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    L'auteur de ce fabuleux article :

    Gilles Mauger

     

     

    1ère partie


    1 - Les mots d'origine scandinave

    Savez-vous qu’un très grand nombre de mots du vocabulaire normand sont d’origine scandinave ?

    En effet, les Vikings, en peuplant la Neustrie (nom porté par la Normandie avant les Vikings) et en fondant le duché de Normandie en 911, ont apporté avec eux, en plus de leurs navires, leur langue et son vocabulaire. Une partie de ce vocabulaire est ensuite restée dans notre langue normande et est parvenue jusqu’à nous en traversant les siècles.

    Ainsi une kanne à lait, mot que tout le monde connaît à la campagne vient de « kanna », qui en vieux scandinave signifie « récipient ».
    De même le mot bru (la belle fille) vient de « brydh » qui veut dire « la fiancée ».

    Cette imprégnation du parler normand par le vocabulaire et la grammaire scandinave (viking) s’est faite dans de nombreux domaines.
     
     
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    Par exemple :

    La description du paysage : ainsi, le mot « bec » (le Bec- Hellouin) tire son origine du mot
    « bekkur » qui en Viking signifie « ruisseau », ou bien le mot « mare » qui vient du scandinave ancien « marr » signifiant « étendue d’eau ». Et Dieu sait si les mares sont nombreuses en Normandie.

    Les noms de plusieurs centaines de nos villes et de nos villages sont issus du scandinave ancien.
     
    Par exemple, Routot (le domaine de Rolf) ; Elbeuf (la chaumière des puits) ; Ecaquelon (le bois des voleurs) ;
     
    Catelon (le bois du bétail ou du chaudron). De même, un certain nombre de noms de famille ont réussi à traverser les siècles et à parvenir jusqu’à nous.
     
    Souvenez vous du plus grand coureur cycliste français et normand, Jacques Anquetil. Son nom est un patronyme d’origine scandinave « Askettil » qui signifie le « chaudron des dieux », nom qui était très à la mode à l’époque des Vikings.

    La vie paysanne. Ainsi, mettre une vache au tierre, tierrer, détierrer provient du mot « tjödr » en vieux scandinave qui signifie « corde à chevaux ».
     
     
    Guerrière de fille de Viking
     

    La mer et la pêche.
    Savez-vous que crabe, homard viennent du Viking « krabi », « hummar »… ?

    La marine et la construction navale.
     
    Rien d’étonnant à ce que les Vikings, grands navigateurs qui sont allés en Islande, au Groënland et jusqu’en Amérique, aient fortement influencé notre vocabulaire. Par exemple, les mots bateau, étrave, quille, mât, hauban… sont issus du scandinave ancien.

    Le droit et la justice. Ainsi, le mot meurtre non seulement est d’origine Viking, mais correspond à un degré dans la hiérarchie des crimes du droit scandinave.

    La botanique aussi mais à un degré moindre.
     
    Par exemple, les dogues, mauvaises herbes bien connues des Normands.
     
    Et bien le mot vient de « doga » qui signifie « mauvaises herbes » en norrois (langue scandinave ancienne).
     
     
    Viking sunstone


    Tout ce vocabulaire d’origine scandinave qui a envahi pratiquement tous les domaines de l’activité humaine du Moyen Âge montre bien que les Vikings, qui étaient de grands guerriers et des conquérants étaient aussi et peut-être avant tout des marins, des pêcheurs, des paysans et des commerçants apportant avec eux technologies et vocabulaire correspondant.

    Mais ce n’est pas tout.
     
    Saviez-vous que notre langue normande a d’autres originalités, qui méritent notre attention et que la langue normande a joué un grand rôle dans :
     

     
     
    La formation de la langue française :
    Nord, Sud, Est, Ouest sont des mots d’origine normande, issus du scandinave.

     
     
    La formation de la langue anglaise
     
    Des centaines de mots du vocabulaire anglais sont d’origine normande, apportés par les Normands de Guillaume le Conquérant lors de la conquête de l’Angleterre en 1066.
     
    Qui penserait que le mot anglais « pocket » (qui veut dire poche)
    est issu du normand « pouquette » ? Et tant d’autres.
     
     




    2 - La description du paysage par les Vikings

    Au cours de leur progression et de leur installation en Normandie, les Vikings vont avoir besoin de s’orienter, se repérer et donc de donner des noms au paysage et aux repères qu’ils utilisent pour se diriger.
     
    La pénétration des Vikings en Normandie va donc s’accompagner d’une pénétration de termes norrois (langue des Vikings) décrivant le paysage dans le parler local.
     
    Tout d’abord, il leur est nécessaire de s’orienter par rapport à des repères fixes et aux étoiles.
     
    Et donc « Nordi, Sudri, Estri, Vestri », mots vikings désignant les 4 grandes directions vont devenir normands sous la forme Nord, Sud, Est, Ouest.
     
    Les Vikings arrivant par la mer, il leur est indispensable pour leur orientation et leur sécurité de donner des noms aux îles, courants, rochers… qu’ils vont rencontrer.
     
    C’est donc en premier lieu le paysage maritime qui est décrit. Ainsi le terme normand havre ou hable qui désigne un port, un refuge vient de « Häfn » ou « Höfn » qui en norrois signifie « port ». Par exemple, le Havre de Grâce, le Havre de Goury, le Hable de Dieppe.
     

    Un raz en normand est un courant rapide. Il dérive de « Ras » en norrois qui veut dire « courant, chenal ». Exemple le Raz Blanchard.

    Sound, un détroit , vient de « Sund » (même sens). Exemple le Sound de Chausey.
    Le nez : un cap, un promontoire vient de « Nes » : « un cap ».
     
     
     
    Exemple le nez de Jobourg.

    Les grunnes qui sont des hauts fonds par chez nous, a pour origine « Grunnr » en norrois : « fonds marins, hauts fonds ».
     
     

    Les mielles : dunes de sable.
     
    Le mot est issu de « Melr » : « dune ».
    Crique vient de « Kriki » (même sens).
    Cliff : falaise en vieux normand, vient de « Kliff » (même sens).
    Quet, un rocher en mer vient de « Sker ».
    Ecore, une berge escarpée vient de « Skorr » : « crevasse ».
    Homme, Hommet, Houlme, Hou désignent en normand un îlot. Ces mots dérivent de « Holmr » : « un îlot » en norrois.
    Houl, un creux dans les rochers vient de « Hol » : « creux ».
    Estran en normand : partie de la grève ou de la plage comprise entre marée haute et marée basse vient de « Strand » : « grève, plage ».
    Dranguet, rocher pointu isolé en mer vient de « Drangr ».
    Ber, un rocher vient de « Berg » : « rocher ». Etc…

    Passons maintenant à la description du reste du paysage.
    Une hague qui est une prairie ouverte en normand a pour origine norroise « Hagi » : « enclos, pâturage » ou « Haka » : « promontoire ».
    Nos nombreuses mares dérivent du norrois « Marr » qui d’abord désigne « la mer » puis ensuite « une étendue d’eau ».
    Dalle, une vallée en vieux normand vient de « Dallr », « une vallée » en norrois.
    Dick : levée de terre, talus, fossé vient de « Deki » (même sens). Ce mot est peut-être à l’origine du mot français digue.
    Banque est aussi une levée de terre , dont l’origine est « Bank » (même sens).
    Une londe est un bois, une forêt. Le mot vient de « Lundur » : « petit bois ».
    Un bec en normand est un ruisseau. Ce mot dérive de « Bekkr » : « un ruisseau » en norrois.
    Flet ou fliet, un ruisselet vient de « Fljot » : « ruisselet ».
    Hogue, une hauteur, un tertre vient de « Haugr » qui a le même sens.
    Une houlette : un trou de lapin vient de « Hol » : « creux ».
    Un thuit est un essart, une portion de forêt récemment défrichée. Le mot vient de « Thveit » (même sens).
    La gare : la berge d’une rivière vient du norrois « Värr ».
    Eiki le chêne, boki le bouleau, Eski le frêne, lind le tilleul… Etc…

    Nous allons arrêter là notre énumération qui n’est pas complète mais qui devient fastidieuse pour le lecteur pour aborder deux points intéressants.

     
     
     
    Le premier de ces points est le suivant.
     
     
    Un certain nombre de mots norrois décrivant le paysage et qui ont pénétré très tôt le vocabulaire normand ont peu à peu disparu dans le normand plus récent, plus moderne. Ainsi, par exemple, nous n’utilisons plus les mots dalle, londe, thuit, cliff… Nous n’utilisons plus bec, le ruisseau mais le mot fliet, ruisselet, s’est maintenu.
     
    Dick a disparu, mais banque s’est conservé (surtout dans le Cotentin). Cette disparition est mystérieuse et ces mots ne subsistent plus que dans les noms de nos villes et villages.

    La deuxième remarque, et qui est très importante, est qu’un certain nombre de mots normands d’origine Viking sont passés en Français.
     
    Comme si le normand avait servi de passerelle, de cheval de Troie pour introduire ces mots dans la langue française. Nous reviendrons à plusieurs reprises sur cette originalité de notre « prêchi » et nous verrons l’importance du parler normand et des Normands dans la formation de la langue française.
     
    Ces mots ne sont pas des moindres, par exemple : le Nord, le Sud, l’Est, l’Ouest, un havre, une crique, l’estran, un raz, un sound, un nez, une hague (mot que l’on retrouve dans Hector Malot, auteur normand de la fin du XIXème siècle). Ils font partie du vocabulaire de base d’une langue et ils étaient très utiles avant le G.P.S.!



    3 - Les noms des villes et des villages 1/2

    Saviez-vous qu’entre 400 et 500 villages et villes de Normandie portent un nom d’origine Viking ? Ce chiffre est quand même relativement important car lors de la colonisation de la Normandie par les Vikings, nombre de villages actuels n’existaient pas encore. Ainsi, le Vièvre n’était qu’une immense forêt et Saint-Grégoire, Saint-Georges, Saint-Pierre, Saint-Martin, Saint-Firmin, Saint-Benoît… n’existaient pas.

    Il y a deux sortes de noms de villages (toponymes) d’origine nordique : les noms entièrement Viking, par exemple, Écaquelon et les noms se terminant en « ville » et dont la première partie est un nom Viking, en général un nom d’homme, par exemple Appeville. Dans la première série de toponymes, nous allons faire la connaissance de quelques clés qui permettent de les reconnaître et de les comprendre.

    Tout d’abord, les noms qui se terminent en « tot ».
     
    « Tot » vient de « Toft » qui en norrois désigne un domaine agricole, une ferme, bâti ou non bâti. Par exemple : Colletot est le domaine de « Koli » : nom d’homme Viking. Ecquetot est le domaine du frêne : « Eski ». Épretot est le domaine du tremble : « Espi ». Aptot est le domaine des pommes : « Epli, Apli ». Brestot : « Breidr », grand et tot, domaine.

    Les toponymes en « bec ». « Bec » nous l’avons vu vient de « Bekkur » qui veut dire ruisseau en norrois. Le Bec Hellouin : le ruisseau du chevalier Herluin. Foulbec : le ruisseau nauséabond. Caudebec : le ruisseau froid. Orbec : le ruisseau aux graviers. Houlbec : le ruisseau creux.

    Les noms en « londe », « lon ». « Londe », « lon » viennent de « Lundur » : bois, forêt. La forêt de la Londe est donc une répétition. Boclon est le bois de bouleau : « Boki », le bouleau. Ecquelon, le bois de chêne : « Eiki », le chêne. Catelon, le bois de « Kati » (nom d’homme Viking). Écaquelon : le bois des voleurs ou bien le bois à l’extrémité d’un champ.

    « Mare » vient de « Marr » : petite étendue d’eau. Exemple Londemare : mare de la forêt. Roumare : la mare de « Rolf » (Rollon 1er Duc de Normandie). Limare : « Hlid » : pente.

    « Fleur » semble venir du norrois « Floï » qui désigne une large baie, un estuaire et se retrouve dans Honfleur, Harfleur, Ficquefleur, Barfleur.

    Aux toponymes très nombreux, il faut en ajouter d’autres moins fréquents : les noms en « vic » qui désignent une anse, une baie : Sanvic, Barvic, Pilvic, Le Cap Lévi (Kapel Vic).

    « Grune » : un haut fond donne par exemple Langrune.

    « Houle » : creux, se retrouve dans Houlbec, Cattehoule.

    « Homme », « hou » : un îlot : Grand et Petit Couronne, Quettehou.

    Les Hogues, La Hougue viennent de « Haugr » : hauteur, tertre. Hautot : la ferme d’en haut.

    « Dale » dérive de « Dalr » : une vallée : Dieppedalle, Brecquedalle.

    La Haule est issue de « Hallr » : une pente, une déclivité.

    Les différents Havres déjà vus viennent de « Häfn ».

    « Clif » est une falaise (« Klif » en norrois) : Risleclif, Carqueclif.

    Dieppe : profond (« Djupr ») : Dieppe, Dieppedalle.

    Grestain, Ouestain viennent de « Steinn » : la pierre.

    Les toponymes en « Torp » ou « Tourp » sont issus de « Torp » en norrois qui signifie un hameau, un village et vont donner Le Torp, Le Tourps, Saussetour, Clitourps…

    Les noms en « bu », « bye » viennent de « Byr » : un village et donnent Tournebut, Bourguebus…

    Le norrois « Bôth » qui désigne une cabane, une chaumière va se décliner en « beuf » : Daubeuf (« Dalr » : vallée) ; Lindebeuf (« Lind » : tilleul) ; Marbeuf (mare et beuf) ; Quillebeuf (« Kill » : crique étroite) ; Elbeuf (« Vella » : source, puits et beuf).

    Les toponymes en « cote » dérivent du norrois « Kot » qui désigne une hutte, une cabane : Caudecotte (« Cald » : froid).

    « Skali » qui, en norrois, signifie abri provisoire va donner Écalles, Brequecal (« Brekka » :pente).

    Les noms en « hus » : Etainhus, Sahurs, Lihurs viennent de « Hus » qui veut dire maison.

    Les toponymes en « gard » sont issus de « Gardr » qui signifie enclos, jardin : Auppegard, Eppegard (« Apli, Epli » : pomme), Lingard (« Lind » : tilleul), Bigard (« By » : abeille).

    Les noms en « thuit » désignent un essart : Thuit Anger, Thuit Signol, Thuit Hébert, Thuit Simer, Regnetuit, Bliquetuit, Aptuit, Blacquetuit… .

    Maintenant, interro écrite. Ceux qui arrivent à traduire les 4 noms qui suivent ont droit à un coup de calva : Lintot, Criquebeuf, Routot, Épregard.
     



    4 - Les noms des villes et des villages 2/2

    Voyons maintenant les toponymes qui se terminent en “ville”. Ils sont très nombreux dans les zones de forte implantation Viking.
     
    Cependant, ils ne sont pas tous d’origine norroise. Un certain nombre d’entre eux sont antérieurs à la colonisation Viking et les autres sont contemporains ou postérieurs à cette colonisation.
     

    La terminaison “ville” vient de “Villa”: terme gallo-romain qui désigne un domaine rural bâti, une ferme, voire un village.

    Dans les cas qui nous intéressent la première partie du toponyme est un mot d’origine scandinave et en général un nom d’homme Viking (anthroponyme).
     
    En voici quelques exemples:

    “Asketill”, anthroponyme Viking signifiant “le chaudron des dieux”, va donner: Ancteville, Anctoville, Ancr etteville, Anquetierville. Il est à noter que “Asketill” va aussi donner le nom de famille normand Anquetil.

    “Asulfr”: “le loup des dieux”, va donner: Auzouville, Ozeville. Il est à noter également qu’il va donner l’anthroponyme normand Auzou.

    “Bjorn”, “Biarni”: l’ours, l’ourson, vont donner Bourneville, Bareville, Banneville, Basseneville.

    “Thorstein”: le marteau du dieu Thor va donner Toutainville et aussi le nom de famille Toutain.

    Acqueville vient de l’anthroponyme “Aghi”.

    Bolleville vient de “Bolli”.

    Bondeville vient de “Bondi”. “Bondi” n’est pas un anthroponyme mais désigne un homme libre, un paysan libre.

    Colleville vient de “Koli”, anthroponyme viking.

    Corneville vient de l’anthroponyme “Korni”.

    Ecquemauville vient de l’anthroponyme anglo-scandinave “Scamel”.

    Étreville vient de “Styrr” qui signifie querelleur.

    Mondeville, Émondeville, Émanville viennent de l’anthroponyme Viking “Amundi”.

    Quetteville, Quettreville, Cretteville viennent de l’anthroponyme “Kettil”.

    “Rolf” ou “Rou”, 1er duc de Normandie que nous avons vu former les toponymes entièrement Viking (norrois) Routot et Roumare va donner aussi Rouville.

    “Api” va donner Appeville.

    Sotteville vient de “Soti” le Brun ou le Noir.

    Tourville vient de “Torfi”.

    Touville vient de “Toli”.

    Il y a aussi quelques toponymes se terminant en “ville” qui ne commencent pas par un nom d’homme ainsi:

    Querqueville vient de “Kirkja”, une église.

    Criqueville vient de “Kriki”, déjà vu dans la description du paysage: une crique.

    Briqueville vient de “Brekka”, déjà vu également: une pente.

    Vatteville viendrait de “Vatn” ou “Vatr”: eau ou lac.

    L’origine de ces noms terminés en “ville” est discutée.
     

    Certains auteurs pensent que la colonisation Viking en Normandie s’étant étendue sur plus d’un siècle, les derniers arrivés s’installant dans une Normandie qui parlait déjà plus ou moins le Roman (Français ancien), auraient désigné leurs nouveaux domaines d’un nom mixte utilisant une partie scandinave et une partie romane.

    D’autres auteurs font très intelligemment remarquer qu’un grand nombre de ces toponymes en “ville” sont situés à des endroits stratégiques: croisements de routes, hauteurs, points d’observation et de surveillance, formant un véritable maillage du territoire et qu’ils auraient pu être confiés DÈS LE DÉBUT DE LA COLONISATION à des chefs et des personnages de confiance afin d’assurer la sécurité et la défense du Duché.
     
    Ces points stratégiques auraient pu être débaptisés et rebaptisés avec un anthroponyme Viking en première partie tout en conservant la terminaison “Villa” ancienne.
     
     
    2ème partie
    5 - Les mots de la vie paysanne

    Nos Vikings s’installent donc et fondent la Normandie.
     
    À cette époque la classe sociale la plus nombreuse, celle qui crée le plus de richesse est la paysannerie.
    Le vocabulaire de nos conquérants a-t-il imprégné le vocabulaire du travail de la terre?

    Nous avons déjà vu une partie des termes décrivant le paysage tels que beuf, crique, bec, Toft, Thuit, Hom, on peut en ajouter d’autres tels que “haie” qui viendrait de “Haya” en Viking et qui aurait le sens de lisière d’une forêt.

    Il y a à Montfort une rue de la Haute Gate. “Gate” en vieux normand signifie chemin et vient de “Gata” en norrois qui a le même sens.


    1- Termes décrivant les bâtiments :

    en plus de “Thorp”, beuf, hus, que l’on retrouve dans la construction des noms de villages on peut ajouter:
    Le “cotin” qui en normand est une petite maison. Il vient de “Kot” en norrois qui signifie petite baraque, cabane.
    Un “buret”: une porcherie en normand, vient de “Bur”, un appentis en norrois. Pensez-y quand vous arrivez à Pont-Audemer par la zone d’activité des Burets.
    Un “hangard” vient de “Heimsgard” qui signifie plutôt domicile.
    Un “gardin” le jardin normand vient de “Gardr”: jardin.
    “Haugard” en vieux normand désigne une cour où se trouve la meule de paille, vient de “Haust”: récolte et de “Gardr”: jardin, enclos.
    “Bel” une cour de ferme vient de “Boëli”: une ferme.


    2- Les animaux.

    Un “bécard” ou un “Becquerel” est un jeune bélier, a pour origine le mot norrois “Bekri”: un bélier.
    Le “falle rouge”: le rouge-gorge vient de “Fallr”: gorge, jabot et qui donne aussi la “falle” en normand: le jabot.
    La “videco”: la bécasse est issu de “Vidr”: bois et “Kokkr”: le coq.
    “Harouse”, un mauvais cheval a pour origine “Hross”: cheval.
    “Maove”: la mouette vient de “Mavar”: mouette.
    “Flo”: un troupeau de moutons vient de “Flokkr”: bande, troupe.


    3- Les plantes.

    Le “haveron”: l’avoine sauvage est issu de “Hafri”: avoine.
    La “hague”: le fruit de l’aubépine vient de “Hagthorn”: l’aubépine.
    Le “vamoque”: coquelicot vient de “Valmogi”: le coquelicot.
    Le “han”: souchet à longues racines est issu de “Hampr”: le chanvre.
    Les “dogues”: mauvaises herbes (la patience) vient de “Doga”: mauvaise herbe.
    La “gernotte”, petite ombellifère peut-être originaire de Norvège vient de “Jardnott”.
    Les “gades”: les groseilles dérivent de “Gaddr”: épine.
    Le “melgreux”: l’oyat vient de “Melr”: dune et de “Graes”: herbe.
    La “torve”: la tourbe vient de “Torf” en norrois: même sens.


    4- La terre et le travail de la terre.

    “L’acre”: ancienne mesure de surface vient de “Akr”: champ ou mesure agraire.
    “Vendinc” en vieux normand: l’endroit au bout du champ où l’on fait tourner la charrue vient du norrois “Venda” qui veut dire tourner. Vendinc donne le verbe “faire vendinc”.
    “Houelland”: bout du champ où les sillons sont perpendiculaires aux autres sillons et “faire houelland” viennent de “Hoveland”.
    Une “merche” est une marque de propriété.
    Une “coque”: un tas de foin à sécher vient de “Kökkr”: tas.
    Une “delle”: parcelle de terre labourée vient de “Deill”. Un “dellage” est formé de plusieurs delles, plusieurs pièces de terre.


    5- Les outils et instruments.

    La “canne à lait” vient de “Kanna”: récipient.
    “Tierrer”, “detierrer”, “mettre au tierre” sont issus de “Tjödr”: une corde pour les chevaux.
    Une “herquette”: un rateau vient de “Herkja”: trainer de ci-de là.
    La “melle”: l’anneau mis dans le nez du taureau a pour origine “Mella”: un noeud coulant. “Emmeler” mettre un anneau à un taureau.
    “Bie”: une cruche vient de “Bidr”: petit récipient en bois.
    “Bingue” ou “bingot”: panier rond, a pour origine “Bingr”: récipient.
    “Hêtier”: grande poële plate vient de “Heitr”: brûlant.
    “Tro”: le pétrin en normand vient de “Trog”: pétrin.


    6- Mots divers.

    “Réquer”: ramasser les derniers fruits vient de “Rekja”: allonger.
    “Rimée”: la gelée blanche a pour origine “Hrim”: même sens. “rimer”: geler blanc.
    “Flique”: morceau de pain ou de viande vient de “Flikki”: tranche de lard.
    “Etoc”: tronc d’arbre est issu de “Stokkr”: tronc, bûche.
    “Vâtre”: de l’eau boueuse vient de “Vatr”: eau et va donner le verbe “se vâtrer”: se salir.
    “Débiter”: couper du bois en vieux normand vient de “Biti”: morceau.
    “Dalle”: une rigole ou un évier vient de “Döla”: tranchée.
    “Écaler un oeuf, un poisson” vient de “Skalja”: tuile, écaille.
    “Raquilllon”: trognon de pomme ou reste de foin que l’on laisse manger aux bêtes vient de “Rask”: rebut. “Raquillonner”, faucher ce qui reste dans les herbages.
    Une “houlette”, un trou de lapin vient de “Hol”: creux.
    “Enfestonner”: attacher la tête des vaches de façon à ce qu’elles ne puissent manger les pommes a pour origine “Festr”: corde.
    “Monter à har”: monter à cru (sans selle) vient de norrois “Har” qui signifie poil.
    Une “bedière”, un “bédot”: mauvais lit vient de “Bedr”: litière.
    “Furolle”: feu follet est issu de “Fyr”: le feu.

    On peut remarquer dans ce vocabulaire normand d’origine scandinave que si les mots se référant aux animaux sont peu nombreux, les termes concernant la terre, son travail et les outils nécessaires sont bien représentés. Cette abondance pourrait signifier deux choses.

    La première est que nos guerriers sont aussi des paysans qui une fois descendus de leurs navires sont redevenus des paysans (du moins une partie d’entre eux).

    La seconde est que l’importance et la diversité du vocabulaire “agricole”d’origine scandinave signe une pénétration profonde et importante de la société par les Vikings et ne correspond pas à une conquête par une aristocratie guerrière peu nombreuse comme certains aimeraient le faire croire.



    6 - Les mots de la mer et de la pêche

    Nous avons déjà vu un certain nombre de termes du vocabulaire normand décrivant le paysage maritime et qui sont d’origine norroise. Voyons maintenant ceux qui se rapportent à la mer ou à la pêche.


    1- Tout d’abord la mer et le rivage.

    Le “flot”: la marée montante est issue de “Flod” en norrois: marée montante.
    L’ “ebbe”: la marée descendante peut avoir par contre plusieurs origines: soit du vieux Danois, soit du Francique, soit du Néerlandais: même sens, marée descendante.
    La “houle” vient du norrois “Hola”: creux.
    La “flotte” vient de “Floti”: flottant en norrois.
    Une “vague”, le mot est issu de “Vagr”: vague.
    L’“estran”: partie de la plage située entre marée haute et marée basse vient de “Ströndr” en norrois: côte, grève.
    La “tangue”, ce qu’on pourrait appeler les sables mouvants est issu du norrois “Tangui”: langue de sable.
    Les “houlles”: creux dans les rochers où nous avons tous péché étant petits est également issu de “Hola”: creux.
    Le “varech” ou “vrek” vient de “Vagrek”: ce qui est rejeté par la mer.
    Le “tangon”: les algues brunes vient de “Thang”: algue.
    La “valingue” est une autre sorte d’algue, son nom est issu de “Vringla”: enrouler en norrois.
    “Gaive” qui est en vieux normand un objet trouvé viendrait du norrois “Veifa”: ce qui flotte ou une épave.


    2- Les poissons et les coquillages.

    Le “galeron” en vieux normand est un morse. Cela vient de “Hvalross” qui a le même sens en Viking.
    Le “marsouin” a pour origine “Marr Swin” littéralement le cochon de mer en norrois. La présence de morses ou de marsouins sur nos côtes au Moyen Âge est le signe de la grande diversité de poissons et de mammifères marins vivants à cette époque sur nos côtes.
    Le “ha”, la roussette, vient de “Har”: requin.
    “Koli” en norrois va donner “colin” en normand.
    La “flie” (la patelle) le mot vient de “Flida”: même sens.
    Le “Célin” (le pilchard) vient du norrois “Sild”: hareng.
    La “flondre” vient de “Flundra”: même poisson.
    L’“orfi” (l’aiguille de mer) vient de “Hornfiskr”: même sens.
    le “lieu” vient de “Lyr” en norrois.
    La “lingue” (encore un poisson) de “Lyngfiskr”.
    Le “crabe” vient de “Krabi”.
    Le “homard” est issu de “Hummar”.
    Le “ran”, le “bulot” a pour origine “Ran”: bélier en norrois.
    Le “vras” (la vieille) vient de “Vraicfiskr”.
    La “rogue” (les oeufs de morue) vient de “Hrogn”: même sens.
    Le “houvet”: le tourteau vient de “Hofr”: sabot en norrois.
    Le “houvelin”: l’araignée de mer, le mot a la même origine.
    Le “havetauque”: une petite pieuvre serait aussi d’origine norroise.
    Ajoutons la “maove”, la mouette qui vient de “Mavar” en VIking.


    3- La pêche.

    “Beiter”, “beite”: appâter, appât vient de “Beita”: appât.
    Le “lanet”: petit filet de pêche, vient de “Leggia”: poser et “Net”: filet.
    Le “draunet”, bien connu, a pour origine “Draga”: tirer, trainer et “Net”: filet.
    Le “havenet”: le filet à crevette de notre enfance vient de “Hafr”: poche et “Net”: filet.
    Le “saunet”, grand filet de pêche en haute mer est issu de “Sjardr”, la mer et “Net”: filet.
    “Fisigard” en vieux normand c’est une pêcherie, il a pour origine “Fiski”: poisson et “Gardr”: enclos, jardin, clôture.
    Une “gord”: piège à poisson formé de deux filets formant un angle aigu viendrait également de “Gardr”: clôture, palis, jardin.
    Un “walmanni” en vieux normand c’est un baleinier, du norrois “Hvalman”: même sens. Il est à noter à ce sujet qu’au Moyen Âge on pêchait la baleine qui abondait en baie de Seine et sur nos côtes normandes. D’où vient en vieux normand le mot “walsetta”: un établissement baleinier (une base, un port) qui vient de “Hvalsetr” qui a le même sens.
    On peut aussi noter que “walmanni” a donné le nom de famille “Vaumant” ou “Levaumant”.


    4- Les marais salants.

    Au Moyen Âge, les côtes normandes étaient riches en marais salants, en particulier l’estuaire de la Seine et l’embouchure de la Dives.
    Les “dams”: ce sont les aires d’évaporation de l’eau de mer. Le terme vient de “Dammr” en norrois qui signifie retenue d’eau.
    Les “dicks” (digues) qui bordaient les dams. Le mot vient de “Diki” levée de terre. Se rappeler aussi le Haguedic k dans le Cotentin.
    Les “fliets”: les ruisseaux de drainage (ou d’écoulement) des dams, mot issu de “Fljot”: ruisseau.
    Enfin les tas de sel étaient rassemblés sur les “hogues”, les buttes, les hauteurs. De “Haugr” en norrois qui a le même sens.


    5- Quelques verbes pour s’amuser.

    “Écorrer”: compter les poissons frais ou séchés, retour de pêche vient de “Skora”: faire une marque.
    Les sportifs y verront peut-être un rapport avec le mot score?
    “Écaler” un oeuf ou un poisson: enlever la coquille ou les écailles vient de “Skalja”: tuile, écaille.
    “Draguer” avec ses dérivés “drague”, “dragage”, “dragueur” vient de “Draga” qui a le même sens.
    “Sombrer” de “Sumba”: même sens. “Cingler”: faire voile, “sigler” en vieux normand, vient de “Sigle”: voile.
    “Arrimer” vient de “Ryma”: même sens. “Hâler” de “Hala”: même sens.

    Il est facile de constater que le vocabulaire de nos Vikings a fortement imprégné le vocabulaire normand, ce qui n’est pas pour nous surprendre, les Vikings ayant été les plus grands navigateurs de leur temps.
     
    Ce qui est plus surprenant, c’est que la quasi totalité de ce vocabulaire est passé en Français: “vague”, “houle”, “flotte”, “crabe”, “homard”, etc... Cela serait-il la preuve de la grande supériorité des Normands en matière maritime dans le royaume de France que cela soit au Moyen Âge, à la Renaissance jusqu’à l’âge moderne ?



    7 - La construction navale

    Nos amis les Vikings étaient les meilleurs navigateurs de leur temps. Ils ont construit des navires qui étaient de petites merveilles en matière de construction navale et qui les ont emmenés jusqu’en Amérique. Ces types de navires vont perdurer pendant des siècles. Souvenons-nous que les navires utilsés par Guillaume le Conquérant, lors de la conquête de l’Angleterre et décrits par la tapisserie de Bayeux, ressemblent furieusement aux “drakkars vikings”.

    Nos Vikings, implantés en Normandie, vont donc laisser une trace importante, voir prépondérante, dans le vocabulaire normand de la construction navale.


    1- Voyons d’abord les différent s types de navires.

    Le “Snekkar” (vrai nom du Drakkar) va donner l’“esnèque” en vieux normand.
    “Batr” va donner “batel” en vieux normand puis “bateau” en normand moderne et en Français.
    L’“eskei” en vieux normand, vient du norrois, “Skeid” qui désigne le grand navire de guerre des Vikings.
    Le”Knorr” ou “Knarr”. C’est le remarquable navire de charge, de transport des Vikings. Il va donner le “kanar” en vieux normand.

    Le “Skuta” en Viking, un petit bateau léger et rapide qui sert de liaison entre les navires et aussi d’éclaireur, va donner l’“escoute” en vieux normand. Ce mot est à l’origine du mot “scout” en Anglais et en Français.
    “Flundra”, le poisson que nous avons déjà vu et qui donne en normand la “flondre” va aussi être à l’origine du nom d’un petit bateau de pêche de nos côtes: le “flondrier”. “Skalda”, une barque en norrois, se transforme en “écaode” ou “écaude” en normand, barque à fond plat utilisée dans les marais.
    Un “esquif”, petite embarcation légère, a pour origine le norrois “Skif”.


    2- La coque des navires.

    La “quille” vient de “Kjöll” même sens.
    L’“étrave” dérive de “Stafn”, étrave.
    La “bordaille”, le “bordé”, le “bordage”, “border” viennent de “Bord” qui veut dire planche en norrois.
    Le “galbord”, première planche ajustée contre la quille et le “vibord”, la dernière planche du bordage viennent de “Galbord” et de “Vigibord”.
    “Babord” (gauche) et “tribord” (droite) ont pour origine “Babordi” et “Tribordi”.
    Les “tolets”, dérivent de “Thollr”.
    “Hel”, la barre du gouvernail vient de “Helm”, même sens.
    Les “dalots” ou “dales”, trous pour évacuer l’eau viennent de “Doela”, même sens.
    Le “mât” vient de “Mast”.
    La “carlingue” dérive de “Kerling”, même sens.
    Le “tillac, en norrois “Tilja”.
    Les “varangues” viennent de “Vrang”.
    Les “hublots” de “Hufa”.
    ”Brant”, une proue effilée, vient de “Brant”, éperon.
    L’“étambrai” de “Timbr”.
    “Bétas” en vieux normand désigne une vergue. Il a pour origine “Bétas” en norrois qui a aussi le sens de vergue.

    L’“estière” en vieux normand, c’est le gouvernail. Le mot vient de “Styri”, gouvernail en norrois.
    Le “Styrman” en Viking, celui qui gouverne le navire donne “esturman” en normand. Mot attesté dans les lais de Marie de France (par exemple).
    “Run” en vieux normand c’est la cale du bateau.
     
    Le mot a pour origine “Runn”. Même sens.
    La “hune”, le “hunier” dérivent de “Hunn”, même sens.
    Le “beaupré” (mât de beaupré) vient de “Bogsproti”.


    3- Le gréement.

    Le “gréement”, “gréer”, “dégréer”, les “agrès”, ont pour origine “Greidi” (“Greida” pour le verbe).
    La “sigle”, la voile en vieux normand, vient de “Sigla”, voile et va donner le verbe “cingler”, faire voile.

    L’“écoute”, la “bouline”, les “haubans”, “haubanner”, les “élingues”, “élinguer”, la “drisse”, l’“étai”, la “fest”, l’“estrenc”, l’“étalingue”, “étalinguer”. Tous ces cordages et les verbes correspondants, sont d’origine scandinave.
    Les navires vikings, ainsi que les bataux normands construits jusqu’à nos jours, sont “bordés à clin”. C’est-à-dire que les planches du bordage (de la coque) se recouvrent l’une, l’autre. L’autre type de bordage étant le bordage à “franc bord”. Par exemple les navires bretons sont bordés à franc bord. La filiation entre le type de construction normande et viking devient évidente.
    Et donc, “clin”, “clinquer”, ou “cliquer” (border à clin un navire) viennent de “Klink” en norrois.
    L’ “équipage”, “équiper”, l’“équipement”, l’“équipe” dérivent tous du même mot norrois “Skipa”, qui veut dire équipage. “Skipari”, l’homme d’équipage va donner l’“esquipre” en vieux normand. C’est aussi l’origine du mot “skipper” en Anglais, mot qui est récemment passé en Français (il aurait mieux fait de passer par le normand, nous aurion gagné du temps).
    Le “guindeau” ou “guindas” et le verbe “guinder” proviennent du mot “Vindas”, même sens.
    La “flotte” vient de “Floti”. “Flotman” (l’homme de la flotte) va donner le nom de famille normand “Flamant” ou “Leflamant” (“Flament” ou “Leflament”).
    La “bitte” d’amarage vient de “Biti”, même sens.
    Un “ris”, “ariser”, “prendre un ris” proviennent du norrois “Rif”, même sens.
    Une “raque”, une bouée en normand vient de “Raki”.


    4- Les verbes.

    “Raquer”, “touer”, “guinder”, “brayer”, “écarver”, “hanequer”, “déhanequer”, “ferler”, “déferler”, “hammer” (ramer à l’envers) viennent tous du Scandinave.

    Je ne citerai pas, ici, tous les mots, d’origine Scandinave, dans le vocabulaire de la construction navale, car cela deviendrait fastidieux pour le lecteur (surtout s’il ne s’intéresse que modéremment aux choses de la mer).
    En conclusion, ainsi que nous l’avons déjà vu dans le chapitre précédent, consacré à la mer et à la pêche ” (Cf numéro 7), on peut remarquer que tous ces termes techniques de construction navale, sont passés en Français.
     
    Ceci semble être la preuve de l’avance technologique des Vikings en matière de construction navale.
     
    Avance qui va durer pendant des siècles, faire partie intégrante de la culture normande, et être responsable de l’importance de la Normandie et des Normands dans la formation de la langue française dans le domaine maritime, entre autres.

    Cette avance et cette supériorité des Normands en matière maritime et de la construction navale se retrouvera lors des grands défits transatlantiques de la conquête de l’Amérique, du Canada, des Antilles et du Brésil, de l’exploration des côtes de l’Afrique et au-delà jusqu’à Sumatra.
     
     
     
     
     http://magene.pagesperso-orange.fr/secrets.html
     

    L'auteur de ce fabuleux article :

    Gilles Mauger est membre de l'Association Montfort Culture et Patrimoine

    (27290 Montfort-sur-Risle).

    Il a rédigé un certain nombre d'articles fort documentés sur le vocabulaire et les noms normands.

    Il nous autorise à les publier ici, ce dont nous le remercions vivement.

    Il nous précise que son travail de recherche est celui d'un amateur et non d'un spécialiste.

     

    Association Montfort Culture et Patrimoine

    – Mairie, 3 rue Saint Pierre - 27290 Montfort sur Risle -
    amcp@montfort-sur-risle.com

     

     http://magene.pagesperso-orange.fr/index.html

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    LE DRAKKAR

     

    Le drakkar était le bateau des Vikings, servant à la fois de navire marchand et de navire de guerre : il était alors un peu différent. Extrêmement importants, dans la vie des Vikings, il était à la fois le symbole et l’instrument de leurs victoires dans les batailles et de leurs réussites.

     

     

     

     

    Un grand drakkar mesurait jusqu’à 30 mètres de long et sa vitesse pouvait aller jusqu’à 32 km/h. il possédait 32 rames. Ses voiles carrées étaient souvent teintes en rouge pour signaler la présence du bateau.

    L’avant (la proue) était ornée de figures sculptées représentant souvent la tête d’un dragon (les Vikings croyaient au pouvoir de protection des dragons contre les mauvais esprits de la mer).

    Un gouvernail était fixé à l’arrière, à tribord (à droite).

     

    Les Vikings fabriquaient les drakkars avec du bois de chêne et mettaient entre les planches des touffes de laine trempées dans du goudron, pour rendre la coque étanche.

     

    Pour naviguer, les Vikings se laissaient guider par le soleil, la lune et les étoiles, qui paraissaient plus haut dans le ciel quand ils faisaient route vers le sud, plus bas quand ils faisaient route vers le nord.

     

     

    Les fleuves étaient d’excellents moyens d’entrer dans les terres des pays.

    S’il n’y avait pas de fleuve, les Vikings abaissaient parfois le mât, rentraient les rames, suspendaient le gouvernail, et transportaient le navire sur la terre ferme jusqu’au prochain cours d’eau. Pour cela ils faisaient rouler le navire sur des troncs d’arbres.

     

    A la mort des guerriers vikings, on les plaçait souvent dans un drakkar que l’on enterrait ou que l’on poussait à la mer après y avoir mis le feu.

     

     

     

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    885, les Danois à Paris :

    des Carolingiens aux Capétiens

     

    bâteau tapisserie bayeux
    Détail de la tapisserie de Bayeux (XIe siècle).

    Entre 885 et 886 les Danois assiégèrent Paris.

     

    Nous avons connaissance des péripéties grâce à un texte, extrait du livre Le siège de Paris par les Normands, écrit par un contemporain, Abbon qui fut moine à l’abbaye de Saint Germain des Près.

     

     

    Il s’agit d’une rédaction à posteriori, basé sur la mémoire de l’auteur mais corroboré par d’autres ainsi que par l’archéologie.

     

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    Le siège a fait des ravages dans les faubourgs, les assiégeants n’ayant pu prendre la cité fortifiée défendue vaillamment par les Parisiens.

     

    L’empereur Charles le Gros montra sa faiblesse lors de ce siège, tant et si bien que cela fut annonciateur du début de la fin des Carolingiens, et l’occasion pour une autre dynastie, celle des Capétiens de préparer son avènement.

     

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    La ville est sauvée par la présence et les troupes d’Eudes, Comte de Paris,

    grand oncle d’Hugues Capet, soutenus par l’évêque Gozlin.

     

     

     

    Ces deux personnages sont emblématiques de la montée en puissance de l’aristocratie territoriale qui renversera les Carolingiens et imposa les Capétiens.

     

    Si Aix la Chapelle au cœur géographique de l’Empire, était la capitale, Paris était toujours une cité prospère et un point stratégique sur la Seine.

     

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    Or les Normands, en l’occurrence des Danois, remontaient les fleuves en bateau pour piller les riches campagnes et abbayes de l’Empire.

     

    Celui-ci commençait à se déliter suite aux divisions territoriales consécutives à chaque succession.

     

     

     

    Et aussi suite à la faiblesse des descendants de Charlemagne.

    Les Danois entendaient remonter la Seine en amont de Paris afin d’aller commettre leurs rapines au-delà, et pensaient que par lâcheté, les Parisiens leur céderaient le passage.

     

    La détermination de l’évêque Gozlin et le courage de ses ouailles qui leur opposèrent une résistance acharnée à l’abri de l’antique rempart de l’ile de la Cité, les amenèrent à dévaster les faubourgs nord autour de l’abbaye de Saint-Denis.

     

     

    L’Empereur fut sollicité pour venir les combattre : il préféra négocier avec eux et leur accorder le libre passage.

     

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    Nous comprenons de ce fait, l’opportunité laissée à Eudes, et sa montée en puissance.

     

    Issu d’une nouvelle famille de l’aristocratie guerrière, il s’illustra aux côtés des Parisiens.

     

     

    I. Des marins redoutables

    Le texte qui nous est parvenu de cette époque lointaine est malgré tout suffisamment précis pour qu’une une étude scrupuleuse lui accorde du crédit.

     

     

     

     

    Il évoque « sept cent navires » à « deux lieues en aval » qui se présentèrent sur la Seine au niveau de Paris.

     

    On a retrouvé, lors de la construction des fondations du pont d’Iéna, des navires datant de cette époque pouvant transporter huit hommes.

     

    Or les bateaux retrouvés en Scandinavie mesurent environ vingt mètres de long sur cinq mètres de large et sont munis d’avirons des deux côtés.

     

     

     

    Ils étaient équipés de canots, canots mentionnés également dans le récit :

     

    « une multitude innombrable de plus petits ».

     

    Si on évalue la place que devait tenir une escadre de navires de telles dimensions, l’estimation de « deux lieues » soit huit kilomètres, n’est pas visiblement exagérée, plusieurs navires pouvant avancer de front.

    Les hommes du nord, littéralement « nor mans », étaient divisés en plusieurs peuples, très proches les uns des autres mais qui, selon leurs origines, sont allés commettre des raids à des endroits différents.

     

    Les Danois ont beaucoup parcouru la Mer du Nord et la Manche.

     

    C’est après l’adoption de la voile au VIIIe siècle qu’ils entreprirent des expéditions plus lointaines jusqu’à Terre Neuve, et en contournant l’Europe

    par le sud, jusqu’en Sicile.

     

    Auparavant ils faisaient du cabotage et remontaient le cours des fleuves, de là leurs incursions et leur installation en Russie.

     

    Ils emportaient des chevaux légers pour leurs pillages là où il les commettaient mais ne s’éloignaient jamais des navires qui étaient leurs bases de repli.

    Dans le cas présent de Paris, ce fut une expédition assez facile, pour eux que de longer les côtes et de remonter le cours de la Seine.

     

    II. Des païens qui ne respectaient rien

     

    Les Danois n’avaient pas été encore été convertis au Christianisme, un abîme les séparait des Francs qui avaient vraiment l’impression d’avoir affaire au Diable.

     

    Abbon évoque la « race danoise, amie de Pluton » (le Dieu des ténèbres).

     

    Les Danois étaient considérés comme cruels par nature. Ils furent décrits souvent par des ecclésiastiques qui ont amplifiés leurs crimes, pourtant leurs raids firent moins de victimes que les guerres civiles internes à cette époque.

     

    Ils avaient avec eux leur roi, Siegfried, mais celui-ci n’étant pas couronné, encore moins sacré -et pour cause !- comme un roi chrétien.

     

    Sa royauté ne signifiait rien aux yeux des Parisiens, en tous cas aucune légitimité.

     

    Et ne parlons pas de leurs croyances et de leurs rites dont les contemporains de l’époque n’étaient pas en mesure d’appréhender la moindre signification spirituelle.

     

    Lors du siège, leur comportement montra une incompréhension totale de l’ordre Chrétien, ils tuaient sans considération pour l‘âge ou le sexe de leurs victimes, libéraient des serfs, et asservissaient des hommes libres…

     

    Un choc culturel pour les Parisiens ! Ils commencèrent par un raid meurtrier sur les habitants des faubourgs nord, près de la tombe du « bienheureux Denis ».

     

    L’île de la Cité était protégée, même si une des tours très ancienne donna des inquiétudes quant à sa résistance.

     

    Les Parisiens étaient les témoins horrifiés et impuissants de ce qui se passait à l’extérieur des remparts, tentant parfois de venir à la rescousse des victimes.

     

    III. La fin annoncée des Carolingiens

     

    siège Paris Vikings
    Siège de Paris par les Vikings (gravure anonyme du XIXe siècle).

      

    ● L’évêque et le comte, Dieu et le glaive

    Siegfried le roi des Danois alla voir l’évêque pour négocier car il représentait néanmoins l’autorité suprême, même s’il y avait partage d’autorité entre l’évêque et le comte. Il était fils de comte, il avait été aussi diplomate et homme de guerre, ayant combattu les Normands et fait prisonnier par eux en 858.

     Afficher l'image d'origine

    C’était un homme d’expérience qui appartenait à cette caste aristocratique qui se partageait autant les bénéfices ecclésiastiques que civils.

     

    Mais Eudes, le Comte fit son apparition sur les sommets de Montmartre accompagné de ses guerriers aux casques étincelants sous le soleil, montrant aux Danois que qu’il fallait compter avec lui aussi. Il était le fils de Robert le Fort, mort au combat contre les vikings en 866.

     

    Cette présence aux côtés des Parisiens lui vaudra de devenir roi, ce que le narrateur n’oublie pas de mentionner dans son récit :

    « le futur roi… il allait devenir le rempart du royaume ».

     

    Au moment de ces évènements, les Carolingiens régnaient sur la Francie occidentale. On sait que ce siège a constitué un des évènements majeurs de ces temps.

    La situation de Paris inquiétait tout le pays, l’archevêque de Reims avait écrit à l’empereur Charles le Gros pour lui rappeler que la chute de Paris entraînerait celle du royaume tout entier.

     

    ● Le crépuscule de l’empire

    Avec celui qui était encore Empereur au moment des faits, Charles le Gros, était né l’espoir de la reconstitution de l’Empire, morcelée après le partage de Verdun en 843. Ce petit fils de Charlemagne avait réuni sous son sceptre la Germanie et la Francie occidentale.

     

    Mais les partages antérieurs avaient porté atteinte à l’unité de cet ensemble, déjà ses troupes n’avaient plus d’unité linguistique.

     

    On sait que le Traité de Verdun signa la séparation linguistique de l’Empire puisqu’il fallut en faire deux versions, l’une étant la version ancestrale du Français et l’autre de l’Allemand.

     

    L’Empereur jouissait pourtant encore d’un très grand prestige…

    Las, il laissa pourtant les Danois, aller piller plus en amont, dans le pays de Sens, ce qui n’était jamais que leur visée première, obtenir le passage contre l’assurance de ne pas ravager Paris. Mieux, Charles leur distribua « sept cent livres d’argent » et les Parisiens durent supporter leur présence jusqu’au printemps.

     

    En fait, les Danois eurent gain de cause. L’Empereur, déjà malade, et devant affronter beaucoup de problèmes liés à l’immensité de l’empire, ne tarda pas à mourir.

     

    Suite à ces évènements, si l’idée d’empire perdura chez les Germains, les Francs de l’ouest se détachèrent et élurent roi, Eudes.

     

    Eudes et son frère Robert qui lui succéda sont considérés comme un intermède dynastique, celui des Robertiens, entre les Carolingiens et les Capétiens dont la dynastie ne commença qu’avec Hugues Capet

    – petit fils de Robert, un siècle plus tard en 987.

     

    ● Paris au coeur des enjeux

    Au moment du siège, le souvenir de Lutèce est encore vivace même si elle est devenue Paris sous Clovis au Ve siècle, prenant le nom de ses habitants, les Parisii.

     

    L’enceinte qui la protégeait datait du IIIe siècle.

     

    La Cité était fortifiée au temps des gallo-romains, la ville s’étendait au sud et au sud ouest où avait été fondée l’abbaye de Saint-Germain-des-Près.

     

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    Saint-Germain-l’Auxerrois, dite « Saint-Germain-le-Rond » est au nord.

     

    Le Nord était habité mais à découvert ce qui fit son malheur.

     

     

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    Il y avait aussi un vignoble, dont nous avons l’ultime vestige à Montmartre, une des multiples curiosité de la butte.

    A cette époque Paris était déjà reconnue comme une ville magnifique, qui bénéficiait d’un statut de premier plan par ses richesses et leur symbole.

     

    Les abbayes déjà nommées étaient détentrices de nombreux trésors, raison de la convoitise des pillards venus du Nord…

     

    Il est amusant de voir les aléas du statut de capitale pour Paris, la ville ayant du s’effacer pour Aix la Chapelle quand le territoire de l’Empire s’était « déplacé » plus à l’est alors qu’elle avait été de première importance sous l’Antiquité, des empereurs romains dont Julien l’Apostat et Valentinien y ayant séjourné.

     

     

     

    Au moment du siège des Danois, Paris n’était pas assuré de redevenir la capitale d’un royaume, celle-ci ne le redevenant que du fait de la sécession de la Francie occidentale dont elle était le coeur.

    * * *

    La siège de Paris et son dénouement augurent de la donne politique du Xe siècle.

     

    Les attaques des Normands ont ravagé l’Europe du VIIIe au Xe siècle.

     

    Les Pippinides avaient mis un peu plus d’un siècle à supplanter les Mérovingiens pour imposer la dynastie carolingienne.

     

    Ils s’étaient hissés au pouvoir par le biais des conquêtes territoriales et en contenant l’expansion arabo-musulmane.

     

    Ils se montrèrent, moins d’un siècle après le couronnement de Charlemagne, impuissants devant le péril normand.

     

    Ceux qui parvinrent à protéger le royaume les supplantèrent, mais ils mirent un siècle pour y parvenir définitivement.

     

    Ce haut fait d’armes des Parisiens sous la protection spirituelle de Dieu incarné par l’évêque mais grâce aux qualités guerrières du comte Eudes, en constituèrent les prémisses.

     

     

    Bibliographie :

     

    ABBON, Le siège de Paris par les Normands, poème du IXe siècle, Paris, Société d’édition les Belles Lettres, Paris, 1942.


    BÜHRER-THIERRY, Geneviève, L’Europe carolingienne,

    Sedes, Paris, Campus Histoire, 1999.
    ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS, « les Vikings » et « Paris ».

    Gravures dessinées par L. Dumont. 1881 

     

     

    http://www.parismoyenage.fr/chrono2.html

     

     

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     Couv Normandie dans l'oeil d'un viking

     

    LA NORMANDIE DANS L'ŒIL D'UN VIKING

    - Voyage photographique aux racines scandinaves de la Normandie

    - Éditions OREP

     

    Barfleur, Cap Lévi, Carteret, Caudebec, Dieppe, Le Havre, Houlgate, Honfleur, Saint-Vaast-la-Hougue, Trouville, etc. Bâbord, estran, étrave, flot, homard, raz, varech, etc. Tous ces noms de lieux et ce vocabulaire maritime ont été laissés par les Vikings en Normandie, il y a plus de 1100 ans.

    Normand, photographe et fin connaisseur de l'Islande, Arnaud Guérin, vous propose un voyage photographique au fil d'un Abécédaire pour découvrir cet extraordinaire héritage scandinave que nous côtoyons tous les jours sans le connaître.

      

    Un voyage étonnant aux racines d'une Normandie où les mots et les noms révèlent la nature des lieux, bien loin des cartes postales et des images d'Épinal.

      

     Sources et BLOG

    http://www.arnaudguerin.com/livres/178-la-normandie-dans-l-il-d-un-viking-voyage-photographique-aux-racines-scandinaves-de-la-normandie-editions-orep.html

     

     

     

     

     

     

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     Un passioné d'histoire en costume de Viking, Norvège - Photo: Terje Rakke/Nordic life/Innovation Norway

     

     

    Les Vikings sont surtout restés célèbres au fil des siècles

    pour leur apparence originale,

     

    inspirant de multiples illustrations colorées de bandes dessinées représentant leurs casques à cornes, leurs guerriers berserks, leurs drakkars, le Valhalla, le dieu borgne Odin ou encore leurs braves hommes mourant épée à la main ou se buvant dans des crânes.

     

    Les Vikings sont perçus comme des pirates voyageant pour piller et tuer, qui semaient la terreur le long des côtes européennes.

      

    Cependant, cette réputation posthume n'est pas tout à fait méritée.

      

    Ils n'étaient pas seulement des guerriers féroces, mais également des commerçants et gestionnaires avisés.

      

    Les Vikings étaient aussi d'habiles artisans dans le métal et le bois, produisant de magnifiques bijoux et des objets qui ont survécu à ce jour. Ils étaient aussi parmi les meilleurs conteurs d'Europe et leurs sagas continuent de fasciner le public d'aujourd'hui.

     

    Drakkars ou Longships

    L'agriculture était bien pauvre dans la Norvège médiévale.

     

    Le transport naval et fluvial devint donc un secteur d'excellence pour les Vikings, puisque leur environnement naturel de fjords permettait d'atteindre les lieux éloignés jusqu'au cœur du pays norvégien.

      

    Leurs drakkars étaient d'étroits bateaux en bois léger, à faible tirant d'eau, dont la coque était conçue pour naviguer rapidement et facilement dans les eaux peu profondes. Suffisamment léger pour être transporté, le drakkar avait également deux extrémités identiques, ce qui permettait de changer de direction sans avoir à faire demi-tour.

      

    C'était un atout majeur dans une mer remplie d'icebergs détachés de la banquise. Les drakkars étaient munis des rames sur presque toute leur longueur et les dernières versions alliaient même cette force d'aviron à la puissance d'une voile.

      

    Les versions ultérieures avaient une voile rectangulaire qui pouvait remplacer l'équipage d'aviron, ou lui donner plus de vitesse. Dans de bonnes conditions, une chaloupe avec voile pouvait atteindre une vitesse de 15 nœuds.

     

    S'ensuivirent des voyages, des découvertes, des échanges commerciaux et des raids brutaux dans les villages côtiers et les villes à travers l'Europe.

      

    Ils commencèrent fin du VIIIe siècle pour couvrir une zone allant du Groenland à l’Ouest, à la mer Caspienne à l’Est.

      

    Au début, ils ne furent que quelques-uns à se lancer dans l’aventure mais la flotte grandit progressivement et bientôt, des centaines de drakkars firent voile vers l’Angleterre, l’Ecosse, la France et l’Irlande.

     

     

    Le courage des Vikings

    Comment un peuple si petit et dispersé a su conquérir tant de territoire ?

    Les Vikings norvégiens étaient courageux, rusés et leur attitude fataliste en faisait des preneurs de risques naturels.

     

    Les participants aux raids vikings semblaient avoir une étonnante capacité à ignorer les pertes, que ce soit au combat ou lors de voyages dangereux en mer.

      

    En 844 de nombreux Vikings ont péri lors d'une bataille contre le roi Ramire Ier dans le Nord de l'Espagne.

      

    Quelques mois plus tard, une autre flotte se rendit à Córdoba, pour en être chassée par l'émir Abd al-Rahman II, avec de nouveau de lourdes pertes : 500 morts et 30 navires brûlés.

      

    Ils revinrent encore quelques années plus tard pour frapper les Baléares et même le Nord de l'Italie. Selon les Chroniques Anglo-Saxonnes, en 876 les Vikings perdirent jusqu'à 4 000 hommes et 120 navires dans une tempête au large de la côte sud de l'Angleterre.

      

    Beaucoup de luttes intestines survinrent aussi entre les bandes vikings danoises et norvégiennes, notamment en Irlande, où les pertes furent très élevés par rapport à la population viking.

      

    Malgré cela, leur appétit de conquête et d'exploration demeura élevé.

     

    Le courage des Vikings est probablement lié également à leur sens de l'humour noir, exprimé entre autres dans leurs sagas.

      

    Cette capacité de rire à la mort et au danger de cette manière particulière, explique leur persévérance dans la bataille et dans leurs voyages pionniers jusqu'aux pays lointains.

      

    Ce que la vieille poésie norroise, les légendes et les sagas ont en commun c'est bien cet humour noir et morbide qui leur est propre.

      

    Une blague dans une saga viking est généralement de mauvais augure, or ces histoires scandinaves contiennent plus de blagues qu'on ne pourrait le penser.

     

    Villes et colonies

    Les Vikings fondèrent de nombreuses villes et colonies, comme Dublin ou la Normandie. Ils colonisèrent en outre l’Islande entre 879 et 920, laquelle devint le tremplin pour la conquête du Groenland.

     

    Cependant à partir des années 1100, des dissensions internes causèrent leur déclin. Simultanément, d’autres pays européens montaient en puissance et étaient des proies moins faciles.

     

    La fin de la période viking est fixée à la chute de Harald Hardråde, lors de sa tentative avortée de conquérir l’Angleterre en 1066.

     

    SOURCES

    http://www.visitnorway.com/fr/informations-sur-la-norvege/histoire/les-vikings/

     

     

     

     

     

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    La légendaire pierre de soleil qui aurait permis, selon les sagas scandinaves, aux navigateurs vikings de s’orienter même par temps couvert n’est pas une simple légende, assurent des chercheurs dans une étude publiée aujourd’hui.

      

    Les Vikings étaient connus pour être des navigateurs émérites, capables de parcourir des milliers de kilomètres en mer en direction de l’Islande et du Groenland. Ils ont même très certainement découvert l’Amérique du Nord vers l’an 1000, bien avant Christophe Colomb.

     

    Mais leur capacité à naviguer sans boussole sur d’aussi longues distances, et même dans des conditions météorologiques très défavorables (nuit polaire, neige, etc.), restait mystérieuse.

     

     

     

     

    Outre leurs excellentes et indéniables connaissances astronomiques et maritimes, ils auraient ainsi utilisé des « pierres de soleil ».

      

    En regardant à travers celles-ci, les marins auraient alors pu détecter la position exacte de l’astre solaire, invisible à l’œil nu et en déduire ainsi le cap à suivre. Mais bien qu’elles soient mentionnées dans de nombreuses légendes, aucune précision n’a jamais été apportée quant à la nature de ces pierres fabuleuses.

      

    De même, aucun de ces mystérieux objets n’a jamais été formellement identifié dans les vestiges archéologiques.

     

     

    Mais selon Guy Ropars, chercheur au Laboratoire de physique des lasers de l’Université de Rennes-1, cette « pierre de soleil » ne serait autre qu’un « spath d’Islande« , un cristal de calcite transparent relativement courant en Scandinavie et qui est encore actuellement utilisé dans certains instruments optiques.

      

    Ce cristal a en effet la propriété de « dépolariser » la lumière du Soleil, c’est-à-dire de la filtrer différemment selon la façon dont on oriente la pierre, rapporte l’AFP.

     

    Un cristal qui donne la direction du Soleil

     

    Ainsi, en regardant la lumière au travers de ce cristal, on obtient deux « faisceaux » différents : un « ordinaire » (partiellement polarisé, c’est-à-dire orienté dans une direction) et un « dépolarisé« .

      

      

    « Lorsque l’on tourne le cristal sur lui-même pour obtenir une position, si les intensités des deux images sont strictement égales, alors le cristal donne directement la direction du soleil« ,

      

    expliquent Guy Ropars et son collègue Albert Le Floch.

     

    « Lorsqu’on regarde le ciel au zénith, la lumière du soleil, qui au départ est non polarisée, tombe sur les molécules de l’atmosphère.

      

    Ces molécules se comportent comme de petits réémetteurs qui ne ramènent dans notre œil que la vibration horizontale, perpendiculaire à la direction du soleil« , expliquent les physiciens.

     

    Grâce à de nombreux calculs et tests, ils ont conclu que « la direction du Soleil peut être facilement déterminée, grâce à une simple observation fondée sur la différenciation entre les deux images » produites par le spath d’Islande.

      

    « Une précision de quelques degrés peut être atteinte, même dans des conditions de luminosité crépusculaires« , souligne l’étude, publiée dans la revue scientifique britannique Proceedings of the Royal Society.

      

    Même sans avoir aucune connaissance scientifique sur la polarisation, les Vikings auraient donc facilement pu observer les propriétés de ce cristal et s’en servir pour trouver le Soleil à coup sûr.

     

     

     Écrit par Portedutemps.net

     

     

     

     

     

     

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    L'AMERIQUE ETAIT-ELLE CONNUE SOUS L'ANTIQUITE ?

     

    LES ROMANS > ANTILIA

     

     

     

     

     
     

    L’Amérique était-elle connue dans l’Antiquité ?


    Cet article a été publié dans la revue TOP SECRET N° 13 de mai 2004
    Site: www.topsecret.fr

    Bien qu’il ait été prouvé que les Vikings l’avait atteinte vers le Dixième siècle, on enseigne encore aux enfants des écoles que l’Amérique fut découverte par Christophe Colomb le 12 octobre 1492.

      

    Cependant, à la lumière des progrès de la science, de nouveaux éléments bouleversent ces données et amènent à se poser la question suivante :

     

     

     

     

    l’Amérique était-elle connue depuis l’Antiquité ?

     



    Des traces de nicotine et de cocaïne dans des momies égyptiennes


    Nous sommes en 1992, au Musée égyptien de Munich. Svetla Balabanova, toxicologue et médecin légiste, examine la momie de Henoubtaoui, une prêtresse de la XXIème dynastie (1085-950 avant J.C.).

      

    Avec stupéfaction, elle constate que l’examen révèle des traces de nicotine et de cocaïne.

     

    Or, ces deux substances ne seront connues dans l’Ancien monde qu’après l’expédition de Christophe Colomb, soit plus de 2500 ans plus tard ! Leur présence dans une momie égyptienne est donc totalement impossible.

     

    Afin d’en avoir le cœur net, elle refait une série d’analyses qui, contre toute attente, confirment la première : il s’agit bien de nicotine et de cocaïne. Persuadée qu’il s’agit d’une erreur de manipulation, Svetla Balabanova envoie des échantillons à d’autres laboratoires.

     

    Les nouvelles analyses corroborent les siennes. Cette fois, le doute n’est plus permis : la momie de Henoubtaoui recèle les traces de deux substances qui n’apparaîtront en Égypte que vingt cinq siècles plus tard, au moins !


    Afin de faire part de sa surprenante découverte, Svetla Balabanova publie un article, qui relance aussitôt la polémique. La réaction ne se fait pas attendre. Elle reçoit quantité de lettres de menaces, voire d’injures. On l’accuse d’avoir falsifié les tests. Pour les archéologues et les historiens, les voyages vers l’Amérique avant Christophe Colomb constituent une impossibilité totale.



    De nouveaux examens confirment la présence de la nicotine et de la cocaïne


    Svetla Balabanova envisage alors une autre possibilité. Peut-être la momie a-t-elle subi une contamination extérieure. Prudente, la toxicologue effectue un nouveau type d’examen. Elle a travaillé pour la police en tant que médecin légiste. Une méthode infaillible permet de déterminer si un défunt a réellement absorbé de la drogue. Il suffit pour cela d’analyser la gangue des cheveux.

     

    Celle-ci conserve les traces des molécules correspondantes pendant des mois, ou indéfiniment en cas de décès. Ce procédé, qui a déjà permis de confondre des criminels, est reconnu par les tribunaux. Une fois encore, l’incroyable résultat s’impose : la gangue des cheveux d’Henoubtaoui contient nicotine et cocaïne. L’hypothèse d’une contamination extérieure ne tient donc pas.



    Une première piste : les fausses momies


    Rosalie David, conservatrice du Musée d’égyptologie de Manchester, est bouleversée par l’article de Svetla Balabanova. Comme ses collègues archéologues, elle ne croit pas un instant à la possibilité d’un trafic commercial transatlantique sous l’Antiquité.

     

    Pour elle, il n’existe que deux explications : soit un élément inconnu altère les résultats, soit il s’agit de fausses momies.

     

     

     

    Cette hypothèse est parfaitement plausible : au XVIème siècle, la poudre de momie était très demandée en Europe. Selon certains médecins, le bitume qu’elle contenait était censé guérir nombre de maladies.

    Le terme « momie » vient d’ailleurs du persan « mumia », qui signifie pétrole. Des marchands égyptiens peu scrupuleux fabriquaient de fausses momies à partir des corps de condamnés à mort, auxquels, après dessiccation dans le sable du désert, on faisait subir une momification grossière.

     

    Le phénomène connut un nouvel essor au XIXème siècle, avec l’intérêt suscité par l'Égypte après l’expédition de Bonaparte en 1798. Des fausses momies arrivèrent en Europe par bateaux entiers. Certaines étaient même vendues par morceaux.


    Cependant, après un voyage à Munich, Rosalie David ne sait plus que penser. En raison de la polémique, on ne lui a pas laissé approcher les momies du musée. En revanche, elle obtient le compte rendu des recherches et en conclut que, compte tenu de la qualité de la conservation et de la qualité des bandelettes, la momie de Henoubtaoui est probablement authentique. Intriguée, elle effectue alors des analyses sur ses propres momies.

     

    La conclusion est identique : deux d’entre elles présentent des traces de nicotine. Cette confirmation prouve donc, de manière indéniable, que l’on connaissait le tabac sous l’Antiquité. Toutefois, elle ne démontre pas qu’il existait à l’époque un trafic commercial entre la Méditerranée et les Amériques.



    Cette découverte extraordinaire a eu un précédent


    En 1976, la momie de Ramsès II est ramenée à Paris par Mme Christiane Desroches Noblecourt, égyptologue de grande réputation. Cette momie est reçue avec les honneurs d’un chef d’état. Mais elle est en France pour subir une restauration, en raison de son mauvais état.

     

    On effectue alors des prélèvements. Le docteur Michelle Lescot, du muséum d’histoire naturelle de Paris, effectue elle-même des recherches... et constate la présence de cristaux caractéristiques du tabac.

     

    Or, Ramsès II est mort en 1213 avant J.C. Cette présence est donc a priori impossible.

     

    L’affaire provoque une vive émotion dans les milieux archéologiques et historique. On crie au scandale, à la supercherie. Elle n’aura pas de suite : l’hypothèse d’une liaison entre l’Amérique et la Méditerranée sous l’Antiquité est, du point de vue des historiens, une aberration. Il s’agit obligatoirement d’une erreur, et le « scandale » est étouffé.

     


    Cependant, dans son ouvrage RAMSES II, la Véritable Histoire, paru en 1996 chez Pygmalion, Christiane Desroches Noblecourt écrit :

     

    « Au moment de sa momification, son torse avait été rempli de nombreux produits désinfectants : les embaumeurs avaient utilisé un fin « hachis » de feuille de Nicotiana L., trouvé contre les parois internes du thorax, à côté de dépôts de nicotine, certainement contemporains de la momification, mais qui posent problème, car ce végétal était encore inconnu en Égypte, semble-t-il. » (RAMSES II, la Véritable Histoire, page 50).



    Le tabac égyptien, pour quelle utilisation ?


    Svetla Balabanova poursuit ses recherches, et fait une constatation surprenante : la quantité de nicotine décelée dans la gangue des cheveux prouve une consommation énorme, qui, normalement, aurait dû provoquer la mort du consommateur. À moins que ce consommateur ne soit déjà mort. Elle émet alors une autre hypothèse : le tabac entrait dans le processus de momification.

    Celui-ci fut toujours gardé secret par les prêtres, et l’on ignore encore aujourd’hui les détails de cette opération, et surtout quelles substances étaient utilisées. Mais cette découverte parlent en faveur d’un emploi du tabac en Égypte bien avant J.C.



    D’où provenait le tabac des Égyptiens ?


    On sait que les Égyptiens consommaient des drogues comme la mandragore, le chanvre, l’opium, ainsi que le hachisch, essentiellement pour leurs vertus médicinales. Il a très bien pu exister, dans l’Antiquité, une plante, proche parente du tabac, qui provoquait les mêmes effets et qui a disparu, en raison d’une trop grande consommation.

     

    Toutefois, un élément infirme cette hypothèse : les Égyptiens représentaient volontiers, sur les fresques des tombeaux et des temples, les images des plantes qu’ils consommaient, blé, lotus, papyrus, vigne, etc. Or, nulle part n’apparaît l’image d’un plant de tabac ou d’une plante cousine.


    Il est donc probable que ce tabac venait d’ailleurs. Mais d’où ? Ce végétal est originaire d’Amérique du Sud. Mais on en trouve aussi des variétés en Océanie et en Polynésie. Était-ce ce tabac qui parvenait en Égypte, après avoir suivi les routes commerciales de l’Extrême-Orient, de l’Inde, de la Perse et de la Mésopotamie ?

     

    Cela supposerait qu’il existait déjà, à l’époque, des liens commerciaux avec ces contrées lointaines. Cette hypothèse est corroborée par le fait que l’on a retrouvé des fils de soie dans une momie égyptienne de Louqsor. Or cette soie ne pouvait provenir que de Chine.


    Et la cocaïne ?


    Si l’énigme du tabac peut trouver un début de réponse avec l’hypothèse d’une plante disparue ou d’une importation par l’Orient, ces deux explications ne peuvent s’appliquer à la cocaïne. Il existe en Afrique des plantes proches de la coca, mais aucune d’elles ne contient de drogue.

    Pour les botanistes, la présence d’une plante voisine de la coca américaine en Afrique, sous l’Antiquité, est une hérésie.



    Alors, existait-il, à l’époque, des relations entre la Méditerranée et les Amériques ?


    Certains historiens s’opposent farouchement à cette hypothèse. John Bayes, conservateur du Musée d’Oxford, considère que le sujet ne mérite même pas d’être étudié.

     

    Pour lui, les voyages vers l’Amérique sous l’Antiquité étaient impossibles. Nasri Iskander, conservateur du musée du Caire, partage ce point de vue, et pense que la présence de drogue est obligatoirement due à une contamination extérieure. Or, on a vu que cette hypothèse ne tient pas.


    En revanche, d’autres savants estiment que l’hypothèse ne peut être rejetée. C’est bien sûr le cas de Svetla Balabanova, de Rosalie David, mais aussi de l’anthropologue Alice Kehoe, de l’université de Marquette, au Mexique.

     

    Pour elle, l’existence de relations transatlantiques sous l’Antiquité apporteraient la réponse à quantité d’énigmes, et souhaite que des recherches sérieuses soient menées dans ce sens. Elle accuse d’ailleurs nombre d’archéologues d’adopter une attitude fuyante devant le sujet. Elle va même plus loin, en affirmant qu’il existait aussi un trafic commercial à travers le Pacifique.

     

    La preuve en est apportée par la patate douce, originaire d’Amérique, retrouvée en Chine.

    Même chose pour les cacahuètes.


    Martin Bernal, historien à l’université de Cornwell, considère, lui aussi, que l’hypothèse de traversées transatlantiques bien avant Colomb est tout à fait vraisemblable. Pour lui, le progrès n’est pas forcément linéaire, comme l’affirment nombre d’historiens.



    L’idée de ces voyages n’est pas nouvelle


    En 1910, certains savants émirent l’hypothèse qu’il pouvait exister un rapport entre les pyramides égyptiennes et mexicaines. On considéra alors sans sourciller que la civilisation égyptienne était la mère de toutes les autres, et qu’elle avait influencé et même provoqué l’émergence des civilisations amérindiennes. Cette hypothèse, reflet de l’esprit colonialiste de l’époque, est aujourd’hui considérée comme aberrante, à juste titre.

     

    Les pyramides égyptiennes et mexicaines ont été construites à près de deux mille ans de distance, et il est quasiment impossible que les premières aient été à l’origine des secondes. Cette forme architecturale est très répandue dans le monde, puisqu’on en trouve jusqu’en Chine. Les tumulus bretons, dont les dolmens ne sont que les squelettes, étaient aussi des sortes de pyramides, et leurs fonctions étaient très proches.

     

    On ne peut cependant en conclure que les pyramides françaises ou chinoises aient eu une relation quelconque avec les pyramides égyptiennes.


    En vérité, il existe très peu de similitudes entre civilisations méditerranéennes et amérindiennes, et il est probable qu’elles aient connu des développements séparés.

     

    Cependant, cela n’exclut pas qu’il ait pu s’établir des contacts sporadiques, qui expliqueraient les coïncidences troublantes entre les deux mondes. Pris séparément, ces éléments n’ont rien de spectaculaire. Mais, lorsqu’on les rassemble, ils constituent un faisceau de convergences qui parlent en faveur de ces voyages.

    Les autres éléments
    Des jarres romaines au Brésil...


    On a découvert, sur les côtes du Brésil, des jarres provenant d’une galère romaine. Pour John Baynes, d’Oxford, ces jarres ne constituent pas une preuve et il a probablement raison : si les Romains avaient découvert la route de l’Amérique et entretenu des relations commerciales avec les autochtones, on aurait retrouvé des traces plus tangibles de leur passage.

     

    Il est donc vraisemblable que le vaisseau romain dont proviennent ces jarres se soit égaré, et que les courants et les alizés l’aient porté de l’autre côté de l’Atlantique.

     

    En 1500, la même mésaventure permettra à Fernando Cabral de découvrir le Brésil. Cependant, un doute subsiste, car, toujours au Brésil, on a retrouvé une inscription qui pourrait avoir été rédigée dans une ancienne langue méditerranéenne.

     

    De même, à Pompéi, une fresque murale représente un fruit inconnu ressemblant étrangement à un ananas, originaire des Caraïbes.
    Des statues géantes aux traits négroïdes au Mexique...

     


    Les sites amérindiens, notamment les tombeaux, ont révélé de bien surprenantes coïncidences. Ainsi, à La Venta et San Lorenzo, les deux principales cités olmèques, datés respectivement des IXème siècle et XIIème siècle avant J.C., se trouvent des têtes géantes dont les traits sont nettement négroïdes. Alors, les Africains connaissaient-ils l’Amérique à cette époque ?

     

     

     

     

     

     
     
     

    Ces têtes géants, découvertes à San Lorenzo, dans le sud du Mexique, présentent nettement des traits négroïdes. Elles sont taillées dans un bloc de basalte provenant sans doute des monts de Tuxtla, à 80 km de là.

     

    Des statuettes funéraires dans les tombeaux...


    D’un côté comme de l’autre de l’Atlantique, on avait coutume de placer des figurines dans les sarcophages. Les shaouabtis égyptiens étaient censés effectuer les corvées à la place du mort.

     

     

     

    En revanche, on ne connaît pas la fonction des figurines amérindiennes. Autre coïncidence : les Phéniciens, tout comme les Amérindiens, glissaient des pièces de monnaie ou des billes de jade, afin que le défunt puisse payer son passage vers le royaume des morts.

     
     
     

    Ces shaouabtis étaient placés dans les tombeaux égyptiens. Ils étaient censés exécuter les tâches domestiques à la place du défunt.

     

    Ces statuettes de jade ou de serpentine furent découvertes à La Venta, dans le sud du Mexique. On ignore leur fonction. Peut-être ont-elles un rapport avec les shaouabtis égyptiens.

     
     

     

     

    Sur ce vase, découvert à Campeche, en pays Maya, figurent des personnages avec trois couleurs de peau différentes :brune, noire et blanche
    Comment les Amérindiens ont-ils pu imaginer des hommes à la couleur de peau différente de la leur sans en avoir jamais vus ?
    L’hypothèse avancée par les Historiens conservateurs est qu’il s'agissait là des représentations symboliques des classes sociales. Mais cette hypothèse n’est aucunement confirmée par l’étude du vase, dont les personnages semblent occuper des rangs identiques.

     

    Les crânes allongés des Phéniciens...

    Certains éléments désignent plus nettement les Phéniciens. Ainsi, ce peuple avait coutume, pour des motifs vraisemblablement religieux, d’enserrer la tête des nouveau-nés afin de provoquer un allongement du crâne. Cette pratique a été aussi observée chez les Mayas. Le prénom Isah-Bel, ou Ishe-Bel, d’origine phénicienne, a son reflet en pays maya : Ixshe-Bel. Dans les deux langues, Isah, Ishe ou Ixshe veut dire femme.

     

    De même, les mots Bel ou Bal signifient « maître », « seigneur ».


    Les masques mortuaires


    En Phénicie comme en Amérique, le visage des défunts était recouvert d’un masque mortuaire en feuille d’or

     
     
     

    Masque mortuaire phénicien

     

    Masque mortuaire péruvien

     

    Les Africains en Amérique...

    Sans rapport avec les Phéniciens puisque plus tardive, il ne faut pas oublier non plus la légende de Musa. Au Mali, ce sultan du Septième siècle aurait envoyé une centaine de navires pour explorer les « îles situées au-delà de la grande mer de l’ouest ». Il n’existe aucune trace écrite de cette légende, transmise seulement par tradition orale, comme toutes les légendes africaines. Cela ne signifie pas qu’elle n’ait aucun fondement historique.

     

    Un seul navire serait revenu, confirmant l’existence de terres lointaines. Curieusement, les Espagnols semblent avoir rencontré des hommes à peau noire en débarquant au Venezuela. Mais les Historiens qui la connaissent considèrent cette légende comme une œuvre de pure imagination. Et pour cause : il est difficile d’admettre, lorsque l’on s’est livré au trafic d’esclaves sur un peuple, de reconnaître que ce même peuple ait pu se montrer plus entreprenant et plus audacieux que vous. Elle fait pourtant partie des grands récits africains.
    Quetzalcoatl
    Enfin, outre ces coïncidences étonnantes, dont certaines ne s’expliquent pas forcément par des contacts entre les civilisations, il reste le mystère soulevé par le dieu Quetzalcoatl. Le « Serpent à plumes », le « Dieu de l’Aurore et du ciel » existe, sous différents noms, dans toutes les mythologies amérindiennes : Kukulkan au Venezuela, Bohica en Colombie, Viracocha au Pérou, chez les Incas. Il est toujours décrit comme « un dieu barbu à peau blanche venu de l’est ». Comment des hommes à la peau cuivrée et dont la barbe est pratiquement inexistante ont-ils pu imaginer un dieu présentant ces caractéristiques, qui ressemblent étrangement à celles des navigateurs méditerranéens de l’Antiquité ?

    Les arguments des Conservateurs

    Ainsi nomme-t-on les historiens farouchement opposés à l’idée que des contacts aient pu être établis entre les deux mondes. Ils affirment par exemple que les Anciens ne possédaient pas de bateaux capables de traverser l’Atlantique. Cet argument ne tient pas. Dans les années soixante-dix, le navigateur Norvégien Thor Heyerdhal a traversé l’Atlantique en cinquante-sept jours avec un bateau construit en papyrus. Toutefois, cet exploit ne prouve pas que les Égyptiens ont effectué ce voyage. La traversée de l’Atlantique d’est en ouest n’est pas très difficile. Les vents et les courants équatoriaux portent immanquablement les navires vers l’ouest. En revanche, le voyage inverse est plus délicat. Si le Gulf Stream ramène les navires vers l’est, ils doivent cette fois lutter contre les alizés. Il est donc indispensable de disposer de navires capables de remonter le vent, et donc équipés de voiles orientables. On peut aussi imaginer qu’ils ne se déplaçaient qu’à la rame, ce qui était le cas pour nombre de navires antiques, pour lesquels la voile ne constituait qu’un appoint.
    Il est peu probable que des navires égyptiens aient tenté la traversée de l’Atlantique. Les Égyptiens, habitués au Nil et au cabotage, n’étaient guère préparés à la navigation hauturière. En revanche, un autre peuple était capable de réaliser l’exploit : les Phéniciens. Le journaliste allemand Gerhard Herm s’est spécialisé dans l’étude de ce peuple, formé, vers le XIIIème siècle avant J.C., à partir des Cananéens et de cette frange de population que l’on appelle les Peuples de la Mer. Ces navigateurs errants sont mal connus. On pense qu’il étaient originaires de la Mer Égée, mais certains historiens estiment qu’ils provenaient du Nord, ce qui est confirmé par un texte de l’époque de Ramsès III. Il pourrait donc s’agir des ancêtres des Vikings. Une chose est sûre : ces gens savaient naviguer et ne craignaient pas d’affronter la haute mer. Aux alentours du XIIIème siècle avant J.C., une fraction de ces Peuples de la Mer se fond aux Cananéens pour former les Phéniciens. Ils ne possédaient pas de territoires étendus, et leurs cités, constamment menacées par leurs voisins, étaient installées sur des îles ou des endroits fortifiés, comme Byblos, Béryte, Sidon ou Tyr. Contraints par nécessité de se tourner vers la mer, ils devinrent les meilleurs navigateurs de l’Antiquité. En quelques siècles, ils vont dominer les mers, établir des comptoirs un peu partout, jusque sur les côtes atlantiques d’Afrique et d’Europe. Gadeth, qui deviendra plus tard Cadix, est fondée au XIIème siècle avant J.C.

      


    Forts des apports des Égyptiens, avec lesquels ils commerçaient depuis des siècles, les Phéniciens ont su maîtriser nombre de technologies. C’était pour eux une condition de survie. Leurs navires étaient bien supérieurs à ceux des Égyptiens. Ils utilisaient le principe de la quille, vraisemblablement apportée par les navigateurs du Nord. Dans les mers nordiques, la présence de vaisseaux à quille est attestée depuis les débuts de l’âge de bronze. Elle assurait aux navires une plus grande stabilité sur l’eau et une maniabilité supérieure. Les Phéniciens construisaient trois sortes de vaisseaux : des galères de combat, des navires marchands courts et larges, étudiés pour transporter une quantité maximum de marchandises, et équipés d’une voile carrée, et enfin des myoparons, navire à mi-chemin entre la galère et le bateau de commerce, dépourvu de voile la plupart du temps. Tous ces navires dépassaient rarement les vingt mètres de long, en raison de la quille, fabriquée à partir des cèdres libanais.
    La réussite des Phéniciens repose sur le fait qu’ils ont compris très tôt qu’il était plus intelligent de nouer des relations commerciales basées sur la confiance que de se livrer à la piraterie. Les Grecs, qui tout à la fois les détestaient et les admiraient, les accusaient souvent d’enlever des jeunes hommes ou des jeunes femmes qu’ils revendaient comme esclaves. Sans doute cette accusation contient-elle une part de vérité, mais il ne s’agissait pas là d’une pratique courante, qui leur aurait fermé nombre de débouchés commerciaux. Les Phéniciens n’auraient pu s’enrichir autant avec le seul trafic d’esclaves.
    Leur fortune repose sur le choix des marchandises qu’ils négociaient : les produits de luxe. Leurs artisans étaient spécialisés dans la fabrication de ces articles. Ainsi, ils ont repris, et très nettement améliorée, la technique égyptienne de fabrication du verre. Les Égyptiens, depuis le IVème millénaire avant J.C., fabriquaient un verre opaque, dont le secret était jalousement gardé. Les Phéniciens, par un moyen ou un autre, s’emparèrent de cette technique et la développèrent. Ils furent les premiers à fabriquer du verre véritablement transparent. Ils inventèrent également le soufflage et inondèrent la Méditerranée d’une quantité énorme de petites fioles. On les appelait également le peuple de la Pourpre, une teinture onéreuse tirée du murex, un coquillage des côtes libanaises.
    Les Phéniciens s’assuraient ainsi la clientèle de tous les grands personnages du monde de l’époque. Leurs clients étaient solvables, et les marchandises ne tenaient pas une grande place. On pouvait donc en transporter une quantité importante, qui prenait de la valeur plus la distance parcourue était grande.

    Les Phéniciens ont-ils découvert l’Amérique ?

    Plusieurs historiens ont déjà émis cette hypothèse. Il n’existe à ce jour aucune preuve qu’ils aient traversé l’Atlantique et établi des relations commerciales avec les indigènes, mais on ne peut pas non plus affirmer le contraire. L’argument reposant sur les bateaux ne tient pas. Les Polynésiens ont conquis le Pacifique, qui est trois fois plus grand que l’Atlantique, avec des pirogues à balancier. Les îles qu’ils ont découvertes ne sont que des têtes d’épingles sur la carte océanique. Aujourd’hui encore, cette conquête reste un mystère. Il est indéniable que les Phéniciens possédaient des navires supérieurs aux pirogues polynésiennes.

     

    Pourquoi, avec des vaisseaux plus performants, n’auraient-ils pas été capables de traverser l’Atlantique ?

     


    Les Conservateurs estiment que des échanges entre les deux mondes auraient laissé des traces. Cela n’est pas prouvé, et plaide d’ailleurs en faveur des Phéniciens. Avec leurs partenaires commerciaux, ils se contentaient de pratiquer le négoce, sans établir de relations plus profondes. Il est donc logique que l’on n’ait pas retrouvé de traces importantes, comme des comptoirs. Ils ramenaient, entre autres, tabac et cocaïne, et introduisaient en échange des objets méditerranéens. La rareté des traces s’explique aussi d’une autre manière : l’étude des civilisations amérindiennes est récente, puisqu’elle a débuté avec le XXème siècle. Nombre de sites restent encore à découvrir. De plus, le climat, les guerres qui ont opposé les populations amérindiennes, puis, à partir du Seizième siècle, l’invasion européenne, ont fortement endommagé les monuments.

    L’énigme de la roue

    On a longtemps cru que les Amérindiens ne connaissaient pas le principe de la roue. Or, on a retrouvé, dans des tombeaux mayas, des animaux avec des roulettes au bout des pattes. Comment un peuple ignorant la roue a-t-il pu imaginer des jouets présentant de telles caractéristiques ? Lorsque l’on sait que les Phéniciens troquaient des objets similaires, on est tenté de faire le rapprochement. Homère disait d’eux : « Les Phéniciens étaient célèbres comme navigateurs et comme exploiteurs confirmés, et ils emportaient sur leurs vaisseaux d’innombrables jouets. »

     
     
     
     

    Jouet phénicien

     

    Jouet maya

     

    Jouet maya

     
     

    Mais, si les Mayas connaissaient la roue, pourquoi ne l’ont-ils pas développée ? Probablement parce qu’ils n’en ont pas vu l’intérêt. Si ce concept est familier aux hommes du XXème siècle, il l’est beaucoup moins pour les Anciens. Les Sumériens utilisaient déjà la roue 3500 ans avant J.C.

     

    Elle équipait des chariots qui n’étaient utilisables que dans les rues des cités mésopotamiennes. C’étaient des roues pleines et grossières, taillées dans des troncs d’arbre et percée d’un trou au centre. On pense que ce principe était inspiré par le tour de potier.

     

    Cependant, jamais les Sumériens n’ont imaginé employer ces chariots hors des villes, car il aurait fallu pour cela inventer aussi les voies de communication terrestres. Hors, à l’époque, on se déplaçait plus souvent par voie fluviale que par terre.

     

    On n’avait pas besoin de la roue : l’animal de bât, âne ou bœuf, était là pour transporter les marchandises. Il faudra attendre 2000 ans et le XVème siècle avant J.C. pour qu’on ait l’idée de développer le concept de la roue. Alors apparaîtront les roues à rayons et les chars.

     


    Au Mexique, la roue n’apparaît que dans des jouets. Il est donc probable qu’elle n’a pas été inventée par les autochtones. Dans le cas contraire, son usage se serait certainement appliqué à autre chose que des jouets.

     

    Elle a sans doute été reproduite à l’imitation d’objets importés par les Phéniciens, et copiés par les Amérindiens. Ils n’ont pas eu l’idée de la développer parce qu’ils n’en éprouvaient pas la nécessité. En effet, le sud du Mexique est partagé entre la jungle, où l’on se déplace en pirogue, et la montagne, où l’on voyage à pied.

     


    Une autre raison explique ce phénomène. Notre époque, essentiellement depuis le XIXème siècle et le développement industriel, a vu l’apparition d’une nouvelle sorte de personnages : les chercheurs. Systématiquement, notre civilisation remet ses acquis en cause pour en tirer de nouvelles inventions.

     

    Ce phénomène est favorisé par l’explosion du commerce et de l’industrialisation. Les époques précédentes ne connaissaient pas ce phénomène. Il y eut des génies comme Imhotep, mais ces hommes remarquables restaient des exceptions.

     


    Une seule période connut un phénomène similaire. À partir du IIIème siècle avant J.C., les inventeurs, ou « mécaniciens », comme les a désignés Bertrand Gille, se multiplièrent en Grèce, en Égypte ou à Rome. Ils se nommaient Archimède, Ctésibios, Phylon de Byzance, Vitruve ou Héron d’Alexandrie, mais ce premier essor scientifique fut étouffé par les grandes invasions et l’avènement du christianisme, qui combattit farouchement tout ce qui s’opposait à ses dogmes.

     

    Les chercheurs refirent une apparition timide avec la Renaissance, époque au cours de laquelle on redécouvrit les richesses de l’antiquité. Mais il leur fallut combattre pied à pied, et à leurs risques et périls, les doctrines de l’Église. Galilée et Copernic en firent la triste expérience. S’ils finirent par triompher, la recherche ne commença à se développer de façon systématique qu’à partir du Dix-neuvième siècle.

     


    Auparavant, il n’était pas dans les principes des peuples d’exploiter et de développer leurs connaissances. Les Amérindiens n’avaient donc aucune raison d’exploiter la roue, qu’ils considéraient probablement comme un caprice ornemental des Phéniciens.
    Comme on le voit, les arguments des Conservateurs résistent difficilement à l’analyse.

     

    Pourtant, malgré cette faiblesse, ces historiens frileux refusent systématiquement aux Anciens la possibilité de disposer de connaissances dont ils n’ont pas retrouvé la trace. Ils n’envisagent pas que nos ancêtres aient pu utiliser un savoir dont nous avons aujourd’hui perdu le secret.

     

    Or, il est loin d’être prouvé que le progrès est linéaire. En vérité, nous ignorons encore beaucoup de choses sur l’Antiquité. Les connaissances dont disposaient les Anciens ont été effacées par le temps, les invasions et l’acharnement des civilisations ultérieures, notamment la civilisation chrétienne, qui s’est évertuée à anéantir tout ce qui ne correspondait pas à sa vision du monde.

     

    C’est d’ailleurs peut-être cet élément qui chagrinent les Conservateurs. L’avènement du christianisme a provoqué un recul technologique indéniable, et notre civilisation, fondée sur ce christianisme, refuse de l’admettre.

    Les Diffusionnistes

    Ce sont les partisans des contacts entre Méditerranée et Amérique dans l’Antiquité. À l’inverse des Conservateurs, ces Diffusionnistes prétendent que, non seulement l’Amérique fut découverte bien avant J.C., mais que le voyage fut accompli par plusieurs peuples de l’Antiquité ; les Phéniciens bien sûr, mais aussi les Égyptiens, les Grecs, les Romains, les Celtes, les Hébreux.

     

    Bref, tout le monde y est allé. Ils affirment également que, sans ces expéditions, les civilisations amérindiennes ne se seraient pas développées. On comprend, dans ce cas, les difficultés que ces chercheurs rencontrent auprès des Mexicains pour effectuer leur études. Leur manque de rigueur scientifique les amène à interpréter les faits de manière à les faire correspondre avec leurs hypothèses et non à effectuer des recherches objectives.

     

    Il est donc délicat de tenir compte de ces hypothèses, dont beaucoup sont plus que hasardeuses, car elles ne reposent sur aucun fait tangible. En vérité, les Amérindiens n’avaient pas besoin des Méditerranéens, et les deux familles de civilisations se sont sans doute développées parallèlement, sans que l’on puisse constater d’influence réciproque notable.

    Aucun dialogue n’est possible entre Conservateurs et Diffusionnistes

    Les premiers considèrent les seconds comme des hurluberlus et refusent toute discussion sur le sujet. Les seconds ont tendance à interpréter partialement les éléments.


    À l’heure actuelle, la question reste posée. Aucune preuve n’a été apportée en faveur des voyages transatlantiques dans l’Antiquité. Les coïncidences étonnantes ne sont peut-être... que des coïncidences. Cependant, rien ne permet non plus d’affirmer de manière péremptoire, comme le font les Conservateurs, que ces voyages étaient impossibles et n’ont pas eu lieu.


    Cette idée fabuleuse m’a donné envie d’imaginer comment a pu se dérouler un premier voyage vers l’Amérique. Ainsi est né mon roman : Antilia. Cependant, la rédaction de cet ouvrage et les recherches qu’il a nécessitées m’ont amené à émettre une hypothèse qui pourrait servir de base de réflexion à des historiens ouverts d’esprit.

    L’hypothèse

    Contrairement à ce que l’on pense généralement, les peuples de l’Antiquité n’étaient pas statiques et repliés sur eux-mêmes. L’Histoire évoque la plupart du temps les conflits et les batailles, les antagonismes, les émigrations et les conquêtes.

     

    Cependant, les Anciens ne passaient pas leur temps à se faire la guerre. Ils concluaient aussi des échanges commerciaux et, tout comme nous, recherchaient pour leur plaisir et leur confort les objets rares, les denrées inconnues, les métaux précieux, les étoffes les plus fines, les plantes aux vertus médicinales.

     

    Malgré les dangers, les voyageurs étaient nombreux, motivés par l’appât du gain, ou par l’insatiable curiosité qui caractérise l’espèce humaine. Cette curiosité n’est pas apparue avec les explorateurs modernes, elle était déjà l’apanage de nos lointains ancêtres, et prétendre le contraire serait stupide.

     


    On estime que les Anciens étaient enclins à croire au merveilleux et imaginaient de redoutables dangers derrière tout ce qu’ils ne connaissaient pas. De fait, les marins rapportaient de leurs voyages nombre de récits effrayants, dont le souvenir s’est perpétué jusqu’à nous.

     

    Cependant, croyaient-ils eux-mêmes à ce qu’ils racontaient ?

     

    N’embellissaient-ils pas leurs propres expériences afin de se donner de l’importance et éblouir ceux qui ne voyageaient pas ?

     

    Cette tendance à la fabulation, nous la connaissons encore aujourd’hui. « A beau mentir qui vient de loin », dit le proverbe. Ainsi naquirent les légendes des sirènes, érinnyes, harpies, méduses et autres monstres du bestiaire mythologique. Dans la réalité, ces créatures épouvantables n’empêchaient pas les navigateurs de s’aventurer de plus en plus loin, poussés par la curiosité.

     

    Pourquoi envisager qu’ils aient pu se fixer des limites ?

     

    Tant que de nouveaux pays s’ouvraient devant eux, ils se devaient de continuer. Nombre d’entre eux y perdirent sans doute la vie, mais d’autres les remplaçaient, enrichis de l’expérience de leurs prédécesseurs.

     

    Ce n’est pas parce que l’on a connaissance d’un seul voyage autour de l’Afrique - celui réalisé sous le règne du pharaon Néchao, au VIème siècle avant J.C. - qu’il n’y en a pas eu d’autres, dont on a perdu le souvenir.

     

    Il y a 3500 ans, la reine Hatchepsout elle-même n’a-t-elle pas organisé une expédition vers le mystérieux pays de Pount, que l’on situe aujourd’hui sur les côtes somaliennes ? Certains pensent même qu’elle y prit part personnellement.

     


    Il est probable que la Méditerranée connaissait déjà d’innombrables échanges commerciaux depuis la plus lointaine Antiquité. Lorsqu’apparurent des bateaux capables de s’aventurer en haute mer, l’homme se lança tout naturellement dans de nouvelles explorations.

     

    Les navigateurs voyagèrent alors jusqu’aux confins occidentaux de la Méditerranée, dépassèrent le détroit de Gibraltar, visitèrent les côtes atlantiques d’Afrique et d’Europe.

     


    On possède peu de renseignements sur ces navigateurs. Mais il est certain qu’ils ont existé. Les plus audacieux se nommaient les Crétois, les Grecs et les Phéniciens. Ces derniers gardaient leurs routes maritimes secrètes.

     

    À de nombreuses reprises, les Romains ont tenté de les suivre pour percer ces secrets. Lorsqu’ils étaient en nombre supérieur, les Phéniciens anéantissaient leurs poursuivants. Dans le cas contraire, ils préféraient se saborder.

     

    Dans ces conditions, il est difficile de savoir quelle était l’étendue exacte de leurs connaissances. Dans la plupart des cas, les historiens en sont réduits à des suppositions âprement controversées. Rien n’interdit donc de penser que, entre le XVème et le XIIème siècle avant J.C. eut lieu un premier voyage vers l’Amérique.

    Comment eut lieu cette découverte ?

    Il peut s’agir d’un accident, tout comme pour Fernando Cabral en 1500. Les courants ont porté des marins sur les côtes des Caraïbes ou de l’Amérique du sud. Mais on peut aussi envisager que des navigateurs ont entrepris le voyage en toute connaissance de cause. Partant du principe que le monde était sphérique, ils étaient persuadés de rencontrer des îles sur leur route.

     

    Leurs motivations furent identiques à celles des Polynésiens qui conquirent le Pacifique - ou de Christophe Colomb, trois millénaires plus tard.

     


    Des premiers contacts furent ainsi noués. Cependant, les dangers et la durée de ces voyages expliquent qu’il demeurèrent rares, et uniquement réservés à des marins chevronnés et audacieux, ce qui était le cas des Phéniciens. Mais les produits fabuleux qu’ils rapportèrent de ces voyages eurent tôt fait de conquérir la faveur des Méditerranéens.

     

    C’est peut-être dans le but d’établir une base de départ pour ces voyages vers ce que l’on appelait alors les Îles Lointaines que les Phéniciens fondèrent Gadeth (Cadix) au XIIème siècle. Pendant des siècles, ils traversèrent ainsi l’Atlantique, rapportant, entre autres, du tabac et de la cocaïne, des produits de luxe dont les Égyptiens étaient friands.

     

    Seuls ces produits pouvaient être vendus suffisamment chers pour justifier une traversée aussi périlleuse.

     

    C’est pourquoi les Phéniciens ne perdirent pas de temps à s’encombrer de denrées périssables comme la pomme de terre, originaire des Andes, la tomate ou le maïs. La rentabilité eût été nulle.

     


    Si la plupart des voyages furent motivés par des raisons commerciales, il arriva cependant que certains navigateurs s’installassent sur place. L’un d’eux, certainement très tôt, donna naissance à la légende de Quetzalcoatl, le dieu barbu à la peau blanche venu de l’est. Ce trafic dura pendant plus de dix siècles.

     

    Les routes de l’Amérique, tenues secrètes par les Phéniciens, ne furent jamais connues des autres peuples. Mais ces contacts expliquent que l’on ait retrouvé des traces de nicotine et de cocaïne dans des momies égyptiennes.

     

    Ils expliquent aussi certains mystères, comme les têtes aux traits négroïdes de San Lorenzo et de la Venta, dont l’édification remonte au XIIème siècle avant J.C.

    La fin de l’aventure

    En 146 avant J.C., les Romains détruisent Carthage.

     

    Avec elle disparaît le peuple phénicien. Le secret des routes de l’Amérique se perd dans le tumulte de l’Histoire.

     

    Les Romains ne connaîtront jamais ce secret. Deux siècles plus tard commence l’ère chrétienne.

     

    Très vite, les Chrétiens imposent leur vision erronée du monde : La Terre est plate, bordée par des océans se terminant sur un gouffre sans fond et gardé par des monstres terrifiants.

     

    Toutes les idées contraires sont impitoyablement combattues. Les hypothèses de l’Antiquité disparaissent, et le monde connaît un recul technologique de plusieurs siècles.

     

    Par voie de conséquence, la terreur engendrée par l’idée d’un monde cerné par les eaux infernales décourage les peuples de s’aventurer sur les mers. Les navigateurs reviennent au cabotage. Cette angoisse ne touche pourtant pas les Musulmans, ce qui explique peut-être la légende du sultan Musa et de son expédition vers les îles de la Grande Mer de l’Ouest.

     

    Il faut attendre le Xème siècle pour que les Vikings, peu influencés par l’esprit chrétien, tentent le voyage. Erik le Rouge parvient, en 984, sur les côtes du Vinland, difficile à localiser, mais probablement situé au Canada ou dans le nord-est des Etats-Unis. Son fils Leïf poursuivra sa tâche. Mais les Vikings, pour des raisons inexpliquées, ne resteront pas très longtemps sur le continent nord américain. Sans doute se heurtèrent-ils violemment aux autochtones.

    Les Croisades et la Renaissance

    À partir du XIème siècle, une guerre impitoyable oppose les Croisés chrétiens aux Musulmans pour la possession des Lieux Saints. Cependant, au-delà des batailles, ces expéditions furent aussi l’occasion de redécouvrir la richesse du monde antique. Peu à peu, un savoir inconnu, venu du fond des âges, remonte vers l’Europe, provoquant une extraordinaire révolution culturelle et technologique : la Renaissance.

     

    Avec elle, on commence à remettre en cause les affirmations de la religion chrétienne. Galilée sera persécuté pour avoir affirmé que la Terre tournait sur elle-même, hypothèse pourtant émise trois mille ans plus tôt. Mais les idées nouvelles font leur chemin, et, de nouveau, les navigateurs ne redoutent plus la perspective d’un océan se terminant par un gouffre.

     

    Les Vénitiens, puis les Génois, construisent des flottes puissantes, destinées surtout à combattre la piraterie qui sévit à l’état endémique en Méditerranée. Puis, lorsque les Arabes ferment la Route de la Soie, les Européens recherchent de nouvelles voies de communication pour se rendre aux Indes.

     


    Les Portugais choisissent l’est et tentent de contourner le continent africain. Mais une autre route semble possible : celle de l’ouest.

     

    C’est la voie qu’empruntera Christophe Colomb. Et là surgit un autre mystère : Les secrets des Phéniciens ont-ils été conservés par des initiés pendant tous ces siècles ? On peut se poser la question. Lorsque Toscanelli, en 1468, établit sa carte du monde, il situe Cipango (le Japon) et Cathay (la Chine) d’un côté, et le vieux monde de l’autre.

     

    Près des côtes européennes apparaissent des points symbolisant les Açores et les Canaries. Et puis, très nettement détachées, et au beau milieu du grand océan séparant les continents, il place deux îles minuscules qu’il baptise Antilia, du nom que les Grecs donnaient aux îles lointaines de l’ouest. Comment, alors que l’Amérique ne sera découverte que vingt-quatre ans plus tard, ce cartographe peut-il faire apparaître ces deux îles, alors que rien, à l’époque, ne laisse supposer que des terres existent à cet endroit ?

     
     

    Carte de Toscanelli, établie en 1468. On remarque, au centre de « l’Océan Occidental », et très nettement démarquées des archipels des Açores et des Canaries, les deux petites îles baptisées « Antilia ».

     

    On est bien obligé d’admettre que Toscanelli disposait d’informations dont nous ignorons la provenance. Car il ne peut s’agir d’une intuition. Il est vraisemblable que ces informations provenaient de données conservées par les héritiers des Phéniciens et qui, par une voie inconnue, sont parvenues entre ses mains.

      

    La taille des deux îles n’a rien d’étonnant en soi.

     

    Les Anciens ne faisaient aucune différence entre île et continent. Toute terre était considérée comme une île, et sans doute Toscanelli a-t-il voulu représenter les continents découverts par les Anciens, et dont il ignorait les dimensions.

     


    Peut-être aussi fait-il référence à Platon, qui situe son Atlantide « au-delà des Colonnes d’Hercule ». Christophe Colomb connaissait cette carte.

      

    De même, il avait évalué le temps qu’il lui faudrait pour traverser l’Atlantique, estimé la distance à parcourir, et même s’il a commis une erreur d’appréciation, il possédait des informations.

     

    Là encore on est en droit de s’interroger sur leur origine.

    L’exploit réalisé par Christophe Colomb et ses marins n’est absolument pas remis en cause par le fait que l’Amérique était peut-être connue depuis bien longtemps. Il fallait un courage certain pour se lancer dans une aventure aussi risquée.

    Toutefois, cet exploit n’exclut absolument pas qu’il ait pu être accompli par des navigateurs beaucoup plus anciens.

     

    Mais il y a encore plus surprenant !

    Les cartes impossibles

    Si la carte de Toscanelli pose un problème, elle n’est rien comparée aux cartes marines dites « impossibles », telles celles de Piri « Reis », d’Oronteus Finaeus ou de l’Italien Zeno. Toutes ces cartes présentent des détails inconnus à l’époque à laquelle elles ont été établies.

      

    La plus célèbre est celle de l’Amiral turc Piri Ibn Haji Memmed, constituée en 1513 à partir d’une vingtaine de documents plus anciens, dont certains, d’après Piri Reis, dateraient d’Alexandre le Grand.

     

    Elle contient des éléments non encore découverts à cette date, comme l’île de Marajo, à l’embouchure de l’Amazone (découverte en 1543), ou encore les Malouines (1592). Celle de Zeno, établie en 1380, montre le Groenland débarrassé d’une partie de ses glaces, celle d’Oronteus Finaeus, tracée en 1531, décrit l’Antarctique, là encore débarrassé de ses glaces.

     

    Ce découpage étonnant sera confirmé avec stupéfaction par Paul-Emile Victor entre 1949 et 1951. L’authenticité de ces cartes ne peut être remise en cause, et le Suédois Nordenskjöld, un cartographe du XIXème siècle, estime qu’elles ont été recopiées à partir de sources très anciennes, retrouvées vers la fin du XIIème siècle.

     

    Quel peuple les a établies ? Le mystère reste entier, mais elles prouvent de manière indéniable que les connaissances maritimes des Anciens étaient beaucoup plus avancées que ne le pensent les Conservateurs.

    CONCLUSION

    Il n’existe actuellement aucun élément permettant d’admettre ou de nier l’existence de voyages transatlantiques bien avant J.C. On a longtemps cru que les Îles Lointaines n’étaient autres que les Canaries, ou les Açores.

      

    En vérité, il est possible que Platon se soit servi d’éléments collectés par Solon auprès des prêtres de Saïs, en Egypte. Et son Atlantide imaginaire, « plus grande que l’Asie et la Libye réunies », était peut-être bien l’Amérique.


    Mais l’hypothèse va plus loin. Ces voyages transatlantiques ne constituent probablement qu’une facette d’un phénomène beaucoup plus vaste : celui d’un trafic commercial à l’échelle mondiale.

     

    La découverte de soie à Louqsor en est une preuve indiscutable. Elle pose aussi, à travers l’étude des cartes stupéfiantes de Piri Reis, de Finaeus et des autres une question inattendue :

     

    a-t-il existé, dans un passé lointain, un grand peuple de marins qui avait établi des cartes précises du monde ?


    Il serait donc souhaitable que des scientifiques d’esprit ouvert se penchent sur le sujet avec toute la rigueur et la sérénité qui conviennent.

    Bernard SIMONAY

    Sources :
    Audiovisuelles :
    « SCIENCE TROIS : LA NICOTINE DES PHARAONS », émission diffusée par France 3

    Ouvrages :


    « LES PNEUMATIQUES D’HERON D’ALEXANDRIE »
    Traduction et notes par Gilbert ARGOUD et Jean-Yves GUILLAUMIN
    Publications de l’Université de St Etienne (1997)

    « LES CARTES DES ANCIENS ROIS DES MERS »
    Charles H. Hapgood - Editions du ROCHER (1981)

    « La découverte de l’Amérique aux temps bibliques »
    Heinke SUDHOFF - Editions du Rocher (1994)

    LES GRANDES ENIGMES

    (LA MEMOIRE DE L’HUMANITE)
    Larousse

    RAMSES II, La véritable histoire
    Christiane DESROCHES NOBLECOURT
    Pygmalion

     

     

     

     

    http://www.bernardsimonay.fr/l-amerique-etait-elle-connue-sous-l-antiquite--.html

     

     

     

     

     

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  • LES VIKINGS

     


     


    Les Vikings (vieux norrois víkingar, singulier víkingr) sont, au sens large, un peuple de Scandinavie qui se caractérisent par leurs activités d'exploration, de commerce, de pillage et de piraterie au cours d’une période s’étendant du VIIIème au XIème siècle.


    Issus des peuples nordiques, les Vikings furent considérés au début du Moyen Âge comme des pillards et des pirates à cause de la violence de leurs raids. Mais ils furent aussi de grands marins, marchands et guerriers : des îles Féroé, de l'Islande, du Groenland, de l'exploration du Vinland jusqu'en Orient.

      

    Ils fondèrent des États nouveaux et originaux en Normandie, en Sicile et en Russie.


    L'âge viking prit fin à la suite de l'affirmation en Scandinavie de pouvoirs monarchiques centralisateurs et à leurs conversions au christianisme.

    Le bateau viking, le knör (Drakkar étant une invention française du XIXème siècle)


    Les Vikings : de grands navigateurs

    On sait que les Vikings ont parcouru des milliers de kilomètres en direction de l'Islande et du Groenland, découvrant sans doute l'Amérique du Nord vers l'an 1000, bien avant Christophe Colomb.


    Mais leur capacité à naviguer sans boussole sur d'aussi longues distances, et dans des conditions très défavorables (nuit polaire, neige, etc.), reste encore un mystère. Outre leurs excellentes connaissances astronomiques et maritimes, ils auraient utilisé des "pierres de soleil", regardant au travers pour détecter la position exacte de l'astre invisible à l'oeil nu et en déduire ainsi le cap de leur navire


    Cette "pierre de soleil" ne serait autre qu'un "spath d'Islande", un cristal de calcite transparent relativement courant en Scandinavie et qui est encore actuellement utilisé dans certains instruments optiques.

    Je suis un animal brutal qui a soif de vie, d’embellie coaxiale ;
    boire le soleil, l’eau de la pluie, les tornades les ouragans, le son des cloches en plein ciel d’été, les jambes qui déambulent sur les trottoirs mouillés de désir, le sexe gonflé par vents de travers, en arrière, de tous côtés, son sexe coté en bourse,  plein de sciure, prêt à dégouliner de rosée du matin ;
    le travail des mots, les douleurs passagères, l’embolie des sens, la perte de repères, l’absence de contrôle assisté et la poigne de l’amour.
    Je crois qu’il existe une délicatesse insoupçonnée dans le choix des armées, un subtil goût de dérobade au sang des alliées, à la conquête d’une outre-conformité, d’un lac Baïkal qui porterait un autre nom.

      

      

      

      

    Ce cristal a en effet la propriété de "dépolariser" la lumière du Soleil, c'est-à-dire de la filtrer différemment selon la façon dont on oriente la pierre.
    Concrètement, si on regarde la lumière au travers du cristal, il produit deux "faisceaux" différents, l'un "ordinaire" et l'autre "dépolarisé".


    Lorsque l'on tourne le cristal sur lui-même pour obtenir une position, si les intensités des deux images sont strictement égales, alors le cristal donne directement la direction du soleil.

      

    Même sans avoir aucune connaissance scientifique sur la polarisation, les Vikings ont donc facilement pu observer les propriétés de ce cristal et s'en servir pour trouver le Soleil à coup sûr.


    Les Vikings : du commerce à la piraterie

    Vers l’an 800, l’Europe va être confrontée à une terreur qu’elle ne connaissait plus depuis bien longtemps. Des raids éclairs de peuples dits "barbares", souvent contre des édifices religieux, ou des civils sans défense.


    En l’espace de quelques décennies, le viking devient un mythe : un guerrier assoiffé de sang, surgi de nulle part pour repartir après avoir semé la mort et la désolation.


    Les vikings, d’honnêtes marchands scandinaves venus vendre leur marchandises en Europe, vont vite se rendre compte qu’il est bien plus facile de se servir et de voler les populations, plutôt que de continuer à marchander. L’Europe, unifiée par Charlemagne, est dans une période plutôt calme. C’est la paix. Il n’y a pas de défense.

    norse helmet
     

    Les vikings vont alors développer leurs raids : les strandhögg.

      

    Ils débarquent, volent, brûlent, et repartent. Les victimes n’ont pas le temps de réagir. Les assaillants sont repartis avant qu’une quelconque résistance puisse leur être opposée.


    Ils sont généralement peu nombreux, une cinquantaine tout au plus, et fuient à la moindre difficulté. Les vikings sont de piètres guerriers en bataille rangée.

    Et ils le savent.


    Ils mettent donc en place une véritable guerre psychologique, grâce à leurs connaissances de marchand, pour attaquer aux moments les plus propices : une fête religieuse, un jour de grande foire, …

     Greek helmet

    Les Vikings : de raids en sièges

    Au bout de cinquante ans de raids, les guerriers vikings se rendent compte que la résistance est toujours nulle. Ils vont s’organiser en bandes armées, avec des flottes conséquentes.

      

    Nous sommes toutefois loin de l’image véhiculée par les clercs occidentaux qui parlent de mers couvertes par des centaines de bateaux viking, prêts à attaquer. Les pillages continuent, mais cette fois, certaines bandes font le siège de grandes villes, notamment Paris. La plupart du temps, sans succès.


    Les vikings sont de mieux en mieux organisés. Les royaumes Franc et Anglais payent des tributs de plus en plus importants pour stopper les pillages. D’autres contrées vont à leur tour être visitées par ces guerriers du nord : l’Espagne, le sud de la France, l’Italie et même Miklagard (Constantinople).


    Le royaume franc fini par organiser une défense sur ses côtes : fortifications, remparts, …


    Les vikings rencontrent pour la première fois une véritable opposition dans ce royaume. Petit à petit, les attaques vont se déporter vers l’Angleterre.

      

    La "grande armée danoise" y remporte de grands succès. Elle s’empare même d’un royaume dans les années 1870. Le Danelaw vient de naître. Bientôt, seul le Wessex résiste aux envahisseurs. Et fini, après sept ans de lutte, par reconquérir le Danelaw pour unifier l’Angleterre sous sa bannière.


    En France, le roi Charles le Simple préfère donner une terre aux Vikings pour être enfin tranquille. Rollon (Hrólfr en islandais), chef viking, est fait comte de Rouen. Il crée la Normandie. Il est baptisé, et assure, comme il l’avait promis à Charles, la paix aux terres franques intérieures. En l’espace de quelques générations, les vikings de Normandie sont assimilés à la population et deviennent les normands.



    Les dernières conquêtes vikings

    Vers 980, les vikings profitent de la faiblesse du roi Ethelred en Angleterre pour reprendre les raids sur la région. Le Trent et le Sussex sont ravagés, Londres attaquée. Ethelred repousse à chaque fois les attaques en payant de lourds tributs. Norvège et Danemark sont alors unifiés, et le chef de ce nouveau royaume, le danois Sveinn Tjúguskegg va régulièrement revenir piller ces terres.


    En 1014, il conquiert même l’intégralité du Royaume. Ethelred s’est enfui en Normandie. Cinq semaines après sa prise de pou-voir, Sveinn meurt, son fils Knútr est chassé, Ethelred revient.


    En 1016, Knútr récupère son royaume, après la mort du roi, Edmund, le fils de Ethlered. Il fonde le Royaume de Knútr le Grand : il contrôle la Norvège, le Danemark, les Orcades, l’Angleterre et le Winchester.


    Ce royaume ne se délitera qu’après sa mort en 1035.


    L’Angleterre devra alors faire face à des derniers assauts scandinaves, mais Guillaume de Normandie, Guillaume le Grand, résiste. C’est la fin de l’âge viking.

    Le guerrier viking :


    L’image est tenace : un guerrier au casque à pointe, peau de bête, et un crâne humain dans la main pour boire de la vodka… L’imaginaire collectif pour le guerrier viking. Le stéréotype déformé d’Astérix a fait bien du mal à ce guerrier. Car le viking est loin d’être cette bête sauvage assoiffée de sang.


    Généralités :


    Le viking n’est guerrier que durant les beaux jours, lorsque la glace se retire pour laisser les ba-teaux voguer en paix. Durant l’hiver, le guerrier redevient fermier, avec une famille à nourrir.


    La mythologie nordique, et notamment le Vallahla, ce paradis ouvert aux guerriers morts au combat, pousse tout viking à guerroyer. Les peuples du nord n’ont pas peur de mourir au combat. Leur destin est de toute façon écrit, et leur vie dans l’au delà sera enviable.
    L’équipement :


    Aucun guerrier viking n’a combattu avec le fameux casque à corne. Il s’agit d’un casque cérémonial scandinave bien plus ancien qui n’existe plus au temps viking. Le casque de combat est similaire à ceux portés par les Francs ou les Anglais au même moment, avec une protection nasale. Mais il est réservé aux plus riches.

      

    De même que la côte de maille. Les plus pauvres doivent se contenter d’un justaucorps et d’un bonnet en cuir durci.


    Le bouclier est rond, en bois, renforcé de fer, environ 1 mètre de diamètre, et peint de couleurs vives pour cacher à l’adversaire les points faibles, là où il pourra frapper pour fêler le bouclier sans difficulté.


    Les armes, elles, varient selon l’origine géographique.

    L’épée est prisée par les norvégiens et les danois. Mais l’épée scandinave est de moins bonne qualité que l’épée franque. En Islande, l’épée est même quasiment bannie, à cause de l’absence de fer sur l’île : les épées existantes sont de si mauvaises factures qu’elles se tordent sous les coups de l’adversaires.

    L’Islandais lui préférera la hache.


    En Suède, les guerriers utilisent plus volontiers la lance : un fer de 60 cm de long et 2 à 3 mètres de manche.


    Certaines idées reçues prêtes le succès des attaques viking à la supériorité de leur armement. Il n’en est rien. L’équipement viking est en tout point semblable à celui de ses adversaires.


    La tactique


    Les batailles se sont en fait plus jouées sur le plan tactique. Les viking connaissent très bien leurs adversaires, pour les avoir fréquentés en tant que marchands des décennies durant. Ils savent où et quand attaquer : un point sans défense, le plus souvent un jour de grand événement où la sécurité est moindre.

      

    Le bateau viking, le knör (Drakkar étant une invention française du XIXème siècle), à faible tirant d’eau et très maniable permet aux vikings de remonter les fleuves et d’attaquer l’intérieur des terres très rapidement.

      

    La confusion résultant de ces attaques éclairs sert ensuite aux guerriers pour continuer le pillage plus à l’intérieur des terres, à cheval.


    En cas d’une résistance quelconque, le combat est rarement engagé. Les viking n’aiment pas les batailles rangées.

      

    Les rares fois où ils se sont risqués à ce genre de combat, l’issue n’a pas été favorable.

     


    Quand aux combats sur mer, ils se résument le plus souvent à un abordage, et un combat au corps à corps sur les ponts des bateaux.

     


    Dernier point :


    il n’existe pas d’armée viking au sens propre du terme. Les scandinaves n’étaient pas assez nombreux pour former de véritables armées. De même, ils n’avaient pas assez de bateaux pour transporter tout le monde. Les images transmises par les clercs décrivant des mers couvertes de voiles viking ne sont que d’énormes exagérations.

    Les troupes vikings étaient un rassemblement de guerriers qui participaient tous aux frais de l’expédition, avec l’espoir de revenir bien plus riches des terres de l’ouest.

     

     

     

     

     

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    OPTIQUE

    Comment les Vikings s’orientaient en mer grâce à des pierres de soleil

     

     

     

    La fabuleuse pierre de soleil, qui aurait permis, selon les sagas scandinaves, aux navigateurs vikings de s'orienter en mer même par temps couvert,

    n'est pas une simple légende, assurent des chercheurs qui démontrent son efficacité dans une étude publiée mercredi 2 novembre.

     

     

      

    On sait que les Vikings ont parcouru des milliers de kilomètres en direction de l'Islande et du Groenland, découvrant sans doute l'Amérique du Nord vers l'an 1000, bien avant Christophe Colomb. Mais leur capacité à naviguer sans boussole sur d'aussi longues distances et dans des conditions très défavorables

      

    (nuit polaire, neige, etc.) reste encore un mystère.

     

    Outre leurs excellentes connaissances astronomiques et maritimes, ils auraient utilisé des pierres de soleil, regardant à travers pour détecter la position exacte de l'astre, même invisible à l'œil nu, et ainsi en déduire le cap de leur navire.

     

    Les légendes qui les mentionnent ne donnent toutefois aucune indication quant à la nature de ces pierres fabuleuses, dont aucune n'a jamais été formellement identifiée dans les vestiges archéologiques.

     

    Selon Guy Ropars, chercheur au laboratoire de physique des lasers de l'université de Rennes-I, cette pierre de soleil ne serait autre qu'un spath d'Islande, un cristal de calcite transparent relativement courant en Scandinavie et qui est actuellement encore utilisé dans certains instruments optiques.

     

    Ce cristal a, en effet, la propriété de "dépolariser" la lumière du soleil, c'est-à-dire de la filtrer différemment selon la façon dont on oriente la pierre.

     

    Concrètement, si l'on regarde la lumière à travers le cristal, il produit deux "faisceaux" différents, l'un "ordinaire" et l'autre "dépolarisé". "Lorsque l'on tourne le cristal sur lui-même pour obtenir une position, si les intensités des deux images sont strictement égales, alors le cristal donne directement la direction du soleil",

    assurent Guy Ropars et son collègue Albert Le Floch.

     

    "Lorsqu'on regarde le ciel au zénith, la lumière du soleil, qui au départ est non polarisée, tombe sur les molécules de l'atmosphère. Ces molécules se comportent comme de petits réémetteurs qui ne ramènent dans notre œil que la vibration horizontale, perpendiculaire à la direction du soleil", expliquent les physiciens bretons.

     

     

    A l'aide de calculs théoriques très poussés confortés par une longue batterie de tests effectués avec leurs collègues canadiens et américains, ils en concluent que "la direction du soleil peut être facilement déterminée grâce à une simple observation fondée sur la différenciation entre les deux images" produites par le spath d'Islande.

     

     

    "Une précision de quelques degrés peut être atteinte, même dans des conditions de luminosité crépusculaires", souligne l'étude, publiée dans la revue scientifique britannique Proceedings of the Royal Society A.

     

    Un cristal de calcite a récemment été trouvé à bord d'une épave britannique du XVIe siècle découverte au large de l'île anglo-normande d'Aurigny (Alderney, en anglais). Une bizarrerie qui semble inutile étant donné que la boussole était connue des navigateurs européens depuis le XIIIe siècle.

     

     

    "Nous avons vérifié à Aurigny qu'un seul des canons remontés de l'épave peut, à cause de sa masse métallique, perturber l'orientation du compas magnétique de 90°. Ainsi, pour éviter toute erreur de navigation lorsque le soleil est caché, le recours à un compas optique pouvait être crucial même à cette époque", relève l'étude.

      

      

    Image : Wikimedia Commons.

     

     

     

     

     

    SOURCES

     http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/11/02/optique-comment-les-vikings-sorientaient-en-mer-grace-a-des-pierres-de-soleil/

     

     

     

     

     

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  • Les Vikings naviguaient sur les mers, au moyen de cristaux appelés «pierre de soleil" lors

    des journées nuageuses.

     



    Ils étaient craint comme étant les marins les plus grands, les plus courageux de leur époque Maintenant, le mystère sur la façon dont les guerriers vikings et les commerçants trouvaient leur chemin en haute mer des siècles avant que les premiers compas aient atteint l'Europe a pu être résolu.

     



     

    Les scientifiques, d'aujourd'hui ont déclaré que les Normands utilisaient des cristaux spéciaux appelés « pierres de soleil » afin de révéler l'emplacement du soleil même quand il était caché par le brouillard et les nuages.

      

    Les cristaux, qui sont communs dans les pays scandinaves, détectent la façon dont la lumière du soleil est dispersée quand il frappe l'atmosphère terrestre.



    Et une nouvelle étude a montré qu'en tenant l'une d'elle en direction du ciel, les Vikings étaient immédiatement en mesure de trouver le soleil, même lors d'une journée nuageuse ou brumeuse.


    L'idée des « pierres de soleil » comme une aide à la navigation a été soulevée dans les années 1960. Mais de nombreux historiens sont sceptiques - préférant croire que les Vikings utilisaient des cadrans solaires portatifs et les étoiles.

     

     

      


    Les Vikings sans aucun doute ont souvent du naviguer dans des conditions totalement voilées, peut-être pendant des jours et dans les eaux libres loin de la terre », a déclaré l'auteur principal, Dr Gabor Horvath, de l'Université Eötvös à Budapest, qui a dirigé la nouvelle étude internationale.

     



    «Comme le cadran solaire Viking ne peut être utilisé que lorsque le soleil brille, la question se pose de savoir comment les Vikings auraient navigué lorsque le soleil était obstrué par les nuages ou le brouillard, une situation qui peut durer plusieurs jours le long des parties principales des voies maritimes de l'Atlantique Nord utilisées par les marins Vikings.

     



    La nouvelle étude suggère que les anciens marins Scandinaves utilisaient également les cristaux.

    Des études antérieures ont montré que certains cristaux trouvés en Scandinavie se conduisent comme des « pierres de soleil » dans un ciel clair.

    La nouvelle étude, publiée dans la revue Philosophical Transactions de la Royal Society B, a testé des cristaux de « pierre de soleil » dans l'Arctique, en Finlande, en Hongrie et en Tunisie où le soleil était caché.

    Les chercheurs ont découvert que les cristaux révélaient l'emplacement du soleil dans un ciel totalement couvert et lorsque le sol était couvert de neige et de glace.

    «A notre grande surprise, les modèles de la direction de polarisation sous un ciel totalement couvert étaient très similaires à celles du ciel clair ", constatent les auteurs.

    Des recherches antérieures ont montré que certains insectes, notamment les abeilles, utilisent la polarisation pour la navigation quand le soleil est obscurci par des nuages.

    Il y a des références aux « pierres de soleil » dans une saga viking connue sous le nom de la légende de Sigurd.


    Elle raconte la chose suivante: «Le temps était très nuageux, il neigeait. Saint-Olaf, le roi envoya quelqu'un pour regarder autour, mais il n'y avait pas de point précis dans le ciel. Puis il demanda à Sigurd, de lui dire, où le soleil était.


    «Après que Sigurd se soit exécuté, il saisit une « pierre de soleil », regarda le ciel et vit d'où venait la lumière, à partir de laquelle il devina la position du soleil invisible. Il s'est avéré, que Sigurd avait raison"



    Comment fonctionne la « pierre de soleil »

    Les « pierres solaires » détectent la «polarisation» de la lumière du soleil - la manière dont les rayons de lumière sont ainsi dispersés dans des plans différents quand ils atteignent l'atmosphère.

    Les pierres agissent comme des filtres, similaires aux filtres utilisés dans les lunettes de soleil polarisées.


    La lumière ne peut briller à travers le cristal que si elle est polarisée dans une direction particulière. Tous les autres types de lumière sont bloqués.



    La quantité de lumière polarisée dans une direction particulière dépend de la position du soleil dans le ciel à ce moment-là Les navigateurs expérimentés étaient rapidement en mesure de calculer l'emplacement du soleil en faisant pivoter la pierre.

     

     

     

    SOURCES

    http://fr.sott.net/article/2419-Les-Vikings-et-les-pierres-de-soleil

     

      

      

    La mythique «pierre de soleil» des Vikings aurait été trouvée

     

    La légendaire «pierre de soleil» qui aurait notamment aidé les navigateurs vikings à se rendre jusqu'à Terre-Neuve aurait été retrouvée.

    Dans une étude publiée plus tôt cette semaine, des archéologues français et britanniques décrivent un bloc de calcite islandais retrouvé au fond de la Manche dans une épave datant du 16e siècle.

    Ce bloc blanchâtre permettait apparemment aux navigateurs médiévaux de déterminer la position du soleil même s'il était caché par les nuages ou par le brouillard, ou s'il se trouvait sous l'horizon.

    Cette pierre est capable de biréfringence, la propriété qu'ont certains corps transparents de diviser en deux le rayon lumineux qui les pénètre. Cela permet ensuite de déterminer avec une grande précision l'origine de la lumière.

     

    Un chercheur français, Albert Le Floch, a expliqué que les Vikings n'auraient pas eu besoin de comprendre ce phénomène physique pour réaliser à quel point la pierre était facile à utiliser.

    Les Vikings étaient de grands navigateurs et ils utilisant le soleil, les étoiles, les montagnes et même la migration des baleines pour parcourir les océans. Certains s'émerveillent toutefois de leur capacité à parcourir de vastes distances entre le Groenland, l'Islande et Terre-Neuve.

    M. Le Floch souligne qu'une légende islandaise - la saga de Saint-Olaf - semble faire référence aux cristaux de calcite quand on raconte qu'Olaf a utilisé une «pierre de soleil» pour mesurer la position du soleil lors d'une journée enneigée. Les références médiévales à une telle pierre se font toutefois rares.

    Plusieurs experts demeurent sceptiques et soulignent qu'aucune «pierre de soleil» n'a jamais été retrouvée dans un navire ou dans une tombe viking. M. Le Floch rétorque que ces cristaux se détériorent très rapidement quand ils sont exposés à l'acide, au sel ou à la chaleur.

    Il souligne que la pierre sur laquelle porte son étude, le cristal d'Alderney, était entièrement transparente avant d'être rendue opaque par l'eau de mer.

     

     

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