés. L'Académie perd son prestige, son dictionnaire est dominé par ceux des éditeurs (Larousse ; Robert en 1964).

     

    La dernière réforme date de 1990. Elle n'a pratiquement jamais été diffusée. Pourtant, peu à peu, les dictionnaires enregistrent de nouvelles graphies d'une édition à l'autre (plus de 1500 rectifications dans le Petit Robert de 1993). Cette réforme est très mesurée et pleine de bon sens :

     

    Remplacement de certains traits d'union par la soudure, en particulier dans les mots composés étrangers : portemonnaie, weekend.

    Simplification du pluriel de certains mots composés : des pèse-lettres.

    Pour l'accent grave sur e : application de la règle générale aux verbes en -eler et -eter ou du type céder, ainsi qu'aux formes interrogatives (je) : j'allègerai, il ruissèle, puissè-je... (exceptions pour appeler et jeter)

    L'accent circonflexe est facultatif sur i et u, sauf dans les conjugaisons (passé simple et subjonctif) et dans quelques monosyllabes où il joue un rôle distinctif : mur / mûr.

    Le tréma est placé sur la voyelle qui doit être prononcée : aigüe, argüer, gageüre.

    Pour les mots empruntés, l'accentuation et le pluriel suivront la règle des mots français : des imprésarios, des jazzmans, des maximums.

    Rectification d'anomalies : boursouffler (comme souffler), charriot (comme charrette), joailler, interpeler, dentelière...

    Le participe passé du verbe laisser suivi d'un infinitif est invariable : je les ai laissé partir.

     

    V - État actuel de l'orthographe française

     

    1) Inadaptation de notre alphabet

     

    • un graphème peut représenter plusieurs phonèmes, ou être muet : s, c, e...
    • un phonème peut s'exprimer par des graphèmes différents : [s] s / ss / c / ç / sc / t
    • des phonèmes s'expriment par des graphies complexes, digrammes ou trigrammes : au, eau, ch.... mauvaise interprétation d'une suite complexe de graphèmes : gageure (gageüre), oignon, poigne...

     

    2) Archaïsmes

     

    L'orthographe s'est figée selon une prononciation ancienne, elle est donc alors historique :

     

    • oi = /oy/ (o + semi-consonne) au XIIème, mais [wa] étendu partout à partir de la Révolution.
    • ou = "o-ou" au XIIème, mais [u] aujourd'hui
    • eau = ancienne triphtongue > [o] ; idem : faon (amuïssement du o)
    • la consonne nasale double marque une ancienne nasalisation de la voyelle précédente

     

    Corrections étymologiques :

     

    • prononciation de consonnes muettes : subtil, admonester (amonéter), absoudre, rédemption, sculpter, dompter
    • contradictions : coq / porc, arc / jonc
    • consonnes finales prononcées pour des mots empruntés (sinon, muettes) : cactus, baobab, gaz, grog

     

    3) Influence des mots savants

     

    • gn [gn] : diagnostic, stagnant (prononciation disparue depuis le XIIème) ; à noter que dans magnétisme, c'est la prononciation populaire qui a prévalu
    • qu [kw] : aquatique [akwatic] (au XVIIème : [aka]), quadrature... ; hésitations pour quadrupède, quadrupler...
    • ch : = "ch" dans les mots anciens / [k] dans les mots récents : architecte, bronchite / archéologie, lichen

     

    4) Contradictions (courantes)

     

    • accents : événement, crémerie (é prononcé è)
    • consonnes géminées : siffler / persifler, charrue / chariot, imbécile / imbécillité, savonner / époumoner
    • traits d'union : tout à fait / c'est-à-dire, portefeuille / porte-monnaie
    • dérivés : blocage / truquage, fatigant (adj) / en se fatiguant
    • prononciation des mots empruntés : crooner = "crounère" ? "crouneur" ? (supporter, reporter = "ère") discount = "discounte" ? "discaounte" ?

     

     

     

    C - LES ACCENTS
    et signes diacritiques

     

    Les dignes diacritiques sont les signes qui se placent au-dessus ou au-dessous des lettres de l'alphabet pour indiquer une valeur phonétique différente. Il s'agit des accents, du tréma, de la cédille ; le tilde ~ n'est plus utilisé en français, il l'est dans d'autres langues : en espagnol, cañon ; doña Sol, chez Victor Hugo (Hernani) ; en portugais, la voyelle ã est nasalisée : sertão [seRtãw].

     

    En moyen français, les consonnes muettes rajoutées pour marquer la prononciation des voyelles sont des lettres diacritiques.

     

    Les accents ont pour origine ce qu'on appelle les esprits grecs. Un esprit est une aspiration ; le grec avait l'esprit doux, qui s'écrit comme notre accent aigu, et l'esprit rude, qui correspond à notre accent grave. Les esprits grecs se plaçaient surtout sur la voyelle initiale des mots, l'esprit rude servant à signaler que la voyelle était aspirée (ce qu'on transcrit en français par un h), et l'esprit doux marquant que la voyelle n'était pas aspirée.

     

    Au IVème siècle, les accents ont commencé à être repris pour écrire le latin tardif, mais dans un usage détourné, surtout pour éviter la confusion entre les homographes. C'est en ce sens qu'ils ont été repris par les copistes du Moyen Âge dans leurs manuscrits : par exemple, pour la préposition à, pour la distinguer non du verbe avoir, mais du mot qui la suivait, car les mots n'étaient pas séparés.

     

    Jusqu'au XIXème siècle, l'Académie (et certains auteurs) a écrit avec un accent grave sur la préposition (non française) dans certaines expressions latines : à priori, à posteriori, à minimà, ainsi que suprà, infrà. L'accent circonflexe sur le a final servait, jusqu'au XIXème encore, à distinguer l'ablatif du nominatif -a.

     

    Les accents ont donc été utilisés en français d'abord comme signes de distinction, puis comme marques des différentes voyelles phonétiques. En 1530, Robert Estienne a introduit le é pour distinguer deux voyelles différentes à la finale, comme aise / aisé.

     

    Notre accentuation est souvent défectueuse, car elle a été introduite tardivement, et a été précédée par des procédés empiriques parfois maintenus longtemps de manière artificielle. Par exemple, le doublement de la consonne suivante pour marquer le e ouvert (j'appelle, mais je pèle) ; on garde toujours des mots sans accents grâce à une consonne finale muette, avec e fermé : clef, nez, chez, ou l'infinitif aimer, la 2ème personne du pluriel vous aimez ; avec e ouvert : cadet (aujourd'hui, e fermé) ; ou bien e ouvert suivi d'une consonne finale non muette : ciel.

     

    I - L'accent aigu

     

    C'est l'accent le plus utilisé aujourd'hui ; exemple : hétérogénéité. Introduit donc en 1530 par Robert Estienne. Il se place exclusivement sur la lettre e, pour marquer une prononciation. En principe, celle du [e] fermé. Ainsi, le [e] final : la bonté, un musée, elle a été créée. Son utilisation est le plus souvent logique.

     

    Il correspond pourtant à e ouvert dans quelques mots, et l'orthographe a été maintenue en dépit de la prononciation : événement, allégement, réglementer (règle, règlement), crémerie, sécheresse ; les verbes au futur et conditionnel, comme je céderai / céderais (faits sur l'infinitif) ; les tournures verbales inversées comme "...osé-je lui dire,..." (c'est un présent). Des arrêtés de 1977, confirmés par la réforme de 1990, recommandent d'écrire avec accent grave pour se conformer à la prononciation.

     

    Historiquement, l'accent aigu a servi couramment à noter le e ouvert final jusqu'au XVIIème siècle : aprés, dés que, succés... La ville de Liège ne s'écrit plus Liége depuis 1946.

     

    L'accent aigu pose quelques problèmes dans des familles de mots, quand il n'existe pas dans la base mais apparaît dans un dérivé :

     

    concret > concrétiser, discret > discrétion, remède > irrémédiable, reproche > irréprochable, serein > sérénité, tutelle > tutélaire

     

    II - L'accent grave

     

    Introduit au XVIème siècle aussi, il est resté d'un emploi limité et incertain : Jacobus Sylvius, médecin et grammairien, l'a utilisé en 1532 pour marquer le e sourd : gracè, vestèment. Il s'utilise sur toutes les voyelles (sauf y), pour des usages différents.

     

    1) Emploi logogrammique

     

    Sur les voyelles autre que e.

     

    Il sert à distinguer les homographes : à / a, où / ou, çà (adv de lieu) / ça (pronom démonstratif), (adv) / la (article, pronom personnel) + voilà (vois là, voyez là [veez]), mais cela (inutile). Cet emploi a été systématisé par Ronsard.

     

    2) Emploi phonogrammique

     

    Sur la voyelle écrite e.

     

    Il sert à marquer la prononciation du [e] ouvert, concurrencé en cela par les orthographes en ai. C'est Corneille qui a eu le premier l'idée de distinguer par des accents différents le e ouvert du e fermé. L'accent grave s'est généralisé lentement dans l'usage qui lui est propre : nous l'avons dit précédemment, il n'a été mis en place par l'Académie qu'en 1762 ; c'est même seulement en 1878 que l'Académie écrit enfin sève, piège, siège.

     

    • Il est utilisé devant syllabe muette, consonne + e sourd : siège, poète
    • Devant s final non prononcé (sauf celui du pluriel) : accès, excès, succès, procès
    • Il reste dans des dérivés quand, à l'intérieur des mots, le e sourd n'est pas vraiment muet : espiègle > espièglerie (mais il reste des archaïsmes comme événement).

     

    III - L'accent circonflexe

     

    Sur toutes les voyelles, sauf le y.

     

    Il a été aussi appelé chevron (usage attesté par Littré). Il a été introduit en 1532 par Jacobus Sylvius, qui s'en servait pour marquer des diphtongues : les boîs. Certains, peu après, l'utilisèrent pour marquer la chute d'un e à l'intérieur d'un mot : vrai^ment, il pai^ra. En 1618, il a commencé à servir pour marquer la suppression d'un s : tôt, toûjours, soûtenir, plûtôt... ; cet emploi a été adopté en 1740 par l'Académie, qui en a supprimé quelques uns en 1762 : vû, reçû > vu, reçu.

     

    Il possède au total plusieurs usages avec des valeurs historiques variées :

     

    Pour indiquer la présence d'un s amuï (depuis 1740 donc) :

     

    bestia > bête, castellum > château, insula > île, testa > tête, fenestra > fenêtre, forestissilva forestis = "forêt en dehors [foris] de l'enclos") > forêt,

     

    augustus (= mois d'Auguste) > août, crispus (adj = "frisé") > crêpe

     

    • Il a d'ailleurs été mis parfois à tort : extrême, suprême (influence de blême ?), frêle [fragilis] (influence de grêle ?)
    • Il aurait pu se trouver dans deuxiesme > deuxième

     

    Pour indiquer l'amuïssement d'une voyelle en hiatus :

     

    eage ou aage > âge (< °aetaticum ; aetas, aetatem > éé, aé > disparu, trop court)

     

    traïtre > traître (adapté d'après trahir, du latin traditor)

     

    saoul > soûlsatullus), meür > mûr (< maturus)

     

    Ou une syllabe disparue :

     

    aneme > âme (anima), Rhodne > Rhône (Rhodanus)

     

    Il se place sur certains adverbes en -ment, où l'on n'a pas le e muet de l'adjectif au féminin : crûment, assidûment, goulûment, indûment ; idem gaîment / gaiement ; mais on écrit absolument, éperdument

     

    Valeurs phonogrammiques :

     

    • Sur le e, quelle que soit l'origine, il correspond à e ouvert [e] : bête, fête, forêt
    • Sur le a, il marque normalement le a postérieur, plus ouvert et plus long [a], voyelle tonique : pâle, grâce, pâte, mâle, infâme + le subjonctif Il eût fallu que Toto mangeât sa soupe
    • Sur le o, c'est un o fermé, long, tonique, particulièrement dans les mots empruntés au grec, où il correspond à omega v : cône, symptôme, diplôme / mais axiome, zone (Apollinaire écrit zône) ; de même pôle (gr polos > lat polus) ; o long aussi sur des mots d'origine latine comme geôle (cavea = "cage" > °caveola > jaiole, XIIème), rôlerotulus = "parchemin roulé", de rota = "roue"), chômer (caumare, du grec kauma = "forte chaleur", d'où calme, le calme de la mer par temps très chaud)
    • C'est depuis le XVIIIème que l'accent circonflexe a ce rôle phonogrammique de noter une voyelle tonique longue.

     

    Valeur logogrammique : il distingue des homophones (ou quasi homophones), qui seraient homonymes complets si l'on ne mettait pas l'accent :

     

    tache / tâche, jeune / jeûne, chasse / châsse, bailler / bâiller, roder / rôder, cote / côte, matin / mâtin, mur / mûr + notre, votre / le nôtre, le vôtre

     

    En conjugaison, il distingue le passé simple du subjonctif imparfait, à la 3ème personne : il eut / qu'il eût

     

    Il y a aussi des origines analogiques, comme voûte, d'après croûte ; ou les passés simples, pour lesquels la 1ère personne du pluriel nous chantâmes, nous fûmes, a été refaite sur la 2ème vous chantâtes, vous fûtes

     

    On peut parler aussi d'un accent de majesté sur des mots où il correspond à une certaine utilisation, en fonction du sens, comme grâce, suprême.

     

    Comme on peut le constater, certaines valeurs s'ajoutent, se superposent, comme une origine historique et une valeur phonogrammique, voire un accent de majesté (grâce).

     

    Les irrégularités sont nombreuses. L'accent de la base peut disparaître ou changer sur les dérivés :

     

    bête / bétail, extrême / extrémité, cône / conique, fantôme / fantomatique, infâme / infamie, pôle / polaire...

     

    III - Le tréma

     

    Sur e, i, u.

     

    Il a été introduit en 1532 par Jacobus Sylvius, notamment sur i et u voyelles pour les distinguer de i et u consonnes ; celles-ci seront ensuite remplacées par j et v. On a écrit : On les loüe (La Fontaine) - Sur l'oüate molle (Boileau) - L'ïod (Turgot, dans l'Encyclopédie) [yod]. On trouve encore Montparnasse-Bienvenüe, station de métro à Paris.

     

    Le tréma sert à marquer une disjonction, un hiatus, entre 2 voyelles successives, pour montrer qu'on n'a pas affaire à un digramme ni à une suite semi-consonne + voyelle :

     

    haïr ['aiR . eR]] héroïsme [eRoism] (comparer : roi [Rwa])

     

    coïncidence (comp : coin), amuï (comp : nuit), maïs (comp : mais)

     

    • Il est concurrencé par le h : envahir, trahir, cohue
    • Quand la voyelle est un e [e / e], on met plutôt un accent. En 1878, l'Académie a remplacé le tréma par un accent dans poëme, poësie > poème, poésie. Mais nous gardons toujours Noël.

     

    Il sert à marquer que la voyelle u a sa valeur propre derrière un g ; on le place alors sur la voyelle qui suit, particulièrement le e du féminin : aiguë, ambiguë, l'ambiguïté, la ciguë. La dernière réforme de l'orthographe recommande de le placer plutôt sur le u : aigüe.

     

    . Dans la même optique (nouvelles recommandations), il pourrait servir à éviter une mauvaise prononciation en montrant que le u est prononcé dans une gageüre [-yR], argüer [aRgye].

     

    Dans quelques cas, il indique que le e ne joue aucun rôle phonologique : Mme de Staël, Saint-Saëns.

     

    Sur le i, il peut marquer le son yod semi-consonne [j] : aïeul, faïence, païen.

     

    • Dans cette situation, il a pu être remplacé par un y. Mais on a choisi plutôt le y quand la voyelle précédente a été modifiée par le yod, comme dans payer [peje].
    • On trouve pourtant des exceptions : cobaye, mayonnaise, papaye, coyote, goyave ; Bayeux, Mayence, Bayard. On remarquera qu'il y a là des noms propres, des dérivés de noms propres, ou des mots d'origine étrangère.
    • On peut hésiter sur thuya [tyja], bruyère, gruyère.

     

    Il reste des cas particuliers de mots d'origine étrangère, scandinave par exemple, avec un tréma sur a ou o.

     

    IV - Annexe : petite histoire des liaisons

     

    La liaison consiste à prononcer, éventuellement avec une altération (sonorisation ou assourdissement), une consonne finale muette lorsque le mot suivant commence par une voyelle. En linguistique, c'est une forme particulière de l'enchaînement, de la chaîne des sons, qui est propre à l'oral (alors que l'écrit détache les mots). Ex : les enfants sont arrivés sans encombre.

     

    La liaison est le reste d'un usage ancien, selon lequel les consonnes finales se prononçaient toutes ; c'est donc la persistance d'un ancien enchaînement. Des adjectifs comme long et grand s'écrivaient lonc et grant, conformément à leur prononciation, laquelle s'est maintenue dans la liaison (un grand homme) ; sang se disait [sãk] > qu'un sang impur abreuve...

     

    En Moyen Français, les consonnes finales sont disparues à la pause, du XIVème au XVIème siècle. Au XVIème, quasiment aucune consonne finale ne se prononce plus, sauf si elle est suivie par une voyelle, ou bien à la fin d'une phrase.

     

    Au XVIIème siècle, on réintroduit des consonnes finales, mais de manière assez anarchique ; il y aura un bon usage, différent de l'usage populaire, et avec des contradictions. Les infinitifs des verbes du 1er groupe ont conservé la prononciation [e], avec r muet, de même que les noms et adjectifs terminés par -er / -ier : rocher, cerisier. Dans les autres cas, le r a été restitué à des époques différentes. Au XVIIème siècle, Richelet disait tiroi pour tiroir ; un grammairien trouvait choquant de faire sonner le r final dans miroir, mouchoir ; il était distingué de prononcer mouri, couri, pour mourir, courir. On recommandait aussi de dire i faut pour il faut (Milleran, grammairien, fin XVIIème).

     

    Au XVIIIème, c'est devenu vulgaire, et un grammairien (Moulis, 1761) recommande qu'on se garde «de supprimer l'r, comme les bourgeois de Paris, et de dire dortoi, tiroi». Il y a eu même de fausses restitutions : à Paris, on disait au lieur de, pour au lieu de ; un grammairien commente : «cela sent un peu l'artisan et la boutique». Cette faute a disparu au XIXème. Pour le pronom personnel, la prononciation "pédante" il dit, ils sont, ils ont (avec l, et liaison) s'est généralisée depuis la Révolution sous l'influence de l'écriture.

     

    • Il s'est donc trouvé des hésitations comme les finales en -eur / -eux : boueux / éboueur ; monsieur [møsjø] ; les adjectifs en -eur comme menteur ont pris un féminin en -euse, par assimilation aux formes en -eux.
    • Le l final pour les noms : on a hésité sur la prononciation de baril, persil, péril (= péri au XIXème) ; cf terril, fusil.

     

    État actuel :

     

    Certaines consonnes finales sont toujours prononcées : un arc, une nef, un bac / le bac (abrév.)

     

    Des liaisons sont obligatoires pour marquer le pluriel : ils arrivent

     

    On lie un adjectif antéposé au nom qui le suit, mais rarement un nom à l'adjectif postposé : un grand homme, un petit enfant // un marchand astucieux, un savant amoureux. Idem : trop aimable. Locution figée : le cas échéant.

     

    De manière générale, la liaison se fait entre deux mots appartenant au même groupe phonologique (surtout : déterminant + nom, sujet + verbe, ou verbe + adverbe), mais pas entre les groupes : Cinq minutes avant sa mort, il vivait encore (= "tencore" / Ces questions ont perdu de leur intérêt (non : zont perdu). Si l'on fait une pause, la liaison disparaît : Vous avez mis deux " r " au lieu d'un (non : "deux zère").

     

    Il existe des locutions figées où la liaison se fait : pas à pas, de bas en haut, corps et âme (attention : à cor et à cri = chasser "avec le cor et avec les chiens" > "en insistant"), gros et gras, le pot-aux-roses... (Louis Jouvet dans Knock : un corps-z-étendu, liaison fautive, diction artificielle)

     

    Il existe même des liaisons fautives, mais admises, et écrites : vas-y, donnes-en, entre quatre-z-yeux (Queneau : Elle commanda-t-une camomille / On frappa-z-à la porte). Les fausses liaisons en t s'appellent des cuirs, en z des velours...

     

    Dans le discours, les liaisons sont le plus souvent facultatives ; on en trouve seulement 2 à 3%, par rapport à tout ce que l'on pourrait faire ; elles dépendent beaucoup du niveau de langue (cf neuf ans = [nœvã / nœfã]), du milieu social, de l'âge, de la région. On trouve aujourd'hui sur les médias des journalistes et (surtout) des hommes politiques qui vont marquer une pause, mais faire la liaison quand même : " Les électeurs ont... (= onte) entendu notre appel " ; et même " onte... répondu à... " (Jacques Chirac), de même qu'on prononce le coût " le coûte de l'opération ".

     

     

    http://bbouillon.free.fr/univ/hl/Fichiers/Cours/orthog.htm

     

     

     

     

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     Les Vikings, qui ont fait trembler les plus grandes nations européennes au Moyen Âge, sacrifiaient, de temps en temps au moins, des esclaves. © Provisuell, deviantart.com, cc by nc 3.0

     

    Les Vikings, qui ont fait trembler les plus grandes nations européennes au Moyen Âge, sacrifiaient, de temps en temps au moins, des esclaves. © Provisuell, deviantart.com, cc by nc 3.0

     

    Vikings : des esclaves décapités enterrés près de leur maître

    Des tombes regroupant 10 cadavres de Vikings avaient été retrouvées dans le nord de la Norvège dans les années 1980, parmi lesquels 4 étaient décapités. On les a longtemps soupçonnés d’être des esclaves sacrifiés. Une étude semble désormais l’attester.

     

     

    Durant la première moitié du Moyen Âge, entre l’an 800 et 1100, l’Europe a tremblé à cause d’une menace terrible venant du nord : les Vikings.

      

    Ces Scandinaves aventureux avaient la réputation d’être de féroces guerriers, forts et hargneux, violents et sans pitié, pillant les villages et ramenant avec eux des esclaves. Ces prisonniers leur étaient utiles en dehors des périodes de conflit, car ces Hommes du nord vivaient de l’agriculture.

      

    Certains étaient bien traités, d’autres beaucoup moins et devaient effectuer des tâches physiquement difficiles dans les champs. Quant aux femmes, elles étaient soumises à la volonté sexuelle de leur maître.

     

    Une vie souvent peu enviable, qui pouvait même être abrégée… En effet, entre 1980 et 1983, au nord-ouest de la Norvège, sur l’île Flakstad, dans l’archipel des Lofoten, 10 cadavres datés de l’époque des Vikings ont été exhumés, répartis dans 6 tombes. Trois d’entre elles ne comportaient qu’un corps, deux étaient doubles, et la dernière contenait trois squelettes. Quatre de ces cadavres avaient été décapités.

      

    À l’époque, les archéologues avaient émis l’hypothèse que ces corps regroupés et séparés de leur tête devaient être ceux d’esclaves, enterrés avec leur maître en guise d’offrande aux dieux de la mythologie nordique. Mais comment le prouver ?

     

    Elise Naumann, de l’université d’Oslo, accompagnée de trois collègues, viennent d’apporter des éléments qui accréditent cette supposition. Car bien des siècles après les faits, l’ADN et la radioactivité ont parlé.

     

    Des esclaves décapités pour aller au Valhalla

     

    Comme expliqué dans le Journal of Archaeological Science, les auteurs ont procédé à deux analyses. D’abord, de l’ADN mitochondrial (ADNmt), qui se transmet de la mère à ses enfants, a été récupéré sur les corps.

      

    Les résultats suggèrent que les individus regroupés dans les mêmes tombes n’étaient pas apparentés, ce qui laisse présager qu’ils n’étaient pas membres d’une même famille.

     

     

    Les Vikings traversaient les océans à l'aide de navires étroits, que l’on appelle communément drakkars. Ils pouvaient ainsi remonter les fleuves, perpétrer des pillages loin dans les terres, et ramener de leurs excursions des esclaves.
     

      

    Les Vikings traversaient les océans à l'aide de navires étroits, que l’on appelle communément drakkars. Ils pouvaient ainsi remonter les fleuves, perpétrer des pillages loin dans les terres, et ramener de leurs excursions des esclaves. © Henribergius, Flickr, cc by sa 2.0

    Mais surtout, l’étude des isotopes radioactifs (carbone 13 et azote 15) rentrant dans la composition des os donne un éclairage nouveau sur la situation. En effet, leurs ratios renseignent sur le régime alimentaire : les scientifiques arrivent à différencier les piscivores des carnivores.

      

    Il s’avère que les cadavres décapités portent les traces d’une alimentation riche en poissons, tandis que les autres corps, qui possédaient toute leur tête – façon de parler –, préféraient se nourrir de bétail ou de leurs dérivés.

     

    Les auteurs supposent donc que ces deux populations n’occupaient pas les mêmes rangs au sein de la société viking de l’époque. Ils apportent alors de nouveaux éléments confirmant l’hypothèse que ces corps étêtés appartenaient à des hommes ou des femmes réduits à l’état de servitude, et tués pour l’occasion, afin d’accompagner leur maître au Valhalla, le paradis des grands guerriers selon la mythologie scandinave.

      

    Des sacrifices humains subis ou choisis ?

    Bien que les archéologues pensent que les sacrifices humains étaient une pratique rare chez les Vikings, d’autres fouilles laissent entendre qu’ils pouvaient exister. Des corps pieds et poings liés, ou ayant subi les affres d’un rituel violent ont été retrouvés.

      

      

    Mais sacrifice subi ou voulu ?

    La question se pose encore. Car un voyageur arabe de l’époque, Ibn Fadlan, a raconté dans ses écrits avoir vu une femme choisir elle-même d’accompagner son défunt maître dans l’au-delà…

     

     

     http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/actu/d/

    paleontologie-vikings-esclaves-decapites-enterres-pres-leur-maitre-49965/

     

     

     

     

     

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    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après L'An Mille...

     

    1
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    L'Or sera dans le Sang
    Qui regardera les étoiles y comptera des deniers
    Qui entrera dans le Temple y rencontrera les marchands
    Les Souverains seront changeurs et usuriers
    Le Glaive défendra le Serpent

    Mais le feu couvera
    Chaque ville sera Sodome et Gomorrhe
    Et les enfants des enfants deviendront la nuée ardente
    Ils lèveront les vieux étendard

     

    2
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    L'Homme aura peuplé les Cieux et la Terre et les Mers de ses Créatures
    Il ordonnera
    Il voudra les pouvoirs de Dieu
    Il ne connaîtra aucune limite

    Mais chaque chose se retournera
    Il titubera comme un roi ivre
    Il galopera comme un chevalier aveugle
    Et à coup d'éperon il poussera sa monture dans la forêt
    Au bout du chemin sera l'abîme

     

    3
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Se dresseront en tous points de la Terre des Tours de Babel
    Ce sera Rome et ce sera Byzance
    Les champs se videront
    Il n'y aura de loi que de soi et de sa bande

    Mais les Barbares seront dans la ville
    Il n'y aura plus de pain pour tous
    Et les jeux ne suffiront plus
    Alors les gens sans avenir allumeront les grands incendies

     

    4
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    La faim serrera le ventre de tant d'hommes
    Et le froid bleuira tant de mains
    Que ceux-là voudront voir un autre monde
    Et des marchands d'illusions viendront qui proposeront le poison

    Mais il détruira les corps et pourrira les âmes
    Et ceux-là qui auront mêlé le poison à leur sang
    Seront comme bête sauvage prise au piège
    Et tueront et violeront et rançonneront et voleront
    Et la vie deviendra une apocalypse de chaque jour

     

    5
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Chacun cherchera à jouir tout ce qu'il peut
    L'Homme répudiera son épouse autant de fois qu'il se mariera
    Et la femme ira par les chemins perdus (creux) prenant celui qui lui plaira
    Enfantant sans donner le nom du Père

    Mais aucun Maître ne guidera l'Enfant
    Et chacun parmi les autres sera seul
    La tradition sera perdue
    La loi sera oubliée
    Comme si l'Annonce n'avait pas été faite et l'homme redeviendra sauvage

     

    6
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Le père prendra son plaisir avec sa fille
    L'homme avec l'homme la femme avec la femme
    Le vieux avec l'enfant impubère
    Et cela sera aux yeux de tous
    Mais le sang deviendra impur.

    Le mal se répandra de lit en lit
    Le corps accueillera toutes les putréfactions de la terre
    Les visages seront rongés les membres décharnés
    L'amour sera haute menace pour ceux qui ne se connaissent que par la chair

     

    7
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Celui qui parlera de Serment et de Loi ne sera pas entendu
    Celui qui prêchera la Foi du Christ perdra sa voix dans le désert
    Mais partout se répandra les eaux puissantes des religions infidèles

    De faux messies rassembleront les hommes aveuglés
    Et l'infidèle armé sera comme jamais il ne fut
    Il parlera de justice et de droit et sa foi sera brûlante et tranchante
    Il se vengera de la Croisade

     

    8
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Le bruit de la mort donnée roulera comme l'orage sur la terre
    Les barbares seront mêlés aux soldats des dernières légions
    Les Infidèles vivront dans le cœur des Villes Saintes
    Chacun sera tour à tour barbare, infidèle et sauvage
    Il n'y aura plus d'ordre ni de règle.

    La haine se répandra comme la flamme dans la forêt sèche
    Les barbares massacreront les soldats
    Les infidèles égorgeront les croyants
    La sauvagerie sera de chacun et de tous et les villes périront

     

    9
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Les hommes se jugeront entre eux selon leur sang et leur foi
    Nul n'écoutera le cœur souffrant des enfants
    On les dénichera comme des oisillons
    Et personne ne saura les protéger de la main raidie par le gantelet.

    La haine inondera les terres qui se croyaient pacifiées
    Et nul ne sera épargné ni les vieux ni les blessés
    Les maisons seront détruites ou volées
    Les uns prendront la place des autres
    Chacun fermera les yeux pour ne pas voir les femmes violées

     

    10
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Chacun saura ce qui est en tous les lieux de la terre
    On verra l'enfant dont les os percent la peau
    Et celui dont les yeux sont couverts de mouches
    Et celui qu'on pourchasse comme un rat.

    Mais l'homme qui verra détournera la tête
    Car il ne se souciera que de lui
    Celui-là donnera une poignée de grains comme aumône
    Alors qu'il dort sur des sacs pleins
    Et ce qu'il donnera d'une main il le reprendra de l'autre

     

    11
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    L'homme fera marchandise de tout
    Chaque chose aura son prix
    L'arbre, l'eau et l'animal
    Plus rien ne sera vraiment donné et tout sera vendu
    Mais l'homme alors ne sera plus que poids de chair

    On troquera son corps comme un quartier de viande
    On prendra son œil et son cœur
    Rien ne sera sacré, ni sa vie ni son âme
    On se disputera sa dépouille et son sang comme une charogne à dépecer

     

    12
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    L'homme aura changé le visage de la terre
    Il se voudra le Maître et le Souverain des forêts et des troupeaux
    Il aura creusé le sol et le ciel
    Et tracé son sillon dans les fleuves et les mers
    Mais la terre sera nue et stérile.

    L'Air deviendra brûlant et l'eau sera fétide
    La vie se fanera car l'homme épuisera la richesse du monde
    Et l'homme sera seul comme un loup
    Dans la haine de lui



    13
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    L'enfant sera lui aussi vendu
    Certains se serviront de lui comme d'une quintaine (*)
    Pour jouir de sa neuve peau
    D'autres le traiteront comme un animal servile
    On oubliera la faiblesse sacrée de l'enfant
    Et son mystère.

    Il sera comme un poulain qu'on dresse
    Comme un agneau qu'on saigne qu'on abat
    Et l'homme ne sera plus rien que barbarie

     

    14
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Le regard et l'esprit des hommes seront prisonniers
    Ils seront ivres et l'ignoreront
    Ils prendront les images et les reflets pour la vérité du monde
    On fera d'eux ce que l'on fait d'un mouton.

    Alors les carnassiers viendront
    Les rapaces les mettront en troupeau pour mieux les guider vers l'abîme et les dresser les uns contre les autres
    On les écorchera pour prendre leur laine et leur peau
    Et l'homme s'il survit sera dépouillé de son âme

     

    15
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Régnerons des Souverains sans croyance
    Ils ordonneront aux foules humaines innocentes et passives
    Ils cacheront leurs visages et garderont leurs noms secret
    Et leurs châteaux forts seront perdus dans les forêts
    Mais ils décideront du sort de tout et de tous.

    Personne ne participera aux assemblées de leur ordre
    Chacun sera vrai serf et se croira homme libre et chevalier
    Seuls se dresseront ceux des villes sauvages et des fois hérétiques
    Mais ils seront d'abord vaincus et brûlés vifs

     

    16
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Les hommes seront si nombreux sur les terres
    Qu'ils ressembleront à une fourmilière dans laquelle on enfonce le bâton
    Ils grouilleront et la mort les écrasera du talon
    Comme des insectes affolés
    De grands mouvements les pousseront d'une contrée à l'autre.

    Les peaux brunes se mêleront aux peaux blanches
    La Foi du Christ à celle de l'Infidèle
    Certains prêcheront la paix jurée
    Mais partout ce sera la guerre des tribus ennemies

     

    17
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Les hommes voudront franchir toutes les enceintes
    La mère aura les cheveux gris d'une vieille
    Le chemin de la nature sera abandonné
    Et les familles seront comme des grains séparés que rien ne peut unir.

    Ce sera donc un autre monde
    Chacun errera sans lien comme un cheval emballé
    Allant en tout sens sans guide
    Malheur au chevalier qui chevauchera cette monture
    Il sera sans étrier et chutera dans le fossé

     

    18
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Les hommes ne s'en remettront plus à la loi de Dieu
    Mais voudront guider leur vie comme une monture
    Ils voudront choisir leurs enfants dans le ventre de leurs femmes
    Et tueront ceux qu'ils n'aimeront pas
    Mais que sera l'homme qui se prendra ainsi pour Dieu ?

    Les Puissants se saisiront des meilleures terres et des plus belles femmes
    Les pauvres et les faibles seront du bétail
    Chaque masure deviendra donjon
    La peur sera en chaque cœur comme un poison

     

    19
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Un ordre noir et secret aura surgi
    Sa loi sera de haine et son arme le poison
    Il voudra toujours plus d'or et étendra son règne sur toute la terre
    Et ses servants seront liés entre eux par un baiser de sang
    Les hommes justes et les faibles subiront sa règle.

    Les Puissants se mettront à son service
    La seule loi sera celle qu'il dictera dans l'ombre
    Il vendra le poison jusque dans les églises
    Et le monde marchera avec ce scorpion sous son talon

     

    20
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Bien des hommes resteront assis les bras croisés
    Ou bien iront sans savoir où les yeux vides
    Car ils n'auront plus de forge où battre le métal
    Et plus de champ à cultiver.

    Ils seront comme une graine qui ne peut prendre racine
    Errants et démunis humiliés et désespérés
    Les plus jeunes et les plus vieux souvent sans lieux
    Ils n'auront que la guerre pour salut
    Et ils se combattront d'abord eux-mêmes et ils haïront leur vie



    21
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Les maladies de l'eau du ciel et de la Terre
    Frapperont l'homme et le menaceront
    Il voudra faire renaître ce qu'il a détruit et protéger ce qui demeure
    Il aura peur des jours qui viennent
    Mais il sera bien tard.

    Le désert rongera la terre et l'eau sera de plus en plus profonde
    Elle ruissellera certains jours en emportant tout comme un déluge
    Et elle manquera le lendemain à la terre
    Et l'air rongera le corps des plus faibles



    22
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    La terre tremblera en plusieurs lieux et les villes s'effondreront
    Tout ce que l'on aura construit sans écouter les sages sera menacé et détruit
    La boue submergera les villages et le sol s'ouvrira sous les Palais
    L'homme s'obstinera car l'orgueil est sa folie
    Il n'entendra pas l'avertissement répété de la terre.

    Mais l'incendie détruira les nouvelles Rome
    Et dans les décombres accumulés
    Les pauvres et les barbares pilleront malgré les Légions les richesses abandonnées

     

    23
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Le soleil brûlera la terre
    L'Air ne sera plus le voile qui protège du feu
    Il ne sera qu'un rideau troué
    Et la lumière brûlante rongera les peaux et les yeux.

    La mer s'élèvera comme une eau qui bout
    Les villes et les rivages seront ensevelies
    Et des continents entiers disparaîtront
    Les hommes se réfugieront sur les hauteurs
    Et ils reconstruiront oubliant déjà ce qui est survenu

     

    24
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Les hommes sauront faire vivre des mirages
    Les sens seront trompés et ils croiront toucher ce qui n'est pas
    Ils suivront des chemins que seuls les yeux verront
    Et le rêve pourra ainsi devenir vivant.

    Mais l'homme ne saura plus séparer ce qui est de ce qui n'est pas
    Il se perdra dans de faux labyrinthes
    Ceux qui sauront faire naître des mirage
    Se joueront de l'homme naïf en le trompant
    Et beaucoup d'hommes deviendront des chiens rampants

     

    25
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Les animaux que Noé avait embarqués sur son Arche
    Ne seront plus entre les mains de l'Homme
    Que bêtes transformées selon sa volonté
    Et qui se souciera de leur souffrance vivante?
    L'homme aura fait de chaque espèce ce qu'il aura voulu
    Et il en aura détruit d'innombrables.

    Que sera devenu l'homme qui aura changés les lois de la vie ?
    Qui aura fait de l'animal vivant une motte de glaise ?
    Sera-t-il l'égal de Dieu ou l'enfant du Diable ?

     

    26
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Il faudra avoir peur pour l'enfant de l'homme
    Le poison et le désespoir le guetteront
    On ne l'aura désiré que pour soi et non pour lui ou pour le monde
    Il sera traqué pour le plaisir et parfois on vendra son corps
    Mais même celui qui sera protégé par les siens
    Sera menacé d'avoir l'esprit mort.

    Il vivra dans le jeu et le mirage
    Qui le guidera puisqu'il n'y aura plus maître
    Personne ne lui aura enseigné à espérer et à agir

     

    27
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    L'homme se croira Dieu alors qu'il ne sera rien de plus qu'à sa naissance
    Il frappera toujours vaincu par la colère et la jalousie
    Mais son bras sera armé de la puissance dont il se sera emparé
    Et Prométhée aveuglé il pourra tout détruire autour de lui.

    Il restera un nain de l'âme et il aura la force d'un géant
    Il avancera d'un pas immense mais il ignorera quel chemin prendre
    Sa tête sera lourde de savoir
    Mais il ne saura pas pourquoi il vit et il meurt
    Il sera comme toujours le fou qui gesticule ou l'enfant qui geint

     

    28
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Des contrées entières seront la proie de la guerre
    Au-delà du limès (*) romain et même sur l'ancien territoire de l'Empire
    Les hommes des mêmes cités s'égorgeront
    Ici sera la guerre entre tribus et là entre croyants.

    Les Juifs et les enfants d'Allah n'en finiront pas de s'opposer
    Et la terre du Christ sera leur champ de bataille
    Mais les infidèles voudront partout défendre la pureté de leur foi
    Et il n'y aura en face d'eux que doute et puissance
    Alors la mort s'avancera partout comme l'étendard des temps nouveaux

     

    29
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Des hommes en multitude seront exclus de la vie humaine
    Ils n'auront ni droits ni toit ni pain
    Ils seront nus et n'auront que leurs corps à vendre
    On les rejettera loin des tours de Babel de l'opulence
    Ils grouilleront comme un remords et une menace
    Ils occuperont des contrées entières et prolifèreront.

    Ils écouteront les prédications de la vengeance
    Et ils se lanceront à l'assaut des tours orgueilleuses
    Le temps sera revenu des invasions barbares

     

    30
    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
    L'homme sera entré dans le labyrinthe obscur
    Il aura peur et il fermera les yeux car il ne saura plus voir
    Il se défiera de tout et il craindra à chaque pas
    Mais il sera poussé en avant car aucune halte ne sera permise
    La voix de Cassandre sera pourtant haute et forte
    Il ne l'entendra pas.

    Car il voudra toujours plus posséder et sa tête sera perdue dans les mirages
    Ceux qui seront ses Maîtres le tromperont
    Et il n'y aura que des mauvais bergers


     

    Lorsque ce sera le plein de l'An Mille qui vient après l'An Mille

     

    31
    Lorsque ce sera le plein de l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Les hommes auront enfin ouvert les yeux
    Ils ne seront plus enfermés dans leurs têtes et dans leurs cités
    Ils se verront et s'entendront d'un point à l'autre de la terre
    Ils sauront que ce qui frappe l'un blesse l'autre
    Les hommes formeront comme un grand corps unique
    Dont chacun d'eux sera une part infime.

    Et ils constitueront ensemble le cœur
    Et il y aura enfin une langue qui sera parlée par tous
    Et il naîtra ainsi enfin le grand humain

     

    32
    Lorsque ce sera le plein de l'An Mille qui vient après l'An Mille
    L'homme aura conquis le ciel
    Il créera des étoiles dans la grande mer bleu sombre
    Et il naviguera sur cette nef brillante
    Nouvel Ulysse compagnon du Soleil pour l'Odyssée Céleste

     

    33
    Lorsque ce sera le plein de l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Les hommes pourront s'enfoncer sous les eaux
    Leur corps sera nouveau et ils seront poissons
    Et certains voleront haut plus haut que les oiseaux
    Comme si la pierre ne tombait pas
    Ils communiqueront entre eux
    Car leur esprit sera si grand ouvert qu'il recueillera tous les messages
    Et les rêves seront partagés
    Et ils vivront aussi longtemps que le plus vieux des hommes
    Celui dont parle les Livres Saints

     

    34
    Lorsque ce sera le plein de l'An Mille qui vient après l'An Mille
    L'homme saura quel est l'esprit de toute chose
    La pierre ou l'eau le corps de l'animal ou le regard de l'autre
    Il aura percé les secrets que les Dieux anciens possédaient
    Et il poussera porte après porte dans le labyrinthe de la vie nouvelle
    Il créera avec la puissance et le jaillissement d'une source
    Il enseignera le savoir à la multitude des hommes
    Et les enfants connaîtront la terre et le ciel plus qu'aucun avant eux
    Et le corps de l'homme sera agrandi et habile
    Et son esprit aura enveloppé toutes choses et les aura possédées

     

    35
    Lorsque ce sera le plein de l'An Mille qui vient après l'An Mille
    L'homme ne sera plus le seul souverain car la femme viendra saisir le sceptre
    Elle sera la grande maîtresse des temps futurs
    Et ce qu'elle pensera elle l'imposera aux hommes
    Elle sera la mère de cet An Mille qui vient après l'An Mille
    Elle répandra la douceur tiède de la mère après les jours du Diable
    Elles sera la beauté après la laideur des temps barbares
    L'An Mille qui vient après l'An Mille se changera en temps léger
    On aimera et on partagera
    On rêvera et on enfantera les rêves

     

    36
    Lorsque ce sera le plein de l'An Mille qui vient après l'An Mille
    L'homme connaîtra une seconde naissance
    L'Esprit saisira la foule des hommes
    Qui communieront dans la fraternité
    Alors s'annoncera la fin des temps barbares
    Ce sera le temps d'une nouvelle vigueur de la Foi
    Après les jours noirs du commencement de l'An Mille qui vient après l'An Mille
    S'ouvriront des jours heureux
    L'homme retrouvera le chemin des hommes
    Et la terre sera ordonnée

     

    37
    Lorsque ce sera le plein de l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Des voies iront d'un bout à l'autre de la terre et du ciel à l'autre bout
    Les forêts seront à nouveau denses
    Et les déserts auront été irrigués
    Les eaux seront redevenues pures
    La terre sera comme un jardin
    L'Homme veillera sur tout ce qui vit
    Il purifiera ce qu'il a souillé
    Il sentira toute la terre comme sa demeure
    Et il sera sage pensant aux lendemains

     

    38
    Lorsque ce sera le plein de l'An Mille qui vient après l'An Mille
    Chacun sera comme un pas réglé
    On saura tout du monde et de son corps
    On soignera la maladie avant qu'elle n'apparaisse
    Chacun sera guérisseur de soi et des autres
    On aura compris qu'il faut aider pour maintenir
    Et l'homme après des temps de fermeture et d'avarice
    Ouvrira son cœur et sa bourse aux plus démunis
    Il se sentira chevalier de l'ordre humain
    Et ainsi ce sera un temps nouveau qui commencera

     

    39
    Lorsque ce sera le plein de l'An Mille qui vient après l'An Mille
    L'homme aura appris à donner et à partager
    Les jours amers de solitude seront enfouis
    Il croira à nouveau à l'esprit
    Et les barbares auront acquis droit de cité
    Mais cela viendra après les guerres et les incendies
    Cela surgira des décombres noircies des tours de Babel
    Et il aura fallu la poigne ferrée
    Pour que s'ordonne le désordre
    Et que l'homme retrouve le bon chemin

     

    40
    Lorsque ce sera le plein de l'An Mille qui vient après l'An Mille
    L'homme saura que tous les vivants sont porteurs de lumière
    Et qu'ils sont créatures à respecter
    Il aura construit les nouvelles cités
    Dans le ciel sur la terre et sur la mer
    Il aura la mémoire de ce qui fut
    Et il saura lire ce qui sera
    Il n'aura plus peur de sa propre mort
    Car il aura dans sa vie vécu plusieurs vies
    Et la Lumière il le saura ne sera jamais éteinte.

     

     

    Source:

    www.secretebase.com

     

    plus d'articles sur mon autre blog:

    http://lavraierealite.eklablog.com

     

     

     

     

     

     

     

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    L'alphabet, ce sont les signes en usage dans une langue, rangés selon un ordre toujours identique.
    (Chronique de l'humanité)

     

    L'alphabet est liste de toutes les lettres servant à transcrire les sons d'une langue et énumérée selon un ordre conventionnel.
    (Larousse)

     

    Le mot alphabet vient des lettres alpha et bêta, premières lettres de l'alphabet grec.
    Système d'un trentaine de signes graphiques permettant par leurs différentes combinaisons de transcrire les sons d'une langue (Bibliothèque Nationale de France)

     

    Afficher l'image d'origine 

    Ecriture sumérienne 

    Liste de noms propres.

     

    Tracée sur du calcaire, cette tablette pictographique sumérienne date de la fin du IVe millénaire. By Villamota

    Au IVe millénaire avant notre ère se développe dans le sud de l’Irak actuel, une culture différente.

    L’accroissement de la production agricole et le développement d’échanges commerciaux permettent aux Sumériens de créer une économie.


    Pour la première fois, une organisation sociale hiérarchisée apparaît.

     

     

    Ce passage d’une société agricole à une société urbaine oblige les Sumériens à créer un système d’écriture.

     

    En effet, l’invention et la pratique de l’écriture présupposent une emprise de l’homme sur son environnement matériel.

     


    Le niveau culturel et social nécessaire à une telle invention n’est atteint qu’à partir du IVe millénaire avant notre ère, dans les communautés agricoles du Proche-Orient, de l’Égypte et de l’Indus.


    L’écriture devient vite indispensable dans des civilisations qui adoptent des modes d’organisations sophistiquées.

    Hyeroglyphe

     

    Ecriture cuneiforme

    Texte d'astronomie rédigé en écriture cunéiforme découverte en Mésopotamie. By Villamota

     

    Des tablettes comportant une écriture cunéiforme mésopotamienne ont été mises au jour. 

    Ces tablettes, faites en argile fraîche et incisées au moyen d'un roseau taillé en pointe, étaient d'abord séchées au soleil, puis cuites au four.

    Elles mesuraient de deux à trente centimètres de large.

     

     

    Jetons d'argile

    Du calcul à l’écriture

     

    L’écriture des Sumériens s’est probablement développée à partir d’un système de calcul beaucoup plus ancien.

     

    On a retrouvé des petits jetons d’argile datant de 8 000 ans avant notre ère qui montrent des symboles :

    animaux, plantes, jarres.
     

     

    Ils semblent avoir été utilisés pour tenir des comptes d’exploitations agricoles.

    Texte sumerien

    DECOUVERT à BAGDAD

     

    Texte sumerien

    Du pictogramme à l’écriture cunéiforme

    La naissance et l’invention de l’écriture

    ont bouleversé la société et nous ont permis

    de conserver la mémoire du passé.


    Qu’est-ce que la civilisation ?

    Aucune définition n’a obtenu de consensus

    au sein de la communauté scientifique.

     

    Mais, il ne fait aucun doute que la naissance de l’écriture représente un progrès fondamental dans le développement de la civilisation.
     

    MESOPOTAMIE  ( IRAK )

    Officiellement, l’écriture est née à Sumer, en Mésopotamie,

    au IVe millénaire avant notre ère.

     

     

    Un Abécédaire qui est un livre illustré pour l'apprentissage de l'alphabet.

     

    Une Police, ou une Fonte, est la liste de tous les signes et lettres composant un assortiment de caractères.

     

    Un idéogramme est un signe qui symbolise une idée, comme dans l'écriture chinoise.

     

    Un pictogramme est un signe qui représente un être ou une chose, comme dans les hiéroglyphes.

      

    Ecriture cuneiforme

    Tablette gravée de caractères cunéiformes. (Assyrie. 865-860 avant notre ère).

    By Andrew Scott

     

    L'écriture cursive et son évolution

     

    L'écriture cursive

    Vers le début de l'Ancien Empire (autour de 2755 av. J.-C.), les Égyptiens avaient toutefois développé une écriture plus cursive qui remplaça les hiéroglyphes dans la très grande majorité des documents écrits à l'encre sur papyrus.

      

    Ce type d'écriture est qualifié de hiératique (du grec hieratikos, «sacerdotal »). Les Grecs l'avaient nommé ainsi parce que vers le VIIe siècle av. J.-C., il servait surtout à la transcription de textes religieux.

      

    Pour tous les autres types de texte, on utilisait une écriture encore plus cursive et entrelacée qu'on appelait le démotique (du grec demotikos, « populaire »).  

     

    L'écriture capitale latine
     
     
     
     
    A la fin du VIIIe siècle avant JC., les Romains adoptent le système d'écriture grecque: Capitalis monumentalis , qui influencera toutes les autres écritures latines postérieures. L'alphabet ne comporte alors que 23 lettres et sert surtout pour les inscriptions épigraphiques.
      
    Entre le IIe et IIIe siècle apr J.-C., se développe la minuscule cursive que les romains utilisaient pour tous leurs écrits. Les outils, style ou plume pointue, étaient utilisés sur des supports comme le papyrus, la cire, le bois ou l'argile. La cursive est à l'origine de l'écriture onciale.
     
     
     
    L'écriture mérovingienne
     
     
     
     
     
    L'écriture mérovingienne ou précarolingienneest utilisée en France aux VIIe et VIIIe siècles. Les scribes créent une nouvelle écriture claire et lisible fortement influencée par la minuscule cursive:
    la caroline minuscule qui prend une forme particulière selon les régions d'Europe de l'Ouest.

         

    L'écriture gothique

       

         

    Entre le XIIe et le XIIIe siècle se diffuse l'écriture gothique ou lettre noire qui est une déformation de la minuscule caroline.
      
    On écrivait alors avec une plume à pointe coupée
     

         

    L'écriture humaniste

       

         

    Parallèlement à l'écriture gothique le XVe siècle voit le développement d'un style d'écriture dit humaniste utilisée pour des textes classiques.

    Sa version ronde et cursive sert de modèle aux premiers imprimeurs italiens.

    A la même époque, dans tout l'Occident, le parchemin est supplanté par le papier fabriqué alors avec des chiffons et autres matériaux de récupération.

    Le papier, inventé par les Chinois au IIe siècle avait été introduit par les arabes en Europe vers le XIIe siècle.

    La fabuleuse histoire de l'écriture - Premiers systèmes

    En haut, écriture mérovingienne, en bas écriture caroline qui se distingue par sa lisibilité.

     

    ECRITURE: méthode de communication avec autrui par le moyen de signes visuels arbitraires formant un système.

     

    L'écriture peut être réalisée à partir de systèmes limités ou complets, un système complet permettant d'exprimer sans ambiguïté tout concept susceptible d'être formulé par le langage.

     

    Les premiers systèmes d’écriture

    Les premiers systèmes d’écriture étaient de nature pictographique idéographique.

     

    Parmi eux, il y a le cunéiforme des anciens Babyloniens et Assyriens, les hiéroglyphes égyptiens, les idéogrammes chinois, également utilisés en japonais, et l’écriture hiéroglyphique des Mayas.

      

    Ce qui transforme un système de ce type en alphabet ou en syllabaire, c’est l’emploi d’un pictogramme ou d’un idéogramme pour représenter un son, plutôt qu’un objet ou une idée.  

     

    L'écriture cunéiforme
     
     
     
     
      
     
    Tablette cunéiforme, Terre crue, fin du IVe millénaire,
    Mésopotamie du Sud, Epoque d'Uruk III.
     
     
    La plus ancienne écriture, l'écriture cunéiforme (signes en forme de coin), probablement inventée en Mésopotamie par les Sumériens, fut utilisée au Proche-Orient jusqu'au Ier millénaire av. J.-C.
     
    Ce mode d'écriture utilisait des traits en forme de clou, inscrits principalement sur des tablettes d'argile, mais aussi sur des pierres, des métaux, de la cire ou d'autres matériaux.
      
    Comportant à l’origine environ 1 400 symboles, elle est d’abord utilisée pour dresser des inventaires de biens et enregistrer des transactions sur des tablettes d’argile
     
    Elle évoluera pendant plusieurs siècles puis disparaîtra avec l’apparition du papyrus.

       

    Les hiéroglyphes

       

       

    Les hiéroglyphes sont des caractères utilisés dans n'importe lequel des systèmes d'écriture comportant des caractères pictographiques, c'est-à-dire qui représentent des objets reconnaissables.

       

    Les inscriptions hiéroglyphiques égyptiennes sont composées de deux types de signes de base : les idéogrammes (images représentant le sens du mot) et les phonogrammes
      
    (images représentant le ou les sons d'un mot). 
     
    Les Égyptiens utilisèrent les hiéroglyphes depuis l'époque du développement du système, vers 3200 av. J.-C., jusqu'à l'époque de l'Empire romain.
     
    La dernière inscription hiéroglyphique date de 394 apr. J.-C. La forme et le nombre des signes restèrent à peu près constants jusqu'à la période gréco-romaine (après 332 av. J.-C.), pendant laquelle le nombre de signes, en particulier celui des phonogrammes, augmenta beaucoup.

       

    Les idéogrammes chinois

       

         

    Comme d'autres écritures anciennes, le chinois écrit provient d'une symbolisation picturale. Il n'a évolué vers une représentation mot à mot de la langue que lorsque ses utilisateurs comprirent que certains termes trop abstraits pouvaient être indiqués par leur son, plutôt que par leur sens.

     

    Toutefois, à l'inverse des autres systèmes d'écriture, qui ont tous évolué vers une représentation alphabétique — c'est-à-dire essentiellement phonétique — des mots, le chinois fonctionne encore autant de manière pictographique que phonétique.

     

    En outre, la représentation des sons n'a pas suivi l'évolution de la langue parlée, et reflète toujours la prononciation d'il y a trois mille ans.

     

    La langue chinoise écrite attribue un symbole ou un caractère distinctif unique pour chaque mot de vocabulaire. La connaissance de deux mille ou trois mille caractères est nécessaire à sa lecture.

     

    Les écrits les plus anciens que l'on connaisse sont des oracles gravés sur des carapaces de tortue et des omoplates de bœuf, dus à des devins de cour de la dynastie des Shang, à partir du XIVe siècle av. J.-C.

     

    On trouve également en chinois des pictogrammes à valeur phonétique, c'est-à-dire l'emprunt du pictogramme d'un mot concret pour indiquer un mot abstrait ayant une prononciation identique ou très proche.

     

    Qin Shi Huangdi, premier souverain d'un empire chinois unifié, supprima de nombreuses transcriptions régionales pour imposer une écriture simplifiée et standardisée, appelée le « Petit Sceau ».
     
    Sous la dynastie Han (206 av. J.-C.-220 apr. J.-C.), le système se ramifia en divers styles : lishu, écriture des fonctionnaires, xingshu, écriture cursive, caoshu, écriture de brouillon, et kaishu, écriture régulière.
     
     
    Le chinois imprimé se conforme à l'écriture régulière. Les styles cursif et régulier ont introduit de nombreux caractères abrégés, employés aussi bien dans la calligraphie artistique que dans la correspondance commerciale ou privée, mais furent longtemps bannis des documents officiels. Devenue la norme en République populaire de Chine, l'impression des caractères abrégés reste proscrite à Taïwan.

         

    L’écriture hiéroglyphique des Mayas

         

       

    Les mayas écrivaient sur du papier fabriqué à partir de fibres végétales et utilisaient des pigments naturels pour l'encre ; ils gravaient également sur des stèles en pierre. Des codes de lois et des calendriers nous sont ainsi parvenus. L'écriture maya utilise à la fois des idéogrammes et des phonogrammes.

       

    Les peuples mayas créèrent un système d'écriture hiéroglyphique pour consigner leur mythologie, leur histoire et leurs rites sous forme d'inscriptions sculptées et peintes sur des stèles, des linteaux et des escaliers, ou peintes dans des livres formés de feuilles de papier en fibres végétales recouvertes d'une pellicule de chaux.
     
    Quatre de ces manuscrits nous sont parvenus :
     
    le codex Dresdensis, conservé à Dresde, le Peresianus, à Paris, le Tro et le Cortesianus, à Madrid. Ces livres, utilisés comme calendriers divinatoires, traitaient de thèmes comme l'agriculture, le temps, la maladie, la chasse et l'astronomie.

     

     

    SOURCES

    D.R.

     

    http://pedroiy.free.fr/alphabets/index.php?pg=http://pedroiy.

    free.fr/alphabets/phenicien.htm 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    L'HISTOIRE FABULEUSE de l'ECRITURE ARABE

     
     
     
     
     
    Les origines nabatéennes de l’écriture arabe
     
     
    LE DEVELOPPEMENT DE L’ECRITURE est chez les Arabes tardif du fait de leur état nomade qui favorisait surtout une culture orale. D’ailleurs, à la naissance de l’Islam, au début du VIIe siècle, le Coran fut d’abord diffusé par la tradition orale.
     
     
     
    Inscription nabatéenne de Aslah de Pétra, Ier siècle avant .J-C
     
     
    L’arabe appartient au groupe des écritures sémitiques consonnantiques ainsi appelées parce que de fait, seules les consonnes sont représentées.
      
    La plupart des spécialistes s’accordent aujourd’hui à penser, que l’écriture arabe dérive de l’écriture nabatéenne elle même d’origine araméenne. Les Nabatéens, installés sur les terres bibliques du royaume d’Edom en Arabie du Nord (actuelle Jordanie) vers le IVe siècle avant Jésus-Christ et dont la capitale était Pétra, parlait une langue araméenne et écrivait en araméen.
     
     
     
    Inscription nabatéenne de la tombe du poète Imru’ al-Qays à Namarah (328)
     
     
    Progressivement s’est développé une écriture cursive formelle spécifiquement nabatéenne qui se distinguait de l’araméen par la présence de ligatures.
      
    Ce développement s’est doublé d’une évolution dans la langue parlée par les Nabatéens avec l’introduction progressive de termes et de constructions grammaticales arabes.
      
    C’est ainsi que vers le 2e siècle après Jésus-Christ, les Nabatéens parlaient majoritairement arabe comme l’atteste l’origine arabe de leurs noms et ne conservaient l’araméen, dans une version arabisée, que comme langue officielle.
     
     
     
    Agrandissement inscription précédente
     
     
    L’écriture arabe est donc née aux alentours du VIe siècle de l’écriture cursive nabatéenne. Elle s’est progressivement répandue à l’époque de Mahomet à La Mecque puis à Médine. S’est ainsi développée la première écriture spécifiquement arabe, le Jazm, dont la raideur, l’angulosité et la proportion égale de ses lettres rappelle la graphie coufique.
      
    L’écriture Jazm devint bientôt celle de tous les Arabes et « assuma le statut de l’écriture sacrée que Dieu avait spécialement choisie pour transmettre à l’humanité son message divin. » (Safadi).
     
     
     
     
    Ecriture cursive ancienne tirée d’une inscription datée de 677
     
     

    Les premiers développements calligraphiques

     
    L FAUT SOULIGNER le rôle central que le Coran a joué dans la formation de l’écriture arabe. Le besoin de consigner le Coran par écrit obligea précisément les Arabes à réformer leur écriture et à l’embellir, pour la rendre digne de la révélation divine. Omar, ami du Prophète et futur calife, pressa le premier calife Abu Bakr de mettre le Coran par écrit; ce travail fut réalisé par le secrétaire du Prophète Zayd ibn Thabit.
      
    Cette rédaction, codifiée sous le troisième calife Othman, fut copiée en cinq exemplaires qui furent expédiés dans les principales contrées de l’empire. Les copies ultérieures du Coran sont dérivées de ces premiers exemplaires, réalisés à l’époque en Jazm.
      
    À cette époque apparurent des variantes médinoises et mecquoises du Jazm, le Mail (écriture couchée), le Mashq (écriture allongée) et le Naskh (inscriptionnel); seules les deux dernières perdurèrent
     
     
    Le successeur de Othman, le cousin de Mahomet et son beau-fils, Ali Ibn Ani Talib est considéré comme le premier maître de la calligraphie en développant un style particulier de coufique.
     
     
     
     
    Écriture Mashq d’un Coran
     
    Les Écritures Coufiques
     
     
    L’écriture coufique est née à Kufah, dans la deuxième décennie de l’ère islamique. Grandement inspirée de l’écriture de la ville voisine de Hirah, al-Khatt al-Kufi (« écriture coufique » en arabe) est caractérisée par une graphie originale fondée sur son angulosité et ses formes carrées prononcées, faites de courts traits verticaux et de lignes horizontales prolongées. Contrastant avec ces verticales basses, les lignes horizontales sont allongées.
     
     
    Parallèlement, l’écriture Mashq développa des caractéristiques individuelles et devint légèrement plus cursive, avec un profil vertical bas et des traits horizontaux allongés.
     
     
     
     
    Inscription coufique omeyyade aux lettres triangulaires, dédicace d’un bassin construit pour le Calife Hisham (724-743)
     
     
    L’écriture coufique atteignit sa perfection dans la seconde moitié du VIIIe siècle et acquit de facto une prééminence qui dura plus de trois siècles: elle devint l’unique écriture employée pour la copie du Coran.
      
    L’austérité des origines, fut alors dépassée avec le développement de l’écriture coufique ornementale. Son élégance simple en fit une écriture très prisée pour des usages épigraphiques. Son développement se poursuivit jusqu’au XIIe siècle, date à laquelle l’écriture devint essentiellement décorative.
     
     
     
     
    Coufique fleuri
     
     
    Le Coufique oriental est une variante développée par les Perses à la fin du Xe siècle qui se distingue du Coufique traditionnel par ses longs déliés qui restent verticaux, avec des barbelures au sommet, et ses traits courts inclinés ou penchés vers la gauche, donnant ainsi un mouvement dynamique vers l’avant.
      
    La plus fameuse de ces écritures est l’écriture Qarmate dans laquelle les caractères du Coufique oriental sont intégrés à un fond richement enluminé, fait de motifs floraux et d’arabesques.
     
     
     
     
     
    Ecriture qarmate
     
     
    Réformes et codification de l’écriture arabe
     
     
    OUR REPONDRE au besoin impérieux d’apprendre l’arabe aux nouvelles contrées conquises par les Musulmans, il s’avéra rapidement impérieux de conduire certaines réformes afin d’établir de manière définitive la pronociation correcte du Coran.
     
     
     
    La réforme de l’écriture arabe
     
     
    Abou al-Aswad al-Douali (?-688) fut le fondateur de la grammaire arabe et inventa le système de signes diacritiques qui consiste à placer de grands points colorés pour indiquer les éléments du discours arabe non représenté par des lettres.
     
     
    Ce travail fut complété par le vice-roi omeyyade al-Hajjaj Ibn Yousouf al-Thaqafi, qui pour régler le problème de la différenciation des consonnes qui partageaient une forme identique, demanda à Nasr Ibn Asim et Yahya Ibn Yamour d’imaginer un système fondé sur l’usage de petits points noirs placés au-dessus et au-dessous du contour de la lettre par groupes de deux ou trois.
     
     
    Le développement des écritures cursives
     
     
     
    L’écriture arabe, depuis ses origines, s’est divisée en deux très larges catégories - le Moqawwar wa-Modawwar (incurvée et arrondie) et le Mabsot wa-Mostaqim (allongée et droite).
      
    Le Mashq et le Coufique appartiennent à la deuxième catégorie.
     
     
    La catégorie incurvée et arrondie remonte à la première décennie de l’ère musulmane et certainement, plus anciennement encore, à la période pré-islamique. Longtemps, elle n’a servi que pour des usages profanes.
     
    Sous les Omeyyades, les écritures Tomar, Jalili, Nisf et Tholoth furent ébauchées. Mais c’est le Jalil et le Tomar qui furent les écritures officielles des califes omeyyades. Les écritures Nisf et Tholoth dérivent directement du Jalil, écriture monumentale.
      
    Le degré de cursivité de ces dernières a la particularité d’augmenter à mesure que la taille des lettres diminue.
     
     
     
     
    Bismillah en Tholoth
     
     
    Ce fut le génie d’Abou Ali Ibn Moqlah (846-940), vizir des trois califes abassides al-Moqtadir (908-932), al-Qahir (932-934), al-Radi (934-940), et sa connaissance de la science géométrique qui introduisirent l’étape la plus importante dans le développement de la calligraphie arabe.
      
    Ibn Moqlah se fixa comme tâche de dessiner une écriture cursive qui soit à la fois belle et parfaitement proportionnée.
     
     
    Il instaura un système global de règles calligraphiques de base, fondé sur le point en losange comme unité de mesure. Il redessina le contour géométrique des lettres et corrigea leur forme et leur taille au moyen du point, de l’Alef et du cercle.
      
    Il s’agit de faire un Alef qui est « calligraphié et mesuré avec la pensée », puis de dessiner un cercle dont le Alef est le diamètre. Chaque lettre a pour base ce cercle.
     
     
     
     
     
    Alef et cercle étalon Alef tracé d’après l’échelle des sept points en losange
     
     
    Ce faisant, Ibn Moqlah a doté l’art calligraphique arabe de règles scientifiques précises, d’après laquelle chaque lettre, pourvue d’une discipline rigoureuse, est rattachée aux trois unités standards que sont le point, le Alef et le cercle.
      
    Cette méthode d’écriture, baptisée al-Khatt al-Mansob, fut perfectionnée par ses élèves dont le plus célèbre est Ibn al-Bawbab (?-1022).
      
    Pour comprendre l’importance d’Ibn Moqlah dans l’histoire de l’écriture arabe, il est possible de citer Abdullah Ibn al-Zariji, qui au Xe siècle remarquait: « Ibn Moqlah est un prophète dans l’art de la calligraphie. Son cadeau est comparable à l’inspiration des abeilles lorsqu’elles construisent les alvéoles. »
     
     
    Progressivement, les écritures cursives, surtout le Tholoth, commencèrent à pouvoir rivaliser pour la copie du Coran avec les écritures coufiques.
     
     
     
     
    Lettre ‘Ayn dans le système de proportion
     
     
    Les six écritures principales de la tradition classique
     
    PARTIR DU NASKHI, le calligraphe Ibn Moqlah identifia six styles d’écriture :
     
     
     
    LeTholoth
     
     
    Le Tholoth, apparu au VIIe siècle, est une écriture statique et monumentale, essentiellement utilisée à des fins décoratives dans les manuscrits et les inscriptions.
      
    Elle a également été utilisée pour la copie des Corans, surtout pour les têtes de chapitre et les colophons. On la considère comme la plus importante des écritures ornementales.
     
     
     
     
    Ecriture Tholoth
     
     
    LeNaskhi
     
     
    Le Naskhi, dont les origines remontent au VIIIe siècle, est apparue dans sa forme systématisée au IXe siècle. Considérée comme peu élégante, elle était surtout utilisée pour la correspondance ordinaire.
      
    Avec l’arrivée du papier, qui remplaça le parchemin, et grâce à Ibn al-bawbab qui en fit une écriture élégante, ce style gagna ses lettres de noblesse et servit d’écriture principale de Corans.
      
    À ce jour d’ailleurs, il y a plus de Corans copiés en Naskhi que dans toutes les autres écritures arabes réunies.
      
    Elle est presque toujours formée de courts traits horizontaux et de verticales d’égale hauteur au-dessus et au-dessous de la ligne médiane. Les courbes sont pleines et profondes, les jambages droits et verticaux, les mots bien espacés en général.
     
     
     
     
     
    Ecriture Naskhi
     
     
    LeMohaqqaq
     
     
     
    Le Mohaqqaq était originellement une écriture dont les lettres étaient moins angulaires que le Coufique, avec des ligatures bien espacées; l’ensemble était « produit avec méticulosité » comme son nom l’indique.
      
    Avec la découverte du papier autour de 750, l’écriture acquit une certaine rondeur qui la rendit plus facile à tracer et devint l’écriture favorite des scribes. Modifiée par Ibn Moqlah, elle conserva ses déliés allongés sans presque de pleins ni d’enjolivures accusées sous les lignes.
      
      
    Cela en fit l’écriture favorite des Corans de grand format.
     
     
    LeRayhani
     
     
     
    Le Rayhani, né au IXe siècle a des liens de parenté certains avec le Naskhi et le Tholoth.
      
    Elle est caractérisée par la finesse de ses lettres, finesse accentuée parce que le traits et les fioritures des lettres se terminent en pointes aiguës, et que les signes diacritiques sont très fins et toujours appliqués à l’aide d’une plume différente, dotée d’une entaille beaucoup plus petite.
      
      
    Elle est également considérée comme la sœur du Mohaqqaq car, entre autre, le centre des boucles des lettres n’est jamais rempli. Néanmoins, à la différence du Mohaqqaq, il utilise pleinement les fioritures sublinéaires, comme le Tholoth.
      
      
    Le Rayhani fut surtout prisé pour les grands Corans par les Perses.
     
     
    LeTawaqi
     
     
    Le Tawaqi (signature) est issu de l’écriture Riyasi, que les califes abbassides utilisèrent pour signer leur nom et leur titre. Plus arrondie que le Tholoth, l’écriture Tawaqi est assez proche de l’écriture Riqa, mais s’en distingue par des lignes plus épaisses, des courbes plus arrondies, ce qui lui donne une apparence beaucoup plus lourde.
      
    Elle est également plus grande et plus élégante que le Riqa ce qui en fera une écriture utilisée pour les occasions importantes.
     
     
    LeRiqa
     
     
     
    L’écriture Riqa (petite feuille) provient à la fois du Naskhi et du Tholoth. La forme géométrique de ses lettres et particulièrement les fioritures des finales, ressemble beaucoup à celles du Tholoth, mais elle est bien plus petite et dotée de courbes plus arrondies et ses Alefs ne sont jamais écrits avec des barbelures.
      
    Le centre des boucles des lettres est invariablement rempli, les lignes horizontales sont très courtes et les ligatures structurées avec densité, les finales étant souvent attachées aux initiales. Son emploi fut réservé au courrier personnel et pour les livres profanes de moyen format.
      
    C’est aujourd’hui l’écriture manuscrite la plus employée dans le monde arabe.
     
     
     
    Ecriture Riqa
     
     
    LeTomar
     
     
     
    Il est possible d’ajouter à ces six écritures principales, l’écriture Tomar qui aurait été conçue sous le premier calife omeyyade Moawiya (661-680).
      
    Ce dernier en fit une écriture royale et est à ce titre une des plus ancienne écritures arabes. Bien qu’elle ait gardé des caractères grands et lourds, elle perdit vers le Xe siècle, son aspect statique et angulaire.
     
     
     
     
     
     
    Ecriture Tomar « Allah est mon espérance »
     
     
    Les écritures maghrébines et les développements tardifs
     
     
    Les écritures maghrébines
     
     
    Au Maghreb, l’Occident islamique, des formes spécifiques d’art furent développés; la calligraphie n’échappa pas à cette tendance.
      
      
    C’est ainsi, que le Coufique occidental se développa vers 670 à Kairouan.
      
    Ce Coufique est sensiblement plus arrondis que son homologue oriental et surtout fait preuve d’une plus grande cursivité grâce à ses courbes bien déterminées et ses demi-cercles presque parfaits.
     
     
    De ce Coufique, nacquit le Maghribi, une écriture cursive qui surpasse en délicatesse les autres cursives orientales par la finesse de ses lignes, la liberté coulante de ses courbes ouvertes, la clarté et la rondeur de ses boucles et par-dessus tout, par les fioritures accusées sous les lignes qui lui confèrent une qualité unique d’intégration.
      
      
    Un autre aspect du Maghribi est que ses déliés se terminent invariablement par une légère courbe vers la gauche, en une fin assez émoussée, tandis que ses pleins ont une ligne effilée dont les courbes, tournées aussi vers la gauche, peuvent se prolonger jusqu’à l’aire du mot situé au-dessus.
     
     
     
     
     
    Sourate IV, « Les femmes » en Maghribi épais, Maroc, XIe siècle
     
     
    On distingue quatre styles de Maghribi que sont le Qayrawani, l’Andalousi, le Fasi et le Soudani:
     
    le Qayrawani dénote une légère ressemblance avec le Naskhi et a de très courts déliés. Une variante monumentale est utilisée dans les Corans.
     

     

    l’Andalousi est plus compact et plus délicat que les autres styles. Originaire de Cordoue, il fusionna avec le Fasi lorsque les Arabes durent quitter le sol espagnol.
     

     

    le Fasi (de Fez au Maroc) est de plus grande dimension que l’Andalousi et est moins décoré que ce dernier.
     

     

    l’écriture Soudani a d’abord été créée à Tombouctou vers 1210 avant de se développer en Afrique sub-saharienne. Écriture favorite des peuples musulmans de cette région, ses lignes sont plus épaisses et ses lettres plus denses que le Maghribi issu du Fasi et de l’Andalousi.
     
     
     
    Ecriture Andalousi
     
     
    Les développements calligraphiques tardifs


    L’effondrement de l’Islam arabe face aux invasions mongoles, la conversion des princes mongols à l’Islam, ont freiné le développement artistique mais ne l’ont pas stoppé.

      

    Certains princes mongols comme Timour et son fils ont été de grands mécènes.

      

    Tandis que plus à l’ouest, en Egypte, les Mamelouks se faisaient les champions de la continuité calligraphique.

     
     
    En Perse, au XVIe siècle, l’écriture Taliq fut créée à partir d’une écriture ancienne cursive sans prétention. Dérivée du Riqa et du Tawqi, cette écriture sera très prisée des Persans, des Indiens et des Turcs.
     
     
     
     
    Ecriture Taliq
     
     
    sources
    D.R.
     
     
     
     
     
     
     
     
     
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    Des écritures originales

     



     

    Enluminure arménienne d’un manuscrit du XIIIe siècle

    LA LANGUE ARMENIENNE appartient à la famille linguistique indo-européenne et forme avec le géorgien, et d’autres dialectes parlés dans le Caucase, un groupe spécifique.


    Les alphabets arménien et géorgien sont voisins et vraisemblablement apparentés. La légende leur a donné un père commun: Saint Mesrob.

     

    La légende de Mesrob

    LES ECRITURES TROUVENT BIEN SOUVENT leurs racines dans la religion.

      

    Celles des peuples arméniens et géorgiens confirment cette règle. Selon une tradition solidement établie qui nous a été transmise par l’historien arménien du Ve siècle, Moïse de Korène, l’invention des alphabets arméniens et géorgien est ainsi attribuée à saint Mesrob


    Ce dernier, secrétaire à la cour des rois arméniens Varazdatès et Arsakès, avait quitté ce poste prestigieux pour se consacrer à la vie religieuse.

      

    A l’époque vers la fin du IVe siècle, la cour arménienne utilisait l’écriture perse appelée pehlevi.

      

    Les Arméniens, convertis au christianisme depuis un siècle, se résignaient toutefois difficilement à tenir leur écriture des fervents de Zoroastre.


    Mesrob, qui avait apprit l’alphabet grec d’un rhéteur d’Edesse dénommé Platon et du moine Ruphanos, élabora un alphabet arménien original, à la suite d’une révélation divine si l’on en croit la légende.

      

    A l’aide de cet alphabet, il transcrivit sa traduction arménienne du Nouveau Testament. En 406, du vivant de Mesrob, un édit du roi d’Arménie imposait son emploi dans tout le royaume.

      


    Ce n’est que par la suite que le saint homme se serait rendu dans le royaume voisin de Géorgie pour donner à ce pays, en accord avec son roi de l’époque, Artchal, une écriture nationale. Mesrob disparut en 441.

      



    Couverture en cuir d'un manuscrit du XIIIe siècle

     

    L'alphabet Arménien

    L’ALPHABET ARMENIEN ne compte pas moins de trente neuf caractères et, à la différence des écritures sémitiques utilisées dans les états voisins de l’est et du sud du Caucase, possède une notation intégrale des voyelles.

      

    Comme ces lettres ne font jamais double emploi, l’alphabet arménien constitue un instrument d’une belle précision phonétique. Elle reprend au grec 22 sons auquel elle attribue ses propres signes et ajoute 14 signes destinés à noter des sons étrangers au grec. L’écriture arménienne, comme la grecque à laquelle elle est partiellement apparentée, use à la fois de majuscules et de minuscules.

     

     

    La question des origines

    Son origine est toujours discutée, la légende de Mesrob comme toutes les légendes de nature politique étant sujette à caution. Un fait prèche toutefois en faveur de cette thèse: l’alphabet arménien de par sa précision et sa cohérence semble bien avoir été élaboré en une seule fois, et n’est pas le fruit d’une longue évolution, comme l’alphabet latin ou grec.

    Par ailleurs, les spécialistes se sont longuement entredéchirés pour savoir s’il fallait chercher le modèle de l’écriture arménienne du côté de l’écriture grecque ou de son homologue perse.

      

    Le débat de son origine, semble actuellement pencher en faveur de l’écriture occidentale. En effet, le principe de la notation intégrale des voyelles est une conception fondamentalement étrangère au peheveli.

      

    Ensuite, plusieurs de ses lettres ont manifestement été empruntées au grec. Enfin, l’alphabet arménien s’écrit de gauche à droite et non de droite à gauche comme le peheveli.


    Pourtant, en faveur de la thèse perse, il est toutefois possible d’avancer l’argument selon lequel les formes des signes de l’alphabet arménien sont passablement inspirées de celles des caractères persans alors en usage en Arménie.

      

    Pour trancher entre les deux théories, l’historien de l’écriture James Février, propose de replacer la question de l’alphabet arménien dans son contexte politique: destiné à transcrire en arménien les textes bibliques et la littérature chrétienne, il parait peu probable que l’on ait imité une écriture trop liée à une religion rivale.

     

    Graphisme de l’écriture

    Initialement, l’alphabet était formé d’une seule série de lettres de type oncial (erkathagir), qui sont par la suite devenues les majuscules de l’alphabet moderne. Ces dernières, également appelées lettres de fer sont aujourd’hui complétées par une série de minuscules (bolorgir ou lettres rondes).

      

    V

    ers la fin du moyen âge apparut une écriture cursive (notrgir), en usage en typographie et qui fit le même usage que notre italique. Cette écriture, aujourd’hui dépassée, est remplacée par un autre caractère d’aspect droit (aramian du nom de son créateur).


    Le bolorgir, quant à lui, a évolué pour devenir plus aisé à lire, mais a conservé son aspect penché.

      



    Alphabet arménien

     

    L'Alphabet Géorgien

    ON L’A VU LA LEGENDE attribue également à Mesrob la création de l’écriture géorgienne. C’est vrai que certaines lettres offrent des similitudes frappantes et que d’autre part le nombre des caractères est à peu près le même (entre 36 et 40) de même que les valeurs phonétiques qui leurs sont attribuées.
    Une autre tradition géorgienne attribue toutefois l’invention de cette écriture par le roi Parnavas au IIIe siècle.

     

    Présentation

    L’alphabet géorgien est appelé anban du nom des deux premières lettres. Il en existe deux variétés, assez proches l’une de l’autre pour que leur parenté, non plus que leur rapport avec l’écriture arménienne, ne fasse aucun doute, mais assez différentes pour qu’il soit impossible a priori de dire qu’elles dérivent l’une de l’autre. Ce sont le khutzuri et le mkhedruli.
    Le khutzuri ou caractère ecclesiastique se rencontre dans les documents les plus anciens, en particulier dans les textes religieux.

     

    Il compte 38 lettres, plus le f, qui comme en arménien, ne sert qu’à la transcription des mots d’origine étrangère. Il n’est guère plus utilisé aujourd’hui, sauf pour des usages religieux.

      


    Le mkhedruli (en fait mkhedruli kheli ce qui veut dire «main du soldat»), contraste par son aspect cursif, ses formes arrondies, avec l’aspect anguleux, le dessin carré des caractères khutzuri. Il compte au total quarante lettres, dont sept ne servent plus aujourd’hui.

      

    A la différence des alphabet khutzuri et arméniens, il ne possède pas de majuscules. Il existe également une forme cursive de cet alphabet, très riche en ligature, employée pour l’écriture manuscrite. Les alphabet géorgiens ont conservé plus fidèlement que l’alphabet arménien l’ordre primitif des lettres. L’antériorité du mkhedruli sur le khutzuri n’est pas avérée.

     

    Origine grecque contre perse

    Comme pour l’alphabet arménien, les spécialistes se chamaillent pour savoir si les alphabets géorgiens sont issus de l’écriture grecque ou perse. Pour le khutuzuri, Février estime que son inventeur s’est inspiré des deux écritures.

      

    La forme des lettres, leur ordre, voire leur nom font pencher vers la thèse perse, mais la présence des trois lettres grecques déjà mentionnées dans l’alphabet arménien ainsi que celle des cinq voyelles du grec font pencher vers la thèse héllénistique.

      



    Alphabet géorgien

     

      

    AU-DELA DES POLEMIQUES DE SPECIALISTES, un fait demeure: malgré le faible nombre de personnes qui les utilisent, et malgré 50 ans de russification forcée à l’époque soviétique, les alphabets arméniens et géorgiens survivent, parfois même au delà de leur Caucase originel, diasporas obligent.

    Ces écritures font partie intégrantes du patrimoine culturel de ces peuples caucasiens qui n’y renonceraient pour rien au monde.

      



     

      

    Tomar Grigorieann havitenakan Rome: D. Basa, 1584

     

     sources

    D.R.

     

     

     

     

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    La fabuleuse histoire.... L'alphabet Phénicien -

     

    L'alphabet, ce sont les signes en usage dans une langue, rangés selon un ordre toujours identique.
    (Chronique de l'humanité)

     

    L'alphabet est liste de toutes les lettres servant à transcrire les sons d'une langue et énumérée selon un ordre conventionnel.
    (Larousse)

     

    Le mot alphabet vient des lettres alpha et bêta, premières lettres de l'alphabet grec.
    Système d'un trentaine de signes graphiques permettant par leurs différentes combinaisons de transcrire les sons d'une langue (Bibliothèque Nationale de France)

     

    Un Abécédaire qui est un livre illustré pour l'apprentissage de l'alphabet.

     

    Une Police, ou une Fonte, est la liste de tous les signes et lettres composant un assortiment de caractères.

     

    Un idéogramme est un signe qui symbolise une idée, comme dans l'écriture chinoise.

     

    Un pictogramme est un signe qui représente un être ou une chose, comme dans les hiéroglyphes.

     

     

     

    Polémique

    LA QUESTION de l’attribution de l’invention de l’alphabet aux Phéniciens est un point d’histoire qui a toujours été discuté.

     

    Tous les Anciens ne partageaient pas l’avis de Pline ou d’Hérodote, certains, comme Diodore de Sicile, rappelant l’opinion des Crétois sur la question, «eux [les Crétois] disent que les Phéniciens n’inventèrent pas, à l’origine, les lettres, mais qu’ils changèrent la forme des signes».

     

    Il semble toutefois évident de dire que les Phéniciens jouèrent un rôle décisif dans l’histoire de l’alphabet, même si leur rôle effectif reste controversé.

     

    L’objet de ce bref essai est de mettre en lumière l’apport décisif attribué à cette peuplade sémitique de la côte méditerranéenne, à ce qui reste une des principales inventions de l’humanité: l’alphabet.
    Le peuple phénicien a l’insigne honneur d’avoir inventé les lettres de l’alphabet. Pline l’Ancien

      

     C'est le premier système d'écriture alphabétique apparu au 12e siècle avant JC. C'est à dire que chaque mot et décomposé en sons. Il n'est composé que de consonnes. Les langues sémitiques ont cette particularité de ne comporter que peu de voyelles.

    L'alphabet phénicien a donné sa base à l'alphabet grec qui apportera les voyelles.Il sera également à la base de l'alphabet araméen qui donnera naissance à l'hébreu et à l'arabe.

    Voir aussi,
    Nabatéen voir l'article "Les phéniciens inventent l'alphabet" à Ugarit


    Ces Phéniciens arrivés [en Grèce] avec Cadmos [...] introduisirent [...] l’alphabet que les Grecs, à ce que je crois, ne possédaient pas auparavant. Hérodote

      


     
     

    Inscription mortuaire de Tabnit, roi de Sidon (Vème siècle av. J-C.).

     

     

     

     

    Qui étaient les Phéniciens ?

    LA PHENICIE n’existe pas à proprement parler. On entend généralement par ce terme une région côtière s’étendant de Akko (Acre, Israël), au sud, jusqu’au delà d’Ugarit (Ras Shamra, Syrie), au nord.

     

    Les Phéniciens, dont le nom grec (phénix) signifierait le «peuple des palmiers», sont des Sémites apparentés aux Cananéens. Peuple venu vraisemblablement d’Arabie via la Mésopotamie, il s’est installé sur la côte méditerranéenne dès le IIIe millénaire.

     

    Carrefour de civilisations

    Ils sont soumis très tôt à de multiples influences: celle de l’Égypte, sensible à Byblos dès l’Ancien Empire et très forte au milieu du IIe millénaire, celle des Sémites de Mésopotamie (Araméens, Babyloniens), celle des États asiatiques du Nord (Hourrites, Mitanniens, Hittites) et enfin celle des peuples de la mer Égée (Crétois, Mycéniens).

     

    Pendant le IIe millénaire, Ugarit a été la seule grande cité indépendante phénicienne tandis que ses consœurs faisaient l’objet de la convoitise des Égyptiens et des Hittites, la mer étant dominée par les peuples grecs.

     

    Ses rois ont entretenu une abondante correspondance diplomatique, notamment avec l’Égyptien Aménophis IV (Akhenaton), le Babylonien Soupilouliouma et le Hittite Hattousil III.

     

     

     

    L’apogée

     

    Lorsque les grands empires orientaux commencèrent à tomber en décadence, menacés par les invasions des Peuples de la mer (les Philistins, qui donneront leur nom aux Palestiniens), les cités indépendantes phéniciennes prospérèrent et ce malgré la destruction d’Ugarit vers 1200 avant notre ère.

     

    L’apogée est comprise entre le Xe et le VIIIe siècle; la Phénicie comprenait alors trois groupes de villes, celui d’Arwad-Simrya (Syrie) au nord, celui de Byblos (Jbeil, Liban) - Bérytos (Beyrouth) Sidon (Saïda, Liban) au centre et celui de Tyr (Sour, Liban) au sud.

     

    Sous l’autorité de dynasties locales et en l’absence de péril extérieur, les métropoles se combattaient entre elles; c’est l’époque de la splendeur de Tyr et de Sidon, qui entretenaient des relations étroites avec leurs voisins.

     

     

    La société phénicienne

    Avant d’être des navigateurs et des commerçants, les Phéniciens furent des paysans soigneux et d’habiles artisans.

     

    Leur science de l’agriculture se transmit jusqu’aux Romains qui traduisirent leurs traités.

     

    L’exploitation des forêts fut la ressource principale et l’exportation de bois de cèdre, dura fort longtemps. Les artisans brodaient des étoffes magnifiques et étaient réputés pour la qualité de leur teinture pourpre.

     

    Commerçant avec les royaumes araméens de Syrie (Hama, Damas), les Phéniciens se tournèrent très tôt vers la mer. Avec une belle audace, ils firent le tour de la Méditerranée et fondèrent de nombreuses colonies dont la plus célèbre fut Carthage (814 av. J.-C.).

     

     

    La fin de la civilisation phénicienne

    Les Assyriens détruisirent ce fragile équilibre et asservirent les cités phéniciennes qui payaient tribu dès le VIIe siècle. En 678, Sidon est détruite et Tyr plusieurs fois assiégée.

     

    La Phénicie est ensuite disputée entre les Babyloniens de Nabuchodonosor et les Égyptiens, avant de devenir une satrapie de l’empire perse.

     

    Finalement, en 332, Alexandre le Grand s’emparait de Tyr, et depuis cette date, l’histoire phénicienne se confondait avec celle du monde hellénistique.

     


     

    Maison Phénicienne

     

     

    SOURCES  D.R.

     

     

     

     

     

     

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    différents alphabets

     

    L’ancêtre des alphabets occidentaux
    La révolution alphabétique

    La véritable révolution que représente la création d’un alphabet en Canaan et en Phénicie, tient à ce que désormais les signes renvoient à des sons émis par la voix humaine dans un langage donné.

      

    Il ne s’agit plus de désignations conventionnelles, mais un travail phonétique progressif, scientifiquement établi, qui représente un effort d’abstraction remarquable.

      

    L’action de marcher, n’était ainsi plus exprimée par l’image ou la valeur symbolique de la marche, mais par l’écriture des lettres, qui une fois lues, donnaient le mot «marcher».

     

     

    Comme précisé, l’alphabet phénicien ne comporte que des consonnes.

      

    C’est aux Grecs que l’on doit l’introduction dans l’alphabet des voyelles, lettres qui existaient pourtant dans la langue phénicienne.

      

    Mais dans la langue phénicienne, comme dans toutes les langues sémitiques, cette absence n’était pas rédhibitoire dans la mesure où les syllabes ne connaissaient pas de diphtongues.

      

    Surtout, les racines des mots avaient pour caractéristique de ne se composer que de consonnes. Ainsi la racine trilitère spr était utilisée pour décliner le concept d’écrire ou de conter.

     

     

    Selon la vocalisation, on savait si on devait lire écrivain, écrire, écrit, etc. Ainsi et plus généralement, tout Sémite qui entend prononcer un mot le décompose, par une gymnastique mentale instantanée, en une racine consonnantique et en une flexion vocalique.

      

    Considérée du point de vue sémitique, l’écriture phénicienne n’apparait donc pas si imparfaite.

     

     

    Avec son consonnatisme intégral, elle dégageait admirablement le squelette consonnantique du mot, les traits et points de séparation aidant encore à isoler chaque racine.
    Le déchiffrement des écritures phéniciennes

     

    Le déchiffrement d’une écriture alphabétique est toujours délicate. Alors qu’il est relativement aisé de découvrir le sens d’une écriture idéographique, il n’en est rien pour l’écriture alphabétique dans la mesure où on ignore la langue qu’il recouvre.
    C’est à l’abbé Barthélémy, français de son état, que l’on doit le premier déchiffrement correct d’une inscription phénicienne; il s’agissait d’une petite inscription bilingue grecque et phénicienne provenant de Malte, dont le moulage, offert à Louis XVI qui le plaça à la Bibliothèque Mazarine, est actuellement conservée au musée du Louvre.

     

     

     

     

    Le déchiffrement de l’alphabet ugaritique a été un travail collectif qui remonte à la fin des années 1920.

      

    Tout commence avec la découverte au nord de Lattaquié en Syrie des ruines de la cité phéncienne d’Ugarit sur le site de Ras Shamra. Les découvertes qui vont y furent faites bouleversèrent profondément l’histoire de la civilisation phénicienne et plus encore l’histoire de l’écriture.

      


    La mission archéologique Schæffer et Chenet (1929) mit à jour une importante nécropole, découvrant de nombreuses tablettes couvertes de caractères cunéiformes d’un type jusqu’alors inconnu. Le nombre réduit de signe semblait laisser penser que cette écriture était de type alphabétique.

     

     

    En 1930, le savant allemand Hans Bauer réussit à établire la valeur phonétique d’une quinzaine de lettres.

      

    La même année, quelques mois plus tard, le français E.Dhorme complétait l’étude de Bauer, soulignait le caractère sémitique de la langue ougaritique et en 1931 publiait une première traduction des tablettes découvertes à Ras Shamra.

      

    Parallèlement, l’autre français Virolleaud complétait le travail de Dhorme. Ainsi, de lettre en lettre, on a fini par identifier les trente lettres de l’alphabet primitif d’Ugarit.
    Les premiers travaux sur l’écriture pseudo-hiéroglyphique de Byblos sont quant à eux, l’œuvre de Maurice Dunand, rédigés en 1945.

      



    Alphabetphenicien

     

     

     

     

    SOURCES D.R.

     

     

     

     

     

     

     

     

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